Si Rémusat ne voulait pas faire les petites malices dont il a les chatouillantes velléités, il y aurait eu mieux à prendre dans l’Histoire d’Angleterre au xviiie siècle, pour l’honneur d’une histoire à écrire, que Bolingbroke, l’intrigant déshonoré, Walpole, l’homme du bric-à-brac universel, Junius, une question encore de moralité, un grand suspect qui porte un masque !
On conçoit qu’il n’aime pas à se regarder dans ces imitations et à se trouver trop soi dans ces glaces dont il a fourni l’étamage, — ce qui est trop cher ; mais les hugolâtres s’excommuniant eux-mêmes de leur hugolâtrie, et se mettant à la porte de l’imitation hugotine qui est toute leur Église, et hors de laquelle il n’y a pour eux ni vie ni salut, cela réellement ne se comprend plus !
On dirait qu’elle s’efforce, sue d’ahan, porte des fardeaux.
Celui qu’on ne croyait qu’un vieux théologien aveugle devient l’Homère de l’Angleterre, et la mémoire de ce puritain en habit gris, qui serait maintenant évaporée comme les sons de l’orgue dont il jouait, disent les Histoires, près de sa porte ouverte, aux derniers rayons du soir, se fixe en immortalité.
Cette voix surtout frappa le critique, mais elle le frappa bien davantage, quand, en sortant, la porte à peine refermée, de velours redevenue… ce qu’elle était, cette voix de salon reprit tout à coup son timbre de marine et ses grossiers jurons de bord.
On peut être l’Origène de son propre nez, en le coupant ; mais l’angle facial, ce squelette du visage, on le porte forcément toujours devant son cerveau, et pour le faire céder il faudrait écraser le cerveau même !
Tous les partis et toutes les classes de la nation accomplissent leur devoir ; tous auront payé leur tribut à la mort ; en maintenant à ceux qui tombent pour la défense de la patrie leur droit de vote, nous évitons l’injustice sans ouvrir la porte à aucune surprise.
Quelque jugement qu’on porte sur le caractère moral de ce ministre, le premier de son siècle, et fort supérieur aux Bukingham et aux Olivarès qu’il eut à combattre, son nom, dans tous les temps, sera mis bien loin hors de la foule des noms ordinaires, parce qu’il donna une grande impulsion au-dehors ; qu’il changea la direction des choses au-dedans ; qu’il abattit ce qui paraissait ne pouvoir l’être ; qu’il prépara, par son influence et son génie, un siècle célèbre ; enfin, parce qu’un grand caractère en impose même à la postérité, et que la plupart des hommes ayant une imagination vive et une âme faible, ont besoin d’être étonnés, et veulent, dans la société comme dans une tragédie, du mouvement et des secousses.
Je m’étonnais même que cet écrivain vivant, personnel et vrai, eût vu deux de ses livres couronnés par les vieillards verdâtres dont la Morgue porte le nom prétentieux d’Académie française. […] Ohnet, il porte le pantalon rouge de l’officier d’avenir. […] Mais son goût personnel la porte vers des poètes doux et lents, et elle ne déteste pas un peu de mièvrerie : elle abonde en verlainismes et elle fredonne des andantes que pourraient réclamer tantôt Paul Bourget, tantôt Jean Aicard. […] *** Mme Blanche Sari-Flégier, cantinière premier empire, porte aussi d’autres déguisements. […] Et partout elle porte une curiosité sympathique, trop facilement éblouie : elle eut dès les premiers jours une indulgence facile et lasse de vieillard qui comprend tout ; elle n’a pas encore perdu la jeune faculté de l’enthousiasme.
Mounet-Sully porte avec une grâce si virile et tant de poétiques attitudes. […] Le roi aussi porte un beau chapeau à la Henri IV, comme Louis XVI. […] Je vous offre ma démission. » Il porte dans la vie publique la même impatience, que l’âge n’a pas calmée. […] Votre porte est sans cesse assiégée. […] Je porte aux études latines un amour désespéré.
On pourrait même reprocher à Diderot d’avoir enfoncé une porte ouverte, à quoi l’on pourrait répondre que la porte s’étant refermée il n’était pas inutile de la rouvrir. […] Tout y est, je le reconnais ; mais c’est pour cela que c’est clef à toutes portes et c’est de ces clefs qu’il ne faut pas se servir, parce que ce qui peut tout prouver ne prouve lien. […] Les Français rient dès qu’ils voient quelqu’un qui porte un chapeau un peu différent de celui qu’on porte dans leur quartier. […] Amphitryon est l’apothéose même de Don Juan et c’est l’apologie et l’apothéose d’un Don Juan qui porte le déshonneur chez un bourgeois et qui prétend et assure qu’il fait au bourgeois le plus grand honneur du monde. […] L’auteur vient aussi chez les bourgeois « en écornifleur », comme le poète de Jules Renard dans le roman qui porte ce nom, et, comme celui de Régnier « méditant un sonnet, médite un évêché », lui méditant un sonnet, médite une dot.
Renan porte sur les hommes. […] Je laisse cet homme à la porte. […] Bon pour l’animal extérieur et que j’ai mis à la porte. — Mais, lui dit M. […] Il porte en épigraphe cette phrase tirée des papiers du mort : « Qu’ai-je été ? […] Il s’y abandonna sans arrière-pensée, et comme un nageur s’abandonne au courant qui le porte.
Il veut être raffiné et original tout à son aise ; il est chez lui dans son livre et portes closes ; il se met en pantoufles, en robe de chambre, bien souvent les pieds en l’air, parfois sans chemise. […] « Un esprit, une apparition divine, un moi mystérieux, qui, sous ses guenilles de laine, porte un vêtement de chair tissu dans les métiers du ciel, par lequel il est révélé à ses semblables, par lequel il voit et se fabrique pour lui-même un univers avec des espaces azurés pleins d’étoiles et de longs milliers de siècles1403. » Le paradoxe continue, à la fois baroque et mystique, cachant des théories sous des folies, mêlant ensemble les ironies féroces, les pastorales tendres, les récits d’amour, les explosions de fureur, et des tableaux de carnaval. […] Partout où il entre avec cette lampe, il porte une lumière inconnue. […] Un bipède omnivore qui porte des culottes. […] À ses yeux, les deux n’en font qu’un ; le sens moral est le promoteur et le guide de la philosophie. « Est-ce qu’il n’y a pas de Dieu, ou tout au plus un Dieu en voyage, oisif, qui reste assis depuis le premier sabbat à la porte de son univers et le regarde aller ?
S’il détruit les affections terrestres, il donne plus de force à cet amour qui se porte vers les choses divines. […] Son talent porte un caractère de froideur d’examen, et même de sécheresse. […] Formé dans le malheur et dans la solitude, nourri de longues méditations et de chagrins secrets, il est, à ce qu’il semble, de tous les littérateurs contemporains celui qui porte le plus un caractère distinct et natif. […] D’ordinaire, je ne sais quelle pudeur unie à la crainte de pas être entendu le porte à voiler ses secrets mouvements et à amortir ses impressions. […] On voit par là que le savant change la direction primitive de l’esprit humain, porte son activité sur la recherche des causes, et le détourne du soin de peindre les premières impressions que fait naître l’aspect de l’univers.
Il ne s’agit pas de venir comparer les douleurs ; de rapport exact, de mesure commune entre elles, il n’y en a pas : chacun a tout son poids et tout son aiguillon de celle qu’il porte ; elles n’ont point, hélas !
Si nous en valons la peine, on nous nomme, on nous caractérise en deux mots, et voilà la page de notre vie dans un siècle. » Dans les temps d’orage, au contraire, « dans ces drames désordonnés et sanglants qui se remuent à la chute ou à la régénération des empires, quand l’ordre ancien s’est écroulé et que l’ordre nouveau n’est pas encore enfanté, dans ces sublimes et affreux interrègnes de la raison et du droit,… tout change ; la scène est envahie, les hommes ne sont plus des acteurs, ils sont des hommes… Tout a son règne, son influence, son jour ; l’un tombe, parce qu’il porte l’autre ; nul n’est à sa place, ou du moins nul n’y demeure ; le même homme, soulevé par l’instabilité du flot populaire, aborde tour à tour les situations les plus diverses, les emplois les plus opposés ; la fortune se joue des talents comme des caractères ; il faut des harangues pour la place publique, des plans pour le Conseil, des hymnes pour les triomphes… On cherche un homme !
L’extrait de correspondance qu’on publie porte sur le livre du Pape et sur celui de l’Église gallicane, qui en formait primitivement la cinquième partie et que l’auteur avait fini par en détacher.
Il transmet le couteau à Goujon, qui, d’une main assurée, se porte un coup mortel, et tombe sans vie.
Néanmoins cette faiblesse de cœur ne doit altérer en rien le jugement que l’on porte sur les idées générales.
Géant toujours chaussé du cothurne, il porte en sa main le masque tragique132.
Après son départ, son château a été attaqué, les portes ont été brisées et les murs de son jardin abattus.
Généralement aussi, nous ne les voyons ni dormir, ni s’habiller, ni tousser ; ils entrent, ou sortent, sans qu’on nous dise qu’ils ouvrent les portes, qu’ils montent ou descendent les escaliers ; quand ils vont dans la rue, il ne nous importe guère de quel côté du trottoir, et ce n’est que par le caprice d’une nouvelle école que nous lisons parfois l’émouvante énumération des rues, quais et boulevards par où passe un homme pour aller de Montrouge aux Batignolles.
La vraie science est celle qui n’appartient ni à l’école, ni au salon, mais qui correspond directement à un besoin de l’homme ; celle qui ne porte aucune trace d’institution ou de coutume factice ; celle, en un mot, qui rappelle de plus près les écoles de la Grèce antique, qui, en ceci comme en tout, nous a offert le modèle pur du vrai et du sincère.
Tout porte à croire que la rupture instantanée d’un vaisseau au cœur amena pour lui, au bout de trois heures, une mort subite.
de la Harpe, à la vérité de cet éloge, parce qu’il ne fait qu’énoncer ce que tout le monde avoit dans l’esprit & dans la bouche avant le Panégyriste ; mais on s’élevera toujours contre la témérité qui le porte à lui refuser le titre de Poëme.
C’est ce qu’on appelle enfoncer les portes ouvertes.
S’il nomme des artistes qui auraient été en opposition avec le milieu social (p. 108), c’est donc que le milieu porte sa marque reconnaissable.
Et qu’est-ce que ce Robert Emmet lui-même, le héros de cette histoire qui porte son nom ?
Il mourra rêvant Rambouillet, lui qui, s’il en eût pu voir seulement la porte, serait peut-être entré dans le fameux salon bleu comme ce jeune romantique, fort connu à Paris, qui entra un jour, nageant d’admiration, dans le salon de Hugo !
Mais de toutes les figures que Segretain nous a peintes, celle qui domine, à dessein, toutes les autres, est la majestueuse figure de Sixte-Quint, opposée à la figure de Henri IV, dans ce livre qui porte leurs deux noms, mais non dans un but d’antithèse.
II Ce livre qui, malgré le déboutonné de son titre, était un livre très difficile à faire, car c’est le catéchisme des filles à marier, commence, non par Dieu, comme le catéchisme ordinaire de Nos Seigneurs les Évêques, mais par l’homme et la femme, lesquels sont, du reste, les dieux de ce temps humaniste et laquais, qui porte la livrée d’Hegel sur toutes les coutures.
Si, amalgame hétéroclite de toutes les écumes de l’Europe, indigénat noyé dans ce flot montant de naturalisations envahissantes, il ne porte pas dans son sein et ne renouvelle pas le germe de la bâtardise par le fait de ses indiscrets développements ?
Ce lamartinien, ce chimérique du progrès, ce brahmine dont Lamartine fut le brahme en chef, s’est enivré avec du Victor Hugo et du Michelet, et jusqu’à son style porte la trace de cette double ivresse.
En Grèce même, puisqu’il porte un nom grec, il ne se produisit que sous les Grecs du bon temps ; il fut le résultat de circonstances dont l’ensemble ne dura qu’un instant : archipel magnifique, ciel superbe, liberté de pirates, marbre à tailler pour créer des dieux, costume sobre, hospitalité flamboyante, le poignard à la ceinture, rois de toutes parts qui se recevaient tour à tour au milieu d’un état-major résolu pour vider ensemble la coupe d’Hercule sans broncher !
Tout artiste qu’il soit, tout expert des choses de la vie qui font main-basse sur nos affectations et élèvent un homme à la simplicité, tout grandement ou profondément passionné qu’il puisse être, l’auteur de Guy Livingstone porte au milieu de son talent et de son dandysme, que je ne veux point séparer, la tache d’un pédantisme qui, dans le pays du cant sous toutes les formes, est un véritable cant intellectuel.
— qui crut un jour pouvoir forcer la porte du pénitentiaire de Dieu, en mariant les langues, dans lesquelles nous sommes déportés, pour en faire une communauté et une langue universelle, Leibnitz aussi laissa surprendre sa religion et son génie à cette bêtise impie d’un optimisme, interdit nécessairement à un monde en chute, — mais c’est Hegel qui devait élever à l’état de principe le pressentiment de Leibnitz !
C’est un ricaneur perpétuel qui fait joujou des plus grosses questions, s’imaginant les rouler avec la plus gracieuse facilité du bout de l’ongle long qu’il porte au petit doigt, Clitandre de la philosophie !
Il est impatient des applaudissements de ce temps dégradé, où la gloire n’est plus maintenant que là où Héliogabale mourut, — derrière une porte de latrines.
Nous l’espérons bien, la publication de son œuvre sera meilleure pour sa gloire, — cette gloire à laquelle il ne pensait pas, et qui, comme la Fortune, aime à venir s’asseoir à la porte de ceux qui dorment, hélas !
Il l’a dit lui-même, dans un vers splendide comme il en sait faire : Le battement du cœur frappe aux portes du ciel !
On va au livre qui porte un pareil titre, et comment ne pas y aller ?
Tout artiste qu’il soit, tout expert des choses de la vie qui font main-basse sur nos affectations et élèvent un homme à la simplicité, tout grandement ou profondément passionné qu’il puisse être, l’auteur de Guy Livingstone porte au milieu de son talent et de son dandysme, que je ne veux point séparer, la tache d’un pédantisme qui, dans le pays du cant, sous toutes les formes, est un véritable cant intellectuel.
Évidemment, je n’appelle pas romans-feuilletons tous les livres publiés en feuilleton, tels chefs-d’œuvre qui, comme les Parents pauvres, par exemple, auraient été ou seraient obligés de passer par cette porte basse de la publicité, sous cette fourche caudine de l’imagination publique.
Les conditions matérielles ou morales de toutes sortes, la configuration du sol qui porte les hommes, la nature des instruments qui sont à leur disposition, les caractères anatomiques de leur race, leurs besoins, leurs croyances, leurs sentiments, les qualités différentes des choses ou des personnes peuvent exercer une influence, directe ou indirecte, médiate ou immédiate, sur le succès social de l’idée de l’égalité : pour être sûr de n’oublier aucun de ses antécédents, il faudrait passer en revue toutes ces espèces de phénomènes, et peser l’efficacité propre à chacune d’elles.
L’Asie Mineure est une autre Amérique, à la porte de l’Europe. » Et ce grand esprit, qui n’avait pas dédaigné de tracer le modèle d’un travail de statistique usuel pour Paris, mais qui, dans sa profonde science mathématique, gardait et laissait voir un instinct d’élévation morale, était inépuisable dans ce qu’il disait alors de cette renaissance d’un monde oriental annexé à l’Europe et gouverné par ses arts et son humanité.
Il serait temps de ne plus dire en tremblant : Une idée a frappé chez nous : Fermons notre porte aux verrous ! […] Guyot, qui me paraît digne d’attention, porte sur les lois dites ouvrières. […] L’autre critique que je lui adresserai porte sur la thèse même qu’il soutient. […] Il faut aller chercher sa pensée dans des brochures éparses, surtout dans un livre de jeunesse aujourd’hui presque introuvable et qui porte ce titre : Recherche de l’idéal social (Paris, Guillaumin, 1868). […] Ils assiègent pour son compte la porte et le cœur de la rebelle.
Celle-là est en proie au repentir, à un repentir qui n’a rien de divin, je vous assure, et qui ne lui ouvrira pas les portes du ciel. […] Qu’est-ce que l’amour par exemple, et de quel nom appeler les excès auxquels il nous porte ? […] Hamlet porte le deuil de son père ; il est à peine sorti de l’adolescence. […] Ses désirs ont des ailes, mais sa puissance d’action porte des chaînes. […] Mais que faire d’une âme qui porte tous ces sentiments à la fois ?
Il n’est pas le premier, et Rousseau ne songe qu’à en féliciter Molière : « Il ne faut pas que ce nom de « misanthrope » en impose comme si celui qui le porte était l’ennemi du genre humain. […] C’est aussi l’apologie, la justification très en règle, ce qui est odieux, du Don Juan gentilhomme qui porte le déshonneur chez un bourgeois et qui prétend que c’est un très grand honneur qu’il y porte réellement, et, à bien prendre les choses, Nous vous faisons, étant seigneur, En vous trompant beaucoup d’honneur. […] Il abandonne à peu près son grief hyperbolique : « la comédie de Molière est une école de mauvaises mœurs », il dit : « ou sa morale porte au mal, ou… », mais il dit que le faux bien qu’elle prêche est plus dangereux que le mal même. […] Remarquez, en effet, que le ridicule de la pièce, encore qu’il porte incontestablement sur les médecins, porte beaucoup plus sur Argan, assez abêti et « hébété » par la terreur de la mort pour prendre au sérieux les Purgon et les Diafoirus ; et les Diafoirus et les Purgon ne sont faits à ce point grotesques et burlesques que pour montrer à quel point Argan est stupidifié par l’effroi du trépas. Le ridicule de la pièce porte donc surtout sur Argan, et c’est-à-dire, non sur un préjugé ou une convention, mais sur une lâcheté, et c’est-à-dire non seulement sur un sentiment naturel, mais sur la nature même.
C’est un bon mot, un trait malin qui dépose contre le caractère de Sénèque, et qui ne porte aucune atteinte à l’honneur de Junie. […] On n’eut point d’égard à cette modestie de Néron ; les soldats même qui montaient la garde à la porte de son appartement, se joignant au peuple, demandèrent qu’il parût sur le grand théâtre. […] Dans Racine, Achille porte seulement la main à son cimeterre, et s’arrête aussitôt par respect pour le père de sa maîtresse. […] Aller voir Esther était une faveur sans prix : le roi lui-même nommait les élus ; il était le contrôleur de la salle, et se tenait devant la porte, sa liste à la main. […] Si le théâtre de l’univers, si le spectacle du ciel et de la terre ne porte pas dans l’âme de l’incrédule le sentiment d’un créateur, ce n’est pas en allant à la Comédie-Française qu’il apprend à croire en Dieu : la scène supprimée est bien faite et bien raisonnée, mais froide et peu théâtrale.
Des prisons et des gibets ne remplaceront-ils point la cabane ouverte et le haut chêne qui ne porte que le nid des oiseaux ? […] « Un fantôme s’élance sur le seuil des portes inexorables, c’est la Mort. […] Oblige-t-elle à recourir à des philtres pour ramener un amant volage, à chanter la lune, à conjurer le seuil de la porte ? […] IV, p. 57), une porte s’ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. […] Un bateau à vapeur, nolisé pour moi seul, me porte de Calais à Douvres.
Les portes des maisons s’ouvrent et montrent des hommes porteurs de valises ou de baluchons. […] Il entre : « Je passais devant votre porte et… » Le bonhomme reconnaît le pasteur : « Merci, je n’en use pas ! […] Je porte mon toast à la paix des champs. Je porte mon toast à ceux qui les cultivent. […] Elle porte la date du 10 juillet.
« Tout concourt à compléter cette physionomie de citadin provincial » : tel est le jugement que porte en dernier lieu sur lui M. […] Les soucis du monde qu’il porte sur ses épaules ne l’empêchent pas d’offrir tour à tour à Joséphine, à Mme Walewska, à Marie-Louise, un pauvre cœur amoureux plein de passion et d’ingénuité. […] Et c’est là-dessus que porte le dissentiment entre les écrivains divers qui, tour à tour, ont essayé d’élargir et d’élever la portée de la critique. […] Et, quand elle eut reconnu la voix de Pierre, elle courut dire que Pierre était devant la porte. […] Mais l’auteur des Actes des Apôtres se trompait aussi : car ce n’était pas « l’ange » de saint Pierre qui était à la porte, c’était son double, ou corps astral.
On y trouve quelquefois, à des faits généraux bien saillants et bien constatés, des causes trop ingénieusement cherchées pour être absolument vraies, trop particulières pour correspondre aux résultats connus. » Mais il y loue hautement la force, l’originalité : « Et ces deux qualités, dit-il, y plaisent d’autant plus qu’on sent qu’elles sont le produit d’une sensibilité délicate et profonde, qui aime à chercher dans les objets leur côté analogue aux vues les plus relevées de l’esprit et aux plus nobles sentiments de l’âme44. » La Clef du Cabinet des Souverains, journal un peu mixte, publié par Panckoucke, donna, sur l’ouvrage de Mme de Staël, des Observations dues au médecin-littérateur Roussel, auteur du livre de la Femme, mais surtout un jugement de Daunou, ou du moins une analyse bienveillante, ingénieusement exacte, avec des jugements insinués plutôt qu’exprimés, selon la manière discrète de ce savant écrivain dont l’autorité avait tant de poids, et qui porte un caractère de perfection sobre en tout ce qu’il écrit45. […] On aurait à dire, comme de coutume, que cette remarque ouvre la porte au mauvais goût, si elle pouvait lui être fermée. » Ces citations ne font-elles pas entrevoir comment les hommes du mouvement politique et républicain étaient conduits peu à peu à devenir les organes du mouvement littéraire, si le développement spontané qui se faisait en eux n’avait été brisé avec toutes leurs espérances par les secousses despotiques qui suivirent ? […] La Bruyère est noté par d’Olivet comme entaché de néologisme et entr’ouvrant déjà la porte au goût affecté ; Vigneul-Marville, qui lui oppose Saint-Évremond et Nicole, dit de lui : « Sa manière d’écrire (selon M. […] On peut lire cette critique amère et spirituelle. » J’ai recherché vainement cet article, qui probablement ne porte pas le titre direct de Corinne. […] Un jour qu’elle le vit entrer dans un salon, elle sortit par l’autre porte.
Elle se croit en possession d’une nouvelle méthode, elle essaye d’organiser la science philosophique, elle propose une théorie nouvelle de la raison, elle porte dans la théorie de la volonté et de la causalité des vues neuves et profondes, elle introduit ou plutôt elle réintègre, à la suite de Leibniz, l’idée de force en métaphysique. […] Il porte à son tour la guerre en pays ennemi, et fait aux théories adverses les plus sérieuses blessures. […] Toute la différence, c’est que ce flot d’opinion, mobile et changeant, pour qui les combats philosophiques sont encore des combats politiques, ce flot, dis-je, qui porte et entraîne les hommes, est avec eux aujourd’hui, comme il était il y a quarante ans avec ceux qu’ils combattent. […] Quel est le point précis sur lequel porte la dissidence ? […] Il y a un élan naturel qui, des choses relatives et contingentes, nous porte à l’affirmation d’un être absolu, nécessaire et parfait.
Par une attention touchante et qui ne pouvait venir que de lui, sachant la sauvagerie de bien des gens de lettres, il avait fait pratiquer une porte particulière afin de leur éviter l’embarras d’avoir affaire aux grands laquais de l’hôtel et de passer même devant eux, ce qui en pouvait effaroucher quelques-uns233. […] Ç’allait être un beau jour pour lui, le plus beau jour de sa vie, que celui où la publicité de cet établissement unique eût été complète245 ; déjà la porte particulière à l’usage des savants était pratiquée sur la rue ; déjà l’inscription latine destinée à figurer au-dessus, et qui devait dire à tous les passants (aux passants qui savaient le latin) d’entrer librement, se gravait sur le marbre noir en lettres d’or ; Naudé touchait à l’accomplissement du rêve et du labeur de toute sa vie. […] Cette porte particulière n’eut pas temps de s’ouvrir, à cause des troubles.
« Tel je fus, disiez-vous ; cette humeur inquiète, Ce trouble dévorant au cœur de tout poète, Et dont souvent s’égare une jeunesse en feu, N’a de remède ici que le retour à Dieu : Seul il donne la paix, dès qu’on rentre en la voie ; Au mal inévitable il mêle un peu de joie, Nous montre en haut l’espoir de ce qu’on a rêvé, Et sinon le bonheur, le calme est retrouvé. » Et souvent depuis lors, en mon âme moins folle, J’ai mûrement pesé cette simple parole ; Je la porte avec moi, je la couve en mon sein, Pour en faire germer quelque pieux dessein. […] J’approchai de sa lèvre, comme miroir, l’ébène brillante d’un petit crucifix que je porte d’ordinaire au cou, don testamentaire de madame de Cursy ; il ne s’y montra aucune haleine. […] Elle en sort et coule au pied de petites collines irrégulières qui sont couvertes de vignes ; puis, passé le château romantique qui porte aujourd’hui le nom de Valleggio, situé sur une éminence, elle descend à travers une longue vallée, et alors elle se répand dans la plaine en deux petits lacs, l’un au-dessus et l’autre juste au-dessous de la ville de Mantoue.
Ils furent installés dans le pavillon du jardin ; on pouvait les apercevoir par les portes ouvertes, et leur chant à cette distance faisait bon effet. […] Nous nous mîmes bientôt à table dans la pièce qui donne sur le jardin, et nous laissâmes les portes ouvertes. […] C’est là le signe vrai : il faut que, même en déposant la pourpre, il reste encore dans celui qui la porte beaucoup de grandes qualités, les meilleures même. » VIII Goethe lut une sublime inspiration qu’il venait de rédiger en vers sibyllins, intitulée : Nul être ne peut retomber dans le néant.
Il attaque les adversaires de son église par des armes, qui ne laissent subsister aucune église ; il porte aux adversaires de son parti des atteintes qui intéressent le genre humain. […] Ouvrez toute grande la porte de la croyance publique, il y aura toujours des gens qui se piqueront de rester dehors. […] Je sens bien que la tâche que j’ai entreprise demanderait une meilleure plume, mais quand une maison est attaquée par des voleurs, il arrive souvent que c’est le plus faible de la famille qui court le premier fermer et soutenir la porte… Hors d’état de porter l’armure de Saül, j’aime mieux attaquer ce Philistin incirconcis47, ce Wood, avec ma pierre et ma fronde, … ce Goliath qui était, comme M.
Comme exemple, voici le chant d’amour de Siegmund : Vents et bises fuient dompta l’univers le mois des fleurs, vents et frimas craignnt le clair printemps sa rude vigueur ; scintille radieux ; ses coups valeureux sans peine sa molle brise, ont brisé la porte sévère. […] L’image des lascives jouissances qui font arder de feux inextinguibles, venant surajouter leurs anhéleuses crispations aux convulsifs regrets de l’infortuné, porte à son apogée, le lugubre aspect de cet instant, et y appose ce cachet de monstrueuse souffrance, que l’esprit humain a concrètement réunis dans la conception de l’Enfer. […] Lorsque le convoi d’Élisabeth paraît, qu’on la porte étendue dans son cercueil, que le fauteur de la grande coulpe se précipite à côté de ces restes adorés, s’exclame : « Sainte Elisabeth !
— J’aurais pu traiter des instincts dans le chapitre précédent, mais j’ai pensé qu’il était préférable de leur consacrer un chapitre spécial ; d’autant plus que l’instinct merveilleux qui porte l’Abeille à construire ses cellules se sera présenté à l’esprit de beaucoup de lecteurs comme une objection suffisante pour renverser toute ma théorie. […] Il serait aisé de démontrer que plusieurs actes intellectuels distincts sont communément désignés sous ce terme ; pourtant chacun comprend de quoi il est question quand on dit que l’instinct porte le Coucou à émigrer et à déposer ses œufs dans le nid des autres oiseaux. […] J’en choisirai trois seulement parmi tous ceux que j’examinerai dans mon prochain ouvrage : c’est d’abord l’instinct qui porte le Coucou et quelques autres animaux à déposer leurs œufs dans le nid d’autres espèces ; c’est ensuite l’instinct esclavagiste de certaines Fourmis ; c’est enfin l’instinct constructeur de l’Abeille domestique.
À ce bas bleu qui porte la jarretière d’Édouard III, prêtez tous les travers féminins que Molière a dénoncés : la pruderie d’Arsinoé, la minauderie de Cathos, la vanité de Bélise, l’afféterie d’Armande et la violence de Philaminte, grandies de toute la hauteur des Tudor. » Et le rapprochement et l’antithèse marchent ainsi jusqu’à épuisement. […] Son courage ou son manque de courage est visible dans la parole dont il se sert, dans les opinions qu’il s’est formées, non moins que dans les coups qu’il porte… Il est un et il exprime son même soi (the same self) dans toutes ses manifestations. » Eh bien, ce n’est pas l’emploi fier de cette théorie à outrance qui de deux mondes (le monde de la volonté libre et réfléchie et le monde de l’intelligence spontanée) n’en fait qu’un seul pour l’offrir à Shakespeare ; ce n’est pas cela tout à fait qu’on peut reprocher à François Hugo. […] » Que Cuvier, dont l’idée nous porte à la tête et nous grise, ait retrouvé des espèces perdues, cela se conçoit : il allait du connu à l’inconnu, du même au même, — non au différent, — et il tenait dans deux doigts de sa main un petit os, base de ses inductions sublimes.
le roman de Gil Blas une œuvre diablement espagnole, sur le simple vu de quelques résilles et de quelques guitares, et surtout de quelques sandales d’inquisiteur laissées à la porte de la chambre des femmes pour empêcher ces polissons de maris d’entrer. […] Or, un livre qui est tout cela est ce qui doit faire le plus horreur à ces quarante Empaillés dans leur immortalité, à ces hauts Figés dans l’ennui, et qui le représentent dans sa solennité et dans la leur, cet ennui qui vous faisait jeter à la porte de toutes les maisons autrefois et par lequel on fait maintenant son chemin en France. […] Mis rondement à la porte, avec neuf livres dans sa poche, par son oncle, monsieur Polduc Le Bihan, sur lequel je reviendrai, le chevalier de Kéramour, qui n’a que sa beauté et sa bravoure, — un vrai chevalier des Contes de fées, — trouve sur la route devers Paris un pauvre diable de pendu dans une forêt, et il a l’idée de faire une bague avec quelques fils de sa corde, entrelacés aux cheveux de sa cousine Vivette ; et c’est alors que commence de se dérouler le ruban bariolé de ses aventures, qui vont, jusqu’à la fin du livre, de surprises en surprises, comme on les entend et comme on les pratique au théâtre, où l’on marche d’ordinaire, comme sur un tapis, sur toutes les invraisemblances et toutes les impossibilités.
Je vous démontre qu’elle est le but de ses efforts les plus violents et les plus soutenus, qu’il l’a, pour ainsi dire, dictée, et qu’il en porte la responsabilité devant l’histoire. […] Tout-à-coup les laquais de l’hôtel, embusqués derrière la porte, se jettent sur eux à l’improviste, les terrassent, les contraignent à se mettre à genoux, et, pendant que ces gentilshommes se débattent entre les mains des valets, le prélat fait sur eux le signe de la croix, et leur conversion est censée accomplie. » Aucun moyen ne parut donc trop ignoble au pouvoir ecclésiastique. […] La langue de Bossuet porte perruque comme son siècle, elle est pompeuse, théâtrale et boursouflée comme ceux qui en firent usage.
Trouver les sources d’un auteur, c’est un travail relativement facile ; il y faut beaucoup de lectures, de la mémoire, un certain flair et de la chance aussi ; ce travail est nécessaire, mais il n’est qu’une première étape ; reste à comparer l’œuvre d’art avec ses sources, comparaison qui porte sur toutes les nuances du fond et de la forme ; et reste enfin à juger la « combinaison » nouvelle dans son ensemble, et à en trouver la genèse intime dans le tempérament même du poète ; grosse difficulté, devant laquelle on recule le plus souvent. […] Mon bien-aimé est blanc et vermeil, il porte l’étendard au milieu de dix mille (V, 10). […] En attendant, sans impatience d’ailleurs, la petite bibliothèque promise, je cherche en vain, chez D’Annunzio, un bon roman et un bon drame. — Des romans, le meilleur (relativement) est peut-être le premier en date, Il Piacere (1889) ; est-ce parce que le poète y a réalisé le roman autobiographique que tout homme porte en soi ?
votre estomac est de force vraiment à digérer des pierres, et votre esprit ne s’en porte que mieux. […] Il y avait alors, non loin de lui, des savants, des convertis aussi dans leur genre, qui faisaient de leur religion grand bruit et qui embouchaient la trompette à la porte du temple : lui, il était le plus éloigné d’en agir de la sorte, il ne puisait dans sa foi que des motifs de consolation intérieure.
En montant par un certain versant et par des sentiers bien choisis, on arrive au plus haut sans rien découvrir, et, au dernier pas exactement qui vous porte au plateau du sommet, tout se déclare. […] Quand les quinze ou vingt auditeurs s’étaient rassemblés lentement, que la clef avait été retirée de la porte extérieure, et que les derniers coups de sonnette avaient cessé, le professeur, debout, appuyé à la cheminée, commençait presque à voix basse, et après un long silence.
« À Saint-Laurent, en Normandie, la cure ne vaut pas plus de 400 livres que le curé partage avec un obitier, et il y a 500 habitants, dont les trois quarts à l’aumône. » — Comme les réparations du presbytère et de l’église sont d’ordinaire à la charge d’un seigneur ou d’un bénéficier souvent éloigné, obéré ou indifférent, il arrive parfois que le prêtre ne sait ni où loger, ni où dire la messe. « J’arrivai, dit un curé de Touraine, au mois de juin 1788… Le presbytère ressemblerait à un souterrain hideux s’il n’était ouvert à tous les frimas et à tous les vents » : en bas, deux chambres carrelées sans portes ni fenêtres, hautes de quatre pieds et demi, une troisième haute de six pieds, carrelée, servant de salon, de salle, de cuisine, de buanderie, de boulangerie et d’égout pour les eaux de la cour et du jardin ; au-dessus trois pièces semblables, « le tout absolument lézardé, crevé, menaçant ruine, sans portes ni croisées qui tiennent », et, en 1790, les réparations ne sont pas encore faites
Soldats, sbires, coupe-jarrets, galériens, sujets rebelles et ivres de colère, y pénétrèrent en armes, après avoir fait tomber la porte intérieure. […] Mais il y a de plus un ordre neutre qui porte le costume sacerdotal et qui en reçoit les titres sans néanmoins en contracter les engagements ni en assumer les obligations, sorte de long et quelquefois d’éternel noviciat.
En ce temps-là, dès qu’on avait franchi la porte Montmartre, on se trouvait en pleine campagne, au milieu des courtilles et des jardins, devant le paysage que Regnard apercevait de ses fenêtres : … Les yeux satisfaits S’y promènent au loin sur de vastes marais ; C’est là qu’en mille endroits laissant errer ma vue, Je vois croître à plaisir l’oseille et la laitue ; C’est là que dans son temps des moissons d’artichauts Du jardinier actif secondent les travaux, Et que de champignons une couche voisine Ne fait, quand il me plaît, qu’un saut dans ma cuisine. […] Au-dessus de la porte, il y avoit en grosses lettres Chambre du Sublime.
Il porte plus haut sa vue ; il est trop philosophe pour être chrétien et homme de cette façon : il veut, sans oser bien se l’avouer, un autre ciel, une autre terre. […] Mais cette exaltation qu’il porte dans le sentiment de la nature et de l’amour, de même que son dégoût pour la société présente, n’ont rien en soi que de louable et de bon.
La langue d’abord en porte la marque indélébile. […] Les enfants prêtent la vie à tout ce qui les entoure ; ils se figurent comme des êtres bienfaisants ou malfaisants ces forces invisibles dont ils sentent les effets ; ils injurient le feu qui ne veut pas brûler ; ils se mettent en colère contre la porte qui s’obstine à ne pas s’ouvrir.
Tristan porte la main à son front ; Iseult porte la main à son cœur.
Dans la Saga de Sigurd telle qu’au commencement du siècle les habitants des îles Feroë avaient encore coutume de la chanter, Siegmund est tué par le fils (l’un guerrier nommé Hunding ; sa femme Hioerdis reçoit du héros mourant les deux morceaux de l’épée brisée au combat : « Dans ton sein, dit Siegmund, tu portes un fils de héros, l’espérance de ma race. […] Kietz, de qui je tiens tous ces détails, cette première lithographie, qui porte la mention : « Richard Wagner, Componist der Opern : Rienzi und der Fliegende Hollaender ».
Et « ses paroles saccadées volent sur ses lèvres flétries : il dit que la terre use le fer ; que l’anneau diminue au doigt qui le porte ; que le sel, la pluie et les pas usent le rocher… Il proclame la dispersion des atomes » et, sous les apparences de la mort, devine la vie souterraine qui se redressera plus tard au baiser de nouveaux soleils. […] Mais en prose la phrase encombrée de Lacuzon se presse, piétinante parfois, comme à une porte trop étroite une foule affolée.
Porte à d’autres qu’à moi cette amorce inutile : Mon cœur, tout à Plautine, est fermé pour Camille. […] L’ouverture de la scène présente aux yeux une place publique, un palais, un autel ; à la porte du palais d’Œdipe, des enfants, des vieillards prosternés, demandant la fin de leurs maux.
Elle devrait être écrite en caractères éclatants dans toutes les places publiques, aux portes des maisons, dans toutes nos chambres : mais elle devrait encore bien plus être gravée dans nos cœurs, et faire le continuel sujet de nos entretiens. […] Mais quel rapport ont ces fous avec notre nom, avec le jugement qu’on porte de nous ?
Si ce charmant mouvement intellectuel continue, la Littérature française a chance de mourir asphyxiée derrière la porte infecte du cabinet d’Héliogabale. […] C’est un homme du xixe siècle, — qui fait de la littérature comme en fait et en veut le xixe siècle, où la littérature porte la peine des idées fausses et des vices du temps.
Je porte à présent sur la poitrine le ruban rouge. […] Il me faut relever, au centre des champs égaux et par dessus les toits rustiques trop semblables, la « Tour du Meilleur », ce toit pointu qui veut pour lui seul la foudre des orages, afin d’en sauver les autres ; ce haut mur qui porte le faible lierre agrippé à ses pierres ; ce signe permanent de la hiérarchie désirable, qui rappelle aux fous qui l’oublient que nul homme ne s’élève sans degrés inégaux ; ce pignon, qui est détestable s’il n’est que celui de l’orgueil, mais divin dans sa mission, s’il ouvre ainsi qu’un grenier ou chacun peut puiser, suivant ses besoins, l’exemple, le conseil, le refuge ou l’aumône… … Il ne faut pas aller au peuple en descendant, mais faire monter le peuple jusqu’à soi, et se mettre haut, sans morgue et simplement… … Ma race est arrivée jusqu’à moi, sans tache et sans vulgarité ; ainsi dois-je la transmettre à l’avenir, dans la même intégrité, vêtue de même noblesse, dirigée dans le même sens de perfection… Voilà des pensées, n’est-ce pas, qu’il n’était pas possible de laisser en dehors du concert des familles spirituelles, que des catholiques aux socialistes, nous avons entendues.
Et peut-être a-t-on vu s’entrouvrir la porte par où s’introduira dans la théorie l’idée d’un Espace-Temps à quatre dimensions. […] Mettre ces fantaisies sur la même ligne que la réalité, dire que le mouvement effectivement générateur du bloc n’est que l’un quelconque des mouvements possibles, est négliger le second point sur lequel je viens d’attirer votre attention : dans le bloc tout fait, et affranchi de la durée où il se faisait, le résultat une fois obtenu et détaché ne porte plus la marque expresse du travail par lequel on l’obtint.
Qu’avez-vous vu, qu’avez-vous lu, qu’avez-vous su, qui vous porte à approuver en quelque sorte son malheur ?
Lors même que la critique, douée de l’enthousiasme vigilant, n’aurait d’autre effet que d’adoucir, de parer quelques-unes de ces cruelles blessures que porte au génie encore méconnu l’envie malicieuse ou la gauche pédanterie ; lorsqu’elle ne ferait qu’opposer son antidote au venin des Zoïles, ou détourner sur elle une portion de la lourde artillerie des respectables reviewers, c’en serait assez pour qu’elle n’eût pas perdu sa peine, et qu’elle eût hâté efficacement, selon son rôle auxiliaire, l’enfantement et la production de l’œuvre.
Le bon philosophe éclectique et sceptique porte les vérités, les manies, le bon sens, les ridicules, la science et l’erreur, pêle-mêle dans sa besace, tantôt d’un air piètre, tantôt se rengorgeant, tout comme Panurge et Sancho.
Quel que soit le jugement définitif qu’on porte à ce propos, il faut rendre hommage à tant de conscience et d’étude dans un homme qui est, du reste, évidemment poëte, qui a un sentiment profond des choses, l’amour de la gloire, et le foyer des fortes passions.
Machiavel nous a raconté, dans une lettre mémorable, comment après sa journée passée aux champs, à l’auberge, aux propos vulgaires, le soir tombant, il revenait à son cabinet, et, dépouillant à la porte son habit villageois couvert d’ordure et de boue, il s’apprêtait à entrer dignement dans les cours augustes des hommes de l’antiquité.
Boileau lui-même, ce strict réformateur, qui, à force d’épurer et de châtier la langue, lui laissa trop peu de sa liberté première et de ses heureuses nonchalances, Boileau ne fait autre chose que continuer et accomplir l’œuvre de Malherbe ; et, pour se rendre compte des tentatives de Malherbe, on est forcé de remonter à Ronsard, à Des Portes, à Regnier, en un mot à toute cette école que le précurseur de Despréaux eut à combattre.
La nature et son impulsion primitive sont beaucoup, j’admettrai même qu’elles sont tout en commençant ; mais l’usage qu’on en fait et le ménagement de la vie deviennent plus importants à mesure qu’on avance vers la maturité, et, dans ce second âge, le caractère définitif du talent, sa forme dernière se ressent profondément de l’arriéré qu’on porte avec soi et qui pèse, même quand on s’en aperçoit peu.
Les temples sont déserts et les trônes s’en vont ; à toi de saluer dans le linceul immense Le siècle nouveau né qui porte un signe au front !
La tyrannie d’un parti prenant souvent la forme de l’opinion publique, porte une atteinte bien plus profonde à l’émulation.
L’isvoschik connaissait la maison Cherbatzky ; il s’arrêta devant la porte en arrondissant les bras et se tourna vers Levine avec respect, en disant « prrr » à son cheval.
Et même, les mots abstraits par l’impossibilité où l’on est de se représenter l’état, l’action, la qualité qu’ils désignent en dehors d’un individu qui fasse cette action, soit dans cet état ou possède cette qualité, se prêtent merveilleusement à la suggestion qui multiplie leur force et porte l’esprit bien au-delà de leur définition littérale.
Il est vrai qu’il faut les supposer habillés comme les personnages de Masaccio au Carmine de Florence, et que la sibylle Carmenta porte la robe des Vertus de François d’Assise dans le tableau de Sano di Pietro.
Silvia, obligée d’écouter les confidences du capitaine Spavente qui l’entretient de ses nouvelles amours, faisait naturellement entendre les mêmes plaintes que la Lélia des Ingannati : « Pauvre et misérable fille, tu viens d’ouïr de tes propres oreilles, et de la bouche même de cet ingrat, l’amour qu’il te porte.
Il me semble pourtant que par des poètes tels que Paul Verlaine, ce parfait musicien, et des prosateurs tels que Villiers de l’Isle-Àdam — pour ne nommer que ceux-là — les portes de l’avenir ont été du moins entr’ouvertes.
Ce qu’il y a de plus clair chez Stirner, dans cet ordre d’idées, c’est un besoin effréné d’indépendance, une revendication frénétique en faveur de la liberté des instincts ; revendication qui porte d’ailleurs sur les instincts les plus généraux de notre nature, ceux qui constituent le fond physiologique de tout être humain : l’instinct sexuel, la faim, l’instinct du bien-être.
Derrière la série de Fourrier, d’autres séries analogues sont entrées dans le domaine de l’analyse ; elles y sont entrées par la même porte ; elles ont été imaginées en vue des applications.
Formée d’abord par la violence, puis maintenue par l’intérêt, cette grande agglomération de villes, de provinces absolument différentes, porte à l’idée de race le coup le plus grave.
Elle fut un arrêt dans son développement ; tout porte à croire qu’il avait, quand il descendit vers le Jourdain, des idées supérieures à celles de Jean, et que ce fut par une sorte de concession qu’il inclina un moment vers le baptisme.
Chacun porte une lampe ; les lumières qui vont et viennent font un effet fort agréable.
Il n’a pas été impeccable ; il a vaincu les mêmes passions que nous combattons ; aucun ange de Dieu ne l’a conforté, si ce n’est sa bonne conscience ; aucun Satan ne l’a tenté, si ce n’est celui que chacun porte en son cœur.
Or, cette théorie porte un nom spécial, elle s’appelle phénoménisme.
Je ne puis lui parler seule, parce qu’elle ne me le pardonnerait jamais ; et quand je lui parlerais que je dois à madame de Montespan ne peut me permettre de parler contre elle. » Une lettre explicative de celle qu’on vient de lire, et qui heureusement porte la date précise du lundi 29 juillet, détermine très approximativement cette de la précédente, la voici : « Je pense toujours de même, quoique le changement de mon style vous ait fait craindre un changement d’idée. » (Cette phrase suppose une lettre intermédiaire d’un ton moins triste que la précédente.)
Il porte, attaché au chapelet d’os de son cou, un seau de fer rempli de graisse, et en glisse dans les jointures de ce troupeau de chevaux-squelettes, au milieu de mille cabrioles.
Là, en effet, comme en Thessalie, tout est foudroyé, désolé, arraché, détruit ; tout porte l’empreinte d’une guerre profonde, acharnée, implacable.
La critique porte sur les opinions singulières & ridicules où l’a conduit la fureur de dire des choses nouvelles, de se distinguer par sa manière d’écrire, comme il se distingua toujours par celle de s’habiller, de se présenter & de parler.
On pourrait nous dire que cette dissidence, en supposant qu’elle existât (et l’on cherche autant qu’il est possible à nous la dissimuler), ne porte après tout que sur des questions libres, des questions sociales et politiques, mais que l’Église catholique nous offre au moins un point fixe et un asile sûr dans un dogme incontesté, formulé par une autorité infaillible.
Il portait à merveille l’habit habillé que personne ne porte plus guère, depuis que nous sommes tous devenus les égaux de nos supérieurs.
C’est après avoir parlé du ciel, qu’il ferme sa porte a ces pauvres gens.
Un poète avec quelques vers passe à la postérité, immortalise son siècle, et porte à l’avenir les hommes qu’il a daigné chanter sur sa lyre : le savant, à peine connu pendant sa vie, est oublié le lendemain de sa mort.
L’art du musicien qui, en touchant sur l’orgue l’accord parfait d’ut, porte à votre oreille les dissonants ut, mi, sol, ut, sol#, si, ré, ut, en est venu là ; celui du peintre n’y viendra jamais.
… » Tous les bas-bleus, et surtout les bas-bleus catholiques, ajusteront leurs bas azur sur le sien, quoiqu’elle n’en porte pas.
Ce titre abstrait est un roman encore, il est dédié à Mme Sand, ce qui inquiète…, et il porte sur sa couverture un dessin de Carpeaux mourant.
Mais c’est que le roman porte, bien plus loin que le Traité, l’idée qu’on veut populariser, et c’est là de l’utilité encore.
à ces esprits-là tout est possible ; mais quand l’importance des vaudevilles ou des tragédies de salon paraîtrait à ces forts penseurs un droit à maintenir au génie, quand tel hôtel, à la porte blasonnée, serait devenu pour le théâtre français une succursale d’émulation honorable et utile, il resterait toujours la question qui prime toutes les autres, — la question des mœurs.
Que la Critique ne l’oublie pas : malgré les encharmements de la Correspondance de Joubert, sa supériorité distinctive, absolue et qu’il porte jusque dans cette Correspondance, c’est la pensée, l’intuition, l’aperçu sur toutes choses, le fruit qui tombe du tronc caché, la lueur qui filtre comme d’une étoile de cet esprit haut, sans vapeur, et qui a jusque dans la rêverie la clarté du jour.
Il sait qu’en tombant dans la sphère de l’action et de la volonté, les erreurs de l’esprit deviennent toujours immanquablement les vices du cœur, et ce sont ces erreurs de l’esprit sur lesquelles il porte aujourd’hui le coup de hache de son regard.
Le duc de Bourgogne, c’était alors Philippe le Bon, comme dit l’histoire avec une profonde duperie ou une ironie plus profonde (on ne sait pas lequel des deux), et il usa, cet excellent duc, de sa victoire, avec la cruauté insolente et rapace d’un Bon de son espèce… Élargi un moment, au prix de ses deux enfants laissés comme otages, mais se souvenant, dit son historien, qu’il était le petit-fils du roi Jean, et revenu bientôt se remettre dans les dures mains de son vainqueur, René d’Anjou, au moment même où la France se réconciliait avec la Bourgogne et allait jeter à la porte l’Anglais, fut abandonné tout à coup par Charles VII, pour lequel il avait combattu.
Il porte les noms de tous les matérialistes du xviiie siècle et de tous les panthéistes du xixe .
Voici l’article, cité dans la préface, qui fit fermer la porte du journal le Pays à l’auteur, et qui prouve, du reste, que ses opinions ne datent pas de la guerre de 1870.
Quand le cercueil fut déposé sur la montagne, des hommes impossibles à méconnaître — car ils avaient sur leurs livrées le chien qui porte une torche allumée dans sa gueule, — élevèrent tout à coup avec des branches d’arbres le bûcher traditionnel de la Sainte Inquisition, sur lequel ils couchèrent, l’ayant arraché de sa bière et roulé dans une chemise d’amiante, le corps de l’empereur décédé.
Ce que nous avons voulu, nous, simplement indiquer, c’est qu’il y avait dans ce livre posthume des qualités et un accent qu’on ne connaissait pas à Lamennais, et qui le faisait différer de lui-même, tout en y ajoutant… La Correspondance de Lamennais répondra, pour les réfuter, à deux idées communes : la première, que cet ardent tribun de l’Église d’abord et ensuite de la démocratie, traité dernièrement encore de pessimiste, de malade et de furieux, par quelqu’un qui se porte très bien probablement, eut une âme ambitieuse et ulcérée ; et la seconde, que l’esprit, cette chose svelte, retroussée, légère, n’entrait pour rien dans la composition de son talent surchargé, grandiose et pompeux.
Cette correspondance inédite appartient, nous dit M. de Mouy, aux archives de la famille Poniatowski, et va nous éclairer par-dedans ce singulier Roi, entré dans l’Histoire par la porte du roman et dont le règne ne fut qu’un roman assez triste, qui pourrait s’appeler : « le Règne impossible ».
» Un autre jour : « Dieu a fait la chair pour la pourriture, et le couteau pour la chair pourrie. » Et encore : « Où que l’homme porte ses pas, il la rencontre (la douleur), statue muette et en larmes, toujours devant lui !
Assurément, nous ne croyons pas que jamais il sorte de cette critique de l’amour qui est la sienne quand il s’agit de Buffon, et qu’il puisse entrer dans cette impartialité froide qui est la vraie température de toute critique ; mais rendons-lui justice, et convenons que pour lui l’enfant de Buffon, le cartésien comme Buffon, l’homme incessamment occupé à brosser comme un diamant la gloire de Buffon, pour qu’elle brille davantage, il a cependant dans le regard une fermeté qui étonne quand il le porte sur son maître.
D’aucun côté (jusqu’ici du moins) ne s’était levée, pour en finir, une de ces intelligences supérieures qui ferment les débats sur une question, comme Cromwell ferma la porte du parlement et en mit la clef dans sa poche ; et la Critique attendait toujours le mot concluant et définitif qui devient, au bout d’un certain temps, la pensée de tout le monde, ce mot qui est le coup de canon de lumière après lequel il peut y avoir des ennemis encore, mais après lequel il n’y a plus de combattants.
Le livre des Docteurs du jour porte cette marque glorieuse d’être l’expression exaspérée ou désespérée du sentiment paternel, que les docteurs d’aujourd’hui comme d’hier ont pour sagesse de vouloir arracher du cœur des hommes et de leurs législations !
Funck Brentano porte un nom qui me frappe, — ce nom de Brentano !
Notre-Seigneur Jésus-Christ a dit de son Église « que les portes de l’Enfer ne prévaudraient jamais contre elle », mais il ne l’a pas dit de l’établissement de César.
On n’en eût dit mot, car personne n’en a parlé ; et le livre coulerait en silence dans l’oubli… Mais il est signé du nom de Quinet, de ce nom qui, trente ans, a résonné comme le style creux de l’homme qui le porte, et pour la même raison… L’occasion était donc bonne d’en parler pour en finir avec ce nom d’une célébrité imméritée, pour crever enfin cette grosse caisse… La Création est un pauvre livre.
Sous les mille arabesques du style, comme on dit maintenant et dont tant de gens sont capables avec de la bonne volonté, il y a dans le livre de M. de Beauvoir, comme au fond de la volute d’un coquillage, la perle, rayée ou malade, si l’on veut, mais la perle de la poésie, la goutte d’éther ou de lumière qui est peut-être une larme, teintée de rose par le sang de quelque souffrance, et qui est plus pour l’âme humaine que toute cette inerte poésie de camaïeu et de dessus de porte qu’on a déplacée et qu’on donne aujourd’hui pour des vers !
L’édition porte ce titre : Œuvres poétiques d’André DE Chénier… avec une notice de M.
C’est un homme de très peu d’entraînement, de très peu d’échevèlement, un esprit qui se contient très bien, même quand il est le plus pathétique, comme dans la scène la plus dramatique de l’ouvrage où l’amant, déjà froissé et souffrant du passé de Louise, veut la quitter furtivement un matin, et où elle, déjà levée, l’attend derrière la porte, pâle et haletante, et lui dit sans fureur : « Tu ne partiras pas !
C’est un esprit acéré de toutes les manières, qui porte à la tête comme le syringa, et aux yeux comme des paillettes d’acier ou les facettes du diamant.
Boileau, qu’il appelle « un vieux critique » qui ne comprenait rien aux talents de la belle jeunesse, jeta le livre par la fenêtre et menaça son valet de le mettre à la porte.
Le roman qui porte son nom est l’histoire de ce défricheur de génie, et quoique cette histoire, trop simple pour qu’on puisse l’analyser, ait moins d’étoffe et de sensibilité que les romans de M.
le roman de Gil Blas une œuvre diablement espagnole, sur le simple vu de quelques résilles et de quelques guitares, et surtout de quelques sandales d’inquisiteur, laissées à la porte de la chambre des femmes, pour empêcher ces polissons de maris d’entrer.
Comme eux, c’est un concentrateur dont la force porte bien plus en dedans qu’en dehors, ainsi que nous l’avons montré en racontant son livre ; et l’on peut même douter, à la vigueur expérimentée de son esprit et à la décision de sa pensée, dont les plis sont trop marqués pour s’effacer, qu’il élargisse beaucoup cette « cuiller à café » dans laquelle Chamfort voulait faire tenir toutes les émotions et tous les efforts de la vie.
Il a été bien élevé, je le sais, mieux élevé que moi, puisqu’il l’a été pour être prêtre et qu’il est allé jusqu’à la porte du sacerdoce.
Placées dans les plus beaux temps à la porte de la servitude et sous la main des satrapes, à peine avaient-elles respiré l’air de la liberté.
D’un geste de l’ancien métier, subitement retrouvé, il tendit le corps du côté de la porte, comme s’il entendait venir l’adjudant de semaine. […] En vain lui faisait-on observer qu’il est singulièrement difficile de se détacher de soi-même pour juger, l’impression qu’on reçoit d’un ouvrage étant, sans doute l’origine nécessaire du jugement qu’on en porte. […] About frappait pour lui à toutes les portes, ou plutôt, il avait un procédé pour introduire et presque pour imposer son camarade. […] » s’écria-t-il ; et entrant du cabinet directorial dans la salle commune, sans fermer la porte : « La ligne du journal ! […] Ribot vient d’écrire avec son soin accoutumé, la clarté souveraine qu’il met dans toutes les choses qu’il touche, la science et l’information multipliée qu’il porte partout avec lui et l’agrément de style sobre et aisé qui est chez lui une véritable distinction.
Ce grand bourgeois est autoritaire et porte très haut la tête et le ton dans sa maison. […] Elle est un exutoire à la vanité des auteurs ; il ouvre la porte à la vanité du public. […] C’est une porte ouverte. […] Quelqu’un lui dit : « Et si, tout à cette heure, Rousseau, misérable, errant, fugitif, venait frapper à la porte du château, que feriez-vous bien ? […] Il s’est ménagé une porte de sortie.
La littérature épique porte le caractère dramatique très manifestement et au plus haut degré. […] La porte de la ménagerie a été ouverte et voilà tout. […] Explosion de réaction sur toute la ligne des boulevards depuis la Bastille jusqu’à la porte Saint-Denis. […] Maurice Albert, des portes qui étaient ouvertes depuis plus d’un quart de siècle tout le long des boulevards ». […] Il est essentiellement d’un homme de 1830 et il porte sa date avec lui.
L’intuition dont nous parlons porte donc avant tout sur la durée intérieure. […] La découverte porte sur ce qui existe déjà, actuellement ou virtuellement ; elle était donc sûre de venir tôt ou tard. […] Ce qui caractérise d’abord cette image, c’est la puissance de négation qu’elle porte en elle. […] Elle porte un titre modeste : De l’habitude. […] Bientôt, sans doute, votre Académie lui eût ouvert ses portes.
En vérité ce nom d’Épernon porte malheur à ceux qui veulent à tout prix en orner l’histoire de Molière ! […] La cathédrale de Limoges est mise précisément sous l’invocation de saint Étienne ; une rue de la ville porte encore, je crois, le nom de faubourg des Arènes. […] Trop heureux de racheter à ce prix ses premières incartades, le fils du bonhomme Arouet fait son entrée dans le grand monde par cette porte basse. […] Les brochures succèdent aux brochures, les pamphlets aux pamphlets, et c’est encore lui, lui toujours, lui partout qui porte les premiers coups. […] Tout son corps se porte en avant et semble provoquer la lutte.
Il y a induction, car la démonstration porte ici tout d’abord sur le particulier, et la généralisation ne vient qu’après. […] Sans doute, si l’on veut se représenter l’origine du mouvement, il faut supposer une première impulsion, une chiquenaude, comme dira Pascal ; mais, au point de vue de son état actuel qui est l’objet de la science, la matière porte en elle de quoi expliquer son mouvement comme son repos. […] En quel sens est possible, jusqu’où porte une psychologie sans âme ? […] Cette nature porte les hommes à s’unir. […] Souvent la diversité d’éducation et d’occupations porte les hommes à se méconnaître et à se dédaigner.
Toutes les portes s’ouvrirent au premier éclair de l’épée de Clorinde. […] La preuve qu’ils sont charmants, c’est que les deux plus faibles, le Caprice et une Porte ouverte ou fermée, ont suffi pour ramener la foule au Théâtre-Français, pour faire de l’auteur un académicien, et pour convaincre les plus incrédules que le poëte de Rolla et de Namouna méritait d’être pris au sérieux, malgré la Ballade à la Lune. […] Alors, voilà Suzanne, dans une noble et pudique colère, refusant à Raoul la petite clef d’or qui devait lui ouvrir à la fois la porte de sa chambre et les plus précieux trésors de son âme virginale. […] Mais, pour voir tout cela et pour en jouir sans risquer de s’égarer et de se perdre, il faut ou la clarté du jour, qui est celle de tout le monde, et qui ne pénètre guère plus loin que l’entrée, ou la lueur des flambeaux que l’on fait porter devant soi, et qui vacillent souvent dans ces ténébreux méandres, si ferme que soit la main qui les porte. […] Pour cet esprit dispos, alerte, prompt, toujours en éveil, le rez-de-chaussée du Journal des Débats a eu sans cesse une porte ouverte sur ce qui se passait au dehors ; sur la vie de théâtre d’abord, et aussi sur bien des choses qui ne sont pas du théâtre ou qui ne ressemblent qu’involontairement à la comédie.
Un pareil orgueil porte en lui-même son excuse, et se justifie par son évidente sincérité. […] Le dialogue des deux bergers se compose de phrases courtes et vives ; mais chacune de ces phrases porte coup. […] S’il a tort de compter sur une femme qui le quittera dès que la pauvreté viendra frapper à sa porte, du moins il ne se dégrade pas. […] Il n’y a pas une page qui ne porte l’empreinte de la vérité. […] Les personnages créés par sa fantaisie concourent merveilleusement à l’expression de la pensée que nous signalons ; mais aucun ne porte écrit sur le front le principe qu’il représente.
Je vais dépoüiller mon ode de tous les ornements poëtiques, en reduire éxactement le sens dans un langage sérieux et litteral ; après quoy j’ose appeller à Me D même du jugement précipité qu’elle en porte. […] Comment se peut-il faire qu’un homme invente un grand art, et le porte d’abord à la perfection ? […] Elle ne porte que des jugemens vagues et malins, d’autant plus contagieux, que leur généralité accommode nôtre paresse, et que leur malice ne flate que trop nôtre penchant à mépriser les autres. […] Je fais encore une autre instance, et je prie Me D de nous dire si le jugement qu’elle porte de l’iliade est le sien même, ou si ce n’est que l’écho respectueux des jugemens qu’on en a portez. […] Qu’on juge des coups qu’elle me porte par celui-ci.
Aucun, qu’il soit votif ou usuel, ne porte de figures, aucun n’est sculpté. […] Au moins sommes-nous libres de les accueillir ou de les rejeter, de les mettre à la porte ou de leur faire bon visage ? […] La pathologie de l’amour est un enfer dont il ne faut même pas entr’ouvrir la porte. […] Nous y pensons encore, au moment même qu’il va frapper à notre porte : pressentiment. […] Le chat, comme le chien, sait que l’homme est un être qui ouvre les portes, et il sait aussi comment il faut s’y prendre pour décider l’homme à les ouvrir.
C’est qu’un écrivain porte en lui cette conception de la vie d’après laquelle il trace l’image qu’il en met ensuite dans ses livres. […] Il porte témoignage pour une génération lassée qui aura eu, avec le dégoût de toutes les formes de la vie, la peur de l’amour. […] Il a fermé sa porte à tous les indiscrets. […] De celles-là il faut fuir l’approche comme on fuit les portes de l’enfer, car c’est proprement un enfer que leur amour. […] Chacun de nous porte en son âme un instinct secret qui le guide à travers les époques de l’histoire nationale.
Les Prussiens étaient aux portes, et M. […] C’est le gigantesque oiseau mécanique qui porte un pilote et qui virevolte à son gré. […] Il s’est décidé au suicide, s’il est découvert, et, à cette intention, il porte dans une bague un poison que lui a préparé Cabanis et dont, en effet, il se servira, quand son imprudence l’aura fait arrêter. […] Notre chère France, la « doulce France », comme on l’appelait autrefois, ne porte-t-elle pas, elle aussi, des traces d’un envahissement de cet esprit de cruauté ? […] La première de ces réflexions porte sur l’importance accordée ici à cet élément économique, dont l’intelligence contemporaine semble engouée à l’excès et depuis longtemps.
Féré porte un titre qui semble bien résumer les idées de l’auteur : Dignité du travail manuel et du travail intellectuel. […] Elle porte un fardeau, mais elle marche, malgré cela, assez allègrement. […] Un traité de rhétorique, cela ressemble beaucoup au « Journal des Tailleurs » ou à « La Mode illustrée » : « Voilà ce qui se porte, dit M. […] Le manuscrit porte certainement des corrections : croit-on qu’elles soient littéraires ? […] Némésis était dans les cas analogues invoquée par les Grecs. — La loi des douze Tables porte deux articles contre les fascinateurs (viie table : Quei.
.), qui a appartenu à M. de Boze, porte en marge à la première page : Juvenilia Flecheriana 80 ; et en tête : Divertissements, jeux d’esprit ou passe-temps de la jeunesse d’une des premières plumes de ce siècle, et au-dessous : Amusements de la jeunesse d’un homme illustre. […] Quelques mois après, l’Académie française lui ouvrait ses portes, en remplacement de l’évêque de Vence Godeau.
Au-dessus de la porte étroite de la chère maison que ses poésies nous ont tant de fois rouverte, se voyait une petite madone dans une niche. […] Dans Paul et Virginie, Marguerite, à force de regarder durant sa grossesse le portrait de l’ermite Paul qu’elle porte à son cou, communique un peu de sa ressemblance à l’enfant qu’elle baptise pour cela du nom de Paul.
« Mon père ne l’habitait plus ; j’arrivai au château par la longue avenue de sapins ; je traversai les cours désertes ; je m’arrêtai à regarder les fenêtres fermées ou demi-brisées ; le chardon qui croissait au pied des murs, les feuilles qui jonchaient le seuil des portes, et ce perron solitaire où j’avais vu si souvent mon père et ses fidèles serviteurs. […] Un gardien inconnu m’ouvrit brusquement les portes.
Enfin, quand on me fait voir, « dans cette île où les triumvirs firent les proscriptions et le partage du monde, la scène s’obscurcir, les éclairs sillonner la nue, et Julie paraître dans l’enfoncement, couchée entre des rochers46 », je m’y prête très volontiers, pourvu que le tonnerre ne soit pas une machine qui remplace la terreur ; que la scène ne s’obscurcisse pas pour porter dans mes sens un trouble que la pièce ne porte pas dans mon esprit ; pourvu que cet enfoncement, ces rochers, où est couchée Julie, ne la dispensent pas de me dire en un beau langage ce qu’elle a dans le cœur. […] On lui a dit, à la vérité, qu’elle est née de parents chrétiens, et la croix qu’elle porte sur son cœur ne laisse pas de la troubler par moments ; mais l’amour est le plus fort, et la pièce en commençant nous la montre heureuse de la meilleure sorte de bonheur, le bonheur qu’on espère.
Ce qui montre clairement la différence du point de vue chimique et du point de vue minéralogiques quoique les deux sciences portent sur les mêmes objets, c’est que la plupart des faits envisagés dans la première n’ont qu’une existence artificielle, de telle manière qu’un corps, comme le chlore ou le potassium, pourra avoir une extrême importance en Chimie par l’étendue et l’énergie de ses affinités, tandis qu’il n’en aura presque aucune en minéralogie ; et réciproquement, un composé, tel que le granit ou le quartz, sur lequel porte la majeure partie des considérations minéralogiques, n’offrira, sous le rapport chimique, qu’un intérêt très médiocre. […] Une première contemplation de l’ensemble des phénomènes naturels nous porte à les diviser d’abord, conformément au principe que nous venons d’établir, en deux grandes classes principales, la première comprenant tous les phénomènes des corps bruts, la seconde tous ceux des corps organisés.
Nous savons seulement que telle pièce officielle, authentique, porte ce mot : « M. de La Fontaine, avocat au Parlement. » Pour ce qui est de sa vie d’oratorien nous en connaissons un peu davantage. […] Ceci est une erreur, parce que c’est habituer les jeunes esprits à considérer en effet tout grand artiste comme un homme détenteur et de la beauté et de la vérité morales, et alors cela les porte à se laisser aller à toutes les suggestions des livres de ce grand homme qu’ils liront.
C’étaient encore de nouveaux continents : en Afrique, en Amérique, en Asie, où des chrétientés s’étaient établies, relevant de Rome à ces distances comme si elles avaient été à ses portes. […] Il avait à Rome — aux portes du Vatican — une imprimerie qui vomissait incessamment des livres diffamatoires contre les Jésuites.
La petite flamme bleue des génies capricieux et charmants qu’il a dans l’esprit, cet homme de délicate fantaisie la promène et la fait ramper sur des sujets abjects et répugnants, sous prétexte de mœurs contemporaines à reproduire, — car son roman de Jack porte le sous-titre de Mœurs contemporaines ; et la Critique, en voyant cette application à contresens de facultés destinées à des sphères d’observation plus hautes, la Critique, qui n’est pas impassible comme Daudet voudrait l’être, a toute la tristesse du regret. […] Alphonse Daudet n’a pas été épouvanté par cette immensité, et quoique sa fresque, à lui, porte fatalement les reflets de cet homme, qui est la Lumière, et dont tous ceux qui touchent aux mœurs du temps et du Paris moderne semblent plus ou moins les caméléons, il sera lu, pourtant, après Balzac, comme quelqu’un qui existe par lui-même.
Dès que notre intelligence est éveillée par l’admiration, quel que soit l’effet extraordinaire que nous observions, comète, parélie, ou toute autre chose, la curiosité, fille de l’ignorance et mère de la science, nous porte à demander : Que signifie ce phénomène ? […] Dans les démocraties où domine une multitude avide, dès qu’une fois cette multitude s’est ouvert par les lois la porte des honneurs, la paix n’est plus qu’une lutte dans laquelle on se dispute la puissance, non plus avec les lois, mais avec les armes ; et la puissance elle-même est un moyen de faire des lois pour enrichir le parti vainqueur ; telles furent à Rome les lois agraires proposées par les Gracques.
Dans ces parties accessoires de son ouvrage, et où il se permet toutes sortes de fleurs de rhétorique et de licences oratoires, il laisse bien voir aussi le sentiment d’élévation et d’enthousiasme qu’il y porte ; et pour revenir à un rapprochement que bien des endroits justifieraient, il y a en lui, chroniqueur et historien, quelque chose d’un Froissart passionné.
Le dernier ouvrage publié par M. de Tocqueville en 1856, sous le titre de L’Ancien Régime et la Révolution, porte surtout l’empreinte de cette espèce de combat intérieur.
Bonaparte, qui avait prévu le mouvement, s’y porte aussitôt.
La critique elle-même, qui est un peu aux ordres du public, ne saurait appeler sur eux la curiosité ni forcer une attention qui se porte ailleurs.
La couronne qu’elle porte a été déchirée du couteau ; la rouille, autre ironie, s’y mêle et la souille.
La plupart des nouvelles qu’il commente, ou des ouvrages qu’il préconise (voulant toujours savoir le jugement qu’on en porte), n’arrivent point jusqu’à la Trappe ; Rancé se tue à le lui dire avec douceur, avec tranquillité : « Nous n’avons vu ni même ouï parler d’aucun des livres dont vous m’écrivez.
Entré dans l’idée de la vie privée, non point par l’humble porte, si l’on peut dire, mais par la brèche, il y a dans sa prise de possession une chaleur de débat et un air de triomphe qui ne disparaîtront qu’avec un peu de long usage.
Ce qui est inconnu, ce qui n’est guidé par aucune volonté intelligente, porte la crainte au dernier degré.
Un vers vous porte dans la campagne, sous la ramée verte ; un autre vous ramène dans les salons, au beau milieu d’une cérémonie royale.
Ou bien il sommait M. de Lamoignon de choisir entre Despréaux et lui : et ce n’est pas, comme nous avons vu, à Despréaux qu’on ferma la porte.
Il était important de signaler le courant qui porte les esprits de nouveau vers l’art gréco-romain : nous découvrons ainsi les origines, la place d’un génie original que, sans cette étude préalable, on ne sait où loger dans l’histoire de notre littérature.
Il songe à la beauté, qui porte sans pleurer La lune à son front bleu ceint de joncs verts et d’ulve.
Héritier, malgré sa gravité impassible, de la tradition romantique, il est allé d’instinct, et d’un effort continu, vers le sublime, ce qui vaut mieux, après tout, que de se résigner à déchoir… C’est lui qui a fermé la porte des temples déserts.
Ses fruits sont mal juteux, mais encore porte-t-il des fruits.
Il était clair que, si je voulais avoir quelque audience des gens cultivés, il fallait laisser beaucoup de mon bagage à la porte.
Le débat actuel porte non sur la possibilité de la psychologie, mais sur son rang hiérarchique dans la classification des sciences.
Au lieu de ces sarcasmes ingénieux & piquans, qui autrefois accréditoient si fort ses mensonges, tout, dans ce prétendu Extrait, annonce une humeur âcre, lourde, entiérement appauvrie ; tout y porte un air confus, déconcerté, misérable, qui a fait rougir ses plus intrépides Partisans.
Ne perdons pas une minute, car tout instant porte son bien.
Le public français, qui a si peu de choses en respect, a gardé la religion du Théâtre-Français ; il y croit : à chaque annonce d’une pièce nouvelle, il s’y porte avec espérance.
Mais en même temps, il porte l’esprit aristocratique à un point qu’il est impossible à notre temps de comprendre ; il a pour l’industrie un mépris digne d’un grand seigneur féodal.
Elle me prend mes mouches à ma porte.
La cloche sonne, et des domestiques ad hoc répètent, le matin, son ordre suprême à toutes les portes, frappant jusqu’à ce qu’on leur ait répondu.
Chacun porte un suffrage qu’il a formé sur sa propre expérience.
On juge dans l’âge de l’imagination et de la fantaisie, et les jugements qu’on porte ne sont que des caprices, charmants comme la jeunesse, mais souvent aussi peu raisonnables.
Né depuis moins de temps et sorti fraîchement des mains de Dieu, il semble radieusement imprégné des baisers que Dieu lui donnait encore, ce matin… Il semble qu’il y ait sur les roses de son front un reflet des portes du ciel, et de la première aurore de la création… Eh bien !
Souplesse, netteté, rapidité, légèreté altière, éclat mâle, musculature agile et svelte, toutes ces qualités d’Arpentigny les porte sur son style, et ce sont des qualités militaires.
Il arrive à peu près à la moitié du recueil qui porte son nom et après quatre longues Conférences sur les Apôtres, — les Pères apostoliques, — et le règne de Constantin.
L’auteur y dévore tout ce qui restait de l’amant, et il ne s’en porte que mieux.
Et quand un fait porte, comme celui-là, une telle charge et suffisance de honte, peut-il même être calomnié ?
« Madame Louise part — dit-il — quand madame Dubarry arrive… » C’est cette portière de la Révolution qui met à la porte de Versailles la fille de Louis XV, laquelle tire son voile de nonne sur ses yeux comme devant le soleil, pour ne plus voir cette éblouissante coquine.
Le livre qu’il a publié sous ce titre, à faire sécher de jalousie Arsène Houssaye : Monsieur de Cupidon 12, n’est nullement le trumeau qu’on croirait sur le simple énoncé du titre, quoiqu’il porte aussi les influences d’un siècle auquel on ne saurait toucher impunément qu’avec un masque de verre, comme les chimistes touchent au poison.
Il porte des habits de velours vert et des bottes molles, et il a tout ensemble du gentillâtre, de l’écuyer du Cirque et du parvenu.
Cette espèce d’activité, qui porte les hommes à connaître et à s’instruire, subsistera toujours malgré les fureurs politiques, malgré l’ignorance intéressée et puissante ; c’est un mouvement imprimé par la nature et que rien ne peut arrêter.
Avec le christianisme, quel que soit d’ailleurs le jugement que l’on porte sur les destinées ultérieures de la loi nouvelle, l’homme a conquis dans l’histoire l’importance individuelle que les biographies païennes lui refusaient. […] Bulwer, comme tout porte à le croire, composait son livre à mesure qu’il l’écrivait, puisqu’il suivait la méthode de Swift et de Smollett, il eût mieux fait de renoncer à la terreur, aux moyens pathétiques, qui gâtent la satire quand ils ne la dominent pas. […] La composition, dans le sens intellectuel et technique du mot, porte bien plus sur la charpente de la fable que sur le style des chapitres et des pages. […] Une pareille hypothèse serait tout à fait invraisemblable ; car aucun des épisodes de Jocelyn ne porte l’empreinte de la précipitation. […] Elle aspire librement l’air qui l’environne, elle s’épanouit sous la chaude haleine qui ride l’eau en passant, et lui porte une vapeur féconde.
Il faut donc apprendre à résister à cet instinct qui nous porte à expliquer toutes les expressions d’un texte par le sens classique ou le sens habituel. […] De toutes ces enquêtes générales la plus utile porte sur la transmission des affirmations anonymes appelée tradition. […] Quand le poète parle de portes d’or ou de boucliers d’argent, il n’est pas sûr qu’il ait existé des portes en or ou des boucliers en argent ; mais seulement qu’il existait des portes, des boucliers, de l’or et de l’argent. […] C’est ici qu’il faut prendre garde au premier mouvement, car il nous porte à une négligence qui peut rendre ruineuse toute la construction historique. […] Dans la pratique on commence par la proposition particulière, le fait historique : Salamine porte un nom phénicien.
Velléius porte jusqu’à huit cent mille hommes les forces des peuplades confédérées que Tibère eut à combattre. […] » On a cent fois cité le surnom de Pompéien, qu’Auguste donnait à Tite Live ; et l’ouvrage de ce grand écrivain porte la marque de son admiration pour les hommes de la république. […] On voit Byzance agitée perpétuellement par de mystiques arguties, tandis que les Barbares sont à ses portes, et viennent enlever les enfants et les femmes dans les campagnes de son territoire. […] Non qu’elle soit devenue méconnaissable dans l’idiome qui lui a succédé, et qui porte le nom de romaïque. […] Arrivé à Londres, Shakspeare se vit-il réduit, comme on l’a conté, à garder, à la porte d’un théâtre, les chevaux des curieux, ou fut-il tout d’abord engagé, pour quelque emploi subalterne, dans une troupe de comédiens ?
« Ainsi donc, Catilina, poursuis ta résolution : sors enfin de Rome ; les portes sont ouvertes, pars. […] Cependant il blâme dans le livre suivant l’excès des stoïciens, qui les porte à sacrifier entièrement le corps à l’âme. […] Nous nous rendîmes donc tous chez Pison au temps marqué ; et de là, en nous entretenant de choses diverses, nous fîmes les six stades de la porte Dipyle à l’Académie.
Dupin, dans un volume récent, renouvelle encore contre moi cette accusation irréfléchie de n’avoir pas proclamé la régence, la régence d’une femme intéressante sans doute, mais d’une femme exclue du gouvernement par la loi que le parti d’Orléans venait de se faire à lui-même ; régence aussi illégale par conséquent que la république, une régence déjà tombée dans la rue et ramenée, à travers la révolution et l’armée immobiles, à la porte d’une Chambre dissoute de fait. […] J’ajoute qu’il me parla avec une éloquence raisonnée et suprême dont je ne le croyais pas susceptible, qu’il éleva cette éloquence du dégoût jusqu’au pathétique ; qu’il s’attendrit lui-même jusqu’à l’émotion qui mouillait ses yeux ; qu’il serrait mes genoux entre ses genoux avec ce geste familier et pressant d’un homme qui veut conquérir un autre homme ; que je restai moi-même souvent sans réplique à ses instances ; que mes refus persistants et mes efforts pour me lever de ma chaise et pour me retirer de sa présence ne le découragèrent pas de me retenir et de recommencer ses instances ; qu’il renvoya deux ou trois fois ses aides de camp, et, entre autres, l’excellent comte d’Houdetot, qui entrouvrait la porte pour lui annoncer tels ou tels survenants et même les ministres ; qu’en sortant, pour aller présider un moment le conseil, il m’enferma à clef dans la salle d’audience, me conjurant en souriant de ne pas profiter de son absence pour m’évader, et de réfléchir jusqu’à son retour ; qu’il revint bientôt après reprendre l’entretien où il l’avait laissé, et qu’enfin, de guerre lasse : « Eh bien, me dit-il, ne vous ai-je donc pas convaincu ? […] Je me porte bien, et, de plus, j’aurai terminé dans huit jours tous les travaux nécessités pour tous les ouvrages que j’ai promis à mes souscripteurs, et dont ma mort même n’interromprait pas les livraisons assurées.
Tout précepte s’applique à des faits passés qui, pour une part, le motivent, et des faits à venir doivent un jour le sanctionner ; la révélation morale doit donc s’entourer et se compléter par une révélation qui porte sur des événements indépendants de la volonté de l’agent moral : les voix ont raconté à Jeanne les malheurs de la France ; voilà pour le passé ; elles lui ont aussi et surtout prédit l’avenir : elles lui ont garanti le succès de sa mission ; elles lui ont annoncé qu’elle serait prise, aux mains des Anglais, délivrée, etc181. […] Et chacun se dit à cette occasion que souvent il se laisse aller, lui aussi, à penser tout haut, mais sans imprudence, toutes portes closes, dans le silence et la solitude ; ceci n’est, plus un ridicule, mais un trait de la nature humaine, commun à tous ; le monologue se développe alors, selon le tempérament individuel, en phrases plus ou moins vives, plus ou moins pressées, plus ou moins périodiques. […] Si, dans la rue, j’aperçois un ami qui vient à moi, ou bien si je suis devant sa porte, attendant qu’il réponde à mon appel, je passe naturellement de la parole intérieure calme et toute personnelle à une sorte de répétition préalable de la conversation que je vais avoir ; malgré moi, le bonjour et d’autres mots plus particulièrement adaptés à la circonstance me viennent à la mémoire.
En un mot, si l’on convient d’appeler libre tout acte qui émane du moi, et du moi seulement, l’acte qui porte la marque de notre personne est véritablement libre, car notre moi seul en revendiquera la paternité. […] Mais ces unités de temps, qui constituent la durée vécue, et dont l’astronome peut disposer comme il lui plaît parce qu’elles n’offrent point de prise à la science, sont précisément ce qui intéresse le psychologue, car la psychologie porte sur les intervalles eux-mêmes, et non plus sur leurs extrémités. […] Tandis que l’objet extérieur ne porte pas la marque du temps écoulé, et qu’ainsi, malgré la diversité des moments, le physicien pourra se retrouver en présence de conditions élémentaires identiques, la durée est chose réelle pour la conscience qui en conserve la trace, et l’on ne saurait parler ici de conditions identiques, parce que le même moment ne se présente pas deux fois.
Or, ce même soir, tandis qu’il est en chasse, un vieil homme et une vieille femme frappent à la porte du château. […] L’œuvre, avec les qualités dont elle porte le vivant témoignage, pouvait être d’un certain ordre ; elle n’est déjà plus que de l’ordre immédiatement inférieur. […] Ainsi : « La porte battit brusquement, autocratiquement, fit courir d’un bout à l’autre de l’agence un coup de vent qui gonfla les voiles bleus, les mackintosh, agita les factures aux doigts des employés et les petites plumes des toques voyageuses. […] et qu’il dépensât une bravoure inutile à n’enfoncer que des portes ouvertes ? […] Il est plat, ce clerc ; et s’il porte en « lui les débris d’un poète », c’est de l’un de ces poètes qui furent jadis de l’école du « bon sens » !
L’enfant porte ainsi une quantité de jugements sur les objets et les faits qui lui sont familiers : « Le sucre est bon. […] Celui qui fait la grosse voix est en colère. » — Au commencement, étant donné un individu ou événement d’une certaine classe, il ne portait sur lui qu’un de ces jugements généraux ; bientôt il en porte deux, trois, quatre, puis dix, vingt, cent, et ainsi de suite. […] Il est la clef de la porte, car il nous met en main une propriété des conditions inconnues, sorte de marque distinctive au moyen de laquelle nous les démêlerons dans l’amas de particularités où elles sont confondues. […] Il se peut que, par-delà les nébuleuses d’Herschell, aucune de nos lois ne soit vraie, et que même aucune loi ne soit vraie. — Nous sommes donc chassés irrévocablement de l’infini ; nos facultés et nos assertions n’y peuvent rien atteindre ; nous restons confinés dans un tout petit cercle ; notre esprit ne porte pas au-delà de son expérience ; nous ne pouvons établir entre les faits aucune liaison universelle et nécessaire ; peut-être même n’y a-t-il entre les faits aucune liaison universelle et nécessaire. — En suivant cette idée jusqu’au bout, on arriverait à considérer l’ensemble des événements et des êtres comme un simple monceau.
Disons au moins qu’un état comme celui qu’avait rêvé la bourgeoisie française, état où celui qui possédait et jouissait ne tenait pas réellement l’épée (par suite de la loi sur le remplacement ) pour défendre sa propriété, constituait un véritable porte à faux d’architecture sociale. […] Pour arrêter ce mouvement, une assemblée se montrera impitoyable ; mais alors se dévoilera une autre tendance, celle qui porte à préférer une monarchie libérale à une république réactionnaire. […] La France a voulu rester catholique ; elle en porte les conséquences. […] De quoi pourraient se plaindre avec un pareil régime les catholiques les plus portes à s’élever contre le monopole de l’État ?
Mais, un jour, égaré dans les couloirs, j’entendis de tels glapissements, que je poussai la porte qui se trouvait, comme par hasard, être celle de la salle où mon bon maître (ainsi doit-on dire, n’est-ce pas, quand on évoque les belles années de jeunesse et les leçons qui valurent à ces années d’être belles) se livrait à d’infinies variations sur l’a de Montmartre. […] Commentant cette proposition, Paul Éluard d’écrire : La poésie purifiera les hommes, tous les hommes, toutes les tours d’ivoire seront démolies, toutes les paroles seront sacrées, et, ayant enfin bouleversé la réalité, l’homme n’aura plus qu’à fermer les yeux pour que s’ouvrent les portes du merveilleux v. […] Le cerveau c’est couleur de sperme et Jean-Jacques Rousseau déjà, celui dont le cercueil genevois devait servir de berceau à la Société des Nations, à chaque masturbation, annonçait, pour le bonheur des précieuses à fanfreluches, les belles dont il était la coqueluche « Mesdames venez voir couler une cervelle. » Mais on a beau être conservateur, le foutre ne veut pas se laisser mettre en bouteille, tandis qu’un cerveau, si on ne le porte que le Dimanche, jour de repos, pour ne pas l’user trop vite, la semaine, on le range sous le globe jumeau de celui qui, entre deux candélabres, pour le plus bel ornement des cheminées vertueuses abrite la symbolique couronne de fleurs d’oranger. […] Avant l’apothéose masochiste, il y a eu, certes, quelques divertissements, ce que les Français nomment bagatelles de la porte : flirt baptismal avec saint Jean-Baptiste, petite toilette intime et parfumée des mains des Saintes femmes, et surtout, la Cène avec le pain (et le pain long, on sait ce qu’il peut représenter et on sait aussi que, jamais, les peintres qui firent de ce repas, tant de tableaux célèbres, n’ont posé, sur la table, des petits pains fendus, symboliques, eux, du sexe féminin). […] Qui aurait, en effet, pu venir lui porter à manger, puisque les très démagogiques clés des songes, dont s’encombrent les boîtes à bouquins, les boîtes à rouilleries, sur les quais, n’ouvraient nulle porte.
Préface Le livre de Madame Emilia Pardo Bazan, que je présente au public français, sous un titre différent de celui qu’il porte dans l’édition espagnole, m’avait paru à première lecture digne de la traduction. […] Le théâtre même, dernier refuge de la convention artistique, entr’ouvre ses portes, sinon à la vérité, du moins à la vraisemblance réclamée à grands cris par le public qui, s’il accepte et applaudit des bouffonneries, des féeries, des pantomimes et jusqu’à des fantoches comme simple passe-temps ou comme distraction des sens, dès qu’il voit une œuvre scénique prétendre pénétrer sur le terrain du sentiment et de l’intelligence, ne lui donne plus si facilement un passe-port. […] Zola croit que Daudet est providentiellement destiné à réconcilier le public avec l’école naturaliste, grâce aux qualités par lesquelles il s’attire les sympathies du lecteur et aux dons qui lui ouvrent des portes fermées à Zola : celle du foyer domestique, celle de l’élégante bibliothèque de bois de rose qui orne le boudoir des dames. Pour ma part, je crois que ces portes ne s’ouvriront jamais pour toutes les œuvres de Zola, quand bien même il enverrait devant lui cent Daudet pour franchir les obstacles. […] En outre, le roman anglais, même quand il est supérieur, porte imprimé si avant le sceau d’une autre religion, d’un autre climat, d’une autre société, qu’à nous autres Latins il nous paraît forcément exotique.
Si elle se porte vers l’avenir, elle ne cherche pas à le préparer ; elle suppose les difficultés de l’existence résolues, tous les possibles réalisés, et elle s’en donne avec délices la représentation. […] L’admiration que nous éprouvons pour une chose belle, étant due aux qualités intrinsèques de l’objet, nous détache de nous-mêmes, nous porte vers lui. […] « Il y a autant de poésie, dit-il, dans le Parthénon que dans le rocher qui le porte ; une digue puissante, repoussant l’assaut des vagues, est aussi poétique que les masses d’eau dont elle est frappée. […] C’est un mouvement de pensée lent et paisible, qui sans effort nous porte d’une image à l’autre, occupe notre esprit sans lui donner de fatigue, et nous distrait assez de notre contemplation pour que nous puissions la prolonger indéfiniment sans ennui. […] Ces images latentes que le poète porte en lui se décomposent, se recomposent, se soudent l’une à l’autre dans un travail mystérieux dont la psychologie ignore encore les lois, mais où le hasard joue certainement un rôle.
Ils ont un règlement qui porte qu’au cas qu’on vienne jamais, sous quelque prétexte que ce soit, à mettre en délibération de faire des vœux, & que le plus grand nombre des confrères soit d’avis qu’on en fasse, alors la partie opposée & la moins nombreuse doit être réputée elle seule l’oratoire. […] Fort humiliés, un jour, d’attendre & de gémir dans une antichambre, pendant qu’ils l’entendent éclater de rire, enfermé dans son cabinet avec un dominicain, ils donnent de grands coups à la porte, & veulent l’enfoncer. […] C’est à la porte du palais, ajoute-t-on, à la face du parlement, qu’il fait profession d’usurier public. […] Furetiere répondit : Dangereux inventeur de cent vilaines fables, Sçachez que, pour livrer de médisans assauts, Si vous ne voulez pas que le coup porte à faux, Il doit être fondé sur des coups véritables. […] On exigeoit qu’ils apportassent, sur le seuil de la porte, les moribonds qui demandoient ces secours spirituels.
Elle se cacha tout de son mieux sous une grande coiffe de taffetas, et au lieu d’entrer par la porte du théâtre, comme elle avait accoutumé de faire, elle entra par la porte des loges et s’alla placer au fond des secondes loges, car toutes les autres étaient remplies.
Descartes porte la langue française à sa perfection. […] Tous les deux se prennent pour sujet de leurs méditations ; mais tandis que Descartes se cherche et s’étudie dans la partie de nous-mêmes qui dépend le moins des circonstances extérieures, et qui porte en elle-même la lumière par laquelle nous la connaissons, la raison, Montaigne se regarde dans toutes les manifestations de sa nature physique et morale, et dans sa raison ni plus ni moins curieusement que dans son humeur.
Pourquoi tant de fracas pour enfoncer une porte ouverte ? […] Son œuvre porte donc l’empreinte exagérée des qualités et des défauts de la race germanique.
On la trouvera si on porte son attention sur un point trop négligé par les platoniciens, par les kantiens, par tous les intellectualistes, quoiqu’ils l’aient parfois eux-mêmes indiqué : le rapport des idées au désir et au mouvement, à « l’appétit » d’Aristote, au « vouloir vivre » de Schopenhauer, qui est le grand ressort de la lutte pour la vie. […] C’est par une assertion arbitraire que les platoniciens et les kantiens limitent à la sensation informe l’effet des objets extérieurs sur nous ; tout porte à croire, au contraire, que les relations qui existent entre les objets mêmes ont un effet dans la conscience ; elles doivent s’y refléter, y produire enfin les relations qui existent entre nos sensations mêmes.
Elle devient infiniment douloureuse quand elle porte sur ces problèmes religieux qui ont fait de tout temps, et qui continuent de faire à travers les siècles, le fond dernier de la vie humaine. […] Obligé de souligner le mal, de le peindre, de s’en servir comme d’un élément, suivant son but quand même et conformant son œuvre au secret idéal qu’il porte en son imagination de poète, il a fait du grand art et, sans pose ni artifice, de l’art fier et réconfortant.
. — Un talent infini dans cette plaquette, un talent qui s’apparente à celui des faiseurs de Tannkabi japonaises, Ces poèmes unissent en si peu de mots, tant de sensations que la phrase hésite à se reconnaître elle-même dans les quelques lignes que porte le papier. […] Aucun contributeur d’Action ne porte ces initiales.
Sans doute il y a des vices où l’âme s’installe profondément avec tout ce qu’elle porte en elle de puissance fécondante, et qu’elle entraîne, vivifiés, dans un cercle mouvant de transfigurations. […] Et son confrère Tomès en donnait la raison : « Un homme mort n’est qu’un homme mort, mais une formalité négligée porte un notable préjudice à tout le corps des médecins. » Le mot de Brid’oison, pour renfermer une idée un peu différente, n’en est pas moins significatif : « La-a forme, voyez-vous, la-a forme.
Il n’avait pas été témoin, mais il avait vu et interrogé des témoins ; il avait fait parler le prélat lui-même : il écrit comme quelqu’un qui porte un sentiment d’enthousiasme et de vie dans ces choses d’autrefois qu’il veut rendre ; on a par lui le mouvement et comme le coloris de cette jeunesse de Bossuet.
Il a gardé du rédacteur politique ce mouvement qu’il porte dans l’exposé de ses impressions littéraires et qui donne du courant à son discours.
Un chasseur qui a des tablettes, un religieux qui porte cravache, cela fait pendant.
Mme Tastu, par cela même que son talent porte sur une sensibilité toute réelle, doit être prise dès le début de sa vie, et nous la suivrons d’abord pas à pas.
Il est une molécule vivante, incessamment excitée et modifiée par l’organisme social dont elle fait partie intégrante ; arrêter la molécule, la monade, au point où on la trouve, la détacher du tout, la soumettre au microscope ou au creuset expérimental, la retourner, la décomposer, la dissoudre, et conclure de là à la nature et à la destinée du tout, c’est absurde ; conclure seulement à la nature et à la destinée de la molécule, c’est encore se méprendre étrangement ; c’est supprimer d’abord, dût-on y revenir plus tard et trop tard, c’est supprimer le mode l’influence que l’individu reçoit du tout, à peu près comme Condillac faisait pour les détails organiques de sa statue, qu’il recomposait ensuite pièce à pièce sans jamais parvenir à l’animer ; c’est, comme lui, par cette suppression arbitraire, rompre l’équilibre dans les facultés du moi et se donner à observer une nature humaine qui n’est plus la véritable et complète nature ; c’est décerner d’emblée à la partie rationnelle de nous-mêmes une supériorité sur les facultés sentimentale et active, une souveraineté de contrôle qu’une vue plus générale de l’humanité dans ses phases successives ne justifierait pas ; c’est immobiliser la monade humaine, lui couper la source intarissable de vie et de perfectibilité ; c’est raisonner comme si elle n’avait jamais été modifiée, transformée et perfectionnée par l’action du tout, ou du moins comme si elle ne pouvait plus l’être ; c’est supposer gratuitement, et le lendemain du jour où l’humanité a acquis la conscience réfléchie de sa perfectibilité, que l’individu de 1830, le chrétien indifférent et sans foi, ne croyant qu’à sa raison personnelle, porte en lui, indépendamment de ce qui pourrait lui venir du dehors, indépendamment de toute conception sociale et de toute interprétation nouvelle de la nature, un avenir facile et paisible qui va découler, pour chacun, des opinions et des habitudes mi-partie chrétiennes, mi-partie philosophiques, mélangées à toutes doses.
Si une page est manuscrite, nous en comprenons le sens plus difficilement que si elle est imprimée ; notre attention se porte en partie sur la forme extérieure des caractères, au lieu de se porter tout entière sur le sens qu’ils ont ; nous remarquons dans ces signes, non plus seulement leur emploi, mais encore leurs particularités personnelles.
Poussant plus loin l’étude des faits, on remarque que, dans les arts du dessin et dans les lettres, l’imitation se porte sur les rapports et les dépendances mutuelles des parties.
Déjà il porte en lui les germes du lyrisme romantique.
Il porte au plus haut point ce don merveilleux de « réceptivité » que Proudhon attribue aux mieux douées d’entre les femmes.
Ici Lucrece sonde la Nature, analyse l’homme & le rassure contre de vaines chimères, heureux, si l’erreur ne se plaçoit pas à côté des plus utiles vérités ; là, Juvenal arme sa main de la verge de la satyre, porte le flambeau dans les ténébres épaisses ou se cache le crime, & sert l’humanité en démasquant le vice.
Je porte à un degré extrême, et presque ridicule, ce goût du jugement exact.
En effet cette revendication, disent-ils, porte sur une différenciation très générale et très vague.
Celle de Kasyoun porte une inscription grecque du temps de Septime Sévère.
Souvent il déclare que le royaume de Dieu est déjà commencé, que tout homme le porte en soi et peut, s’il en est digne, en jouir, que ce royaume chacun le crée sans bruit par la vraie conversion du cœur 813.
Au bas de la montagne, à quelques pas de la porte, en entrant dans la zone voisine du mur oriental de la ville, qu’on appelait Bethphagé, sans doute à cause des figuiers dont elle était plantée 1053, il eut encore un moment de satisfaction humaine 1054.
— « Le mot moi ne peut signifier rien de plus que mon existence corporelle, unie à mes sensations, pensées, émotions, volitions, en supposant que leur classification est complète et qu’on en a fait la somme dans le passé, le présent et le futur… Il m’est impossible d’accorder l’existence dans les profondeurs de notre être, d’une impénétrable entité, qui porte le nom distinct de moi, et qui ne consiste pas en quelque fonction ou organe corporel, ou en quelque phénomène mental déterminable. » Quant à l’appel qui a été fait à la conscience, comme témoignant d’une manière indiscutable la liberté de notre volonté, voici ce qu’il faut en penser.
Un directeur était un parasite, « jaloux d’obtenir le secret des familles, aimant à trouver les portes ouvertes dans les maisons des grands, à manger souvent à de bonnes tables, à se promener en carrosse dans une grande ville, et à faire de délicieuses retraites à la campagne, à voir plusieurs personnes de nom et de distinction s’intéresser à sa vie, à sa santé, et à ménager pour les autres et pour lui-même tous les intérêts humains…, couvrant tous les intérêts du soucieux et irrépréhensible prétexte du soin des âmes ».
Bossuet le confirme dans ces sentimens, se précipite à ses genoux, lui demande pardon de ne l’avoir pas instruit plutôt de ce qui se passoit près de son trône, & d’avoir trop ménagé l’archevêque de Cambrai, dans le temps même qu’il lui porte le coup le plus sensible.
De cette dernière phase, il ne nous reste que des débris, et tout porte à croire qu’elle était plutôt un sentiment de l’âme qu’une doctrine rigoureusement philosophique.
A la vérité, l’homme porte en lui-même des notions et des ambitions qui s’étendent bien au-delà et s’élèvent bien au-dessus du monde fini, les notions et les ambitions de l’infini, de l’idéal, du complet, du parfait, de l’immuable, de l’éternel.
Celui-ci porte en titre le nom de la Martiniere.
Un an auparavant, sur le bruit qui avait couru de sa fin prochaine, Boileau écrivit à Racine ce peu de mots, où se trouve l’accent d’un intérêt sincère (lettre du 19 mai 1687) : « On vient de me dire que Furetière est à l’extrémité, et que par l’avis de son confesseur il a envoyé quérir tous les académiciens offensés dans son factum, et qu’il leur a fait une amende honorable dans toutes les formes, mais qu’il se porte mieux maintenant.
On y a trouvé certainement quelque chose de très intéressant encore, mais non pas le dessous de masque auquel on s’attendait un peu et auquel on avait eu grand tort de s’attendre ; car, au bout d’un certain temps, le masque qu’on porte adhère au visage et ne peut plus se lever !
Madame Lenormant n’est, en somme, que la Phlippote de la société de l’Abbaye-au-Bois, qui, comme la Phlippote de Madame Pernelle, porte la lanterne devant eux tous et les reconduit ainsi à leur dernière demeure, — la tombe.
On y a trouvé certainement quelque chose de très-intéressant encore, de très-piquant, de très-instructif, mais non pas le dessous de masque auquel on s’attendait un peu, et auquel on avait eu grand tort de s’attendre ; car, au bout d’un certain temps, le masque qu’on porte adhère au visage et ne peut plus se lever.
François Coppée s’empresse de constater que « la France, pourtant, ne se porte pas trop mal, grâce au ciel !
On pourrait l’énoncer a priori comme une condition de la science, car la science n’opère que sur des mesures, la mesure porte en général sur des longueurs, et, quand une longueur croît ou décroît, il n’y a aucune raison de privilégier l’une des extrémités : tout ce qu’on peut affirmer est que l’écart grandit ou diminue entre les deux 10.
Ils ont observé le mouvement naturel de la pensée, et le reproduisent ; ils savent que ses premières opérations consistent dans la connaissance de faits particuliers, déterminés, et le plus souvent sensibles, que peu à peu elle se porte involontairement sur certaines parties détachées de ces faits, qu’elle les met à part, qu’aussitôt les signes apparaissent d’eux-mêmes, que les idées abstraites et les jugements généraux naissent avec eux ; ils suivent cet ordre dans les vérités qu’ils nous présentent, et en retrouvant la manière dont l’esprit invente, ils nous apprennent à inventer.
Un canton de la Grèce, une île de quelques lieues de tour, donnait parfois plus de rares talents, plus d’artistes inspirés que n’en porte ailleurs un grand pays, même civilisé.
Celui qui porte ici la parole sort du peuple et du christianisme, et j’espère que vous le reconnaîtrez toujours à mon profond, à mon tendre respect pour tout ce qui est du christianisme et du peuple. […] Un bras porte l’égide, et l’autre le signe même de l’activité et de l’énergie, la lance. […] Il ne faut pas dire, comme deux grandes écoles rivales, que l’esprit humain débute par l’unité et l’infini, ou parle fini et le multiple ; car, si l’esprit humain débute par l’unité seule, je lui porte le défi d’arriver jamais à la multiplicité ; ou, s’il part de la multiplicité seule, je lui porte également le défi d’arriver jamais à l’unité ; s’il partait des phénomènes tout seuls, il n’arriverait pas aux substances ; s’il partait de la seule idée de l’imperfection, il n’arriverait pas à la perfection ; et réciproquement. […] D’autre part l’homme est le frère de la nature ; il la porte tout entière avec lui, et les lois de la mécanique céleste, comme celles de la zoologie, se retrouvent en tous ses mouvements, en toutes ses fonctions. […] L’esprit humain porte en lui-même certains problèmes que les grands interprètes de l’esprit humain ont essayé de résoudre.
On entend le pas, dans l’escalier, de la visiteuse devant qui s’ouvrent toutes les portes, la Mort, et l’on se demande si l’on a bien employé sa vie, et dans quelles mains on tombera. […] Et jusque dans son fond métaphysique cette, œuvre énorme porte l’empreinte de cette espèce particulière d’imagination. […] Gustave Flaubert, s’il vivait encore, inscrirait en pleurant son nom sur le registre déposé à la porte du poète mort, et, à côté de lui, Bouvard et Pécuchet viendraient signer aussi. […] Cette porte, et George Sand, la vaillante, et Flaubert, le désespéré, l’ont franchie pour ne plus la passer. […] En revanche, il semble que, dans l’ordre du caractère, l’individu typique est celui qui porte ce caractère à son plus haut degré d’intensité.
Les coups que porte La Bruyère sont si perçants et si profonds, qu’on découvre toujours du ressentiment sous l’éloquence, et une vengeance dans la leçon ». […] Jadis on entrait de plain-pied dans un beau livre ; aujourd’hui les abstractions et les métaphores obstruent la porte, aussi jolies et aussi commodes qu’une broussaille de houx. […] Les fines distinctions des systèmes sont trop subtiles pour lui ; il en parle comme un intrus qui aurait écouté aux portes. […] Le 26 juin 1844, une centaine d’hommes déguisés et armés assaillirent les portes de sa prison ; les gardes, qui étaient convenus de se laisser forcer, tirèrent sans blesser personne. […] Je porte Mitra, Indra, Agni, les deux Açvins et le reste.
Il vient dire à des Grieux que le gouverneur s’oppose nettement au mariage de des Grieux et destine au jeune Synnelet Mlle Manon : des Grieux le met à la porte ; et voilà tout. […] Par exemple, Bouvard et Pécuchet, se mettant à l’histoire, utilisent la Mnémotechnie de Dumouchel, un in-12 cartonné, qui porte cette épigraphe : Instruire en amusant. […] Pour moi, les mains libres, je regagne la pipe et le tambour, je referme derrière moi la porte de la Loge de la Médecine. » Ce galimatias n’est point naïf. […] Tout le monde était sur les portes, on mettait son ombre au soleil… » Je ne crois pas que vous ayez lu tout cela d’une traite, Vous avez été d’abord ébaubi ; vous avez craint d’être inattentif. […] par moments, le plus attentif, jusqu’à une espèce de préciosité, puis négligent jusqu’à écrire : « Biset se heurte à une porte en apportant le rapport… » Il n’accumule pas à dessein la porte et le rapport qu’on apporte ?
Une porte s’ouvre. […] L’auteur des Trophées porte en lui toutes les Espagnes. […] Désolé parce que sa femme ne dépense que douze mille francs par an pour sa toilette et ne porte pas de corset. […] Si c’est pendant la nuit, au fond d’un retrait mystérieux, on porte une petite lampe d’argent, de forme antique. […] Lavisse, descendant de la chambre que j’occupais à Villeneuve-Saint-Georges, je vis que la porte du cabinet de M.
Le seul culte à rendre à Dieu — c’est-à-dire, ne l’oublions pas, à l’idée de la perfection qu’on porte en soi — ce sera la recherche de la vérité et la pratique du bien. […] Tout homme porte en son cœur une image embellie de soi-même, un moi dont son imagination atténue les défauts, perfectionne les perfections, le moi qu’il voudrait être. […] Elle porte en elle la déchéance de la race et du milieu, elle paye pour les générations qui se sont mal nourries, dans des rez-de-chaussée humides, et qui sont tombées au rachitisme en feuilletant des livres de compte-courant ou en passant des journées à gratter du papier. […] Mais une chose me paraît pourtant certaine : il soutire de la contradiction qu’il porte en lui-même, il souffre de l’abîme qu’il y a entre ses aspirations et ses croyances, entre son amour de la foi et son radical scepticisme. […] Et, sur les ruines de l’imposante cathédrale, dont les flèches, vues d’en bas, donnaient l’illusion qu’elles touchaient le ciel, se sont élevées une foule de petites chapelles : les meilleures ne montent pas bien haut, leurs portes étroites ne s’ouvrent qu’à un bien petit nombre de fidèles.
Supprimez l’image qui porte le nom de monde matériel, vous anéantissez du même coup le cerveau et l’ébranlement cérébral qui en sont des parties. […] Toute la discussion porte sur le rang qu’il faut attribuer à cette connaissance vis-à-vis de la connaissance scientifique. […] Nous ne pouvions demander la confirmation directe de cette thèse aux faits, puisque la perception pure porte par définition sur des objets présents, actionnant nos organes et nos centres nerveux, et que tout se passera toujours par conséquent comme si nos perceptions émanaient de notre état cérébral et se projetaient ensuite sur un objet qui diffère absolument d’elles.
La science qui distingue ce qui est bon de ce qui est mauvais porte le nom de Religion. » Nous voilà en plein sophisme ! […] Il reconnaît, dans ces deux instincts, l’impression du puissant désir de l’illusion, de la délivrance par l’illusion, que l’humanité porte en elle. […] La sève qui la féconde, « qui se répand dans tous les tissus », qui échauffe son esprit et le porte à créer, c’est la musique. […] Toute œuvre d’art véritablement supérieure porte en elle ce caractère impérieux. […] « Les problèmes qu’il porte à la scène sont des problèmes hystériques.
Dimanche qui se laisse mettre à la porte, et non pas ce sot Pierrot qui se laisse enlever sa fiancée sans mot dire ! […] — Mais je n’ai pas d’exaltation cérébrale, je me porte extrêmement bien ! […] Et comment eût-il été possible de peindre mieux cette passion, qu’en choisissant pour type un homme qui porte ou croit porter la mort dans son sein, qui observe avec inquiétude et calcule tous les progrès du mal, qui n’ose pas faire un geste, un pas, ni dire un mot, sans calculer si ce pas, ce mot, ce geste ne seront pas une imprudence qui retranchera un jour de plus d’une vie déjà trop courte ? […] Dom Juan est d’une part le grand seigneur qui, fort de son rang et de ses titres, se permet tout, qui se porte à toutes les extrémités que peut produire l’orgueil né de la disproportion des castes, et, de l’autre, le grand seigneur impie systématique : le second complète terriblement le premier. […] Le privilège est un arbre qui porte deux fruits amers : la violence et la fraude ; et, s’il est bon, pour beaucoup de causes, qu’il y ait dans l’État une hiérarchie sagement mesurée, mais une hiérarchie sans dureté et sans morgue, trop d’intervalles infranchissables entre les différentes portions d’un même peuple sont rarement utiles au bonheur de tous et à la sécurité de chacun.
Il porte dans ce livre épastrouillant, le nom, d’ailleurs symbolique, de de Rays. […] Il avait inventé à leur usage un croquemitaine féminin, une certaine Mère Lantimèche, qui avait un œil de bœuf et un œil de perdrix, une bouche d’égout, des cheveux sur la soupe et deux bras de mer — n’oublions pas les pieds de mouton — et qui passait (chose épouvantable) sa langue sous la porte ! […] Les artistes, s’ils ne sont pas riches, à la porte ! […] Amusants, d’une bizarrerie indicible sinon par eux-mêmes, ………………… le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d’azur. […] Il s’était rendu trois ou quatre fois en vain à la gare Victoria, et pensant, après ces courses inutiles, que je n’arriverais plus avant la nuit, il avait veillé et était venu me recevoir à la porte de la maison qu’il habite, dans ce vaste caravansérail de la Loi — et du Silence — (car quel coin délicieux est celui-là, dans Londres, qui en compte tant d’exquis ou d’infâmes, si peu de communs ou de vulgaires ;.
Ce goût se déclare d’abord d’une manière singulière et presque bizarre par l’élan qui le porte tout droit vers le duc de Beauvilliers, le plus honnête homme de la Cour, pour lui aller demander une de ses filles en mariage, — ou l’aînée ou la cadette —, il n’en a vu aucune, peu lui importe laquelle ; peu lui importe la dot : ce qu’il veut épouser, c’est la famille ; c’est le duc et la duchesse de Beauvilliers dont il est épris. […] Les différents endroits où il parle de lui sont d’admirables pages d’histoire ; le marquis n’a pas parlé de son père en des termes plus expressifs et mieux caractérisés que ne le fait Saint-Simon, qui n’y a pas mis d’ailleurs les ombres trop fortes : tant il est vrai que le talent de celui-ci le porte, nonobstant l’affection, à la vérité et à une sorte de justice quand il est en face d’un mérite réel et sévère, digne des pinceaux de l’histoire.
Épopée tragi-burlesque où il se dépense autant d’héroïsme qu’au siège de Troie, et où l’auteur ramène à la porte d’un cabaret douze ou quinze personnages tombés des nues dans ce trou de six pieds, parmi lesquels Valjean, qui ne sait non plus que faire et qui tire quelques coups de fusil, s’amusant à tuer des hommes ; douze ou quinze gamins de Paris et autant d’étudiants buvant dans une salle basse, pérorant et se battant tour à tour, Marius en tête, pour l’honneur du drapeau rouge. […] Par instants elle entendait à une certaine distance des espèces de secousses sourdes, et elle disait : — C’est singulier qu’on ouvre et qu’on ferme les portes cochères de si bonne heure !
« Cette loi qui, en imprimant dans nous-mêmes l’idée d’un Créateur, nous porte vers lui, est la première des lois naturelles par son importance, et non pas dans l’ordre de ces lois. […] Il avait prévu l’oppression de la Prusse, de la Russie, de l’Autriche ; tout principe faux de liberté, tout sophisme de civilisation porte en lui sa peine.
Il prit grand intérêt aux communautés religieuses, qu’il soumit vigoureusement à son autorité : Jouarre et sa noble abbesse tentèrent de résister à l’évêque, qui plaida, gagna, et dut presque faire enfoncer les portes du couvent pour s’y faire reconnaître. […] Il ne parlait que de crimes et de supplices : il fermait la porte à l’espérance.
Peu de noms ont été plus grands dans le siècle qui compte le plus de grands noms, et où la gloire a été le plus exactement mesurée au mérite ; mais ce nom n’est attaché à aucun ouvrage durable, et, chose plus étonnante, aucun des écrits d’Arnauld ne porte son empreinte personnelle. […] Parmi ses nombreux ouvrages, celui qui porte le plus la marque de son caractère, et qui lui est le plus propre, c’est le traité des Moyens de conserver la paix avec les hommes ; chef-d’œuvre, dit Voltaire, auquel on ne trouve rien d’égal en ce genre dans l’antiquité.
Chacun de nous porte en lui des étrangers dont il ne peut se déprendre. […] Mais son âme individuelle et égoïste le porte au contraire à la méfiance et à l’opposition.
Et voilà que les orgues annoncent, par une marche grandiloque, le couronnement de la cérémonie ; tout le peuple défile recueilli et gagne les portes. […] David, l’apprenti, ouvre la porte, tenant rubans et fleurs, si joyeux que sa joie déborde.
Une insulte excite la colère, c’est-à-dire que certaines idées et sentiments d’honneur acquièrent tout d’un coup une extrême intensité ; une foule de pensées et d’images passent avec une vitesse extrême devant l’esprit, et il y a, comme disait Pascal, « précipitation de pensées » ; enfin la direction antérieure de notre volonté est brusquement modifiée et la volonté se porte tout entière à se défendre de l’insulteur. […] Darwin, on le sait, l’explique par l’attention qu’on porte sur son visage lorsqu’on a l’idée qu’un autre vous regarde : c’est cette attention qui appellerait le sang sur le visage même.
Lorsque les Commentaires de Montluc furent imprimés pour la première fois quinze ans après sa mort, en 1592, l’éditeur les fit précéder d’une dédicace « À la noblesse de Gascogne » qui est en des termes dignes de son objet : Messieurs, comme il se voit de certaines contrées qui produisent aucuns fruits en abondance, lesquels viennent rarement ailleurs, il semble aussi que votre Gascogne porte ordinairement un nombre infini de grands et valeureux capitaines, comme un fruit qui lui est propre et naturel ; et que les autres provinces, en comparaison d’elle, en demeurent comme stériles… C’est votre Gascogne, messieurs, qui est un magasin de soldats, la pépinière des armées, la fleur et le choix de la plus belliqueuse noblesse de la terre, et l’essaim de tant de braves guerriers… Sans faire tort aux autres provinces et sans accepter ces injurieuses préférences de l’une à l’autre, il est un caractère constant et qui frappe dans les talents comme dans les courages de cette généreuse contrée, et l’on ne saurait oublier, en lisant Montluc, que cette patrie de Montesquieu et de Montaigne, comme aussi de tant d’orateurs fameux, fut celle encore, en une époque chère à la nôtre, de ces autres miracles de bravoure, Lannes et Murat.
Les mestres de camp ne descendirent point, mais tous les capilaines descendirent et me vinrent embrasser la jambe, puis remontèrent à cheval et m’accompagnèrent jusqu’à ce que nous trouvâmes le marquis et le sieur Chiapin, qui pouvaient être à trois cents pas de la porte de la ville ; et là nous nous embrassâmes, et me mirent au milieu d’eux, et allâmes toujours parlant du siège et des particularités qui étaient survenues, nous attribuant beaucoup d’honneur ; même me dit qu’il m’avait beaucoup d’obligation, car outre qu’il avait appris beaucoup de ruses de guerre, j’étais cause qu’il était guéri des gouttes.
Cependant une grande révolution allait s’opérer dans sa vie ; on en saisit une trace et un indice dans une de ses lettres de 1685 à Mme de Brinon : « Saint-Cyr et Noisy m’occupent fort ; mais, grâce à Dieu, je me porte fort bien, quoique j’aie de grandes agitations depuis quelque temps. » Ces agitations se rapportaient sans doute à la résolution du roi de l’épouser et au mariage secret qui se fit vers cette époque.
Aussi je ne répondrais pas qu’il n’y ait par endroits trop de lumière, et que cette lumière ne porte sur des points où l’on aimerait mieux qu’il y eût des teintes nageantes et mi voilées.
Au fond, trop poète toujours pour la politique, il est désormais trop homme d’État et trop politique pour la retraite, pour l’innocent et studieux loisir du poète : il porte en lui l’inconciliable. — Lorsqu’il est renvoyé du ministère, en cette crise violente et décisive qui déchira en deux sa vie de royaliste, ses lettres à Mme Récamier manquent et font défaut ; elles n’ont pas été retrouvées, nous dit-on, avec les autres papiers ; elles devaient renfermer trop d’éclats de colère et de haine vengeresse, ce qui sans doute les aura fait dès longtemps supprimer.
Est-ce à moi qu’on a dit, en me pressant la main : « Pour t’aimer j’ai deux cœurs ; je porte en moi deux âmes !
Il suggéra à l’Académie française, dès qu’il y fut entré, d’ouvrir ses portes (ce qu’elle ne faisait point auparavant) au public pour les séances de réception, et on lui doit l’institution de cette solennité académique, si bien dans nos mœurs et florissante encore aujourd’hui.
Sans hésiter, il prend 1400 hommes d’élite, raccourt tout d’une traite de Belver à Mont-Louis, qu’il traverse au coucher du soleil, et se porte jusqu’au plateau des Llancades, poste élevé, où il forme sa troupe en trois colonnes, et lui donne, pour se reposer, le reste de la nuit.
On a, au sujet des opinions exprimées par Gœthe sur les jeunes poëtes français de 1830, insinué contre lui une singulière accusation : comme le jugement qu’il porte sur Victor Hugo n’est pas complètement d’accord avec celui que professent les éditeurs des Entretiens et beaucoup d’autres avec eux, on l’a tout simplement soupçonné d’envie.
Figurons-nous bien, car c’est le devoir de la critique de se déplacer ainsi à tout moment et de mettre chaque fois sa lorgnette au point, — figurons-nous donc, non pas seulement dans la salle de l’hôpital de la Trinité à Paris (cette salle me semble trop étroite), mais dans une des places publiques d’une de ces villes considérables, Angers ou Valenciennes, devant la cathédrale ou quelque autre église, un échafaud dressé, recouvert et orné de tapisseries et de tentures magnifiques, et tout alentour une foule avide et béante ; des centaines d’acteurs de la connaissance des spectateurs, jouant la plupart au vrai dans des rôles de leur métier ou de leur profession : des prêtres faisant ou Dieu le Père ou les Saints ; des charpentiers faisant saint Joseph ou saint Thomas ; des fils de famille dans les rôles plus distingués, et quelques-uns de ces acteurs sans nul doute décelant des qualités naturelles pour le théâtre ; figurons-nous dans ce sujet émouvant et populaire, cru et vénéré de tous, une suite de scènes comme celles que je ne puis qu’indiquer : — le dîner de saint Matthieu le financier, qui fait les honneurs de son hôtel à Jésus et à ses apôtres, dîner copieux et fin, où l’on ne s’assoit qu’après avoir dit tout haut le bénédicité, où les gais propos n’en circulent pas moins à la ronde, où l’un des apôtres loue la chère, et l’autre le vin ; — pendant ce temps-là, les murmures des Juifs et des Pharisiens dans la rue et à la porte ; — puis les noces de Cana chez Architriclin, espèce de traiteur en vogue, faisant noces et festins, une vraie noce du xve siècle ; — oh !
Non content d’écrire à Louvois pour réclamer des mesures de rigueur, et avant même d’avoir la réponse, Foucault s’adresse au Père de La Chaise pour lui suggérer d’autre part des moyens auxiliaires plus doux ; il propose non plus ici des cavaliers et des dragons, mais d’autoriser une conférence, par exemple, où les points controversés soient agités, disant que les ministres et les principaux religionnaires de ces contrées ne cherchaient qu’une porte honnête pour rentrer dans l’Église : « Ceux, ajoute-t-il, qui sont les plus considérés et les plus accrédités dans le parti m’ont assuré que c’était la seule voie qui pût faire réussir le grand projet des conversions ; que celles de rigueur, de privation des emplois, les pensions et les grâces seraient inutiles. » Dans un voyage qu’il fait à Paris, il en parle également au chancelier Le Tellier, lequel a d’ailleurs peu de goût pour Foucault, et qui ferme l’oreille à sa proposition : « Il la rejeta absolument, disant qu’une pareille assemblée aurait le même succès que le Colloque de Poissy ; que le pape trouverait mauvais que l’on fît une pareille conférence sans sa participation, et me défendit d’en parler au roi.
Les éperons des galères étincelaient, le toit de Khamon paraissait tout en flammes, et l’on apercevait des lueurs au fond des temples dont les portes s’ouvraient.
Si, dans les grands et pathétiques naufrages modernes, l’intérêt public se porte naturellement sur les deux ou trois survivants que le radeau a rapportés et qui représentent pour nous les absents abîmés et engloutis, il convient de faire, ce semble, la même chose dans l’ordre de l’esprit et du talent, et de ne pas trop chicaner un ancien qui nous est arrivé par exception et par un singulier bonheur, surtout quand il nous offre en lui des dons charmants, incontestables ; il sied bien plutôt de l’aimer et de le louer tant pour son propre compte que pour les amis et parents qu’il représente et qui ne sont plus, au lieu d’aller se servir de ces noms très grands assurément, mais un peu nus désormais et à peu près destitués de preuves, pour l’infirmer et le diminuer.
Les blessures que le soldat porte sur le visage et sur la poitrine sont des étoiles qui guident les autres au ciel de l’honneur et au désir des nobles louanges3… » Cervantes garda toujours un cher souvenir de cette vie d’honneur et de misère qui est la vie du soldat, et à certain jour il l’a célébrée d’une façon toute noble et sérieuse par la bouche de son Don Quichotte.
Trébutien a fait en ceci comme ces moines et ces clercs du Moyen-Age dont il porte volontiers lui-même l’habit austère, de ce Moyen-Age qu’il sait dans sa lettre comme dans son esprit et dont il a été l’un des premiers propagateurs et des rénovateurs parmi nous : loin de la foule, loin des bruits modernes, il s’est voué dans sa cellule de bibliothécaire à une sainte amitié pour les deux auteurs de sa prédilection et de son culte, Maurice et Eugénie !
Que quelqu’un ose soutenir le contraire : cette seconde partie porte en soi une superfétation de développements, et le cadre est dépassé.
Racine a été malade à mourir ; il revient des portes de la mort.
Il est bon que la conscience intérieure que chaque talent porte naturellement en soi prenne ainsi forme au dehors et se représente à temps dans la personne d’un ami, d’un juge assidu qu’on respecte ; il n’y a plus moyen de l’oublier ni de l’éluder.
Et plus loin, en des vers d’ailleurs bien élégants, le poëte ajoute : Mais ces riches climats fleurissent en silence ; Jamais un chantre ailé n’y porte sa cadence : Ils n’ont point Philomèle et ses accents si doux, Qui des plaisirs du soir rendent le jour jaloux.
Néanmoins la littérature allemande porte le caractère de la littérature d’un peuple libre ; et la raison en est évidente.
L’écrit finit toujours par une signature, celle d’une personne morte, et porte l’empreinte de pensées intimes, d’un arrière-fond mental que l’auteur ne voudrait pas divulguer. — Certainement on constate ici un dédoublement du moi, la présence simultanée de deux séries d’idées parallèles et indépendantes, de deux centres d’action, ou, si l’on veut, de deux personnes morales juxtaposées dans le même cerveau, chacune à son œuvre et chacune à une œuvre différente, l’une sur la scène et l’autre dans la coulisse, la seconde aussi complète que la première, puisque, seule et hors des regards de l’autre, elle construit des idées suivies et aligne des phrases liées auxquelles l’autre n’a point de part. — En général, tout état singulier de l’intelligence doit être le sujet d’une monographie ; car il faut voir l’horloge dérangée pour distinguer les contrepoids et les rouages que nous ne remarquons pas dans l’horloge qui va bien.
Ce fablier n’a pas porté ses fables comme un prunier porte des prunes : ç’a été du moins un fablier bien tardif.
Il porte ce goût dans des sujets plus lointains, et la vérité familière, avec l’histoire de France, fait son entrée dans la Visite de Charles-Quint et de François Ier à Saint-Denis.
L’essayiste est le type même de l’homme de pensée comme la modernité peut le comprendre, c’est-à-dire celui qui porte en soi-même une synthèse de connaissances techniques suffisantes à élargir sa vision raisonnée du monde et de ses directions spirituelles.
* * * L’énergie studieuse d’un artiste de la plastique porte sur deux objets principaux : la science des milieux lumineux (« couleur ») et celle des formes y contenues (« lignes »).
il faudra plus de dix-huit cents ans pour que le sang qu’il va verser porte ses fruits.
Il se retrouve plus sensible qu’auparavant aux innombrables beautés de l’univers, à la verdure, aux fleurs, aux rayons du matin, aux chants des oiseaux, et il porte aussi frais qu’à quinze ans son bouquet de muguet et d’églantine.
Parmi les écrits qui peuvent donner une juste idée de la reine Marie-Antoinette et de son caractère aux années de sa prospérité et de sa jeunesse, je n’en sais pas qui porte mieux la conviction dans l’esprit du lecteur que la simple Notice du comte de La Marck, insérée par M. de Bacourt dans l’Introduction de l’ouvrage récemment publié sur Mirabeau.
Tout prouve qu’en entrant au cloître par cette porte, il y entra dans sa voie la plus naturelle de vocation, et qu’il y trouva le champ de culture le plus approprié à ses instincts et à ses talents.
La réflexion claire et distincte ne porte guère que sur un seul point à la fois, puis sur un second, puis sur un troisième, etc. ; d’où la forme sérielle que prend la conscience réfléchie.
L’on assiste aux tâtonnements d’un gymnaste cherchant un tour entrevu ; à la brillante et heureuse folie de son succès ; aux révoltes cabrées d’une fille à moitié maniaque, à son « hérissement de bête » devant la porte de sa prison, à l’alanguissement graduel de sa volonté meurtrie et matée.
Elle lui présentoit du tokai : Fanchon porte le dieu du vin Et l’enfant de Cythère, L’un dans ses yeux, l’autre en sa main, Pour nous faire la guerre.
Un autre porte le second doigt de sa main droite sur son nez, et fait le geste d’un homme qui vient d’être enfin éclairé sur des veritez dont il avoit depuis long-tems une idée confuse.
Le Koran n’ajoutera pas une modeste obole au bagage de trésors que Sterne porte devant la postérité, et ne mettra pas un rayon de plus autour de cette tête pâle et pensive, qui n’a pas besoin d’une auréole ; — qui, comme le marbre dans un coin obscur, s’éclaire de sa propre blancheur et brille à l’écart, un peu solitaire, parmi les grandeurs littéraires de sa patrie, d’un éclat si étrangement doux !
Il semble que tout d’un coup on se soit trouvé des ailes ; sur ces ailes nouvelles, on s’élance à travers l’histoire et la nature ; on touche à tout, on ne doute de rien, on croit à sa force, on n’est point inquiété par la réflexion, on n’est pas attristé par l’expérience ; on se porte et on s’élance tout entier, de tout son cœur et de toute sa force, à la conquête de la vérité.
« Va dire à la chanteuse Néère qu’elle se hâte de nouer sa chevelure parfumée de myrrhe ; si l’odieux gardien de sa porte te fait attendre, reviens vite.
Félix Reyssié, opposant au portrait romantique « vague, impalpable », que le Lamartine des Confidences nous trace du Lamartine enfant, certain dessin au crayon qui nous le représente au naturel, à l’âge de huit ans : « C’est un bon gros garçon joufflu, l’air étonné, la bouche bée, le nez en l’air, cheveux en broussailles, l’air éveillé pourtant ; en somme, un beau gars de Milly qui a bien employé son temps et se porte à merveille. » — Et, à ce propos, je vous recommande la description que M. […] Et vers l’Occident seul, une porte éclatante Laissait voir la lumière à flots d’or ondoyer… Et alors il semble que tout soit attiré vers cette porte et aille s’y engouffrer : Et les ombres, les vents, et les flots de l’abîme, Vers cette arche de feu tout paraissait courir, Comme si la nature et tout ce qui l’anime En perdant la lumière avait craint de mourir ! […] Tant qu’enfin la superbe intellectuelle du Désert et la charité d’Utopie se réconcilient dans cette image : Ainsi quand le navire aux épaisses murailles, Qui porte un peuple entier bercé dans ses entrailles, Sillonne au point du jour l’océan sans chemin, L’astronome chargé d’orienter la voile Monte au sommet des mâts où palpite la toile, Et, promenant ses yeux de la vague à l’étoile, Se dit : « Nous serons là demain ! […] Les vraies « Feuilles d’automne », ce sont les Recueillements : le soleil de l’avenir humain y brille, pour le poète, à travers les feuillages jaunis de son automne, au bout des sentiers jonchés de ses illusions et de ses deuils… L’éternelle mélancolie et l’éternel espoir… Mais pourquoi un critique impérieux et inventif, dialecticien de la même façon que d’autres sont poètes, et qui produit des théories comme un rosier porte des roses, a-t-il dit et même démontré que la poésie romantique et la poésie personnelle, c’est tout un ; que ce qui distingue, en gros, les romantiques des parnassiens, c’est que les premiers, monstres de vanité, se jugeaient si intéressants et si particuliers qu’ils ne nous parlaient que d’eux-mêmes et de leurs petites affaires, au lieu que les seconds se sont appliqués à peindre ce qui leur était extérieur, et qu’ainsi « l’évolution de la poésie lyrique » en ce siècle, c’est, en somme, le passage de la poésie subjective à la poésie objective Je crois pourtant n’avoir presque jamais rencontré, ni dans Chateaubriand, ni dans Lamartine, Hugo ou Vigny, ni même dans Musset, rien de personnel qui ne soit en même temps général ; et je le pourrais prouver très facilement, si c’était ici le lieu.
Reportons à l’inné cette transmissibilité régulière — nous nous conformerons à l’expérience, et nous dirons que ce n’est pas l’action mécanique des causes extérieures, que c’est une poussée interne, passant de germe à germe à travers les individus, qui porte la vie, dans une direction donnée, à une complication de plus en plus haute. […] L’application même de l’intelligence à la vie n’ouvre-t-elle pas la porte à l’imprévu et n’introduit-elle pas le sentiment du risque ? […] » Puis, comme il allait crescendo : « Par exemple, pour un tremblement de terre, c’en est un qui se porte bien ! […] Il porte un nom. […] Elle assignait à Janus la garde de la porte, à Vesta celle du foyer.
À Paris, des placards huguenots contre la messe furent affichés aux portes des églises. […] Ils endorment les chambrières, Ils ouvrent les portes fermées, Comme s’elles étaient charmées ; Ils font aveugles ceux qui voient Et taire les chiens qui aboient. […] Vaincue m’a pour les siens secourir, Et plus ne suis qu’une porte ou entrée Qu’on doit passer volontiers pour courir De ce vil monde en céleste contrée. […] Il leur reproche leur inutilité sociale, sans songer que le thélémiste rabelaisien est inutile aussi à la société, et « ni ne garde la maison comme le chien, ni ne tire l’aloi comme le bœuf, ni ne produit laine et lait comme la brebis, ni ne porte faix comme le cheval » ; il leur reproche leur grossièreté, leur ignorance, leur malpropreté, leur couardise et leurs mauvaises mœurs. […] « L’Intelligence est conjointe avec la Foi. » Rien n’agrée pins à un philosophe que cette définition de la foi éclairée ; mais elle ouvre évidemment la porte à toutes les religions individuelles.
Quelques-unes de celles qui n’étaient ouvertes il y a seize ans qu’aux accapareurs ont élargi leurs portes pour la multitude. […] Laemlein est une charmante femme qui tient par la main, et porte suspendus à son sein, des marmots de tous les climats, blancs, jaunes, noirs, etc… Certainement, M. […] L’Aumône d’une vierge folle. — Elle donne un sou gagné à la sueur de son front à l’éternel Savoyard qui monte la garde à la porte de Félix. […] Guignet porte toujours deux hommes dans son cerveau, Salvator et M.
Rentrant ainsi dans la vérité, sinon au regard de tous, au moins pour quelqu’un, il se relie à la société sur un point, par un fil ; s’il ne se réintègre en elle, du moins est-il à côté d’elle, près d’elle ; il cesse de lui être étranger ; en tout cas, il n’a plus aussi complètement rompu avec elle, ni avec ce qu’il porte d’elle en lui-même. […] On se rappelle la description de Lucrèce : l’illusion porte seulement ici sur les qualités de l’objet aimé, et non pas, comme l’illusion moderne, sur ce qu’on peut attendre de l’amour. […] Chacun fut une création, et la porte restera toujours ouverte a des créations nouvelles. […] Tout le reste est venu de là, car si la porte est restée ouverte à des créations nouvelles, et le restera probablement toujours, encore fallait-il qu’elle s’ouvrît.
L’âme proprement humaine, l’intelligence, se définit comme une puissance d’établir des rapports, c’est-à-dire qu’elle porte sur ce qui n’existe pas, et la poésie transporte à la deuxième puissance cette capacité d’inexistence. « L’objet unique, dit Valéry dans l’Ame et la Danse, et perpétuel de l’âme est bien ce qui n’existe pas : ce qui fut et qui n’est plus ; — ce qui sera et qui n’est pas encore ; — ce qui est possible, ce qui est impossible, — voilà bien l’affaire de l’âme, mais non jamais, jamais ce qui est. » C’est, dit Valéry, « le corps qui est ce qui est ». […] Et ce cri, ce doux cri qu’une nourrice apaise Fit, nous l’avons tous vu, bondir et hurler d’aise Les canons monstrueux à ta porte accroupis. […] La Jeune Parque, où le poète a voulu exprimer ce qui existe en lui de plus authentique et de plus profond, est un poème à la fois physique, psychologique et cosmologique. « — Physique parce qu’il porte sur le mystère du corps plus que de l’âme. […] La porte basse, c’est une bague… où la gaze Passe… Tout meurt, tout vit dans la gorge qui jase… L’oiseau boit sur ta bouche et tu ne peux le voir… Viens plus bas, parle bas… Le noir n’est pas si noir !
Carjat le mit à la porte. Rimbaud attendit patiemment à la porte et Carjat reçut à la sortie un « bon » (je retiens « bon ») coup de canne à épée dans le ventre. » Je n’ai pas à invoquer le témoignage de d’Hervilly qui est un cher poète et un cher ami, parce qu’il n’a jamais été plus l’auteur d’une intervention absurdement inutile que l’objet d’une insulte ignoble publiée sans la plus simple pudeur, non plus que sans la moindre conscience du faux ou du vrai, dans la préface de l’édition Genonceaux, ni celui de M. […] Puis, comme une petite morte, Le cœur pâmé, Tu me dirais que je te porte L’œil mi-fermé... […] fils d’un boucher, garçon boucher lui-même, « immolant avec pompe », dit un de ses biographes, plus spirituel qu’informé probablement, des veaux, ne devant guère son instruction, après celle sommaire d’une école de village, qu’à des livres de colporteurs, tels que les légendes, contes de fées et romans de chevalerie, Shakespeare, l’aventurier, las de l’étable, fuyant au bois, tel un Corse aux maquis, devenu braconnier, ayant des rixes avec la yenmanry, se réfugiant à Londres (il gardait les chevaux à la porte des théâtres, quasi vendeur de contremarques), promu garçon de coulisses, puis figurant, — dans l’intervalle retapant de vieux drames, puis l’auteur d’Hamlet, de Henri VIII et d’Othello, et mourant enrichi à cinquante-deux ans dans son pays !
Le groupe qui a ce caractère porte ainsi que la faculté correspondante le titre d’activité. […] J’entre dans une salle : j’ai la perception de la porte, puis celle d’une bibliothèque, puis celle d’une table. […] Comme elle donne une place importante à l’association des idées, cet empirisme porte le nom d’associationnisme. […] Après hésitation, l’esprit, par désir d’en finir, se décide pour l’un d’eux, pour celui sur lequel il porte l’attention à ce moment. […] Le sujet porte au contraire le nom de petit terme (t).
Antigone refuse d’obéir à la loi civile (et religieuse) de son pays pour obéir à la « loi non écrite » (c’est elle qui parle ainsi) qu’elle porte en son cœur. […] Je ne vois guère de tragédie, ou grand drame, antique ou moderne, qui ne porte sur un des trois points suivants : conflit moral, remords, mort ou folie résultant du crime. […] Et ce remords, quelquefois, n’est que le remords, un châtiment que l’homme porte avec lui ; quelquefois, s’il est accepté et accueilli, il devient une expiation et une purification, et un gage et un signe de relèvement, cela dans les poèmes dramatiques les plus anciens que nous connaissions. […] Ce que Molière veut, c’est que le public crie à Orgon : « Mais flanque donc à la porte Tartuffe et Laurent ; maintiens à distance, respectueusement, ta « bonne femme de mère » et reviens à ton frère, à ta fille, à ton fils et à ta femme, qui est la plus honnête femme du monde comme la plus aimable ! […] Vous savez pourquoi ; c’est parce que Néron écoutait à la porte.
L’éponge a porte des graines de cresson alénois que l’on vient d’introduire dans l’appareil ; l’éponge a′ porte des graines de cresson alénois au 4e ou 5e jour de germination. […] Ainsi en serait-il des parasites végétaux, des champignons, des mucédinées, des êtres monocellulaires, qui doivent trouver sur l’être qui les porte ou dans le milieu qui les baigne ces mêmes principes indispensables, source de leur activité protoplasmique. […] La formation des cellules glycogéniques n’a pas encore été suivie histologiquement d’une manière aussi intime qu’il serait nécessaire ; mais tout porte à penser qu’elle a lieu par un mécanisme analogue à celui des productions épithéliales. […] Ici nous devons ajouter une réflexion : le curare détruit un mécanisme, son action ne porte pas sur le protoplasma, c’est-à-dire sur la base physique même de la vie du tissu. […] C’est sur le protoplasma plus délicat des centres nerveux que l’anesthésique porte d’abord son action, et ce sont en effet les phénomènes de la conscience et de la perception sensorielle qui disparaissent les premiers, tandis que le protoplasma des nerfs, des muscles, des glandes et des autres
(pag. 551.) d’avoir quelque élevement qui soûtienne la prononciation, & cet élevement est ensuite modéré & diminué, & ne porte pas sur les syllabes suivantes. […] Panthée, Prêtre du temple d’Apollon, rencontrant Enée dans le tems du sac de Troie, lui dit qu’Ilion n’est plus ; que des milliers d’ennemis entrent par les portes en plus grand nombre qu’on n’en vit autrefois venir de Mycenes : Portis alii bipatentibus adsunt Millia quot magnis nunquam venêre Mycenis.
Un soir, après une promenade dans la campagne, il trouve la porte de la ville fermée. […] Enfin, — et pour achever l’énumération de tous les hommes qu’il porte en lui, — s’il y a chez Jean-Jacques un protestant né, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi un catholique. […] L’entrée d’une maison opulente était une porte ouverte à la fortune ; je ne voulais pas risquer de me la fermer… Madame Dupin aimait avoir tous les gens qui jetaient de l’éclat, les grands, les gens de lettres, les belles femmes. […] Quoi qu’il en soit, ce qui dans le Discours sur l’inégalité a probablement le plus secoué le beau monde, et ce qui a le plus agi quarante ans plus tard, ce sont probablement des lieux-communs emphatiques ou violents comme ceux-ci (j’en indique seulement le début et comme la première modulation) : Sur la liberté : Comme un coursier indompté hérisse ses crins, frappe la terre du pied et se débat impétueusement à la seule approche du mors, tandis qu’un cheval dressé souffre patiemment la verge et l’éperon, l’homme barbare ne plie point la tête au joug que l’homme civilisé porte sans murmure, et il préfère la plus orageuse liberté à un assujettissement tranquille… Sur les riches : … Je prouverais enfin que, si l’on voit une poignée de puissants et de riches au faîte des grandeurs et de la fortune, tandis que la foule rampe dans l’obscurité et la misère, c’est que les premiers n’estiment les choses dont ils jouissent qu’autant que les autres en sont privés et que, sans changer d’état, ils cesseraient d’être heureux, si le peuple cessait d’être misérable… Sur les tyrans : … C’est du sein de ce désordre et de ces révolutions que le despotisme, élevant par degrés sa tête hideuse, et dévorant tout ce qu’il aurait aperçu de bon et de sain dans toutes les parties de l’État, parviendrait enfin à fouler aux pieds les lois et le peuple, et à s’établir sur les ruines de la république… Et enfin il y a, partout répandu dans ces pages d’où est absent « l’esprit de finesse », ce culte stupide de l’égalité que nous retrouverons dans le Contrat social, et qui porte en lui une grande force de propagande parce qu’il répond moins au sentiment de la justice qu’aux instincts envieux. — En somme, on voit déjà dans ce second Discours (et mieux que dans le premier) que c’est bien Rousseau qui donnera le ton à la Révolution et qui approvisionnera les hommes de 93 de clichés et de lieux-communs, semeurs de haines aussi aveugles que ces lieux-communs sont brutaux et sommaires. […] Frappé d’un nom si cher, il se réveille en sursaut, et jette un regard avide sur celle qui le porte, etc.
Boileau, Racine, André Chénier, les grands poëtes d’étude et de goût, imitent sans doute aussi ; mais leur procédé d’imitation est beaucoup plus ingénieux, circonspect et déguisé, et porte principalement sur les détails. […] Il peut se rencontrer quelques traits d’emprunts dans un vrai personnage comique ; mais entre cette réalité copiée un moment, puis abandonnée, et l’invention, la création, qui la continue, qui la porte, qui la transfigure, la limite est insaisissable. […] Plus cette mer d’oubli du passé s’étend derrière et se grossit de tant de débris, et plus aussi elle porte ces mortels fortunés et les exhausse ; un flot éternel les ramène tout d’abord au rivage des générations qui recommencent.
Le désabusement de toutes choses se montre dans cette crainte qu’elle prête à Mme de Clèves, que le mariage ne soit le tombeau de l’amour du prince, et n’ouvre la porte aux jalousies : cette crainte, en effet, autant que le scrupule du devoir, s’oppose dans l’esprit de Mme de Clèves au mariage avec l’amant. […] Au-dessus de la porte, il y avoit en grosses lettres Chambre du Sublime.
À la porte de la France, il y a des contrées où la sujétion féodale, plus pesante qu’en France, semble plus légère, parce que, dans l’autre plateau de la balance, les bienfaits contrepèsent les charges. […] Dans le diocèse d’Auxerre, pendant l’été de 1789, les Bernardins de Rigny « se sont dépouillés, en faveur des habitants des villages voisins, de tout ce qu’ils possédaient : pain, grains, argent et autres secours, tout a été prodigué envers douze cents personnes qui, pendant plus de six semaines, n’ont cessé de venir se présenter chaque jour à leur porte… Emprunts, avances prises sur les fermiers, crédit chez les fournisseurs de la maison, tout a concouru à leur faciliter les moyens de soulager le peuple ». — J’omets beaucoup d’autres traits aussi forts ; on voit que les seigneurs ecclésiastiques ou laïques ne sont point de simples égoïstes quand ils résident.
« Et je chemine solitaire pendant que mes cheveux changent de couleur, pensant en moi-même à ce qu’elle est aujourd’hui, et en quel séjour elle réside, et quelle félicité favorise ceux à qui il est donné de contempler sa ravissante vision. » V Mais en voici un qui porte sa date et son origine dans les exclamations de l’amant veuf de son amour, en revoyant vide le site où il a aimé. […] Si j’ouvre la porte aux passions, je serai toujours pauvre : l’avarice, la luxure, l’ambition ne connaissent point de bornes ; l’avarice surtout est un abîme sans fond.
Sans doute on y pouvait blâmer l’abus d’une belle imagination ; mais après Virgile, mais après Horace, il est resté dans la mémoire des hommes une place pour l’ingénieux Ovide, pour le brillant Lucain, et, seul peut-être parmi les livres de ce temps, le Génie du Christianisme vivra, fortement lié qu’il est à une époque mémorable ; il vivra, comme ces frises sculptées sur le marbre d’un édifice vivent avec le monument qui les porte. […] C’est une distinction que celle-là, et assez ridiculement inventée, car on ne porte pas un fusil ou un sabre d’honneur à sa poitrine, et en ce genre les hommes aiment ce qui s’aperçoit de loin. » Le premier Consul avait observé un fait singulier, et il le faisait volontiers remarquer à ceux avec lesquels il avait l’habitude de s’entretenir.
Porte-t-on l’ingratitude au point d’outrager un maître qu’on devrait au moins respecter, quand même on n’aurait pas trop été capable de comprendre ses leçons ! […] « Lorsqu’il eut ainsi parlé : Ô Scipion, lui dis-je, s’il est vrai que les services rendus à la patrie nous ouvrent les portes du ciel, votre fils, qui, depuis son enfance, a marché sur vos traces et sur celles de Paul-Émile, et n’a peut-être pas manqué à ce difficile héritage de gloire, veut aujourd’hui redoubler d’efforts à la vue de ce prix inappréciable… « Courage !
Elle sortait d’une hutte isolée, dont la porte entrouverte laissait pénétrer mon regard jusqu’au foyer allumé ; une figure d’homme ou de femme passait et repassait entre la flamme et moi. […] L’Indien s’était levé ; le tomahawk que sa main brandissait allait tomber sur l’un des assassins, et j’allais presser la double détente de mon fusil, quand on entendit frapper à la porte.
Chacun porte la peine ou reçoit le prix de son caractère. […] Il faut lire le jugement que porte de Pierre de Larivey et de sa pièce, Sainte-Beuve, dans son Histoire de la poésie du seizième siècle.
Le Théâtre est à quelques distance de la ville, sur une petite colline, au milieu d’un parc : une large route, en pente douce, bordée d’arbres, y mène, traversant le parc ; et, des portes du Théâtre, on aperçoit, par tous côtés, l’horizon : en face, la vieille ville de Bayreuth, et, au loin, la campagne ; par derrière, les chaînes montagneuses du Sophienberg. […] À Bayreuth, nous nous trouvons sur un terrain classique ; tout ce qui se tente actuellement en dehors, porte l’empreinte soit d’un essai, soit d’une spéculation.
Il nous initie au Saint-Graal ; il fait miroiter à nos yeux ce temple de bois incorruptible, aux murs odorants, aux portes d’or, aux solives d’asbeste, aux colonnes d’opale, aux ogives d’onyx, aux parvis de cymophane, dont les splendides portiques ne sont approchés que de ceux qui ont le cœur élevé et les mains pures. […] Tout porte à croire que, dans ce sens, une ère nouvelle se prépare.
Les sens usés au service d’une intelligence immortelle, qui tombent comme l’écorce vermoulue de l’arbre, pour laisser cette intelligence, dégagée de la matière, prendre plus librement les larges proportions de son immatérialité ; les cheveux blancs, ce symbole d’hiver après tant d’étés traversés sans regret sous les cheveux bruns ; les rides, sillons des années, pleines de mystères, de souvenirs, d’expérience, sentiers creusés sur le front par les innombrables impressions qui ont labouré le visage humain ; le front élargi qui contient en science tout ce que les fronts plus jeunes contiennent en illusions ; les tempes creusées par la tension forte de l’organe de la pensée sous les doigts du temps ; les yeux caves, les paupières lourdes qui se referment sur un monde de souvenirs ; les lèvres plissées par la longue habitude de dédaigner ce qui passionne le monde, ou de plaindre avec indulgence ce qui le trompe ; le rire à jamais envolé avec les légèretés et les malignités de la vie qui l’excitent sur les bouches neuves ; les sourires de mélancolie, de bonté ou de tendre pitié qui le remplacent ; le fond de tristesse sereine, mais inconsolée, que les hommes qui ont perdu beaucoup de compagnons sur la longue route rapportent de tant de sépultures et de tant de deuils ; la résignation, cette prière désintéressée qui ne porte au ciel ni espérance, ni désirs, ni vœux, mais qui glorifie dans la douleur une volonté supérieure à notre volonté subalterne, sang de la victime qui monte en fumée et qui plaît au ciel ; la mort prochaine qui jette déjà la gravité et la sainteté de son ombre sur l’espérance immortelle, cette seconde espérance qui se lève déjà derrière les sommets ténébreux de la vie sur tant de jours éteints, comme une pleine lune sur la montagne au commencement d’une claire nuit ; enfin, la seconde vie dont cette première existence accomplie est le gage et qu’on croit voir déjà transpercer à travers la pâleur morbide d’un visage qui n’est plus éclairé que par en haut : voilà la beauté de vieillir, voilà les beautés des trois âges de l’homme ! […] cela porte malheur de déshonorer ses pères !
Hérodote a écrit neuf livres de l’Histoire des Perses et de l’Egypte ; chaque livre porte le nom d’une Muse. […] Entre les arbres à placer dans l’avenue du château et à la porte de la chaumière, il y a encore du choix.
L’évêque porte se complaît dans ce culte, lors même qu’il y mêle encore quelque souvenir des choses de la terre et d’une philosophie plus humaine : « Aux accents doriens des cordes attachées à l’ivoire de la lyre214, j’élèverai ma voix sonore, pour toi, bienheureux Immortel, Fils glorieux de la Vierge ! […] conserve-moi mon frère, que naguère, lorsqu’il était près de passer les portes de la mort, tu nous as ramené, dissipant ainsi mes inquiétudes, mes pleurs et l’agitation de mon âme.
» C’est qu’il y a un fonds chez Marivaux ; il a sa forme à lui, singulière en effet, et dont il abuse ; mais comme cette forme porte sur un coin réel et vrai de la nature humaine, c’est assez pour qu’il vive et pour qu’il reste de lui mieux qu’un nom.
De la porte de notre cabane, nous avions une des plus belles vues du monde : à notre gauche, mais fort au-dessous de nous, le cap Oropeza élevait dans les airs ses aiguilles qui servent de signaux aux navigateurs ; derrière nous, en se prolongeant dans l’ouest, s’étendaient les chaînes de montagnes noirâtres qui, comme un rideau, abritent le royaume de Valence du côté nord et conservent à cet heureux climat la douce température dont il jouit.
Quand il parle de la Fête-Dieu, du Saint-Sacrement ou de la Vierge, chevalier naïf de l’ordre de Dieu, il n’a pas seulement le saint nom gravé sur la poitrine, il porte au bras les rubans et les couleurs.
Voltaire de son côté, qui recevait le premier volume de l’Histoire de l’astronomie, de Bailly, s’empressait de lui répondre gaiement : J’ai bien des grâces à vous rendre, monsieur ; car ayant reçu le même jour un gros livre de médecine et le vôtre, lorsque j’étais encore malade, je n’ai point ouvert le premier ; j’ai déjà lu le second presque tout entier, et je me porte mieux.
Ce d’Olban, qui erre déguisé sous le nom de Sinval, coupable d’un meurtre dans un duel, amoureux d’une jeune fille et, sans le vouloir, aimé d’une autre, quand il voit qu’il a perdu à jamais celle qu’il aime et qu’il porte partout avec lui le trouble et le désespoir, recourt très vite à ses pistolets et se tue sur les ruines d’un vieux château, à la pointe d’un rocher.
Mesnard, paraît incomplète, infidèle, et chacun porte en soi, selon sa manière de sentir, le besoin d’une traduction nouvelle.
Chaque esprit d’historien porte en quelque sorte au dedans de lui son ordre de faits tels qu’il les voit et les conçoit dans le passé.
C’est donc de Regnier, c’est de Rabelais que Saint-Amant relève, et il se rattache à eux par le côté qui n’est certes pas le plus délicat ; mais il ne déshonore pourtant point la parenté par l’entrain et l’espèce de fureur poétique qu’il porte en ces sujets de goinfrerie et de débauche.
la chose la plus maligne, la plus tenace, la plus emmaisonnée, qui rentre par une porte quand on l’a chassée par l’autre, qui donne tant d’exercice pour ne pas la laisser maîtresse du logis !
Un Genevois qui porte un nom célèbre, M.
Ce n’est que plus tard que Brizeux a songé tout de bon à se faire Breton ; dans le poème de lui qui porte ce titre, Les Bretons, il a réussi dans deux ou trois grands et vigoureux tableaux ; l’ensemble manque d’intérêt, et le tout est dénué de charme.
Le roi de France porte son ordre.
Rousseau a à vous parler. » La porte s’ouvre ; on l’introduit dans une petite chambre ; il y a deux chaises ; Rousseau le fait asseoir : « Monsieur, j’ai voulu vous parler ; il est arrivé un accident, je ne puis vous livrer la musique comme je vous l’avais promis.
Il écrivait à l’abbé Fleury dès 1695 : « Son naturel le porte ardemment à tout le détail le plus vétilleux sur les arts et l’agriculture même. » Quinze et dix-sept ans plus tard (1712), il pensait et disait encore la même chose, et cette fois au sujet de la religion : « Il a besoin d’acquérir, si je ne me trompe, une certaine application suivie et constante, pour embrasser, toute une matière, pour en accorder toutes les parties, pour approfondir chaque point principal ; autrement cette lumière, qui est grande, ne ferait que flotter au gré du vent.
Peu s’en faut que vous n’ajoutiez, et je crois que vous l’avez dit : « Enfin j’ai trouvé mon genre. » Que si vous n’avez pas recueilli dans le volume tout ce que vous aviez inséré dans la feuille, c’est que vous aviez, au moment de cette seconde publication, quelques ménagements à garder, c’est que vous ne vouliez pas mettre tout le monde contre vous à la fois, que vous ne vouliez pas vous fermer toutes les portes ; mais ces articles, d’abord dissimulés, et qui étaient restés comme des soldats couchés dans le fossé, attendant pour se montrer un nouveau signal, ont été levés par des indiscrets, et maintenant tout est connu ; je parlerai donc du tout.
sans doute, il est à bien des égards vénérable, et il porte en soi bien des choses, humaines ou divines, qui ne se sauraient assez ménager.
Si l’on voulait se donner le spectacle de l’incertitude et de la fragilité du goût, même chez les plus savants hommes, et même en ces matières classiques, il suivrait de lire le jugement que porte le docte Huet de ce joli roman ; c’est dans sa Lettre à Segrais, en tête de ; il vient de parler de deux mauvais romans composés par des Grecs byzantins : « Je fais à peu près le même jugement, dit-il, des Pastorales du sophiste Longus ; car, encore que la plupart des savants des derniers siècles les aient louées pour leur élégance et leur agrément, joint à la simplicité convenable au sujet, néanmoins je n’y trouve rien de tout cela que la simplicité, qui va quelquefois jusqu’à la puérilité et à la niaiserie.
Sibylle n’est pas seulement l’héroïne du roman qui porte son nom ; le livre tout entier, d’un bout à l’autre, prétend n’être que son histoire, sa vie, sa biographie.
Une autre catégorie moins obscure, moins confinée, et qui mériterait aussi son esquisse, à côté et tout près du ministre plénipotentiaire, c’est le secrétaire d’ambassade : à celui-ci l’ambition est permise, la porte des hauts emplois est entr’ouverte, il est sur le seuil : mais que de précautions encore !
Je comprends très-bien le mouvement équitable et généreux qui porte un homme du métier, et qui en sait les épines, ennuyé à la fin de n’entendre parler de Fréron chez Voltaire que comme d’un âne, d’un ivrogne et de pis encore, à s’enquérir du vrai et du faux, et à vouloir vérifier une bonne fois l’exactitude de ces accusations infamantes.
. — C’eût été peut-être une indiscrétion à moi, mais qu’on aurait excusée, de parler encore d’un petit recueil, d’une plaquette qui ne porte que ce titre unique ΨΥΧΗ (Ame), et dont la poésie naturelle, coulant de source, a quelque chose de la fraîcheur d’une fontaine rustique.
Ce dernier poëme, qui est précédé d’une préface philosophique très-remarquable, dans laquelle l’auteur se porte comme le disciple libre et le continuateur à sa manière des Vico, Condorcet, Bonnet, Fabre d’Olivet, Ballanche, Saint-Simon, etc., ce poëme auquel on ne peut refuser élévation et imagination, réunit en lui toutes les difficultés conjurées de l’idée, de la langue et du rhythme, tous les mélanges de l’individuel et du social, du réel, du mythique et du prophétique ; c’est comme une cuve ardente où bouillonnent, coupés par morceaux, tous les membres d’Éson.
Je leur dis alors que mon discours leur ayant fait quelque plaisir, il auroit fait plaisir à toute la terre, si elle avoit pu m’entendre ; qu’il me sembloit qu’il ne seroit pas mal à propos que l’Académie ouvrît ses portes aux jours de réception, et qu’elle se fit voir dans ces sortes de cérémonies, lorsqu’elle est parée… Ce que je dis parut raisonnable, et d’ailleurs la plupart s’maginèrent que cette pensée m’avoit été inspirée par M.
Rousseau se désaccoquina du café et désavoua les couplets dans le monde ; mais on en parlait toujours ; de temps à autre de nouveaux couplets clandestins se retrouvaient sur les tables, sous les portes ; cette petite guerre dura dix ans et ouvrit le siècle.
L’assemblée provinciale porte ce chiffre au onzième de la taille et accessoires réunis.
. — J’ai la faculté de percevoir un objet extérieur, cette table, par exemple ; cela signifie que dans l’état de santé où je suis, sans amaurose ni paralysie tactile ou musculaire, si la table est éclairée, si elle est à portée de ma main et de mes yeux, si je tourne les yeux vers elle, ou si j’y porte la main, ces deux actions seront constamment suivies par la perception de la table. — Les forces, facultés ou pouvoirs qui appartiennent à la trame ne sont donc rien que la propriété qu’a tel événement de la trame d’être constamment suivi, sous diverses conditions, externes ou internes, par tel événement interne ou externe.
Si vous n’êtes contents Nous rendrons à chacun son argent à la porte. » Le singe avait raison : ce n’est pas dans l’habit Que la diversité me plaît, c’est dans l’esprit.
Ainsi, dans l’amour : « lorsque cette connaissance est vraie, c’est-à-dire que les choses qu’elle nous porte à aimer sont véritablement bonnes, l’amour ne saurait être trop grande, et elle ne manque jamais de produire la joie.
En mesurant une œuvre, il se souvient de toutes celles qu’il a déjà mesurées : il porte en lui une sorte d’étalon immuable ; Il demeure le même en face des œuvres multiples qui lui sont soumises : et c’est pour cela que l’on comprend les raisons de tous ses jugements et qu’ils peuvent former un corps de doctrine.
« Il ne dit point : Ma haire et ma discipline, au contraire ; il passerait pour ce qu’il est, pour un hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot ; il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie, sans qu’il le dise, qu’il porte une haire et qu’il se donne la discipline… S’il se trouve bien d’un homme opulent, à qui il a su imposer, dont il est le parasite… il ne cajole point sa femme, il ne lui fait du moins ni avance, ni déclaration ; il s’enfuira, il lui laissera son manteau, s’il n’est aussi sûr d’elle que de lui-même.
Il est très rare aujourd’hui qu’un artiste porte son titre avec fanfaronnade.
Une blessure qu’il reçut à la bataille de la porte Saint-Antoine, et qui mit sa vie en danger, lui ôta le moyen de suivre jusqu’au bout la rébellion du prince de Condé.
L’éducation première est un vêtement dont on ne se dépouille jamais et qui ressemble parfois pour celui qui le porte à la tunique de Nessus.
Janin s’est fait un genre et une manière à part, et qu’il a créé un feuilleton qui porte son cachet.
Le père est furieux ; il veut occire de colère maître Jobelin, le pédant, qui a fait une si triste éducation ; mais on se contente de le mettre à la porte, et de confier Gargantua au même précepteur qui élève si bien Eudémon, et qui a nom Ponocrates.
Après le procès des ministres, et sur l’impression favorable qu’avaient laissée les dépositions des témoins, il aurait, certes, pu rentrer en France : mais il n’était pas homme à y rentrer par la petite porte, et, de la nature qu’il était, il n’y pouvait reparaître que la tête haute.
Mais rien n’est plus vrai pourtant, votre porte ne s’ouvre plus que pour un petit nombre ; il faut peu à peu s’y faire.
L’abbé Barthélemy ne pousse pas le scrupule si loin ; il est le Tillemont de la Grèce, en ce sens qu’il compose volontiers son texte de la quantité de ses petites notes mises bout à bout ; mais, cherchant de plus l’agrément et animé du désir de plaire, il a donné à tout cela le plus de liaison qu’il a pu ; il a dissimulé les sutures ; il a insinué avec sobriété les explications ingénieuses ; il y a mêlé, comme par un courant secret, une vague allusion continuelle, un tour de réflexion qui porte sur nos mœurs, sur notre état de société.
Il suit de là qu’aux yeux du spectateur mis au fait de la prétention du personnage, tous les actes de celui-ci font apparaître, au moyen d’une, intuition directe, la contradiction qu’il porte en lui, le défaut d’équilibre et d’harmonie dont son énergie est atteinte et qui la rend boiteuse.
Regardez bien ce tableau, Monsieur De La Grenée ; et lorsque je vous disais : donnez de la profondeur à votre scène ; réservez-vous sur le devant un grand espace de rivage ; que ce soit sur cet espace que l’on présente à César la tête de Pompée ; qu’on voie d’un côté, un genou fléchi, l’esclave qui porte la tête ; un peu plus sur le fond et vers la droite, Théodote, ses compagnons, sa suite ; autour et par derrière, les vases, les étoffes, et les autres présens ; à droite, le César entouré de ses principaux officiers ; que le fond soit occupé par les deux barques et d’autres bâtimens, les uns arrivant d’égypte, les autres de la suite de César ; que ces barques forment une espèce d’amphithéâtre couvert des spectateurs de la scène ; que les attitudes, les expressions, les actions de ces spectateurs soient variées en tant de manières qu’il vous plaira ; que sur le bord de la barque la plus à gauche il y ait, par exemple, une femme assise, les pieds pendans vers la mer, vue par le dos, la tête tournée, et allaitant son enfant ; car tout cela se peut, puisque j’imagine votre toile devant moi, et que sur cette toile j’y vois la scène peinte comme je vous la décris ; et convenez que lorsque je vous l’ordonnais ainsi, vous aviez tort de m’objecter les limites de votre espace.
Est-il certain qu’il n’a pas pâli, qu’il ne périra point et qu’il porte vraiment cette couronne des styles de génie, qui fait grincer des dents aux égalitaires de la littérature médiocre : — l’originalité ?
et se porte très bien !
… V Du reste, il ne le deviendrait jamais qu’il n’en serait pas moins, aujourd’hui même, un écrivain très spirituel, une imagination très cultivée et un homme de lettres (ajoutons ceci) qui porte très noblement, comme son dom Bazin eût porté la mitre, ce titre d’homme de lettres dont on ne sait plus assez être fier.
Nous avons une parenté avec la terre qui nous porte.
se dit un mandarin en Chine, je n’ai que douze boutons à mon habit, et mon confrère en porte treize.
Vous sortez d’un commentaire docte et aride, ayant pour but d’établir, d’après Stobée, Diogène de Laërte et d’autres, le système probable de Xénophane, et, parmi des arguments de commentateur, vous tombez sur la phrase suivante : La partie du système de Xénophane qui porte l’empreinte de l’esprit ionien est et devait être sa partie cosmologique et physique.
Aux époques où les yeux et les oreilles sont « pleins de limon », au point qu’ils ne perçoivent plus la voix de la raison et de la philosophie, n’entendent plus la sagesse vivante et personnifiée, soit qu’elle porte le nom d’Épictète ou celui d’Épicure, la croix dressée des martyrs et la trompette du jugement dernier suffiront peut-être à produire de l’effet pour décider de pareils peuples à une fin convenable. […] Si, ça et là, par suite de la compassion, une souffrance est indirectement amoindrie ou supprimée, il ne faut pas se servir de ces conséquences occasionnelles, tout à fait insignifiantes dans l’ensemble, pour justifier les démarches de la pitié qui porte dommage. « En admettant que ces procédés prédominassent, ne fût-ce que pendant un seul jour, elles pousseraient immédiatement l’humanité à sa perte. […] On loue le travailleur, bien que par son application il nuise à ses facultés visuelles, à l’originalité et à la fraîcheur de son esprit ; on plaint et on vénère le jeune homme qui « s’est éreinté de travail », parce que l’on porte ce jugement : « pour la société en bloc, la perte d’un individu et du meilleur n’est qu’un petit sacrifice ! […] Si avec tout cela elle se laisse gagner et séduire aux sophismes grossiers de la plèbe, elle est perdue et avec elle la civilisation qu’elle avait créée et dont elle porte encore, en vain, le drapeau. […] Une foi, une disposition d’esprit qui porte toujours favorablement les aïeux et défavorablement les nouvelles générations, voilà un vrai typique de la morale des puissants.
Voilà qu’une porte est ouverte au mysticisme. […] Peu d’écrivains sont demeurés plus muets que lui sur le roman intime que chacun de nous porte dans sa mémoire sentimentale. […] Toute leur personne ne porte-t-elle pas l’empreinte des lassitudes du travail héréditaire et quotidien ? […] Ses amis, elle les consigne à la porte ; ses goûts d’élégance, elle les lui interdit ; ses tableaux, elle en fixe le prix. […] Le magnifique roman qui porte comme titre ce mot mystérieux et mélancolique : Fumée !
La surprise de leurs beautez fréquentes nous porte d’abord à les croire infaillibles : mais si nous allions jusques-là, ils deviendroient aussi propres à nous corrompre le goût qu’à le former, puisque nous les imiterions avec autant de confiance où ils se trompent, que dans les endroits où ils sont le plus heureux. […] Comme c’est une partie commune et essentielle par l’usage à toutes les tragédies, il est important d’établir là-dessus quelques principes qui puissent regler le jugement qu’on en porte. […] Cassandre répond : le trône bien souvent porte des malheureuses, qui sous le joug brillant de leur autorité, ont beaucoup de sujets et peu de liberté. […] Par exemple, Cleopatre dans la tragedie de Rodogune, et Medée dans celle qui porte son nom. […] L’action s’échaufe vers le milieu ; et enfin la catastrophe, quoique touchante, manque son coup, ou ne porte que foiblement, parce que le coeur n’a pas recû assez d’atteinte pour s’unir aux personnages avec toute la sensibilité dont il est capable.
Tout en porte témoignage, les institutions commerciales, les habitudes rurales, les superstitions populaires, la physionomie des dialectes, les variétés physiologiques. […] Il oublie Hypatie, Libanius et quelques autres, pour ne citer que des contemporains d’Augustin : il oublie le χαλὸν χἀγαθόν, et Platon, et les vieillards troyens qui admiraient Hélène auprès des Portes Scées. […] L’Immoraliste inaugure la série des « récits », qui se poursuivra par la Porte étroite et la toute récente Isabelle. […] La Porte étroite nous ramène à l’ascétisme, dont nous avons vu les sources dans André Walter. […] On porte un de ses camarades à la présidence d’une association parce qu’il est sympathique, dévoué, débrouillard : cela ne prouve pas le moins du monde qu’on partage toutes ses opinions, ni même qu’il en ait de très arrêtées.
Il relève encore chez Mme de Staël quelques inexactitudes de détail sur la littérature et la langue italiennes ; il croit que les Italiens pourraient avec raison réclamer contre le jugement un peu rapide qu’elle porte sur quelques productions célèbres de leur littérature, entre autres sur l’Aminta ; à la façon discrète et sûre dont Fauriel touche ces questions relatives à la langue italienne, on sent le Français qui peut-être la possédait le mieux dans ses nuances, celui que Manzoni, jeune, allait connaître et adopter pour son arbitre chéri, celui-que Monti lui-même, arrivé au faîte de la gloire, devait consulter. […] Cette discussion, au reste, sort assez des mesquines tracasseries d’amour-propre, et porte assez sur le fond même des choses pour mériter de trouver place ici. […] Le mien est bien sauvageon : celui de l’amitié est le seul qui porte des fruits toujours doux, disent les Orientaux, et ils ont raison. » Ne croit-on pas sentir sous ce ton un peu bref, un peu saccadé, et à travers ce sourire du grondeur, le contraste d’un esprit ferme et même rigoureux qui s’allie avec la sensibilité de l’âme ? […] Sa conscience d’historien porte M. […] Thiers en son histoire : « Le Génie du Christianisme vivra comme ces frises sculptées sur le marbre d’un édifice vivent avec le monument qui les porte. » 46.
Cette peinture d’un génie étranger, pleine de mérites, quelques vives et importantes réserves qu’elle nous impose, ne porte, au surplus, aucune intention méprisante ou déprédatrice. […] Celui-là qui, à cet égard, n’est pas comme tout le monde, celui-là qui, chaque matin, le seuil de sa porte franchi, se donne le loisir de flairer le vent et de lui demander la piste qui mène aux chimériques pâturages de la félicité, qui donc est-il ? […] Il se souvenait que les illustres salons d’autrefois, si importants dans l’histoire de nos lettres, ont connu la présidence de femmes qui, de la reine Marguerite de Valois et Mlle de Rambouillet, aux grandes bourgeoises encyclopédistes du XVIIIe siècle, furent des modèles de rectitude et de santé d’esprit, de goût généreux et franc, et contre qui l’immortelle satire de Molière, qui trouverait aujourd’hui tant de lamentables applications, ne porte point. […] Cette part, rien ne le porte à la nier. […] La pureté de technique qu’un Faute porte dans l’extrême subtilité et la plus fine nouveauté de l’expression est merveilleuse.
La raison est donc comme une sorte d’ennemie intime que l’homme porte en soi, et qu’il a le besoin incessant de réprimer. […] Le mot lui échappe, qui porte loin. […] Cette haine du despotisme, il l’applique à tout ce qui en porte la marque. […] L’esprit « d’égalité extrême » la porte à considérer comme des maîtres les chefs qu’elle se donne, et à tout niveler au plus bas. […] On ne saurait écrire une politique, c’est-à-dire un code sans sanction, une législation supérieure ne pouvant s’imposer aux hommes que par l’éclat de la vérité qu’elle porte en elle, sans croire que les hommes sont séduits à la vérité rien qu’à la voir.
Véritablement bon, il se privera de son pain, conquis après une longue attente à la porte d’une boulangerie, pour en faire l’aumône à une pauvre femme. […] — Il porte bonheur, celui qui embrasse. […] « … Tout jeune il se mit en guerre avec son père, par attachement pour cette femme à qui, comme à la mort, nul n’ouvre la porte avec plaisir. […] Même dans ses crises de colère ou de tristesse, M. d’Annunzio porte les signes d’une robuste santé qui rassure… Il a été la proie d’une sirène, la toute-puissante Luxure, qui l’a séquestré dans son antre, tel Tannhæuser au Venusberg. […] On ajoute que « de l’excès de culture, une autre barbarie peut naître, et d’autant plus dangereuse qu’elle porte le masque méditerranéen de la beauté ».
On prévoit aujourd’hui le moment où la connaissance de cette vieille langue, et de la littérature qu’elle porte avec elle, sera pleinement constituée ; où les grands faits seront mis en lumière, et où il n’y aura plus que des détails à ajouter dans des cadres fixes et selon des directions tracées ; on prévoit, dis-je, ce moment, on y touche. […] quand règne la langue de la Cour, et que l’urbanité est maîtresse, les patois sont comme des parents pauvres que l’on consigne à la porte, que l’on fait chasser par ses gens, s’ils osent passer le seuil, et que l’on ne reconnaît plus.
Il faut que, naturellement et sans qu’il s’en mêle, un homme de ce monde trouve de l’or dans ses poches, un habit galant sur sa toilette, des valets poudrés dans son antichambre, un carrosse doré à sa porte, un dîner délicat sur sa table, et qu’il puisse réserver toute son attention pour la dépenser en grâces avec les hôtes de son salon. […] Une fillette de six ans est serrée dans un corps de baleine ; son vaste panier soutient une robe couverte de guirlandes ; elle porte sur la tête un savant échafaudage de faux cheveux, de coussins et de nœuds, rattaché par des épingles, couronné par des plumes, et tellement haut que souvent « le menton est à mi-chemin des pieds » ; parfois on lui met du rouge.
Notre expérience tout entière nous montre la force de la tendance qui nous porte à prendre des abstractions mentales, même négatives, pour des réalités substantielles ; et les possibilités permanentes de sensation que l’expérience garantit sont, par plusieurs de leurs propriétés, si extrêmement différentes des sensations actuelles, que, puisque nous sommes capables d’imaginer quelque chose qui dépasse la sensation, il y a une grande probabilité naturelle pour que nous supposions qu’elles sont ce quelque chose. […] Quand il voit un bâton levé ou entend un fouet sifflant, il a, par réviviscence et association, l’image d’une sensation douloureuse de contact, et cette image le porte à fuir.
Dans les comédies durables, chaque personnage porte la peine de son caractère. […] Figaro est le plus adroit et le plus spirituel des libres penseurs, en un temps où telle est la passion pour la libre pensée, que les abus eux-mêmes, personnifiés dans ceux qui en profitent, sont les premiers à rire des coups mortels qu’on leur porte, sans se douter qu’ils sont enveloppés par une multitude immense et silencieuse, qui prend ces rires imprudents pour une confession.
Le darwinisme porte exclusivement sur le mécanisme extérieur des choses déjà existantes, sur les rapports d’éléments une fois donnés. […] Si, au moment où je goûte des mets savoureux, j’entends tout à coup une belle musique, si, en outre, mes yeux sont charmés par le spectacle inattendu de danses gracieuses, il y a là un surcroît qui ajoute un plaisir à d’autres plaisirs, sans que j’aie besoin de passer par la porte de la souffrance.
Sans cesse l’écrivain semble se ceindre pour le grand effort d’enserrer son immense sujet, et sans cesse il défaille, se détourne et se détache, comme insouciant de l’œuvre entreprise ; les scènes s’esquissent inachevées, marquées à peine par quelques traits, les grandes crises des personnages s’accusent en mots confus et vagues ; les descriptions des actes principaux, entamées avec une fiévreuse ardeur, faiblissent en phrases brouillées ; une lassitude immense se trahit aux exposés d’idées, grisaille les psychologies, émousse les dialogues, estompe les physionomies ; le dessin s’accentue, s’affine, s’alourdit et s’épuise, l’art devient puéril et maladroit ; la passion fléchit et vacille après quelques accents réprimés ; et c’est avec des yeux lourds et des mains gourdes que l’auteur porte péniblement jusqu’au bout le faix de son œuvre. […] Plus profondément encore et plus généralement, ses personnages sont animés et animent de bonté, de toutes tes passions bienfaisantes de pitié, d’union, de pardon, de concorde, de serviabilité, qui rendent possible et précieuse la vie en commun ; ils sont pénétrés et pénètrent de ce profond sérieux moral, de cette attitude attentive et virile devant les grands problèmes de la vie, de la constante méditation de son terme et de son but qui porte à relier les actions humaines à des principes, à un système de vérités universellement catégoriques.
Après le rétablissement des séminaires, il fut certainement un des premiers de sa génération à en franchir les portes rouvertes. […] En France, pour que l’attention publique, si distraite, se porte sur un nom ou un homme, il faut que ce nom soit longtemps sonné par les journaux, ces trompettes du rabâchage.
Ainsi, quand je mange d’un mets réputé exquis, le nom qu’il porte, gros de l’approbation qu’on lui donne, s’interpose entre ma sensation et ma conscience ; je pourrai croire que la saveur me plaît, alors qu’un léger effort d’attention me prouverait le contraire. […] La tendance en vertu de laquelle nous nous figurons nettement cette extériorité des choses et cette homogénéité de leur milieu est la même qui nous porte à vivre en commun et à parler.
Une certaine marge est donc nécessairement laissée cette fois à la fantaisie ; et si les animaux n’en profitent guère, captifs qu’ils sont du besoin matériel, il semble qu’au contraire l’esprit humain presse sans cesse avec la totalité de sa mémoire contre la porte que le corps va lui entr’ouvrir : de là les jeux de la fantaisie et le travail de l’imagination, — autant de libertés que l’esprit prend avec la nature. […] Je la porte au point B, parcourant d’un trait l’intervalle.
Il remplit son ordre en homme qui avait fort envie de réussir ; il lui fit envisager tout ce qu’elle avait à craindre et à espérer, et il lui dit enfin qu’il ne tenait qu’à elle d’être reconnue le lendemain duchesse de Lorraine par le roi ; qu’elle n’avait qu’à faire signer à M. de Lorraine un papier qu’il avait apporté avec lui et qu’il lui montra, et qu’elle serait reçue au Louvre avec tous les honneurs dus à un si haut rang ; mais que, si elle refusait de faire ce que Sa Majesté souhaitait, il y avait à la porte un de ses carrosses, trente gardes du corps et un enseigne, qui avaient ordre de la mener au couvent de La Ville-l’Évêque ; ce que Madame demandait avec beaucoup d’empressement.
De là vient que nous admirons dans ses admirables Épîtres une certaine vertu plus qu’humaine qui persuade contre les règles, ou plutôt qui ne persuade pas tant qu’elle captive les entendements ; qui ne flatte pas les oreilles, mais qui porte ses coups droit au cœur.
Avant que tu reçoives ce billet, les portes de l’éternité seront peut-être ouvertes pour moi.
. — Le roi se porte toujours de mieux en mieux ; il s’est fait lire, dans ses dernières après-dînées l’histoire que font Racine et Despréaux, et en paraît fort content. — Monseigneur a couru le loup, etc. » Le 22 avril 1688, le roi témoigne sa satisfaction aux deux historiens par une gratification de 1000 pistoles à chacun.
Il leur donna toutes les instructions essentielles pour pourvoir sur l’heure à la garde des portes, à la rentrée des blés, farines et vivres du dehors, et aux autres soins de la défense : pour lui, dévoré de la fièvre, il dut se retirer en son logis après cette harangue, et, son mal empirant, il fut quelques jours en danger de mort.
Grün, dans La Vie publique de Montaigne, page 373-374, veut que leur connaissance ait commencé plus tôt qu’on ne l’admet communément ; il en allègue pour preuve un ex dono d’ouvrage, qui porte la date de juillet 1580.
Ce témoignage moins connu que d’autres a cela de particulier qu’il porte précisément sur le charme de la manière de Montaigne, en ce qu’elle a de plus opposé à la méthode de Charron : « Dans mon innocente et fortunée solitude, écrivait Jean de Muller (1784-1785), je travaille dix ou onze heures par jour à mon livre (sa grande histoire helvétique) ; vient ensuite une heure donnée à la correspondance, le reste à la société ; ma société du matin, c’est Moïse ou Paul, celle du soir Cicéron, Métastase et Montaigne ; parfois, quand l’horizon se trouble, vient un certain ami bien cher qui ne me quitte guère, nommé Horace ; il me dit : « Deme supercilio nubem… » Et à son frère, dans une lettre du 4 décembre 1788 : « Je te conseille de composer souvent ; cela est indispensable à un esprit comme le tien ; écris tes pensées sur les choses, les livres, les hommes ; qu’il sorte de là une collection à la Montaigne.
Venir après deux siècles s’interposer entre une maîtresse aussi subtile et aussi coquette d’esprit, aussi versatile de cœur que la sœur des Condé et des Conti, et un amant aussi fin, aussi délié, aussi roué si l’on veut, que M. de La Rochefoucauld ; prétendre sérieusement faire entre les deux la part exacte des raisons ou des torts ; déclarer que tout le mal est uniquement d’un côté, et que de l’autre sont toutes les excuses ; poser en ces termes la question et s’imaginer de bonne foi qu’on l’a résolue, c’est montrer par cela même qu’on porte en ces matières la ferveur d’un néophyte, qu’on est un casuiste de Sorbonne ou de cour d’amour peut-être, mais un moraliste très peu.
Santeul les attendait au passage, et, se jetant à la traverse, les poursuivait son apologie à la main jusqu’à la porte du collège exclusivement ; car je ne sais quelle terreur panique l’empêchait de passer outre.
Ferdinand (leur pltts jeune frère) se porte à merveille ; point de général de tué.
Malgré la vie de forçat que je mène, je me porte bien, madame ; Dieu veuille que mon sang ne s’échauffe point trop, et que cela ne fasse point renaître le mal que vous savez qui me faisait tant de peur autrefois !
Un autre de ses neveux, le marquis de Pont-de-Courlay, est insulté dans le même temps à Saint-Germain, et il aurait été maltraité des pages et des laquaisc « sans l’assistance de quelques gardes qui croisèrent leurs hallebardes pour empêcher l’entrée d’une porte où il venait d’entrer ».
Elle voudrait même, moyennant un certain raisonnement, faire de la vieillesse « le point du milieu. » — Mais voici qui est décidément trop fort : « Connaissant la valeur du temps (dans la vieillesse), on aspire à le sauver, à le mettre en œuvre ; par l’ardeur du désir qu’on a de l’exploiter, l’âme va plus vite que les organes ; on est comme cette Ariane de Dannecker (dans la galerie Bethmann, à Francfort), qui va évidemment plus vite que la panthère qui la porte.
Dans ces fastidieux sujets où la conclusion est donnée et où l’on enfonce des portes ouvertes, il s’égayait lui-même et comptait bien égayer son monde par les malices et les grâces qu’il prodiguait tout le long du chemin.
Il a le tort, même en littérature, de tout voir par la lucarne de l’orléanisme ; on est jugé et mesuré par lui à ce compas, et il porte de cette préoccupation, on peut le dire, jusque dans la question de Madame Bovary et de Fanny.
qu’il soit grand, magnanime, qu’il se porte en médiateur, qu’il attache son nom, sa force, sa gloire, à dire à toutes les nations : Je veux la paix, et vous resterez en paix !
Il porte même à cette période de formation ingrate et d’aspect si rude une affection particulière ; le Moyen-Âge lui est sympathique.
Mais j’aimerais assez le dialogue dans les choses littéraires, si elles étaient encore établies comme autrefois, s’il y avait, entre les journaux qui ont de la place et du loisir pour la critique désintéressée, assez de rapports de bon voisinage et assez de silence dans la rue pour que l’on pût, à certains jours, causer commodément d’une fenêtre ou d’une porte à l’autre : ainsi entre l’ancien Journal de Paris du temps de Rœderer et le Publiciste de M.
En maint et maint endroit on reconnaît l’ouvrier consommé ; chaque partie de l’édifice est soignée, plutôt trop que pas assez : je vois des portes, des parois, des serrures, des caves, bien exécutées, bien construites, chacune séparément ; je ne vois nulle part l’architecte.
Chassez la religion par la porte, elle rentre par la fenêtre.
Après quelques années d’interruption, essayez un peu, et vous verrez la difficulté, il est besoin auparavant de se recueillir, de s’isoler de la vie qui fait bruit et de lui fermer la porte, de faire comme on faisait autrefois quand on voulait s’approcher des mystères, de prendre toute une semaine de retraite, de demi-ombre et de silence, de mettre son esprit au régime des ablutions et de le sevrer de la nourriture moderne.
Paul et Virginie porte certainement des traces de son époque ; mais, si Paul et Virginie n’avait pas été fait, on pourrait soutenir par toutes sortes de raisonnements spécieux et plausibles qu’il était impossible à un livre de cette qualité virginale de naître dans la corruption du xviiie siècle : Bernardin de Saint-Pierre seul l’a pu faire.
Jamais l’on n’a vu une plus jolie campagne que celle de Nassau, et la maison qui porte ce nom paraît être tombée en ruine tout exprès pour rendre le paysage plus pittoresque.
Immuablement fixées par le Très-Haut, ses destinées s’accompliront malgré les hommes, malgré les haines, les fureurs, les persécutions, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle ; » — ou bien quand il écrivait, en 1826, à la fin de la Religion considérée, etc. : « S’il est dans les desseins de Dieu que ce monde renaisse, alors voici ce qui arrivera.
Ce qu’il importe de remarquer, ce sont les différences caractéristiques de la littérature grecque et de la littérature latine ; et les progrès de l’esprit humain, dans les trois époques successives de l’histoire littéraire des Romains, celle qui a précédé le règne d’Auguste, celle qui porte le nom de cet empereur, et celle qui peut se compter depuis sa mort jusqu’au règne des Antonins.
. — Une petite fille de dix-huit mois rit de tout son cœur quand sa mère et sa bonne jouent à se cacher derrière un fauteuil ou une porte et disent : « Coucou. » En même temps, quand sa soupe est trop chaude, quand elle s’approche du feu, quand elle avance ses mains vers la bougie, quand on lui met son chapeau dans le jardin parce que le soleil est brûlant, on lui dit : « Ça brûle. » Voilà deux mots notables et qui pour elle désignent des choses du premier ordre, la plus forte de ses sensations douloureuses, la plus forte de ses sensations agréables.
À l’Académie, comme dans la distribution des grâces royales, il semble que deux influences se balancent, et que deux courants se font sentir : ou plutôt le même courant porte l’argent du roi vers Despréaux et vers Perrault, jette à l’Académie tantôt Racine et tantôt Quinault, La Bruyère à la suite de Fontenelle.
Cette première représentation fut un délire général ; on s’écrasait aux portes du théâtre : trois personnes y furent étouffées.
Son premier homme, chez qui toutes les idées entrent successivement par la porte des sens, n’est pas le fils de Descartes.
Quand une plaie déchire nos tissus et que des microbes dangereux menacent de les envahir, le sang s’y porte pour prévenir ou pour réparer les désordres organiques, les globules sanguins accourent défendre l’organisme, de même un désordre social attire les idées, multiplie les impressions, provoque la formation de théories nouvelles et fait inaugurer bien des pratiques diverses.
C’est une harmonie secrète qui a fait déposer sa dépouille dans l’île des Peupliers, à Ermenonville ; et plus tard ériger, à Genève, sa statue dans l’île qui porte son nom.
Bain porte à neuf le nombre des émotions simples.
Cette porte leur est fermée, et la mienne aussi… C’est le sentiment que j’aurai toujours pour un homme qui condamne le beau feu de Benserade, et qui ne connaît pas les charmes des fables de La Fontaine.
Né à une époque de calamités et de corruption, Pline porte en effet ses impressions morales, et comme ses ressentiments de société, dans la considération de la nature.
Il est curieux de voir le jugement qu’elle porte de l’esprit du roi futur, alors âgé de huit ans, et qui resta entre ses mains jusqu’à dix-sept : « Il avait un bon sens naturel qui, dès les premiers jours, me frappa ; il aimait la raison comme tous les autres enfants aiment les contes frivoles. » Joignez à cela l’esprit d’ordre et une mémoire étonnante.
Grâce à lui, ce qu’il appelle les trois phases de la vie politique de Mirabeau depuis 89 jusqu’à sa mort, les circonstances particulières et les vicissitudes de ses relations avec la Cour, sont aussi éclaircies désormais qu’il est permis de l’espérer22, et, quelque jugement qu’on porte sur le caractère de l’homme, le génie de Mirabeau en ressort plus grand, il est piquant de voir cet esprit juste, droit et pur de M.
Le second petit écrit, qui fut imprimé l’année suivante (1763), porte directement contre l’Émile de Rousseau : les instincts de celui qui distinguera toujours entre l’usage et l’abus de l’esprit philosophique s’y produisent plus nettement encore.
De grands et hardis esprits ne s’y tiennent pas : ils veulent sonder hors de la sphère où porte notre vue ; ils sondent aussi en eux-mêmes et creusent dans le monde de leur pensée.
Le hardi cavalier sait qu’il a besoin des jambes de l’animal fougueux qui le porte ; mais il fait jouer à propos le mors et l’éperon.
Il porte son illusion jusqu’au physique ; il ne veut point, par exemple, que Mme de Longueville, d’assez bonne heure, ait dépéri, qu’elle ait été peut-être un peu maigre : L’embonpoint, dit-il, et ses avantages ne lui manquaient pas.
Enfin Marguerite était essentiellement de sa date, et elle en porte le cachet dans son style.
Mérimée écrit l’histoire est saine, simple, pleine de concision et de fermeté ; il y porte un esprit et un tour qui n’est qu’à lui entre les historiens modernes, et que j’aurai soin de définir, d’autant plus que cette forme n’a pas encore acquis tout son développement.
Il arrive même souvent qu’une forme est considérée comme variété d’une autre, non parce que les liens intermédiaires sont actuellement connus, mais parce que l’analogie conduit l’observateur à supposer, ou qu’ils existent quelque part, ou qu’ils peuvent avoir existé jadis : une large porte s’ouvre alors aux doutes et aux conjectures.
Je lui vois deux portes ; il se peut qu’un savant comme Ampère et Geoffroy Saint-Hilaire réunisse les découvertes des sciences positives, forme avec elles un système du monde, et que ces vues d’ensemble s’imposent au public comme la loi d’attraction, ou l’hypothèse du plan animal unique.
Sa grande courbure se porte en avant et en haut.
Jules Lemaître me reconduisait jusqu’à la porte, en causant de Barrès. […] On monte quatre étages ; le quatrième palier est barré par une porte en chêne à claire-voie ; un bouton électrique ; le domestique vous ouvre cette porte, on monte encore quelques marches : on est enfin introduit dans un élégant cabinet à cheminée monumentale de chêne sobrement sculptée ; petites vitres plombées, rideaux de soie bise s’ouvrant à l’intérieur comme des portes, la tringle montée sur une charnière. […] Nous arrivons dans un passage étroit ; une porte basse, une suite de cours minuscules, un dédale de corridors, et nous entrons dans une petite pièce où le jour pénètre à peine ; quelques tables, des sièges de paille sans dossier, les murs garnis de bancs, quelques gens sont assis devant des moss, fument comme des hauts-fourneaux en parlant très bas. […] Plus que jamais il me fait l’effet d’un grand entrepreneur de bâtisse qui construit des maisons de rapport à six étages dans les quartiers ouvriers de la littérature… Et toujours la même distribution de pièces, les mêmes escaliers, les mêmes portes et les mêmes cordons de sonnettes. […] Je vous signale en passant que la correspondance de Flaubert porte les traces d’une opinion tout à fait conforme à celle que je viens d’indiquer, touchant le rôle réservé dans la littérature prochaine à la haute science de l’homme ; mais je n’ai point là le volume pour vous faire les citations.
La Fayette s’en impatiente et lui écrit tout naturellement : « Je vous l’avouerai en confidence, au milieu d’un pays étranger, mon amour-propre souffre de voir les Français bloqués à Rhode-Island, et le dépit que j’en ressens me porte à désirer qu’on opère. » Il y avait mêlé quelque première vivacité envers M. de Rochambeau, qu’il rétracte. […] Il a tiré le plus grand parti de circonstances singulièrement convenables pour ses moyens et ses vues, du dégoût général de la popularité, de la terreur des émotions civiles, de la prépondérance rendue à la force militaire, où il porte à la fois le génie qui dirige les troupes et le ton qui leur plaît ; enfin, de la situation des esprits et des partis qui laissait craindre aux uns la restauration des Bourbons, aux autres la liberté publique, à plusieurs l’influence des hommes qu’ils ont haïs ou persécutés, à presque tous un mouvement quelconque, et l’obligation de se prononcer. […] Tous les reproches adressés à La Fayette au sujet de ces journées du 22 juillet, des 5 et 6 octobre, me paraissent aujourd’hui abandonnés ou réfutés, et ils se réduisent à cette remarque morale, laquelle porte sur la nature humaine encore plus que sur lui.
Il va assidûment aux prières, selon l’étiquette de sa place, et profère des ordures et des blasphèmes à la porte de la chapelle. […] La dame le sert le premier, les servantes mettent le nez à la fente de la porte pour voir son habit brodé. […] C’est un triste spectacle pour ceux qui se promènent dans cette grande ville, ou voyagent dans la campagne, que de voir les rues, les routes et les portes des cabanes couvertes de mendiantes, suivies de trois, quatre ou six enfants, tous en guenilles, et importunant chaque voyageur pour avoir l’aumône… Tous les partis conviennent, je pense, que ce nombre prodigieux d’enfants est aujourd’hui dans le déplorable état de ce royaume un très-grand fardeau de plus ; c’est pourquoi celui qui pourrait découvrir un moyen honorable, aisé, peu coûteux de transformer ces enfants en membres utiles de la communauté, rendrait un si grand service au public, qu’il mériterait une statue comme sauveur de la nation.
Il porte dans son sein toute une philosophie. […] Écoutez ces fortes paroles : « Je suis convaincu que si un homme, habitué à l’abstraction et à l’analyse, exerçait loyalement ses facultés à cet effet, il ne trouverait point de difficulté, quand son imagination aurait pris le pli, à concevoir qu’en certains endroits, par exemple dans un des firmaments dont l’astronomie sidérale compose à présent l’univers, les événements puissent se succéder au hasard, sans aucune loi fixe ; et rien, ni dans notre expérience, ni dans notre constitution mentale, ne nous fournit une raison suffisante, ni même une raison quelconque pour croire que cela n’a lieu nulle part1514. » Pratiquement, nous pouvons nous fier à une loi si bien établie ; mais « dans les parties lointaines des régions stellaires, où les phénomènes peuvent être entièrement différents de ceux que nous connaissons, ce serait folie d’affirmer hardiment le règne de cette loi générale, comme ce serait folie d’affirmer pour là-bas le règne des lois spéciales qui se maintiennent universellement exactes sur notre planète1515. » Nous sommes donc chassés irrévocablement de l’infini ; nos facultés et nos assertions n’y peuvent rien atteindre ; nous restons confinés dans un tout petit cercle ; notre esprit ne porte pas au-delà de son expérience ; nous ne pouvons établir entre les faits aucune liaison universelle et nécessaire ; peut-être même n’existe-t-il entre les faits aucune liaison universelle et nécessaire. […] Il porte sur toute l’échelle de la science l’abstraction que la définition a portée au sommet.
C’est ainsi que sont conservés dans toute la France les églises, les palais, telle vieille porte ou telle maison ancienne. […] Cette âme, votre pensée, en effet, est susceptible d’une sorte de propriété que le Code civil ignore et qui, inscrite dans des lois spéciales, porte le nom de propriété littéraire. […] Je dis : en principe, ouvrant la porte à l’appréciation des tribunaux pour des cas d’espèce ; et réservant bien entendu, les lettres à secret, confidence et caractère strictement privé.
Et puisque toute chose créée porte en soi, dans les conditions même de sa naissance, le germe de sa mort future, on n’oubliera pas enfin de remarquer que, de même que le sentiment de la forme pouvait rapidement conduire à l’idée d’une beauté indépendante de son contenu, ainsi la glorification des énergies de la nature pouvait mener à la justification de l’immoralité même ; et le développement de l’individualisme à la destruction de la société. […] Montaigne va nous le dire : c’est « que tout homme porte en soi la forme de l’humaine condition ». […] 4º Influence et portée du livre des Essais. — Que « tout homme porte en soi la forme de l’humaine condition » ; — et comparaison à cet égard des Essais de Montaigne et des Confessions de Rousseau ; — les rapports sont à l’extérieur, mais la différence au fond. — Montaigne a fondé la littérature française sur l’observation psychologique et morale. — Son influence à l’étranger : — sur Bacon [Cf. ses Essais de politique et de morale, 1597] ; — et sur Shakespeare [Cf.
Il porte dans son sein toute une philosophie. […] Écoutez ces fortes paroles : « Je suis convaincu que si un homme habitué à l’abstraction et à l’analyse exerçait loyalement ses facultés à cet effet, il ne trouverait point de difficulté, quand son imagination aurait pris le pli, à concevoir qu’en certains endroits, par exemple dans un des firmaments dont l’astronomie sidérale compose à présent l’univers, les événements puissent se succéder au hasard, sans aucune loi fixe ; et rien, ni dans notre expérience, ni dans notre constitution mentale, ne nous fournit une raison suffisante, ni même une raison quelconque pour croire que cela n’a lieu nulle part. » 43 Pratiquement, nous pouvons nous fier à une loi si bien établie ; mais « dans les parties lointaines des régions stellaires, où les phénomènes peuvent être entièrement différents de ceux que nous connaissons, ce serait folie d’affirmer hardiment le règne de cette loi générale, comme ce serait folie d’affirmer pour là-bas le règne des lois spéciales qui se maintiennent universellement exactes sur notre planète. » 44 Nous sommes donc chassés irrévocablement de l’infini ; nos facultés et nos assertions n’y peuvent rien atteindre ; nous restons confinés dans un tout petit cercle ; notre esprit ne porte pas au-delà de son expérience ; nous ne pouvons établir entre les faits aucune liaison universelle et nécessaire ; peut-être même n’existe-t-il entre les faits aucune liaison universelle et nécessaire. […] Il porte sur toute l’échelle de la science l’abstraction que la définition a portée au sommet.
Fontanes raconta l’insinuation à une personne amie, qui lui dit : « Vous pourriez publier les vers sur les Embellissements de Paris ; ils sont faits, et l’éloge porte juste. » — « Oh ! […] Une glace sans tain faisait porte au grand cabinet ; la fenêtre donnait sur les jardins, et la vue libre allait à l’horizon saisir les flèches élancées de l’abbaye de Saint-Denis. […] En effet, Du Perron aussi, poète d’une école finissante (de celle de Des Portes), eut le mérite et la générosité d’apprécier le chef naissant d’une école nouvelle, et, le premier, il introduisit Malherbe près de Henri IV. […] Aux portes du Chaos Dieu s’avance et t’appelle !
C’est tout un monde que chacun porte en lui, un monde ignoré, qui naît et qui meurt en silence. […] C’est pourquoi, après l’avoir prié de l’attendre dans la grande salle, elle sort, et Rosemberg, avec étonnement d’abord, puis avec effroi, entend verrouiller la porte par l’extérieur. […] C’est le titre que porte son principal recueil : Émaux et camées. […] Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d’entrer. » Quand ils eurent fini de clore et de murer, On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre.
L’Eglise porte dès lors en elle toutes les traditions antiques et ne sera dans l’avenir que l’incarnation d’un nouveau romanisme. […] Un moment arrive où Rome, accablée par la tradition, le cerveau congestionné de culture, saturée de civilisation, suraffinée, aperçoit au loin les Barbares en marche vers ses portes. […] On pourrait soutenir, sans nul paradoxe, que moins une nation a d’intellectuels, mieux elle se porte. […] Dans un milieu tel que le nôtre, c’est entretenir soigneusement le mal, arroser les racines de l’arbre empoisonneur… L’argument qui s’appuie sur l’inabsolu des vérités qu’enseigne l’Etat, ne porte pas, car quelque perpétuelle que soit l’évolution des vérités nouvelles, il en est, dès aujourd’hui, d’assez importantes, en nombre suffisant, pour constituer le fond d’un enseignement d’Etat. […] Chacun, sans doute, porte en son énorme cerveau tout le savoir accumulé de toute la civilisation conquise et formulée par la race entière.
Elle y porte la prétention de plaire où elle n’est pas, et quand elle ne sera plus. […] Le théâtre passe, aux yeux des jeunes écrivains, pour la grande porte de la gloire, et il est certain : qu’il donne aux œuvres un incomparable retentissement ; mais un seul succès ne suffit pas pour consacrer la renommée d’un auteur dramatique. […] Ou bien, en effet, elle évite de juger les ouvrages et se borne à en chercher historiquement l’explication dans toutes les circonstances qui ont précédé et entouré, leur venue au monde ; ou bien elle porte sur eux un jugement esthétique : mais, dans l’un comme dans l’autre cas, elle fait profession de se défier de l’humeur personnelle, qui est la source du talent ainsi que de l’erreur. […] Si ses parents, comme tout porte à le craindre, sont de médiocres amateurs des beaux-arts, le petit Phidias risque fort de passer sa jeunesse à garder les oies, et les larmes de Gray auront trop raison de couler. […] Cela tient à un fil, à un caprice, à rien : peut-être à ce que Pierre Loti porte le costume d’officier de marine.
Il ne porte guère plus de chaleur en apparence dans la considération des mouvements politiques des peuples et dans la conception de l’histoire.
Beyle tient fort à ce dernier trait qui est, à lui, sa prétention : Lesdiguières, ce fin renard, dit-il, comme l’appelait le duc de Savoie, habitait ordinairement Vizille, et y bâtit un château… Au-dessus de la porte principale, on voit sa statue équestre en bronze ; c’est un bas-relief.
Quelque jugement que l’orateur de la compagnie porte en secret sur celui qu’il est chargé de recevoir, lui eût-il refusé son suffrage, eût-il traversé son élection, fût-il même son ennemi, il doit oublier tout, dès qu’il se trouve à la tête de la société respectable qui vient d’adopter le nouvel académicien.
Mais le roc qui vit à l’air depuis dix mille ans, où la lumière a tous les jours déposé et fondu ses teintes métalliques, est l’ami du soleil ; il en porte le manteau sur les épaules ; il n’a pas besoin d’un vêtement de verdure ; s’il souffre des végétations parasites, il les colle à ses flancs et les empreint de ses couleurs.
Nos chambres commencent à s’échauffer, grâce au papier qui calfeutre toutes les fenêtres et aux peaux de mouton qui entourent toutes les portes.
[NdA] Ce mot de Henri IV, de ce roi vraiment tutélaire et qui sentait à quel point il l’était, rappelle les belles paroles de Richelieu, en son testament politique, sur la vigilance nécessaire au chef d’un État et sur la gravité de la charge dont il porte le poids à toute heure, la ressentant d’autant plus qu’il est plus habile : « Il faut dormir comme le lion, sans fermer les yeux… Une administration publique occupe tellement les meilleurs esprits, que les perpétuelles méditations qu’ils sont contraints de faire pour prévoir et prévenir les maux qui peuvent arriver les privent de repos et de contentement, hors de celui qu’ils peuvent recevoir voyant beaucoup de gens dormir sans crainte à l’ombre de leurs veilles et vivre heureux par leur misère. »
Rousset n’est pas, après tout, si grosse ni si grave qu’on le croirait ; elle porte sur la forme et sur le ton, plus que sur le fond.
Quand on pense et qu’on sent de la sorte, on n’est pas l’homme d’une révolution, on est tout au plus celui d’une conspiration à huis clos ; on fait fureur, mais portes closes et en petit comité.
Soyons un peu juges nous-mêmes : « Un jour (nous dit dans sa Relation naïve un bon moine de Saint-Just), l’empereur étant très satisfait de sa santé et de la bonne disposition où il était, fit appeler le père Fray Juan Regia, son confesseur, et lui dit : “Fray Juan, il m’a paru à propos de faire faire les obsèques et funérailles de mes parents, ainsi que de l’impératrice, puisqu’en ce moment je me porte bien et n’éprouve aucune douleur : que vous en semble ?”
Elle porte un vêtement, gris-verdâtre, le bonnet et le fichu d’un blanc crayeux.
Un jour, peu d’années avant sa mort, on lui annonce, à l’archevêché de Paris, qu’un vieux prêtre tout brisé par l’âge est à la porte du palais, qu’il demande à le voir, et se dit un de ses anciens amis, venu exprès à Paris pour lui faire un dernier adieu : c’était le curé de Courbépine, du diocèse de Lisieux.
. — Plus d’une fois elle a passé devant les yeux de notre âme, cette barque qui porte un négrillon à la poupe et de beaux jeunes gens vêtus des sveltes costumes dont Yittore Carpaccio habille ses Magnifiques ; plus d’une fois aussi nous avons vu en songe se pencher du haut des terrasses blanches ces belles filles aux tresses d’or crespelées, aux robes de brocart d’argent, aux colliers et aux bracelets de perles, qui jettent un baiser avec une fleur au galant haussé sur la pointe du pied !
J’ignore si la pièce qui m’a fait plaisir est susceptible d’être représentée à la scène ; je suis très-peu juge de la différence qui existe entre un drame fait pour rester écrit et un drame jouable ; un spectacle dans un fauteuil me suffît très-bien, à défaut d’autre : je m’attacherai donc ici simplement à un ouvrage d’esprit qui porte avec lui son caractère de distinction aisée et qui a un cachet moderne.
Elle a cela de remarquable qu’elle fut écrite par lui pendant sa captivité d’Alger et que, dans son expression poignante, elle porte en quelque sorte la marque des fers : elle est de son époque héroïque et douloureuse12.
Il se porte à l’auteur qu’il lit, directement, avec toute sa vigueur d’esprit, et y puise une impression nette et ferme, de première main, de première vue (facie ad faciem) ; il en tire une conclusion qui jaillit de source, qui bouillonne et déborde.
J’ai omis, dans cet Essai d’art critique et poétique, de charmants modèles de versification et de poésie imitative que l’auteur a su joindre aux leçons, si bien que le précepte porte avec lui l’exemple.
Il est heureux pour lui qu’il sache tant de choses ; car, du train dont il y va, un fonds médiocre serait épuisé en une demi-heure. » — Qu’on mette en regard ce profil de Villoison avec la figure de Wolf, le maître éminent, le grand professeur, dont chaque parole porte et pénètre, et qui dispose d’une érudition « toujours vraie, sobre et forte », ainsi que l’a définie M.
Peu de jours avant son départ pour Naples, le savant recevait non-seulement un beau reliquaire pour la pauvre église de son village, mais encore un magnifique chapelet en cornaline portant la médaille commémorative renfermée sous la porte d’or de Saint Paul.
Ce sont des dictons, des proverbes : Nécessité n’a pas de loi… Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée… À la bonne heure lui prit la pluie… On se demande où ce jeune homme né sur le trône a pris cette quantité de locutions populaires, vulgaires, même surannées (du depuis pour depuis) ; on sent qu’il a dû beaucoup commérer avec sa domesticité et avec les gens de service.
Même en prose, j’ai peine à reconnaître en lui ce trait distinctif du bon sens qu’il a trop peu dans ses vers : cette qualité-là, quand on la possède, on la porte partout.
De la lecture rapide qu’il m’a été donné de faire de l’un de ces ouvrages (Olivier), j’avais pris en note quelques pensées, notamment celles-ci : « Il y a des êtres dont on se sent séparé comme par ces murs de cristal dépeints dans les contes de fées : on se voit, on se parle, on s’approche, mais on ne peut se toucher. » « Il en est des maladies de l’âme comme de celles du corps : celles qui tuent le plus sûrement sont celles qu’on porte avec soi dans le monde ; il y a des désespoirs chroniques (si on osait le dire) qui ressemblent aux maux qu’on appelle ainsi : ils rongent, ils dévorent, ils détruisent, mais ils n’alitent pas. » « Le désaccord dans les mouvements du cœur irrite comme le désaccord en musique, mais fait bien plus de mal.
Ne croyez pas, je vous le jure par le nom que je porte, ne croyez pas que je tremble ici pour moi-même (pour moi, qui, éprouvé déjà par la mauvaise fortune, sais qu’il y a autant à craindre de la prospérité) ; non !
Le tavernier, son valet qui crie le vin à la porte, trois voleurs aux noms pittoresques, Pincedés, Cliquet et Rasoir, voilà les personnages du premier plan, que le poète fait dialoguer avec une certaine aisance : ces propos de buveurs, ces parties de dés, cette épaisse joie populaire s’étalent largement.
Les drames de Diderot, ce déclamatoire et insupportable Fils naturel, ce Père de famille 485 qui porte sa paternité comme un sacerdoce, ne sont soutenus que par le nom de leur auteur.
Thierry se contentait de regarder les races : Michelet sentit qu’aux races il fallait donner « une bonne, forte base, la terre » qui les porte et les nourrit834.
Puis elle le mit à la porte, après qu’il lui eût embrassé les mains et ce qu’il pouvait attraper des bras avec une ferveur et un entrain auprès desquels la dévotion malpropre des pèlerins baiseurs de reliques n’est positivement qu’un… Je m’arrête.
L’idéaliste qui aspire à une société plus sincère et plus vraie s’aperçoit bientôt que la société nouvelle qu’il souhaite et à l’avènement de laquelle il travaille peut-être, il s’aperçoit que cette société porte déjà en elle le germe logique et nécessaire des mensonges nouveaux qui remplaceront les mensonges anciens et périmés, que tout régime politique et social est menteur par essence (Vigny), que la duperie mutuelle est la loi de toute société et que le mensonge de groupe ne fait que changer de forme.
Les boutades creusent, les épigrammes pensent, chaque saillie porte, chaque plaisanterie fait trou dans le ridicule où elle vise.
À peine débarqué, Napoléon se porte sur Alexandrie et donne l’assaut avec seulement une poignée de son monde, et sans attendre son canon : « C’est un principe de guerre, dit-il, que lorsqu’on peut se servir de la foudre, il la faut préférer au canon. » Il oppose ce principe à d’autres généraux qui, en pareil cas, ont perdu plusieurs jours, et ont manqué l’occasion pour vouloir trop bien s’y préparer.
Quoi qu’il en soit, un peu d’exclusion en critique ne nuit pas au succès, quand ce côté tranchant tombe juste et porte dans le sens de l’opinion.
En un mot, cette sûreté de maître qu’elle porte dans l’expression et la description, elle ne l’a pas également dans la réalisation de ses caractères.
Le roi n’était pas seulement l’homme le plus aimable de son royaume ; si l’on excepte le Milord Maréchal, il était le seul : « Il est presque la seule personne de son royaume, dit d’Alembert, avec qui on puisse converser, du moins de ce genre de conversation qu’on ne connaît guère qu’en France, et qui est devenu nécessaire quand on le connaît une fois. » D’Alembert ne tarit pas sur l’affabilité, la gaieté du roi, les lumières qu’il porte en tout sujet, sa bonne administration, son application au bien des peuples, la justice et la justesse qui se marquent en tous ses jugements.
Car, suivant lui, « la religion n’est autre chose, dans ses préceptes moraux, que la perfection de la raison » et les coups téméraires qu’on porte à l’une retombent sur l’autre.
On est au mercredi 22 mai 1585 ; il est nuit, Montaigne veille, et il écrit au gouverneur de la province. » La lettre, qui est d’un intérêt trop particulier et trop local pour être insérée ici, peut se résumer en ces mots : Montaigne regrette l’absence du maréchal de Matignon et craint qu’elle ne se prolonge ; il le tient et le tiendra au courant de tout, et il le supplie de revenir aussitôt que les affaires le lui permettront : « Nous sommes après nos portes et gardes, et y regardons un peu plus attentivement en votre absence… S’il survient aucune nouvelle occasion et importante, je vous dépêcherai soudain homme exprès, et devez estimer que rien ne bouge si vous n’avez de mes nouvelles. » Il prie M. de Matignon de songer pourtant qu’il pourrait bien aussi n’avoir pas le temps de l’avertir, « vous suppliant de considérer que telle sorte de mouvements ont accoutumé d’être si impourvus que, s’ils devoient avenir, on me tiendra à la gorge sans me dire gare ».
Elle prit une grande maison solitaire du côté de Vaugirard, s’y établit à l’insu de tout son monde, y soignant les précieux enfants, présidant à leur première éducation, à leur nourriture, faisant la gouvernante, la ménagère, la garde-malade, tout enfin, et reparaissant le matin en visite, comme si de rien n’était, à la porte de ses amis du beau monde, car il fallait d’abord que personne ne se doutât de son éclipse.
… Je t’atteste, Jean-Jacques, au nom de la vérité que tu portes dans ton sein, etc., etc. » Mais avant d’envoyer la lettre, tourmenté de perplexités, il avait jugé bon de la montrer à son voisin Rulhière, et c’est pour cela qu’il venait le réveiller à cette heure indue, à neuf heures du matin.
Malgré de jolis vers et des traits fins d’observation, on se demande où est le charme, l’entraînement, le courant du moins, la veine sinon la verve, quelque chose qui porte, qui prenne et qu’on retienne.
Les lettres qu’on a de lui jusqu’à la fin attestent son imagination riante : « Je suis un vieux arbre, disait-il, qui porte de jeunes rameaux. » il avait échangé son ermitage d’Essonne pour une autre retraite à Éragny, sur les bords de l’Oise : il s’y livrait aux douces spéculations dont il a rempli ses Harmonies.
L’intérêt qui se porte à tel ou tel ordre de la connaissance humaine, voyage et se déplace, en quelque sorte, avec la société même et avec les besoins nouveaux ; mais on n’est point, pour cela, barbare.
Il s’était attaché d’abord à étudier les écrivains français que la Réformation a produits au xvie siècle, et qui relevaient plus ou moins de Genève ; mais aujourd’hui il sort de ce point de vue qui avait son uniformité un peu triste et sa particularité trop exclusive : son coup d’œil se porte avec plus de liberté et d’étendue sur tout ce qui a parlé ou écrit en français avec quelque distinction en dehors de la France.
Ménage-toi, et ne t’embarrasse pas de moi ; je me porte bien.
M. de Régnier a parfois reçu aussi sa visite secrète et il lui est arrivé, croyant faire des vers libres, de tracer le dessin vague de la strophe de Malherbe et de Lamartine, à condition que l’on ne compte pas certains e muets : A la fontaine où l’eau goutte à goutte pleurait | Avant l’aube et que vinssent les filles de la plaine, | A l’heure où pâlissent les étoiles, | à la fontaine, | Y laver leurs pièces de toiles | et encore : De la maison où l’âtre en cendre | croûle en décombres ; | Ferme la porte | et que la paix du soir apporte | Son ombre sur ton ombre Et les soirs | apaisés ou tragiques ou calmes | Se reflétaient avec mon âme, | en ton miroir | (Poèmes.)
Rassurons-nous : cette tristesse systématique de leurs écrits n’empêche pas que leur humeur ne soit gaie et leur existence joyeuse ; de même que le génie, qu’ils appellent une maladie, ne porte heureusement aucune atteinte à leur brillante santé.
J’ai souvent pensé que la critique devait ressembler à une maîtresse de maison qui a du tact et qui sait placer ses convives, disant à ceux-là qui se pressent un peu trop autour d’elle et qui croient y rester : « Descendez plus bas… » vers la porte ; et à ceux qui, plus modestes, se tiennent dans les coins de la salle : « Montez plus haut… » à la place d’honneur et dans la lumière.
Elle porte longtemps, sinon toujours, l’empreinte de la main qui l’a luxée.
Il n’est plus jeune ici, il n’est plus mauvais sujet, il ne se porte plus bien, il a, dans son corps de lanterne, deux maladies à casser le corps d’un pauvre homme, et il est obligé d’entrer, à toute minute, dans des pantalons collants, malheur comique dont il ne rit pas !
Évidemment c’était là un fait hors de toute proportion avec la réalité, que de traiter ce petit taquin hypocrite qui tracassait dans les Évangiles comme ces grands ennemis de l’Église, les forts hérétiques de tous les temps, qui n’avaient pas emporté, ainsi que Samson, les portes de Gaza sur leurs épaules, mais qui, du moins, les avaient secouées… La goutte d’encre jetée à la face rayonnante du Christ par un gamin d’Académie ne méritait pas de si saintes colères.
Dans des poésies du genre de celles de Brizeux, précisément, la couleur locale devrait avoir un profond, un bistré, un ton d’or noir, qui eût rappelé l’intérieur enfumé de ces fermes et de ces cabanes, qu’il n’aurait jamais dû quitter, et à la porte desquelles il aurait pu un jour trouver la gloire que Burns y trouva, l’heureux homme !
Le poète de La Chanson des Gueux est d’une race et il porte les signes de sa race.
Je ne justifie aucunement le dédain de nos anciens auteurs envers la province, qui fut toujours pour la grandeur du pays, grandeur matérielle et grandeur morale, ce que les masses de l’infanterie sont pour la force d’une armée : l’élément principal, le corps discipliné, pressé, obscur, qui porte le poids de la bataille et ne connaît de la victoire que le repos qui la suit.
Elles y ont fondu sous l’effort de la chaleur intense ; elles y ont mêlé leurs laves avec des frémissements et des explosions, et voilà qu’enfin la porte s’ouvre : un lourd ruisseau de feu descend dans le canal ménagé d’avance, embrasant l’air qui frissonne, et ses teintes flamboyantes brûlent les yeux qui s’obstinent à le regarder. […] Il a senti vingt fois le voisinage de la mort : en Morée, dans les angoisses de la solitude et de la fièvre ; à Suli, dans un naufrage ; à Malte, en Angleterre et en Italie, dans des menaces de duel, dans des projets d’insurrection, dans des commencements de coups de main, en mer, armé, ou à cheval, ayant vu à sa porte, et plus d’une fois, l’assassinat, les plaies, l’agonie. « Je vis ici, écrivait-il, exposé tous les jours à être assassiné1276, car je me suis fait un ennemi d’un homme puissant qui n’a pas de conscience. […] Il n’a point plié devant le souverain des esprits, il est resté debout et calme en face du trône infernal, sous le déchaînement de tous les démons qui voulaient le déchirer ; maintenant qu’il meurt et qu’ils l’assaillent, il lutte et triomphe encore ; tout « râlant qu’il est, les lèvres blanches », il reste « debout dans sa force », les brave et les chasse. « Tu n’as point de pouvoir sur moi, je le sens. — Tu ne me posséderas jamais, je le sais. — Ce que j’ai fait est fait ; je porte au dedans de moi — une torture à laquelle la tienne ne pourrait rien ajouter. — L’âme, qui est immortelle, se donne à elle-même — la récompense ou le châtiment de ses bonnes ou de ses mauvaises pensées. — Elle est à elle-même le commencement et la fin de son propre mal. — Elle est à elle-même son lieu et son temps.
Ghil : MATERNITÉ ……………………………………………… Par les Futaies, — coraux sonores aux ondes de l’air viens élargir l’aise de nos poumons d’un Électrisme-négatif, — et vers la terre et ses germes multiples où nous résumons nos immortalités, appesantir le Germe d’eux le pareil, que porte à son évolu terme d’Homme ton ventre lourd-veineux et placentaire ! […] Lui qui mélancoliquement suivit, très moderne toutefois, la route austère de la tradition védhique, lui qui, seul glorieusement triste et tout en dehors des petites querelles, voulut l’honneur redoutable d’être le solitaire aède des hymnaires d’Isis, le poète mystique des Noces de Sathan, de la Porte héroïque du ciel, de Prière ; le romancier de la lyrique rédemption par la perversité qui écrivit l’Éternelle poupée, le quintessencié féministe nous tint à peu près ce langage : — Je m’étonne de la déclaration de Mistral, qui est cependant un grand poète ; Hugo qui, certes, écrivit plus de trente mille vers, ne ressentit jamais cette lassitude de la rime, Lamartine non plus ! […] Du Plessys, aussi loin que la gloire te porte, Si loin que du vulgaire aille aussi mon chemin Menteuses ne joueront les cordes d’autre sorte Que je fais aujourd’hui selon le bruit thébain.
Ainsi donc, Catilina, poursuis ta résolution ; sors enfin de Rome ; les portes sont ouvertes, pars. […] Ulysse le vise, du seuil de la porte. […] C’est un oiseau rare, semblant fait de verre filé, couleur d’écarlate, et sa queue porte deux mains avec lesquelles il se suspend aux arbres. […] Nous franchirions les portes énormes des citadelles. […] Bruit de pelles sur les portes pour racler la neige.
En mesurant une œuvre, il se souvient de toutes celles qu’il a déjà mesurées : il porte en lui une sorte d’étalon immuable. […] Tête nue, les cheveux au vent, et les chiens tout près lui mordant déjà les culottes… Il entre dans l’église, n’a que le temps de refermer la porte sur lui ; et il tombe, évanoui de peur, sur les dalles. […] Tito en regarde les dehors, la grande porte, le va-et-vient de valets, d’abbés, de gens de toutes sortes, les carrosses qui amènent la compagnie et parfois emmènent le comte et la comtesse : à travers les glaces, Tito aperçoit leurs visages, leurs perruques, spectacle admirable et qui lui fait battre le cœur. […] Une autre fois, un moine qui mendie de porte en porte, la besace vide, se débat contre un chien furieux qui déjà tire sur un pan du froc. […] À la fin, quand il nous arrive, il est déjà très riche et, au premier rayon de soleil, tout ce qu’il porte en lui s’exalte… » Il y a le printemps et dans la nature et dans les âmes ; il y a cette jeunesse renouvelée ; il y a cette bonté soudaine.
Il se plaît à citer à ce propos son ami et son modèle, le maréchal de Clérembaut, « qui cherchoit autant d’esprit avec une femme de chambre entre deux portes que lorsqu’il parloit à la reine au milieu de toute la cour33. » De même lui, quand il écrivait à un procureur, il ajustait son style comme quand il s’adressait à une duchesse. […] Ménage, dans l’Épître dédicatoire de ses Observations sur la Langue françoise, disait à M. de Méré : « Je vous prie de vous souvenir que, lorsque nous fesions notre cour ensemble à une dame de grande qualité et de grand mérite, quelque passion que j’eusse pour cette illustre personne, je souffrois volontiers qu’elle vous aimât plus que moi, parce que je vous aimois aussi plus que moi-même. » C’est sur cette seule phrase que porte la supposition ; on n’a pas mis en doute qu’il ne fût question de Mme de Sévigné, comme si Ménage ne connaissait pas d’autres grandes dames à qui il eut l’honneur de faire sa cour avec passion (style du temps).
C’est lui qui porte à la perfection la prose, le discours, l’essai, la dissertation, la narration, et toutes les œuvres qui font partie de la conversation et de l’éloquence. […] On va le chercher et il rentre, mais il n’a pas laissé ses manies à la porte.
Quand nous fûmes devant sa porte : « Si vous n’avez rien à faire, me dit-il, montez chez moi, et restez encore une petite heure avec moi. » J’acceptai avec grand plaisir. […] Goethe ouvrit la porte de la pièce inférieure d’un petit pavillon, dans laquelle je vis, aux murs et sur des tables, des curiosités de toute espèce.
Pas une jointure de porte ou de fenêtre, pas une fissure où l’air pourrait passer qu’il n’inspecte soigneusement. […] Tandis qu’il désespère de sortir de cette impasse, on sonne à sa porte.
Essayez de distinguer la porte d’un savant de celle d’un marchand ! […] Le plus austère des deux s’est privé des charmes qui séduisent la tendresse humaine et font que les portes de l’infini, en roulant sur leurs gonds à la parole du prêtre, semblent ruisseler de douces larmes et laissent luire au fond de l’inconnu qu’elles dévoilent un sourire de consolation.
Aussi toute religion divine a-t-elle pour dogme l’amour universel, la défense d’attenter à la vie animale, tandis que la volonté mauvaise porte l’homme, fatalement, à la destruction. […] En ce cas l’illusion porte uniquement sur la cause du fait reproduit ; la restriction de M.
L’attention produit de même ce que les physiologistes appellent un effet suspensif et inhibitoire sur les centres affectés par la douleur, quand elle se porte vers un autre objet, tout comme je puis, par ma volonté, produire pendant quelques instants un effet suspensif sur ma respiration. […] Le raisonnement qualitatif porte sur des qualités ou attributs (homme, mortel, etc.), entre lesquels il établit des rapports de simple coexistence ou de succession ; le raisonnement quantitatif, au contraire, roule sur des quantités, entre lesquelles il établit des rapports d’égalité ou d’inégalité.
Tout animal porte déjà le temps dans le plus humble de ses appétits, qui attend sa propre satisfaction. […] Que la représentation du temps ne précède pas les autres représentations chez l’animal, c’est incontestable ; quant à dire que les conditions de la représentation ultérieure du temps la précèdent, c’est enfoncer une porte ouverte.
Il suffira, pour s’en convaincre, de lire la remarquable description que le même auteur a donnée du dégoût : « Si l’excitation est faible, il peut n’y avoir ni nausée ni vomissement… Si l’excitation est plus forte, au lieu de se limiter au pneumo-gastrique elle s’irradie et porte sur presque tout le système de la vie organique. […] Cette dernière méthode, due à Plateau et à Delbœuf, diffère beaucoup moins qu’on ne l’a cru jusqu’ici de celle de Fechner ; mais, comme elle porte plus spécialement sur les sensations lumineuses, nous nous en occuperons d’abord.
: Je ne sais de qui sont ces Quatre Saisons, lui écrit Voltaire, qui aime à broder sur ce thème à tout propos ; le titre porte par M. le C. de B.
Mézeray, très bon historien pour ces derniers siècles, portait de Sully le jugement juste et vrai qu’il faut qu’on en porte encore, mais sans embellissement et sans enthousiasme : « Outre qu’il était infatigable, ménager et homme d’ordre, dit-il, il avait la négative fort rude, et était impénétrable aux prières et aux importunités, et attirait à toutes mains de l’argent dans les coffres du roi. » Tant que Louis XIV régna, il fut assez peu question des grandeurs et des gloires des règnes précédents.
Je dois en agir avec mon esprit comme je fais avec ma linotte : je la garde le plus habituellement en cage ; mais de temps à autre je lui ouvre la porte, afin qu’elle puisse voleter un peu autour de la chambre, et puis je la renferme de nouveau.
Chacun de ses rayons dans sa substance pure Porte en soi les couleurs dont se peint la nature ; Et, confondus ensemble, ils éclairent nos yeux, Ils animent le monde, ils emplissent les cieux… Ainsi cette excursion fort inutile de Voltaire dans les mathématiques, et qui allait devenir une fausse route, ne fut pas tout à fait perdue : elle lui servit du moins à composer cette belle épître2. — « Je suis bien malade, écrivait-il à Thieriot en août 1738, Newton et Mérope m’ont tué. » Ni l’un ni l’autre ne le tuèrent.
Consolons-nous ensemble, mon cher président, et souvenez-vous de ce mot de Marc Aurèle, qui devrait être gravé en lettres d’or sur la porte de tous les philosophes : « C’est contre ceux qui t’offensent et contre les méchants que tu dois exercer ta clémence, et non pas contre les honnêtes gens qui ne t’outragent pas.
— Qu’est-ce surtout, si derrière la porte, à deux pas de là, vous sentez un oratoire où la pieuse femme est allée s’édifier et se prémunir avant de vous recevoir, et où elle rentrera bientôt pour se réédifier encore !
Mme de Boufflers se distingue entre les autres dames en ce qu’elle porte le tablier à bavette ; quelques autres n’ont qu’un tablier à dentelle sans bavette ; c’est à ce signe qu’on croit reconnaître la dame de céans ; plus elle faisait la servante à pareil jeu, plus elle était la maîtresse.
Il nous rattrappa avant que nous eussions atteint la porte du Temple, et, se jetant entre moi et Mme de Boufflers, il s’empara de sa main et la conduisit à sa voiture.
On y voit Montaigne actif, aux aguets, prêtant l’oreille à tous les bruits, ayant l’œil à tout, et à la garde des portes, et du côté de la mer au mouvement des galères, et à celui des troupes dans la campagne ; informant le maréchal avec détail, avec un surcroît d’exactitude, et surtout pressant le plus possible son retour.
Dominique, c’est l’histoire de l’enfance, des premiers sentiments et de la jeunesse du personnage qui porte ce nom ; lui-même raconte à un ami cette histoire toute simple, tout intérieure, en partie délicieuse, en partie douloureuse, et lui fait de vive voix sa confession.
J’ai tant vu d’injustices de ce genre et de faux jugements accrédités, à force d’être répétés, sur des personnes qui ne les méritaient pas, que je laisse toujours dans mon esprit une porte entr’ouverte à la contradiction et au doute.
La croix qu’on porte est toujours celle qu’on ne voudrait point porter : toutes les autres nous paraissent légères de loin.
car Mlle Desbordes joue et débite très bien, mais elle ne chante pas ; elle n’a point de voix : il faudra que les musiciens renoncent, en sa faveur, à leur science, à leur harmonie ; que l’orchestre s’humilie et s’anéantisse : on lui composera exprès des demi-vaudevilles qui seront bien plus agréables que ces grands airs, aussi fatigants pour les auditeurs que pour les cantatrices. » Elle possédait toutes les qualités distinguées et fines ; mais, à lire cet éloge même, on prévoit que la force physique, l’étoffe matérielle qui est la doublure essentielle de ces qualités et qui les porte, pour ainsi dire, dans tout leur relief, fera un peu défaut.
Un décret de l’Empereur, qui porte la date du 7 décembre, nommait Jomini général de brigade ; il ne l’apprit que dix jours après : sa soumission était sans doute la condition sous-entendue et préalable pour la sortie du décret.
Soyez-moi moins indulgent que votre amitié ne vous porte à l’être.
Mais ce n’est que depuis moins de quinze ans, c’est-à-dire depuis la mise au jour d’André Chénier et l’apparition des premières Méditations poétiques, ces deux portes d’ivoire de l’enceinte nouvelle, que notre poésie, à proprement parler, a trouvé sa langue, sa couleur et sa mélodie, telles que les réclamait l’âge présent, et qu’elle a pu exprimer ses sentiments les plus divers sur son véritable organe.
Enfin avons-nous fait (ce qui est l’histoire de tant d’éditeurs) comme cet âne de la fable, qui porte des roses au marché et qui n’en mange pas ?
Voilà la grande phrase oratoire, la période parfaite, et son cortège de propositions incidentes, enfermées les unes dans les autres, dont toutes les parties se tiennent comme les membres d’un corps vivant, et qui se porte d’un seul mouvement avec toute cette masse pour frapper un coup décisif.
Il consacre le triomphe des genres antiques, l’élargissement de la langue, et ferme tout doucement la porte aux révolutions, en insinuant le respect de l’usage et de la tradition.
Des balais de bruyère sont debout contre la porte de l’écurie.
Cruelle Énigme, ce titre seul fait du livre qui le porte un roman chrétien ; car, que Thérèse trompe Hubert en l’aimant, et qu’Hubert revienne à Thérèse en la méprisant, bref, que la chair soit plus forte que l’esprit, cela n’est certes pas une « énigme » pour les disciples de Béranger ni même pour ceux du grave Lucrèce.
À la porte du Grand Café, tout l’été, stationne une foule avide de saisir les notes aigrelettes d’approximatives tziganes ; — en face du passage des Panoramas, un autre groupe approuve chaque soir la succession d’annonces d’un transparent ; — place du Théâtre-Français, à minuit, une haie respectueuse admire la sortie des sociétaires ; — dans la rue, un cheval glisse, deux cochers se querellent, un agent paraît : c’est assez pour retenir les passants amusés… D’abord, on aime les spectacles et leur cuisine (à preuve, dans les journaux obséquieux, le développement de la rédaction théâtrale : critiques, soireux, échotiers, indiscrétionistes) : au besoin, on se contente du spectacle de tout ce qui se laisse écouter ou regarder.
À la porte du Grand Café, tout l’été, stationne une foule avide de saisir les notes aigrelettes d’approximatifs tziganes ; — en face du passage des Panoramas, un autre groupe approuve chaque soir la succession d’annonces d’un transparent ; — place du Théâtre-Français, à minuit, une haie respectueuse admire la sortie des sociétaires ; — dans la rue, un cheval glisse, deux cochers se querellent, un agent paraît : c’est assez pour retenir les passants amusés… D’abord, on aime les spectacles et leur cuisine (à preuve, dans les journaux obséquieux, le développement de la rédaction théâtrale : critiques, soireux, échotiers, indiscrétionistes) : au besoin, on se contente du spectacle de tout ce qui se laisse écouter ou regarder.
La présidente Le Jay prêta à cette petite troupe son hôtel, rue Garancière ; le beau monde y accourut ; on dit que la porte, gardée par huit suisses, fut forcée par la foule.
Si délicate et si tendre, un rien porte sur son cœur et réveille ses émotions.
En arrivant à Aix, les personnes qui étaient dans la voiture trouvèrent les gens de l’hôtel sur la porte tout inquiets et les interrogeant.
On se rappelle peut-être dans le vieux poète Mathurin Régnier une admirable satire (la XIIIe), dans laquelle le poète se représente écoutant derrière une porte les odieux conseils que donne la vieille Macette à une jeune fille dont il est amoureux : Macette, qui se croit seule avec la jeune fille, lui parle ainsi, en des vers que le Tartuffe de Molière ne surpassera pas : Ma fille, Dieu vous garde et vous veuille bénir !
Hamilton lui-même a ce trait distinctif et le porte dans l’esprit français.
À la suite d’un jubilé qu’elle suivit trop exactement dans l’été de 1776, elle tomba en paralysie, et sa fille, profitant de cet état, ferma la porte aux philosophes, dont elle craignait l’influence sur sa mère.
Elle écrit aux villes d’ouvrir leurs portes à la Pucelle, sur le ton d’un chef de guerre et d’un envoyé d’en haut ; elle fait des sommations au duc de Bedford, au duc de Bourgogne, « de par le roi du ciel, mon droiturier et souverain Seigneur », comme elle l’appelle.
C’était là une porte étroite ; mais, à peine introduit dans ce riche domaine, à peine en présence des sources, il agrandit sa vue et réagit contre sa propre humeur.
Les inflexions du sein, les mollesses des contours, même dans ces tableaux de famille, même chez les épouses et chez les mères, il y revient sans cesse, il y porte le regard et la description avec complaisance, non pas en critique ou en artiste, non pas en libertin raffiné non plus (Diderot n’est point pervers), mais en homme naturel et matériel, parfois un peu grossier.
Ce portrait de Fontenelle d’après Mme Geoffrin doit se joindre à un excellent jugement de Grimm (Correspondance, février 1757), lequel, tout sévère qu’il semble, porte en plein dans le vrai pour ce qui est du goût.
Jamais ni jeu, ni ris élevés, ni disputes, ni propos de religion ou de gouvernement ; beaucoup d’esprit et fort orné, des nouvelles anciennes et modernes, des nouvelles de galanteries, et toutefois sans ouvrir la porte à la médisance ; tout y était délicat, léger, mesuré, et formait les conversations qu’elle sut soutenir par son esprit, et par tout ce qu’elle savait de faits de tout âge.
Mais toutes les grandes et principales parties de l’ouvrage sont de Buffon ; il y a partout la haute main ; chaque volume porte son cachet et son empreinte par quelque page immortelle ; les derniers volumes ne se distinguent des précédents et ne se font remarquer que par une ordonnance plus exacte et une plus grande perfection d’ensemble.
La question philosophique pour Bonald porte tout entière sur les origines, sur l’origine des idées qu’il ramène à celle de la parole, et par conséquent sur l’origine même des êtres parlants.
Son inspiration secrète et le ressort de son énergie est là : il porte en lui deux éléments qui se combattent et qu’il maîtrise à force de droiture.
J’en ai un sous les yeux qui porte la date de l’an deuxième (1794), et, pour épigraphe, le mot de Sénèque : « Inter ruinas publicas erectum ».
N’ayant pu suivre dans les premiers jours de 1649 la reine fugitive à Saint-Germain et l’ayant voulu rejoindre ensuite, elle fut arrêtée avec sa sœur à la porte Saint-Honoré par une populace furieuse, et elle dut se réfugier au pied du maître-autel à Saint-Roch, où il fallut que quelques-uns de ses amis, avertis au plus tôt, vinssent la délivrer.
Une certaine justesse et une certaine hardiesse d’esprit : n’admirez-vous pas le choix excellent et la rencontre heureuse de ces paroles, et quelle grande et noble manière il porte naturellement dans ces choses simples ?
Marmont s’y porte ; il part de Charenton une heure avant le jour (30 mars) pour aller occuper le plateau avec 1 000 ou 1 200 hommes d’infanterie, du canon et quelque cavalerie.
Aussitôt le prince de Condé arrêté (1er septembre 1616), tout change d’aspect ; la foule des courtisans, qui désertait le Louvre, s’y porte à l’instant ; chacun vient pour se montrer et faire acte de fidélité : Tel le faisait sincèrement, dit Richelieu, tel avec intention et désir tout contraire ; mais il n’y en avait pas un qui n’approuvât ce que Sa Majesté avait fait ; beaucoup même témoignaient envier la fortune du sieur de Thémines, qui avait eu le bonheur d’être employé en cette entreprise ; mais, en effet, la Cour était si corrompue pour lors, qu’à peine s’en fût-il trouvé un autre capable de sauver l’État par sa fidélité et son courage.
Il s’étonne quelque part que Voltaire ait si mal parlé d’Homère dans un chapitre de son Essai sur les mœurs, où tous les honneurs de l’épopée sont décernés aux modernes : « Si cet arrêt, dit Grimm, eût été prononcé par M. de Fontenelle, on n’en parlerait point ; il aurait été sans conséquence : mais que ce soit M. de Voltaire qui porte ce jugement, c’est une chose réellement inconcevable. » Et il donne ses raisons victorieuses tout à l’avantage de l’antique poète.
. — La porte s’ouvre, un valet entre, à l’air effaré : « Le roi est assassiné !
On ne se porte pas au secours du héros que l’on assassine au dernier chapitre, et, s’il se marie, la joie qu’on peut en ressentir est sans suites pratiques.
Il porte un jugement sain & précis de leurs ouvrages ; il en découvre les beautés comme les défauts.
Nous avons cité les Trois Roses, mais les Trois Roses sont dans la teinte d’aurore familière à cette imagination qui se tient à la porte du Paradis, pour en recevoir les rayons.
Pierrot passe devant une femme qui lave le carreau de sa porte : après lui avoir dévalisé les poches, il veut faire passer dans les siennes l’éponge, le balai, le baquet et l’eau elle-même. — Quant à la manière dont il essayait de lui exprimer son amour, chacun peut se le figurer par les souvenirs qu’il a gardés de la contemplation des mœurs phanérogamiques des singes, dans la célèbre cage du Jardin-des-Plantes.
Mais il en est de même alors du mètre que je porte sur elles ; et comme la mesure de ces longueurs, à l’intérieur de mon système, est leur rapport au mètre ainsi déplacé, cette mesure doit rester ce qu’elle était.
Vous avez remarqué que le terme vers lequel se porte une tendance s’appelle un bien ; et vous avez conclu que la destinée d’un être est son bien.
que Notre-Seigneur soit loué par la terre notre mère, qui nous porte et qui nous entretient d’une si féconde variété de fleurs et de fruits !
La limite de nos connaissances est la même dans les phénomènes des corps vivants et dans les phénomènes des corps bruts La nature de notre esprit nous porte à chercher l’essence ou le pourquoi des choses. […] Notre sentiment nous porte à croire, dès l’abord, que la vérité absolue doit être de notre domaine ; mais l’étude nous enlève peu à peu de ces prétentions chimériques. […] L’expérimentation comparative au contraire ne porte que sur la constatation du fait et sur l’art de le dégager des circonstances ou des autres phénomènes avec lesquels il peut être mêlé. […] Ce serait, suivant l’expression d’un chimiste hollandais, vouloir raconter ce qui se passe dans une maison en regardant ce qui entre par la porte et ce qui sort par la cheminée. […] Je ne repousse donc pas l’emploi de la statistique en médecine, mais je blâme qu’on ne cherche pas à aller au-delà et qu’on croie que la statistique doive servir de base à la science médicale ; c’est cette idée fausse qui porte certains médecins à penser que la médecine ne peut être que conjecturale, et ils en concluent que le médecin est un artiste qui doit suppléer à l’indéterminisme des cas particuliers par son génie, par son tact médical.
Vous pouvez frapper à d’autres portes. […] Retté qui, lui, s’est conformé aux traditions de la guerre apache, pourrait bien se refuser à partager avec vous cette glorieuse chevelure qu’il a déjà clouée toute sanglante à la porte de son wiwgam. […] Nous irons frapper à la porte des humbles, au logis des déshérités, aux carrefours noirs et rouges où rôdent les prostituées, et nous célébrerons les trésors de beauté qui sont enfouis dans les replis de leur cœur, nous leur chanterons la Vie d’Amour dont il leur est si facile à tous de goûter les joies.
Dans ma plus grande jeunesse elles m’ont ouvert une porte agréable dans le monde ; elles m’ont consolé de la longue disgrâce du cardinal de Fleury et de l’inflexible dureté de l’évêque de Mirepoix.
Le fond de sa pensée attaque toujours ses supérieurs, quoique avec l’abord humble, honteux et embarrassé à leur égard, sans se jouer pour cela, mais par habitude ; mais il ne se ravale pas pour cela avec les inférieurs, ce qui est la suite de ce caractère chez les gens véritablement généreux ; au contraire, il y porte un air important et distrait qui en impose aux égaux et qui le fait respecter des inférieurs.
Il porte en lui 89 tout entier et même un peu au-delà.
Lorsque Homère nous montre les vieillards causeurs assis sur les murailles de Troie, au haut des portes Scées, au moment où ils vont louer la beauté d’Hélène, il les compare à des cigales harmonieuses qui chantent posées sur un arbre dans un bois, et exhalent leur voix de lis.
La vieillesse est pour elles comme l’enfer du Dante, à la porte duquel on laisse toutes les espérances.
Vieilli avant l’âge, sans en être devenu plus fort contre les vices de sa jeunesse, le cœur encore mal guéri de l’amour dont il avait tant souffert, sans ressource, sans espoir, dénoncé au mépris public par son passé et par sa prison récente ; — dans de pareilles circonstances, croyant en avoir fini avec la vie, et comme s’il eût déjà été étendu sur son lit de mort, il dicta le poème qui porte le titre de Grand Testament… Le Petit Testament contenait les adieux et les legs de Villon à ses amis en 1456 : Le Grand Testament renferme aussi une longue suite de legs satiriques ; mais ces legs, au lieu de constituer le fond même du poème, comme ils constituent celui du Petit Testament, n’en sont en réalité que le prétexte et que la partie accessoire.
Un jour qu’il entendait qu’elle refusait la porte à un visiteur, comme il était d’humeur à recevoir ce jour-là, il lui demanda pourquoi elle l’avait renvoyé : « Il n’en est encore qu’à sa quatrième », répondit-elle.
Un jour, Horace le vit en passant et dit : « Il pourra me servir ; qu’on « me le porte à Versailles. » Et il le mit dans son tableau.
C’est un ogre lascif qui dans ses bras infâmes A son repaire affreux porte sept jeunes femmes ; Renaud de Montauban, illustre paladin, Le suit l’épée au poing : lui, d’un air de dédain, Le regarde d’en haut ; son œil sanglant et louche, Son crâne chauve et plat, son nez rouge, sa bouche Qui ricane et s’entr’ouvre ainsi qu’un gouffre noir, Le rendent de tout point très singulier à voir : Surprises dans le bain, les sept femmes sont nues ; Leurs contours veloutés, leurs formes ingénues Et leur coloris frais comme un rêve au printemps, Leurs cheveux en désordre et sur leur cou flottans, La terreur qui se peint dans leurs yeux pleins de larmes Me paraissent vraiment admirables ; les armes Du paladin Renaud faites d’acier bruni, Étoilé de clous d’or, sont du plus beau fini : Un panache s’agite au cimier de son casque, D’un dessin à la fois élégant et fantasque ; Sa visière est levée, et sur son corselet Un rayon de soleil jette un brillant reflet.
Une puissante école de constructeurs laïques, protégée par l’épiscopat, accueillie par les seigneurs, favorisée par le peuple, supplante l’école religieuse précédente et porte dans la conception et l’exécution de ses œuvres la plus grande indépendance.
Quiconque sait aimer comme nous porte avec soi le principe des plus grandes et des meilleures actions, le prix des sacrifices les plus pénibles, le dédommagement de tous les maux. » Enfin, dans une dernière lettre du 7 juillet, elle se livre à quelques pensées d’avenir et d’espérance.
— il met ses petits bras autour de vous ; c’est lui qui vous porte.
Commencez, monsieur, par le faire marcher à pied du rendez-vous jusqu’en Flandre. » La proposition ne laissa pas de m’étonner, mais je n’osai rien dire. » A un moment toutefois, le jeune homme insinue qu’il lui semblerait plus joli d’être dans la cavalerie ; sur quoi il se voit rembarré de la bonne manière, et le roi s’adressant de nouveau à M. de Schulenburg : « Au moins, monsieur, je ne veux absolument pas que vous souffriez que dans la marche l’on porte ses armes ; il a les épaules assez larges pour les porter lui-même, et surtout qu’il ne paye point de garde, à moins qu’il ne soit malade et bien malade. » — J’ouvris les oreilles, et je trouvai que le roi, que j’avais toujours trouvé si doux, parlait comme un Arabe ce jour-là ; mais quand je songeai que je n’avais plus de gouverneur, j’oubliai tout, et j’étais persuadé qu’il n’y avait rien au-dessus. » L’indépendance !
M. le baron Malouet, qui n’a épargné aucun soin, aucune recherche, pour rendre la publication des Mémoires digne du nom qu’il porte, a reçu depuis peu, et trop tard pour en profiter, la communication de lettres écrites par son aïeul à Mallet du Pan, depuis le mois de mai 1792 et pendant les années d’exil.
Traduire en vers un poète de plus, c’était censé une conquête, c’était s’ouvrir à soi-même les portes de l’Académie.
En 1809, après bien des épreuves et des fuites hasardées, il revint frapper à la porte de Mme Hugo ; mais cette fois la retraite était profonde, l’asile était sûr, et il y demeura.
Que cette plaisanterie et l’habit qu’elle porte ne soient plus de mode, à la bonne heure !
A ce soir donc, chez ma tante. » Et elle s’échappa là-dessus, et courut à la petite porte qui donnait vers le couvent voisin, le laissant assez étonné de sa brusque sortie, et comme si, dans ce début nouveau qu’il implorait, elle essayait déjà les ruses des premières rencontres.
Aveugle et rapide en son instinct, il porte du premier coup la main au sublime, au glorieux, au pathétique, comme à des choses familières, et les produit en un langage superbe et simple que tout le monde comprend, et qui n’appartient qu’à lui16.
Au reste, comme saint Louis même, il est assez sûr de sa foi pour ne pas être esclave de l’Eglise : le saint roi prenait un jour le parti des excommuniés, le sénéchal est une fois excommunié, et porte légèrement la chose, sans crainte et sans émotion.
Mais vers l’époque de l’expédition de Charles VIII, l’humanisme engagea vivement la lutte, et força peu à peu les portes des collèges, où depuis le siècle dernier étaient renfermés les étudiants.
Mais, le vrai, à son tour, c’est la nature Mais la nature est vraie… Et elle porte avec elle son évidence : … Et d’abord on la sent.
Il porte dans ses récits le sens qu’il avait de l’action ; il extrait de la confusion des détails le petit fait unique qui contient l’essence de l’acte ou le motif de l’acteur ; et les séries de petits faits s’ordonnent vivement, dessinant avec précision la ligne sinueuse de l’action générale.
La douleur qui nous vient du sacrifice accompli porte d’ailleurs avec soi sa consolation.
Quand je dis, par exemple, l’unité de longueur est le mètre, c’est un décret que je porte, ce n’est pas une constatation qui s’impose à moi.
Le problème se varie, s’élargit à l’infini, suivant les horizons de chaque âge ; mais toujours il se pose ; toujours, en face de l’inconnu, l’homme ressent un double sentiment : respect pour le mystère, noble témérité qui le porte à déchirer le voile pour connaître ce qui est au-delà.
Cela ne sied plus : il porte une perruque, l’habit serré, le bas uni, et il est dévot. » Il le représente assistant à la célébration des saints mystères, « le dos tourné directement aux autels, les faces élevées vers leur roi que l’on voit à genoux sur une tribune, marque d’une sorte de subordination, puisqu’ils semblent adorer le prince, et le prince adorer Dieu. » Les mœurs dévotes ne seront pas moins remarquables à la ville qu’à la cour.
Après quelques instants d’attente, la porte s’ouvre et Goethe paraît : Il était là, sérieux, solennel, et il me regardait fixement.
Grâce à des mérites si réels et si divers, à Châtenay, à Sceaux, à Saint-Maur, on requérait que le facétieux abbé fût de toutes les fêtes champêtres et bucoliques : Parmi les dieux des bois, surtout n’oubliez pas Celui vêtu de noir qui porte des rabats.
qu’aisément tout nous porte à Dieu, s’écrie-t-il encore avec un sentiment très vif et très sincère, quand on se voit au milieu des mers sur cinq ou six planches, toujours entre la vie et la mort !
Comment se fait-il, dit Horace dans sa première Satire, que personne ne soit content de son sort ni de son état, et qu’on porte toujours envie à celui du voisin ?
Au second livre, Marmontel, qui a fait sa philosophie à Clermont-Ferrand et qui porte l’habit ecclésiastique, songe à prendre la tonsure à Limoges.
Pour elle, elle est prête à se soumettre à toutes les absences, à toutes les privations, pour l’honneur et l’accroissement de réputation de celui qu’elle aime : « Quand on porte de certains noms, pense-t-elle, et qu’on est née avec la gloire de le sentir, on prend patience sur les choses auxquelles il n’y a pas de remède. » Comment Bonneval ne sut-il pas apprécier un pareil cœur, une distinction si vive et si pure, un choix et un don si absolus ?
Arrivé à la porte de la salle des Maréchaux par où le roi devait repasser, le garde du corps de faction refusait l’entrée ; l’officier de service, M. de Bartillat, alléguait les ordres donnés : « Allons, monsieur de Bartillat, lui dit le maréchal, une bonne action pour quelques jours d’arrêt !
Rien ne manqua à la solennité ni à l’éclat de cette première représentation : Ç’a été sans doute aujourd’hui, disent les Mémoires secrets, pour le sieur de Beaumarchais qui aime si fort le bruit et le scandale, une grande satisfaction de traîner à sa suite, non seulement les amateurs et curieux ordinaires, mais toute la Cour, mais les princes du sang, mais les princes de la famille royale ; de recevoir quarante lettres en une heure de gens de toute espèce qui le sollicitaient pour avoir des billets d’auteur et lui servir de battoirs ; de voir Mme la duchesse de Bourbon envoyer dès onze heures des valets de pied, au guichet, attendre la distribution des billets indiquée pour quatre heures seulement ; de voir des Cordons bleus confondus dans la foule, se coudoyant, se pressant avec les Savoyards, afin d’en avoir ; de voir des femmes de qualité, oubliant toute décence et toute pudeur, s’enfermer dans les loges des actrices dès le matin, y dîner et se mettre sous leur protection, dans l’espoir d’entrer les premières ; de voir enfin la garde dispersée, des portes enfoncées, des grilles de fer même n’y pouvant résister, et brisées sous les efforts des assaillants.
À quoi Rollin répondait : J’ai été quelquefois à Saint-Médard, qui est à ma porte, avec confiance dans l’intercession d’un grand serviteur de Dieu, dont j’ai connu et admiré l’humilité profonde, l’austère pénitence et la solide piété.
Pourtant lorsqu’il pénètre dans l’île, lorsqu’il arrive vers l’une de ces habitations perdues au plus profond des bois et dans les escarpements des mornes, et qu’il y trouve l’image imprévue de l’abondance, de la paix et de la famille, il est touché, et il trouve, à le dire, de bien gracieuses couleurs : Je ne vis dans toute la maison qu’une seule pièce : au milieu, la cuisine ; à une extrémité, les magasins et les logements des domestiques ; à l’autre bout, le lit conjugal, couvert d’une toile, sur laquelle une poule couvait ses œufs ; sous le lit, des canards ; des pigeons sous la feuillée, et trois gros chiens à la porte.
Voltaire, en effet, n’a qu’une prose : que ce soit une histoire, un roman, une lettre qu’il écrive, il y porte le même ton.
Volney porte jusque dans l’étude des faits un peu de ce dédain qu’ont les hommes qui pensent pour ceux qui racontent.
L’art moderne doit être fondé sur la notion de l’imparfait, comme la métaphysique moderne sur celle du relatif. » Le progrès de l’art se mesure en partie, selon Guyau. à l’intérêt sympathique qu’il porte aux côtés misérables de la vie, à tous les êtres infimes, aux petitesses et aux difformités : « C’est une extension de la sociabilité esthétique. » Sous ce rapport, l’art suit nécessairement le développement de la science « pour laquelle il n’y a rien de petit, de négligeable, et qui étend sur toute la nature l’immense nivellement de ses lois ».
Que l’on conçoive un travail psychologique, historique, littéraire de cette sorte, accompli parfaitement pour l’art, les artistes et les admirateurs dans une époque, dans un peuple ; que l’on sache celui-ci divisé par un procédé approximatif, en une série de types intellectuels et de similaires, à constitution déterminée par termes scientifiques précis : que ces types soient connus et posés comme des hommes vivants et en chair, ces foules comme des agrégats tumultueux, vivants, animés, logés, vêtus, gesticulant, ayant une conduite, une religion, une politique, des intérêts, des entreprises, une patrie, — qu’à ces groupes ainsi déterminés et montrés, on associe, si l’histoire en porte trace, cette tourbe inférieure ne participant ni à l’art ni à la vie luxueuse ou politique communeee, et dont on peut vaguement soupçonner l’être, par le défaut même des aptitudes reconnues aux autres classes ; que l’on condense enfin cette immense masse d’intelligence, de cerveaux, de corps, qu’on la range sous ses chefs et ses types, on aura atteint d’une époque ou d’un peuple la connaissance la plus parfaite que nous puissions concevoir dans l’état actuel de la science, la plus profonde pénétration dans les limbes du passé, la plus saisissante évocation des légions d’ombres évanouies.
Par une décadence de ce genre, il est probable qu’en Henri Heine, le spéculatif, mort en 1856, était tout pareil au judaïsant de 1823, tandis que le poète, par un effet inverse du même principe de psychologie, conservait intact et vivace son génie, jusqu’aux portes du tombeau.
Le calife Almanzor fait cracher le peuple sur Averroès à la porte de la mosquée de Cordoue, le duc d’York crache en personne sur Milton, un Rohan, quasi prince, duc ne daigne, Rohan suis, essaye d’assassiner Voltaire à coups de bâton, Descartes est chassé de France de par Aristote, Tasse paye un baiser à une princesse de vingt ans de cabanon, Louis XV met Diderot à Vincennes, ce sont là des incidents, ne faut-il pas qu’il y ait des nuages ?