Théâtres, livres, réputations, succès, tout est clinquant et fausseté. […] De la pièce de vers, il est allé au poème, au roman et au théâtre. […] Aicard, dans son théâtre, dans sas romans. […] Qu’est-ce qui est du théâtre ? Qu’est-ce qui n’est pas du théâtre ?
. — Rectification de l’illusion du théâtre. — Rectification des illusions d’optique. — Rectification par l’amputé de son illusion. — Rectification par l’halluciné de son illusion. — L’illusion est enrayée, soit à son premier stade, soit à un de ses stades ultérieurs. […] II Pour nous en convaincre, considérons des exemples ; ceux qui nous ont servi pour comprendre l’apparence nous serviront pour comprendre la rectification. — Soit une comédienne excellente qui simule très bien la douleur ; devant elle, nous arrivons presque à l’illusion ; un spectateur novice ou passionné y arrive tout à fait ; témoin ce soldat de garde qui, sur un théâtre d’Amérique, voyant jouer Othello, cria tout d’un coup : « Il ne sera pas dit que devant moi un méchant nègre ait tué une femme blanche » ; sur quoi il ajusta l’acteur et d’un coup de fusil lui cassa le bras. — Nous n’allons pas si loin ; mais quand la pièce est très bonne et imite de très près la vie contemporaine, aujourd’hui encore, dans une première représentation, les exclamations supprimées, les rires involontaires, cent vivacités montrent l’émotion du public. […] En cet état, on s’oublie, on a perdu conscience du présent ; on est devant la fantasmagorie intérieure comme au théâtre devant une bonne pièce.
Malheureusement l’auteur ne changeait que de personnages et de théâtres, il ne changeait pas de méthode. […] Qu’importe le théâtre ? […] Saura-t-il changer non pas de théâtre seulement, mais de système ?
En 1811, M. de Latouche faisait représenter sur le théâtre de l’Impératrice (Odéon) une petite comédie en un acte et en vers, Les Projets de sagesse ; c’était la vie de jeune homme, d’étudiant en droit d’alors, esquissée dans des vers légers et assez bien tournés. […] Émile Deschamps, donnait au théâtre Favart (1818) Selmours, comédie en trois actes et en vers, qui eut un succès honnête, et Le Tour de faveur à Favart d’abord, puis à l’Odéon (1818), un seul acte en vers qui eut un succès de vogue, jusqu’à cent représentations. […] Au théâtre, quand le sujet est indécent, ce qui arrive quelquefois, il faut au moins que la façon soit vive et réjouissante.
Et je vais repartir pour des travaux plus en dehors, roman, théâtre, ou l’histoire et la théologie, sans oublier les vers. […] Quoi de comparable dans le théâtre espagnol, si fier pourtant, à cette splendide scène des portraits ! […] » puisqu’elle a consacré à jamais parmi nous le théâtre d’Hugo et réparé les injustices de la cabale classique de 1830. […] Car Tragaldabas a été sa dernière préoccupation, et l’on se rappelle que tout à fait à la veille de sa mort il venait de retirer sa comédie du Théâtre Français pour la donner à Sarah Bernarhdt. En vain il avait emporté trois beaux succès avec Jean Baudry et le Fils, deux tragédies bourgeoises à la Sedaine et à la Diderot, et Formosa, qui fut son drame le plus heureux, en vain sa ravissante comédie, Souvent homme varie, était restée au répertoire du Théâtre Français, rien ne le consola au fond de l’échec perpétuel d’une œuvre que tout le monde, vraiment lettré, tenait pour exquise.
Nous repartîmes le lendemain ; nous arrivâmes dans une ville, où nous allâmes au théâtre et où je passai, il me semble, plusieurs jours.
Ce serait la seconde fois que pareille aventure aurait pour théâtre le sol de la Gaule.
Ce prétendu Théâtre de la vérité, malgré son titre pompeux, n’est qu’une copie défigurée d’un original estimable à bien des égards, du Dictionnaire critique de Bayle.
Le roman, le théâtre ne seront-ils pas frappés à leur tour, et ne réclamez-vous pas pour eux une destinée qu’ils ne doivent plus espérer ? […] Avec le roman et le théâtre, elle constitue la Littérature une et entière et la grande révolution qui transformera les deux autres genres, la renouvellera de la même manière comme le sang circule dans toutes les parties du corps. […] Les rapports de l’homme et de la femme dans leurs ébats sentimentaux ou sexuels, voilà l’unique thème qui alimente la poésie, le théâtre et le roman depuis trois ou quatre cents ans, en France. […] Le roman, le théâtre, la poésie peuvent concurremment effectuer toute la tâche qui par leur action d’ensemble, échoit à la littérature. […] Le théâtre leur fournira des déterminants plus actifs encore.
Il a été, dit-on, fort applaudi au théâtre. […] Ce n’est pas la mort eu égard à l’immortalité, c’est seulement le déficit dans la caisse du théâtre. […] Mérimée ; en tait de pièces de théâtre, les Enfants d’Édouard, Bertrand et Raton, pour ne parler que des ouvrages analogues. […] Il fallait, non pas discuter leur drame, mais leur interdire le drame, de par les vrais maîtres du théâtre ; il fallait leur dire : « Abstenez-vous ! […] Quel glorieux théâtre ce serait que quelques douzaines de drames de la force d’Angelo ou de Marie Tudor !
La puissance de la variété, entre les mains du temps et sur le théâtre de l’histoire, produit en grand ce qui se passe en petit sur le théâtre limité de la conscience individuelle. […] Mais sur ce théâtre il faut ensuite que quelqu’un paraisse pour jouer la pièce : ce quelqu’un, c’est l’humanité. […] Trois époques différentes, donc trois théâtres différents pour ces trois époques. […] Cherchons un théâtre pour cette époque de l’humanité qui doit représenter l’infini, l’unité, l’immobilité. […] Je ne veux pas oublier parmi les mérites de Herder celui d’avoir accordé la plus haute importance au théâtre de l’histoire.
Ces tableaux orduriers jouent la naïveté pour la corrompre ; ils rappellent ces théâtres licencieux de Paris, au dernier siècle, où l’on faisait jouer à l’innocence le rôle prématuré du vice et où l’on sacrifiait des enfants à la sacrilège licence des spectateurs. […] Sa musique naïve et semi-italienne le révèle aux théâtres de société ; il tente de s’élever jusqu’à la scène de l’Opéra ; ses comédies, ses poésies, ses romances, lui créent une demi-renommée de salon. […] Le succès des paroles et de la musique de l’opéra du Devin du village donné à Fontainebleau devant le roi, et à Paris l’année suivante, fit éclater de nouveau le nom de Rousseau et lui donna cette popularité que le théâtre donne en une soirée et que les plus beaux livres ne donnent qu’à force de temps. […] Absurdités inexplicables, à moins d’avoir, comme le fils de Philippe, Aristote pour maître, la Macédoine pour héritage et le monde pour théâtre de ses vices ou de ses vertus.
Le maréchal de Villars aima toute sa vie et jusquà son extrême vieillesse la comédie, le théâtre et ce qui s’ensuit. […] Pour le poète de théâtre, quel rêve que celui qui lui découvrirait le grand Corneille à l’œuvre, travaillant à une scène de Polyeucte ou d’Horace !
Le succès, au théâtre, a justifié celui que cette pièce ou cette suite de scènes si dramatiques avait obtenu à la lecture. […] Mais le jour même où l’on va représenter à Naples, sur le théâtre de San-Carlo, le premier opéra de ce Roswein, un chef-d’œuvre, le chevalier s’aperçoit que le pauvre enfant est amoureux, — mais amoureux comme un enfant qu’il est, d’une belle, blonde et douce créature, la fille de maître Sertorius, la violoncelliste et le professeur de contre-point, et qu’il veut tout bonnement l’épouser.
Quand vous lui écrirez, dites-lui que je ne me lasse pas d’admirer l’adresse avec laquelle il a su profiter d’un temps où, Frédéric et Catherine ayant disparu du théâtre des affaires du monde, il n’y a plus sur tous les trônes de l’Europe que des imbéciles. » Mais la veille ou le lendemain le vent tourne, le langage change, le naturel reparaît ; et vers ce même temps, apprenant le meurtre du duc d’Enghien, elle disait avec la même liberté de propos : « Ce pauvre diable était le seul des princes français qui eût de l’élévation et du courage. […] Ce fut un soulagement pour lui d’être soustrait à ce simulacre de rôle et de quitter un théâtre où la diplomatie avait épuisé son jeu et où la force militaire, seule, était à l’œuvre.
Eût-il également tenté le théâtre ? […] Le pittoresque épique, le descriptif pompeux sied mal au style du drame ; mais sans se mettre exprès à décrire, sans étaler sa toile pour peindre, il est tel mot de pure causerie qui, jeté comme au hasard, va nous donner la couleur des lieux et préciser d’avance le théâtre où se déploiera la passion.
Il avait vu à Londres Saint-Évremond ; à Paris, il était des familiers du Temple, des habitués du café Laurens ; il s’essayait au théâtre par de froides comédies ; il paraphrasait les psaumes que le maréchal de Noailles lui commandait pour la cour, et composait pour la ville d’obscènes épigrammes, qu’il appelait les Gloria Patri de ses psaumes. […] Attaquons-nous maintenant, sans plus tarder, aux œuvres de Jean-Baptiste : nous laisserons de côté son théâtre, et puisque nous avons nommé ses allégories, nous les frapperons tout d’abord.
Aussi l’exaltation qui commence ne sera guère qu’une ébullition de la cervelle, et l’idylle presque entière se jouera dans les salons Voici donc la littérature, le théâtre, la peinture et tous les arts qui entrent dans la voie sentimentale pour fournir à l’imagination échauffée une pâture factice303. […] Des applaudissements éclatent au théâtre lorsqu’un vers fait allusion à la vertu des princes, et, un instant après, quand une tirade exalte les mérites du peuple, les princes prennent leur revanche de politesse en applaudissant à leur tour315 De toutes parts, au moment où ce monde finit, une complaisance mutuelle, une douceur affectueuse vient, comme un souffle tiède et moite d’automne, fondre ce qu’il y avait encore de dureté dans sa sécheresse, et envelopper dans un parfum de roses mourantes les élégances de ses derniers instants.
Son Avare, où le vice détruit toute affection entre le père et le fils, est une œuvre des plus sublimes, et dramatique au plus haut degré… Dans une pièce de théâtre, chacune des actions doit être importante en elle-même, et tendre vers une action plus grande encore. […] accueilleraient les plus ingénieux modernes, les La Rochefoucauld et les La Bruyère, lesquels se diraient en les écoutant : « Ils savaient tout ce que nous savons, et, en rajeunissant l’expérience, nous n’avons rien trouvé. » Sur la colline la plus en vue et de la pente la plus accessible, Virgile entouré de Ménandre, de Tibulle, de Térence, de Fénelon, se livrerait avec eux à des entretiens d’un grand charme et d’un enchantement sacré : son doux visage serait éclairé du rayon et coloré de pudeur, comme ce jour où, entrant au théâtre de Rome dans le moment qu’on venait d’y réciter ses vers, il vit le peuple se lever tout entier devant lui par un mouvement unanime, et lui rendre les mêmes hommages qu’à Auguste lui-même.
Désirée, conduite au théâtre Bobino, perçoit la silhouette de la chanteuse, avec les omissions et les insistances d’un peintre intransigeant, puis les détails de sa toilette, comme une personne située dans la coulisse. […] Huysmans a conçu un type de phrase particulier, où par une accumulation d’incidentes, par un mouvement pour ainsi dire spiraloïde, il est arrivé à enclore et à sertir en une période, toute la complexité d’une vision, à grouper toutes les parties d’un tableau autour de son impression d’ensemble, à rendre une sensation dans son intégrité et dans la subordination de ses parties : « Sur le trottoir des couples marchaient dans les feux jaunes et verts qui avaient sauté des bocaux d’un pharmacien, puis l’omnibus de Plaisance vint, coupant ce grouillis-grouillos, éclaboussant de ses deux flammes cerise, la croupe blanche des chevaux, et les groupes se reformèrent, troués çà et là par une colonne de foule se précipitant du théâtre Montparnasse, s’élargissant en un large éventail qui se repliait autour d’une voiture que charroyait en hurlant un marchant d’oranges ».
C’est bien ainsi que dans le vaudeville, un effet toujours sûr, comme on dit en style de théâtre, c’est de mettre une phrase dans la bouche d’un personnage : « Tais-toi, t’as commis une faute », ou « Mon gendre, tout est rompu » ; et de la lui faire obstinément redire, pendant trois ou cinq actes, qu’elle soit d’ailleurs ou non en situation, et surtout quand elle n’y est pas. […] Dans la poésie, maintenant que l’on disposait d’un instrument plus souple, nous avions donc espéré que l’on voudrait imiter et serrer de plus près l’exact contour de la réalité ; nous avions cru qu’au théâtre, on pourrait se débarrasser des conventions inutiles, pour n’en respecter que les nécessaires, qui ne sont pas plus de deux ou trois ; et, dans le roman, nous avions cru que la vie contemporaine était assez complexe, assez curieuse à étudier pour que l’imitation en pût suffire à plus d’un chef-d’œuvre.
Un peu plus haut, vous n’avez pas remarqué un autre mot de théâtre : derrière les ombres du trépas ; c’est qu’il est sauvé par la simplicité des expressions qui l’entourent : quoi qu’il arrive, tout sera bien. […] L’impétueux orateur amenait sur le théâtre et faisait défiler en une heure Dieu, la nature, l’humanité, la philosophie, l’industrie, l’histoire, la religion, les grands hommes, la gloire et bien d’autres choses encore ; cette symphonie chantée par un seul homme donnait le vertige, et les esprits, habitués aux tranquilles dissertations des sensualistes, s’inclinaient, comme devant un révélateur, devant le poète qui peuplait leur imagination de ces prodigieux fantômes, et les entraînait, éblouis, dans un monde qu’ils n’avaient pas soupçonné.
Il s’est jeté d’abord dans les bras d’Aguado le Mécènes, qui voulait en faire quelque chose, mais qui est mort emportant son secret et ses écus ; — puis il vient de se remettre entre les mains de M. de Castellane, le même qui a un si grand goût pour les théâtres de société, pour les académies de femmes, pour le bel esprit à tout prix. — Avec M. de Castellane sont arrivés des légitimistes comme M.
Honoré sous la Restauration de l’amitié du duc d’Orléans, estimé de tous, poëte politique le plus en faveur dans les classes moyennes, il n’a rien pris pour lui au moment du triomphe ; il a continué de cultiver les lettres et n’a pas changé de théâtre.
Nous la comparerons plutôt à l’une de ces représentations classiques qui avaient lieu à la fin du dernier siècle sur les théâtres de Russie et de Pologne.
Ça manque de théâtres, de restaurants et de femmes… Le soir après dîner, les exilés jouent au whist, avec un mort.
Il arrive parfois, dans l’exécution d’une cantate par une société musicale, que les chanteurs, basses, barytons, ténors, se groupent au fond du théâtre et forment en sourdine un chœur puissant, tandis que, sur le devant de la scène, en pleine lumière, se détache une prima donna ; elle chante et sa voix domine toutes les autres, sans cesser cependant d’être en harmonie avec elles.
L’Italie entière devint le théâtre de ce fameux démêlé.
Seulement, quelque idée qu’on s’en fasse, on n’aura une notion juste du mouvement de cet esprit qui, si nous ne nous trompons, a le signe des forts : l’abondance, qu’en lisant dans le livre même : La France devant Dieu, Le Souverain et les sujets, La Leçon d’anatomie, La Barricade, Le Théâtre, La Peste littéraire, Les Catastrophes, Le Journaliste, Le Doigt de Dieu dans les révolutions, La Graine du Comédien, L’Amour des bêtes, Comment on se marie, La Morgue, et tant d’autres morceaux dont les titres seuls attestent éloquemment la largeur de circonférence dans laquelle l’auteur de la Croisade étend les rayons de son observation poétique.
Dans le Coureur des Bois, l’Amérique a été exploitée par un homme qui l’a vue réellement, et qui l’a prise pour théâtre de ses inventions aventureuses.
Au reste, ces éloges se prononçaient dans le sénat, dans les temples, dans les places publiques, et jusque sur le théâtre.
On l’avait vu, assez rarement, dans les coulisses des petits théâtres. […] Maintenant, dédaigneuse des rois et des grands personnages, elle se mêle parfois au populaire ; elle aime les cohues, les meetings, les théâtres mal famés, les foires. […] De la librairie, le premier empire déborde sur les théâtres. […] Et tandis que les élèves des lycées de la République apprenaient l’histoire dans ce théâtre, M. […] Pierre Quillard, qui fît représenter la Fille aux mains coupées, a quitté le « théâtre d’art » et les effets de terreur qu’enseigne M.
» La visite aux quartiers bombardés a remplacé le théâtre. […] Au nº 222, un obus traversant la boutique d’un nommé Praisidial — un joli nom de révolutionnaire, au théâtre — a éclaté dans une pièce où l’on vous montre l’endroit où il a coupé la tête d’un homme, comme avec un couteau. […] Et le maître opulent de l’écriture et du dire vous apparaît, comme un doge dans la débine, comme un pauvre et mélancolique Marino Faliero, joué au théâtre Saint-Marcel. […] Derrière le théâtre brûlé, sont étalés sur le pavé, les costumes : de la soie carbonisée, où éclatent, çà et là, des paillettes d’or, des scintillements d’argent. […] Elle est là, se plaignant, avec des éclats de voix, du théâtre qui a pris l’habitude de ne plus payer que les premiers rôles, du théâtre qui donnait à Berton 300 francs par soirée dans Le Marquis de Villemer… Je n’ai pas vu de corps d’état où la revendication de l’argent se fasse avec plus de violence que chez les acteurs et les actrices.
Les marionnettes répondent exactement à l’idée que je me fais du théâtre, et je confesse que cette idée est particulière. […] J’éprouvai une joie perverse à penser que le roi des rois avait épousé une ouvreuse du théâtre. […] Ceux qui ont vu jouer son Duc d’Enghien au Théâtre Libre savent ce que M. […] Son plus vif plaisir était d’aller au théâtre applaudir, du parterre, madame Dorval, Bocage ou Frédérick. […] Enfin, il ne craint ni la mise en scène ni le coup de théâtre.
Après un succès de théâtre qui n’eut qu’un jour et qui ne se renouvela point, il se réfugia dans les succès de salon et dans les douceurs de la société : il s’y confina et s’y confit.
Le soir on jouait Tartufe et le Malade imaginaire à tous les théâtres ; c’était une fête populaire.
On ne sait pas assez en France qu’il y a eu en février 1845, dans le petit canton de Vaud, une révolution du genre de celle dont Genève s’est vue le théâtre en octobre 1846, mais une révolution plus radicale et sans aucun contre-poids.
Vainement il tentait de se confirmer par des succès de théâtre son illusoire puissance sur les foules : toutes ses pièces firent bâiller.
Ce fut là que Stendhal rencontra, un soir, à Milan, au théâtre de la Scala, celui qu’un rapport de police, qui nous est parvenu, qualifiait « d’homme de génie, très froid et très fin ». […] Le théâtre est le pays de l’illusion et il est difficile de n’en pas subir les mirages. […] Du reste, je suis bien persuadé que, de même qu’il avait abandonné la critique littéraire pour le roman, Lucien Muhlfeld aurait quitté la critique dramatique pour le théâtre et je crois qu’il y eût brillamment réussi. […] Ce fut à Vaux que Le Nôtre exerça pour la première fois son génie sur un théâtre digne de lui. […] Le ballet L’Après-midi d’un faune, sur la musique du Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, a été créé par les Ballets russes de Serge Diaghilev, au théâtre du Châtelet, le 29 mai 1912.
Voit-on sur quelque théâtre libre un drame joué entre des êtres qui se nomment Cœur, Haine, Joie, Silence, Souci, Soupir, Peur, Colère et Pudeur ! […] C’est vers le théâtre que M. […] Donc ce vieux-neuf déco, est là comme le plus simple, le plus sous la main, et celui où l’imagination neutre d’une foule spectatrice pourra, avec le moindre effort, situer un combat mental dont les armes sont des accessoires de théâtre. […] Dumur est en train de créer un théâtre philosophique, un théâtre à idées, et, parallèlement, de renouveler le roman à thèses, car Pauline ou la Liberté de l’Amour est une œuvre sérieuse, ordonnée avec talent, originalement pensée, et qui implique une rare valeur intellectuelle. […] Jouant un peu sur le mot, je l’ai appelé « dramaturge », au mépris des étymologies et de l’usage, quoiqu’il n’ait jamais écrit pour le théâtre ; mais à la façon dont ses récits sont machinés et comme équilibrés à miracle sur le revirement, sur le retour à leur vraie nature des caractères d’abord affolés par la passion, on devine un génie essentiellement dramatique.
Le théâtre, avec ses concurrences inévitables, fut ce qui apporta la première division sensible entre les illustres amitiés de 1829. […] En général, au théâtre, M. de Vigny tâtonna jusqu’à ce qu’il eût obtenu son succès enfin, un succès des plus vifs et des plus saisissants, par son Chatterton, représenté le 12 février 1835. […] Son Chatterton, une fois mis sur le théâtre et admirablement servi par l’actrice qui faisait Kitty Bell, alla aux nues ; il méritait les applaudissements et une larme par des scènes touchantes, dramatiques même vers la fin. […] Enfin, s’il faut bien le dire, il était amoureux, et sans nous permettre assurément de regarder dans les choix délicats qu’il a pu faire, ni parmi les tendres beautés qu’il a célébrées sous les noms d’Éva ou d’Éloa, il est impossible de ne pas voir ce qui fait partie de sa vie de théâtre et ce qui a éclaté.
Quant à moi, comme au milieu de ces divers travestissements de sa pensée, je ne rencontrais que peu de traits de son propre génie, je m’en étais fait une image idéale plus près du ciel que de la terre, et cette image s’est mêlée à toutes les jouissances ou aux illusions de mes pérégrinations orientales ; enfin, quand je m’asseyais sur les décombres d’Éleusis et sous les colonnes du Parthénon, où vous avez médité vous-même, il me semblait toujours voir planer, au-dessus des monuments écroulés ou debout encore du culte ou des arts, la grande figure d’Orphée, le premier en date des bienfaiteurs de l’humanité. » XI Une traduction des poésies d’Eschyle, cette élégie nationale des vaincus de Salamine, écrite et chantée sur le théâtre d’Athènes pour grandir les vainqueurs, termine cette belle étude sur la poésie des Grecs. […] XXII D’après Jules Janin, et d’après certaines rumeurs plus près de lui, il paraît qu’il vint à Paris, dans son printemps, pour tenter le théâtre, mais qu’il était, comme moi, trop lyrique pour le théâtre, qui exige plus de bon sens que de verve, et qu’il échoua ; que pendant ces essais, il s’éprit d’une jeune et grande actrice, interprète de ses beaux vers, écho de ses grands sentiments, et qu’il espéra l’épouser. […] L’actrice, qu’il espérait épouser, ne l’aimait plus ; il avait affronté pour elle la mort et le théâtre.
Les fruitières lui vendent leurs légumes au rabais pour l’humilier d’une aumône ; les carrosses se détournent pour l’écraser, ou l’éclabousser ; on lui vend de l’encre toute blanche, pour qu’il n’écrive pas à sa justification : partout il est espionné, surveillé, même au théâtre. […] On s’est obstiné à l’accuser de vouloir détruire les sciences, les arts, les théâtres, les académies, et replonger l’univers dans sa première barbarie ; et il a toujours insisté, au contraire, sur la conservation des institutions existantes, soutenant que leur destruction ne ferait qu’ôter les palliatifs en laissant les vices, et substituer le brigandage à la corruption ; il avait travaillé pour sa patrie et pour les petits États constitués comme elle. […] Mais dans la littérature, le genre lié au plus haut degré de civilisation, c’est le théâtre. […] Et voilà le point d’attache de Lettre sur les spectacles : établir à Genève un théâtre, c’est inoculer d’un coup à une simple population toute la corruption sociale.
Vendredi 29 janvier Nous allons voir M. de B… le directeur du Vaudeville, au sujet de notre pièce d’Henriette Maréchal, présentée à ce théâtre. C’est dans une maison de la rue des Colonnes communiquant avec le théâtre. […] » 14 mars Chez Magny, Saint-Victor nous lit, de Dumas fils, une lettre dans laquelle il lui annonce qu’il renonce au théâtre… Au dessert, Gautier dit : « C’est singulier, je ne me sens pas père du tout. […] Au théâtre, elle croit que les grands acteurs sont ceux qui jouent les Rois.
De cette déchéance les causes sont les mêmes que pour la critique ou le théâtre et se compliquent encore de ce que nous appellerons l’invasion des primaires. […] Ce que fait Brieux, au théâtre, Couvreur l’a tenté par le livre. […] Il rêvait de faire, comme on dit, du théâtre, et ses premiers essais annonçaient un observateur, des succès futurs. […] Néaubre a donné 10 nouvelles pièces au théâtre, MM.
Les communications semblent même avoir été interrompues entre elle et lui pendant tout le temps de sa carrière au théâtre ; il y a une lacune de dix-huit ans dans ces lettres. […] Voltaire, de deux ans seulement plus jeune que Racine fils, débutait vers le même temps par les J’ai vu, se faisait mettre à la Bastille, et bientôt s’attaquant au théâtre, le mauvais sujet conquérait d’emblée le beau monde par le succès d’Œdipe.
Mais la société, c’est-à-dire, des rapports sans but, des égards sans subordination, un théâtre où l’on appréciait le mérite par les données les plus étrangères à sa véritable valeur ; la société, dis-je, en France, avait créé cette puissance du ridicule que l’homme le plus supérieur n’aurait pu braver. […] Comment l’homme peut-il se faire mieux connaître à l’homme que par cette dignité de manières, cette simplicité d’expressions, qui, transportées sur le théâtre ou racontées dans l’histoire, inspirent presque autant d’enthousiasme que les grandes actions ?
Le goût pour l’alcool, l’habitation dans des logements malsains, l’activité physique et mentale prolongée à travers la nuit, l’entassement dans les théâtres et les lieux de réunions, la gourmandise exagérée, tant de pratiques qui flattent nos goûts et nuisent à l’équilibre du corps et de l’esprit, montrent assez que nos instincts n’ont pu se plier à notre situation nouvelle. […] Bien souvent il n’arrive qu’à une transformation apparente, il a fait de l’humanité une sorte de théâtre aux décors conventionnels, qu’on rafraîchit de temps en temps ou que l’on change, mais qui restent toujours des décors, incapable de vaincre l’individu, il l’a déguisé plus qu’il ne l’a transformé en être social.
Il avait rêvé, un instant, la gloire des lettres, celle du théâtre. […] Son lyrisme l’emporte : il essaie lui-même à tout hasard son hypothèse, il nous trace un tableau de la dernière grande catastrophe dont le globe a été le théâtre.
Comparant sur ce globe la chétive étendue de la terre par rapport à celle de l’Océan et des mers (disproportion qui semblera encore évidente aujourd’hui malgré la découverte des continents nouveaux), il nous montre avec ironie ce théâtre de notre gloire, de nos ambitions, de nos fureurs ; il dira presque comme a dit depuis le poète Racan, qui, dans de beaux vers, nous transporte en idée avec le sage au haut de l’Olympe : Il voit comme fourmis marcher nos légions Dans ce petit amas de poussière et de boue, Dont notre vanité fait tant de régions ! […] Pendant que les Lacédémoniens assiégeaient Athènes, Bacchus, dit Pline, apparut plus d’une fois en songe à Lysandre leur roi, l’avertissant qu’il eût à ne pas troubler l’enterrement de celui qui avait fait ses délices, les délices de Bacchus dont les fêtes à l’origine se confondaient avec les solennités du théâtre.
Selon cette théorie d’un faux bon sens ennemi du grand goût, il suffirait de transporter purement et simplement toute action émouvante et attendrissante de la vie bourgeoise sur le théâtre pour avoir atteint le plus haut point de l’art : Si quelqu’un est assez barbare, assez classique (il est piquant de voir ces deux mots accolés par Beaumarchais et pris comme synonymes), pour oser soutenir la négative, il faut lui demander si ce qu’il entend par le mot drame ou pièce de théâtre n’est pas le tableau fidèle des actions des hommes.
Allez aux petits théâtres, vous avez chance d’y rire ; mais cet ordinaire de gaieté et de bonne humeur qui tenait à l’ancien fonds gaulois a disparu. […] Cette charmante pièce des Folies amoureuses, restée si jeune au théâtre, est d’une verve continuelle et toujours recommençante.
Devaux, lecteur du roi Stanislas : — « Mon cher Pampan, Atys étant éloigné (Usez : Voltaire étant banni), la police fait pulluler contre lui quantité de petits écrits et pamphlets qu’on vend un sou dans les cafés et les théâtres. […] Ce contact des extrêmes fait loi dans la nature où éclatent à tout moment les coups de théâtre du sublime.
C’est-là cet homme, ajouta-t-il, qui donne tantôt des pieces de théâtre des plus facétieuses, & tantôt les romans les plus ingénieux. […] Un jeune homme n’a nulle ressource, il a paru quelquefois au théâtre, il conçoit tout-à-coup le dessein de travailler en ce genre. […] On veut jouer, & ceux qui ne font pas la besogne, s’imaginent qu’on commande une piece de théâtre, une chanson, comme un soulier. […] Toutes les ariettes des théâtres n’approchent pas d’une jolie chanson qu’on répete, & qui est sur-le-champ remplacée par une autre. […] Il se croit un monarque, parce qu’il fréquente une reine de théâtre, mais il ne la voit jamais que lorsqu’il lui donne de l’or ; il est bien juste qu’il paye la façon de sa personne, qu’on peut dire être l’assemblage des ridicules.
Bravement, Tolstoï se laissa entraîner au théâtre, où il ne va que très rarement. […] Depuis une vingtaine d’années, le théâtre lyrique n’a plus guère vu paraître que des opéras fondés soi-disant sur la légende. […] Et il répond : « Il était en tous cas autre chose encore : un incomparable histrion, le plus grand comédien, le génie du théâtre le plus étonnant qu’aient eu les Allemands. […] Un concert avait été annoncé, au théâtre, auquel le Roi devait assister. […] Le théâtre et les concerts symphoniques ont accéléré encore la disparition des originalités rythmiques et mélodiques.
Il n’y a pas de théâtre, même en tenant compte de celui de M. Ibsen, qui soit plus un « théâtre d’idées » que le théâtre de Wagner. […] Mais c’est du théâtre littéraire que je parlais, non du théâtre musical. […] Duplessis attaché aux pas errants de sa princesse de théâtre. […] Il eut des complaisances pour des filles de théâtre.
Non pas, comme je l’ai déjà noté plus haut, que, s’il a remporté de grands succès au théâtre, je les croie vraiment durables. […] Si Feuillet ne laissera donc pas dans l’histoire du théâtre la trace ineffaçable qu’il laissera dans l’histoire du roman contemporain, il ne faut pas regretter pour lui, ni nous plaindre qu’il ait fait du théâtre. […] Et, après l’expérience de la vie, ce qui lui manquait encore, la pratique du théâtre le lui donna. […] Pourquoi les Allemands n’ont-ils pas de théâtre, à vrai dire ? […] d’empêcher la foule de déserter les théâtres pour courir aux cafés-concerts, oh !
Sterne va même jusqu’à changer les rôles, sans y prendre garde ; il est parfois lecteur tout aussi bien qu’auteur ; son livre ressemble à un spectacle dans le spectacle, à un public de théâtre devant un autre public de théâtre… Est-il besoin d’ajouter que, de tous les grands écrivains, Sterne est le plus mauvais modèle, l’auteur qui doit le moins servir de modèle et que Diderot lui-même a dû pâtir de sa servilité ? […] Il y a pourtant à relever chez lui une théorie sur le théâtre considéré comme commencement de décadence littéraire et comme symptôme de commencement de décadence sociale ; — une théorie de l’amoralité du théâtre ; — et enfin de profondes remarques sur le génie cornélien qu’il a merveilleusement pénétré et qu’il a analysé, ce qui se comprend assez, avec une sorte de passion amoureuse. Nietzsche croit que « le théâtre a son temps » qui n’est déjà plus celui de la pleine vigueur imaginative d’un peuple. […] Celui-là se trompe, qui s’imagine que l’effet produit par le théâtre de Shakespeare est moral et que la vue de Macbeth éloigne sans retour du mal de l’ambition. […] Le théâtre, donc, ne moralise que ceux qu’il ennuie.
Je ne saurois mieux le comparer qu’à un charlatan sur un théâtre.
Il avait pour maxime de ne juger des ouvrages d’esprit, surtout au théâtre, que par ses impressions.