Et l’eussent-ils déclaré eux-mêmes avec une netteté souveraine, serait-ce encore une raison, parce qu’ils seraient devenus catholiques du xiie siècle en étudiant le catholicisme dans ses hommes et dans ses institutions, pour déduire d’une préoccupation individuelle, engendrée par l’étude, quelque chose qui pût ressembler à une tendance générale ou à une direction supérieure de l’opinion vers le but qu’il convient le mieux de lui donner ? […] cela ferait-il que toute transaction ne suppose pas la reconnaissance d’une nécessité supérieure aux principes jusque-là maintenus, et qu’enfin, d’une façon comme d’une autre, on ne revint pas toujours à la question politique, brisant la question religieuse et s’établissant sur ses débris ?
Renan seraient d’un tacticien supérieur, s’ils ne finissaient pas par trop éveiller la gaîté. […] Renan prétende que le sourd-muet se crée tout seul des moyens d’expression (page 97) supérieurs à ceux qu’on lui enseigne ; ce qui prouve que l’abbé de l’Épée était un sot.
J’ai entre les mains la correspondance familiale de Robert Hertz, élève de l’École normale supérieure, professeur de philosophie au lycée Douai, fondateur des Cahiers du socialisme, fils d’un israélite allemand. […] Roger Cahen, sorti depuis peu de l’école normale supérieure, âgé de moins de vingt-cinq ans, est sous-lieutenant dans les bois de l’Argonne.
Après s’être nourri de tout, il devient la nourriture de tous, dans ce mystérieux travail de renouvellement qui s’accomplit au fond de l’être humain supérieur. […] Le fait de la réunion cordiale d’hommes supérieurs de tous pays autour d’une question ou d’une idée, contient en lui-même une vertu inappréciable, dont l’influence ne peut pas ne pas se faire sentir.
Nous avons vu madame des Ursins, douée d’un esprit supérieur et hardi, se jeter avec vigueur dans les affaires et ne pas s’y ménager.
Il a passé sous silence les secondes Méditations, supérieures encore aux premières, et plus admirables de plénitude et d’immensité ; il n’a pas nommé le Dernier chant de Child-Harold, où tant de sublimité abonde.
Il lui est souvent supérieur.
Comme elle naît toujours de la profondeur de la réflexion, et qu’elle est souvent inspirée par le besoin de résister à ses passions, elle suppose des qualités supérieures, et donne une jouissance de ses propres facultés tout à fait inconnue à l’homme insensible ; le monde lui convient mieux qu’au philosophe ; il ne craint pas que l’agitation de la société trouble la paix dont il goûte la douceur.
Comme nous sommes infiniment supérieurs par l’esprit, aux Anglais de cette époque, notre tragédie nouvelle aura plus de simplicité.
Des couples, tels que le premier terme fasse apparaître aussitôt le second, et l’aptitude de ce premier terme à remplacer l’autre, en tout ou en partie, de façon à acquérir soit une province définie de ses propriétés, soit toutes ses propriétés réunies, voilà, selon moi, l’origine des opérations supérieures qui composent l’intelligence humaine ; on en va voir le détail.
C’est la plus noble tentative qu’on ait faite jamais pour consacrer la poésie, pour lui assurer définitivement une fonction supérieure, au-dessus de ces insuffisances, des à peu près, des banalités de la prose.
Elle s’étoit déjà très-enrichie par un grand nombre de chefs-d’œuvre, qui l’ont rendue supérieure à toutes celles de l’Europe, lorsque l’on mit en délibération si l’on secoueroit enfin le joug de la langue Latine, & si on lui préféreroit la nôtre pour les inscriptions de l’arc de triomphe.
Il seroit aisé de la lui rendre, quelques rares que soient les talens supérieurs, si les avocats redoubloient de délicatesse sur l’honneur, sur les bienséances, sur l’attention à ne tourner en ridicule & à ne diffamer personne ; s’ils ne s’injurioient point, comme il est de règle, à haute voix, pendant que les juges sont aux opinions ; s’ils ne se chargeoient pas indifféremment de toutes sortes de procès*.
Les symbolistes entre autres se distinguaient par une culture sérieuse, des connaissances littéraires supérieures à celles des écrivains qui les raillaient.
S’il ne s’est point plongé dans les idées du jour, c’est qu’il leur a été supérieur : nous prenons sa puissance pour sa faiblesse ; son secret et le nôtre sont renfermés dans cette pensée de Pascal : « Les sciences ont deux extrémités qui se touchent : la première est la pure ignorance naturelle où se trouvent les hommes en naissant ; l’autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu’ils ne savent rien, et se rencontrent dans cette même ignorance d’où ils sont partis ; mais c’est une ignorance savante qui se connaît.
Je crois Teniere fort supérieur à Greuze pour la couleur.
part de l’angle supérieur gauche du tableau.
C’est ainsi que tous les arts et même la musique font arabesque autour du livre majestueux qu’ils ornent et qu’ils parachèvent… Il n’y a certainement rien de supérieur à l’encyclopédisme de cette publication, mais ce n’est pas là, pour nous, le plus grand mérite de l’ouvrage, qui est mieux que complet par les renseignements puisqu’il est vrai par l’aperçu… La vérité, qui est toujours le but de l’Histoire, est, dans l’histoire de Jeanne d’Arc, plus difficile à atteindre que dans une histoire moins sublime et moins merveilleuse… L’histoire de Jeanne d’Arc est plus qu’humaine.
Il y a dans ce grand homme un moraliste supérieur qui a profondément observé la vie, et qui a ce privilège des hommes de génie de n’en être jamais touché médiocrement : mais il sait taire tout ce qui ne va pas à son propos. […] Sitôt qu’elle est apparue à un esprit supérieur, elle cesse de lui appartenir ; il faut qu’il la rende incontinent au public, appropriée à l’intelligence de tous, et à peine signée, en un coin, du nom de l’inventeur. […] Il y donne la même définition de la philosophie, et y comprend de même les sciences ; il distingue, dans nos sensations, les phénomènes de l’esprit et ceux du corps ; il assigne la même origine à nos idées, et trouve dans l’entendement des idées supérieures aux idées sensibles ; il donne la même preuve de l’existence de Dieu ; il reconnaît, comme Descartes, la souveraineté de la raison dans toutes les opérations de l’esprit, dans l’appréciation du vrai et du faux, dans la conduite de la vie.
A ce compte, Chapelain, qui a beaucoup plus pensé qu’Homère aux conditions du poème épique, doit être supérieur à Homère. […] Le beau de sa tactique, c’est de mettre les Latins au-dessus des Grecs à titre de modernes, afin d’encourager les modernes à se croire supérieurs, par le bénéfice des siècles, aux Latins et aux Grecs à la fois. […] Par dégoût de textes prostitués à tant de violentes polémiques, on renonça aux vérités supérieures qui y sont répandues, et même à ce que les obscurités de ces écrits cachent de nouveautés durables dans la science de l’homme.
Cette scène est certainement l’une des plus musicalement belles et des plus poignantes du répertoire wagnérien ; mais, d’une difficulté extraordinaire, exigeant non seulement une absolue précision mais une intelligence musicale supérieure, elle n’avait jamais été essayée, même point aux concerts spécialement dévoués à l’exploitation des œuvres wagnériennes. […] L’origine aryenne, commune à tous nos récits légendaires, permet de retrouver les premiers linéaments de nos poèmes — depuis le Perceval jusqu’au lai de l’oiselet — dans les traditions indoues et orientales ; elle donne aux sources différentes une sorte d’unité supérieure, qui ne fait doute aujourd’hui pour personne. […] Si lorsqu’on montera le Siegfried, la Gœtterdæmmrung, le Rheingold, autant d’événements dramatiques marqués par le Destin supérieur aux dieux (thème 21, en la mineur : mi fa sol fa, mi, ré do, mi ré do, si), les grimaces recommencent chaque fois, nous aurons le droit d’objecter : — « Pardon !
Vous aimez, Sire, les Lettres ; vous les aimez, non seulement en Prince, mais en Littérateur éclairé, capable de saisir avec justesse les beautés de l’Art, &, ce qui est bien supérieur, en Sage qui en fait sentir les abus & les détester. […] Mais dans les autres parties, il est vraiment supérieur, divin. […] Moi décrier des hommes de génie ou des Ecrivains vraiment supérieurs !
Ils ne peuvent pas arriver à voir que la responsabilité est un vain mot quand il s’agit de l’homme et que des forces supérieures, que les investigations scientifiques ne sont pas parvenues à saisir, agissent beaucoup plus sur l’espèce que toute prétendue volonté particulière. […] La rage à classifier crée des cloisons étanches entre les diverses apparences et nos démagogues en profitent pour assurer aux couches inférieures qu’elles n’ont rien de commun avec les couches supérieures. […] L’effet est obtenu par la transposition sur un plan supérieur de sentiments qu’il a observés en lui ou ses camarades.
Très au-dessous de Charles-Quint, son père, dont il n’avait, si on en croit ses portraits, que la mâchoire lourde et les poils roux dans une face inanimée et pâle, ce Scribe qui écrivait ses ordres, défiant qu’il était jusque de l’écho de sa voix, ce Solitaire, noir de costume, de solitude et de silence, et qui cachait le roi net, le rey netto, au fond de l’Escurial, comme s’il eût voulu y cacher la netteté de sa médiocrité royale, Philippe II, ingrat pour ses meilleurs serviteurs, jaloux de son frère don Juan, le vainqueur de Lépante, jaloux d’Alexandre Farnèse, jaloux de tout homme supérieur comme d’un despote qui menaçait son despotisme, Forneron l’a très bien jugé, réduit à sa personne humaine, dans le dernier chapitre de son ouvrage, — résumé dont la forte empreinte restera marquée sur sa mémoire, — comme il a bien jugé aussi Élisabeth, plus difficile à juger encore parce qu’elle eut le succès pour elle et qu’on ne la voit qu’à travers le préjugé de sa gloire. […] L’historien s’y montre, il est vrai, ce qu’il était dans ses précédents ouvrages, c’est-à-dire un esprit solide, au coup d’œil politique inaltérable ; mais le moraliste y occupe une place plus large et supérieure à celle de l’historien. […] Taine, replaça à son tour, dans cette Histoire générale des Émigrés, le cœur et sa moralité infaillible là où des imbéciles ne veulent voir dans la Révolution que des cerveaux et du génie, qui n’y furent jamais… La Révolution française n’a pas un seul homme nettement supérieur qu’on puisse reprocher à sa bassesse.
Bourget la forme supérieure du roman. […] Je ne veux pas résumer ces trois nouvelles, d’une lecture passionnante et d’un art supérieur, mais je puis en résumer le schème théorique. […] Or, comment se fait-il que ces valeurs supérieures de la guerre n’aient pas eu leur roman ? […] L’expérience, la raison et le bon goût nous montrent là un moyen de vie et de santé supérieur aux échanges de séné et de casse. […] Et quelle qualité plastique trouverons-nous supérieure au tragique de Michel-Ange ?
Ainsi le monde nous semble mauvais, et nous ne saurions en concevoir un autre supérieur (encore moins un monde actuellement parfait). […] Mais justement l’honneur et le malheur de ces tableaux est de rappeler toujours et inévitablement des œuvres supérieures. […] Renan de « fumiste », de fumiste supérieur et transcendant (XIXe Siècle, article du mois d’octobre 1884). […] Il se sent supérieur à presque tous ses contemporains par la quantité de choses qu’il comprend, par l’interprétation qu’il en donne, par les finesses de cette interprétation. […] Brunetière met pourtant très haut, sont d’une qualité morale supérieure à ceux de l’Education sentimentale.
Ils avaient la source de l’originalité bien supérieure à toutes les préoccupations et les acquisitions d’école. […] Si elle était infidèle au génie de Frédéric, nous pourrions nous rappeler celui de Richelieu » Un germaniste beaucoup plus sérieux, plus savant, et supérieur à M. […] « Je vous abandonne leurs poètes tragiques, comiques, lyriques, parce que je n’aime la poésie dans aucune langue ; mais, pour la philosophie et l’histoire, je les trouve infiniment supérieurs aux Français et aux Anglais. […] Victor Hugo fut moins dédaigneux des théories, et il accompagna presque toutes ses publications poétiques de préfaces révolutionnaires et excentriques qui tendaient à faire considérer le Romantisme comme un système littéraire à part, supérieur à tout ce qui avait jamais existé en France jusqu’alors. […] Ces deux pièces se ressemblent en effet par le mouvement de l’action, la multiplicité des ressorts, la prodigieuse activité d’esprit d’un subalterne supérieur à son maître par le génie, enfin par la rapidité du dialogue, et les tirades philosophiques.
Son olympisme ne fut que leur égoïsme devenu conscient et réfléchi — raffiné, élevé par l’intelligence à une puissance supérieure. […] Goethe, lui, ne soupçonne pas même de telles anxiétés : « Je suis ce que je suis, semble-t-il dire, et cela signifie un être supérieur, une fleur suprême de l’humanité ; comment suis-je parvenu à ce haut épanouissement ? […] On comprenait mieux qu’il avait été Werther, Clavijo, Tasse, Wilhelm Meister, Faust, mais il paraissait, comme être réel, supérieur même à ses fictions. […] Car il est triste de se trouver dans un lieu où toute notre activité doit se dévorer elle-même… » En six semaines, il rédigea la première version de son œuvre — qui demeure peut-être bien supérieure à ses autres remaniements. […] Mais il y a une unité supérieure aux trois unités d’Aristote, et plus indispensable, quelle que soit la race du poète et de son public : c’est celle que je voudrais appeler pour un instant l’unité d’intention.
On prétend qu’on a vu un détachement de Jésuites vers Avignon ; mais qu’il a été dissipé par un corps de jansénistes qui était fort supérieur. […] L’homme a un droit, subdivisible en plusieurs autres, qui est supérieur à la loi et intangible devant elle. […] A la vérité elle comporte délibération et en cela elle est très supérieure au despotisme pur et simple ; seulement elle prend des décisions qui ont éminemment le caractère de volontés. […] Ces deux officiers faisaient tous les jours le tour de leur district et avertissaient le supérieur Jésuite de tout ce qui se passait. […] Il fut aboli et remplacé par les Conseils supérieurs, dits « Parlement Maupeou », en 1771.
Peut-on donc trop honorer ces hommes supérieurs, qui étendent nos lumieres, qui établissent le Code moral des Nations, & les vertus civiles des particuliers ? […] Le Philosophe les en dédommage bien, il est vrai ; mais des idées saines & utiles à l’ordre politique, trouvent encore des yeux fermés ou fascinés ; le peuple en général (& ce mot renferme plusieurs classes qui se croient supérieures), le peuple manque d’instruction. […] Elle connoit par un instinct supérieur ce qui est bon, elle a le germe de toutes les vérités usuelles, & plus que les Auteurs gâtés par des livres. […] La Poèsie Dramatique n’est point faite, peut-être, pour parler aux hommes supérieurs, aux Ecrivains du premier & même du second ordre. […] Fontenelle me paroît bien supérieur, en génie, au Poète Rousseau, même du côté de la langue.
Baudelaire n’est certainement pas, en tant que poète, supérieur à l’auteur de Sapho ; — je doute même que celui-ci ait jamais écrit des vers aussi détestables que ceux qui foisonnent dans les Fleurs du Mal. […] Prenez, à toutes les grandes époques cette longue chaîne de la tradition comique ou tragique : chaque chaînon est un anneau d’or formé par les privilégiés de la société ou les élus de l’histoire, eux-mêmes transformés en personnages d’un ordre supérieur et extrahumain. […] Que m’importe que l’auteur d’Hamlet, qui ignorait les traditions ou qui les dédaignait, — deux manières pour le génie de leur être supérieur, — ait modifié les conditions extérieures de la scène ? […] À la place de personnages supérieurs à l’humanité, il mit des êtres différents de l’humanité au héros, il substitua l’exception morale ; l’art classique s’élevait au-dessus de la vie réelle : il se tint à côté ; si bien que l’abstraction et le faux, loin d’être mis à la porte de la comédie, s’y maintinrent en changeant de nom. […] L’extrême faiblesse qui éclate dans ce livre ne doit pas me faire oublier que M. de Pontmartin avait publié antérieurement un recueil de nouvelles d’un mérite bien supérieur.
Nous respectons trop les œuvres de la pensée et de l’intelligence pour ne pas les rattacher sans cesse à un ordre supérieur, immortel, divin, où le doute n’est pas possible, où l’indifférence est funeste, où la neutralité est coupable. […] Eh bien, M. de Lamartine, si supérieur à tous ces professeurs de parade autobiographique, si noble encore d’intelligence et de cœur en dépit de ses défaillances, a le tort, soit qu’il parle de lui, soit qu’il parle des autres, de prêter l’autorité de son nom et de son génie à ce système d’assurance mutuelle contre la vérité. […] Que dire de ces anoblissements dont la royauté faisait trop souvent trafic quand ses coffres étaient vides, qui transformaient de bons bourgeois en mauvais nobles, et les livraient à la fois à l’envie de leurs égaux devenus leurs inférieurs, et aux sarcasmes de leurs supérieurs, refusant de les reconnaître pour égaux ? […] Albert de Broglie : livre qui nous a donné, non pas la surprise, mais le plaisir de trouver le jeune et noble écrivain supérieur encore à notre attente et à lui-même. […] Cousin a rencontré, en madame de Hautefort, un type supérieur aux autres femmes qu’il avait teintes avec tant de feu et de vie.
Le Rouge et le Noir a voulu nous représenter l’effet produit dans une âme ardente unie à une intelligence supérieure par ces inquiétudes, ces impatiences, ces appétits. […] Mais il reste alors, et c’est le plus grave, qu’entre le désir de ne pas nommer les hommes d’une classe supérieure et le désir de ne pas nommer les hommes de la classe obscure, l’électeur des démocraties nomme des déclassés. Il nomme très volontiers l’homme de classe supérieure repoussé par sa classe, ou qui n’a pas trouvé à se frayer sa voie chez elle. […] Mais en général les hommes ont fait entrer dans l’idée de Dieu tout ce qu’il y a de supérieur en eux et aussi bien les beautés d’imagination que les beautés de raison. […] Sans doute les hommes n’ont pas pu s’empêcher de faire de Dieu un homme, un homme supérieur, en lui donnant, porté à l’infini, aussi bien tout ce qu’ils trouvaient en eux de beau que ce qu’ils y trouvaient de bien.
Voici un lapin sur lequel nous mettons à nu et nous coupons le filet nerveux du sympathique qui unit du côté gauche le ganglion cervical supérieur avec le ganglion cervical inférieur. […] On le bouche ensuite à sa partie supérieure par un bouchon C percé d’un trou dans lequel s’introduit à frottement un tube EE′, assez mince, ouvert aux deux bouts, et que l’on enfonce jusqu’au fond du premier tube. […] De cette façon, si une fermentation s’établit, le gaz emplit la partie supérieure du premier tube, chasse le liquide par le petit tube ER, sans pouvoir s’échapper. […] Là, il se mélange avec le sang qui arrive des parties inférieures du corps, et est conduit dans l’oreillette droite, où le sucre subit une nouvelle, dilution par suite de son mélange avec le sang veineux provenant de la veine cave supérieure. […] Sorti des veines hépatiques, il est conduit par la veine cave inférieure dans le cœur droit, où il se mélange avec le sang moins chaud venant des parties supérieures ; de là il se rend au poumon, qu’il traverse, puis revient au cœur gauche, qui l’envoie dans les artères de la grande circulation.
J’avoue que rien, dans les théâtres grec, anglais et français, ne me paraît supérieur à cette comédie indienne. […] Courteline ne craint point d’user de certaines conventions effrontées, dont l’effet comique est d’une rare puissance, et qui ne sont d’ailleurs que des moyens d’atteindre à une vérité supérieure. […] Ce qui fait de Nourvady une figure très caractéristique, et d’une vérité tout à fait large et supérieure, c’est sa foi entière, absolue, sereine, presque religieuse à la toute-puissance de l’argent. […] Deuxième panneau (qui me paraît encore supérieur au premier) : un souper chez Durand, dans une des salles communes. […] Elle nous ennoblit en nous faisant sentir, par la brusque révélation d’un intérêt supérieur, la médiocrité des petits intérêts journaliers.
En effet, ils entrent dans une forme d’esprit nouvelle et supérieure. […] Rien de forcé dans cet assemblage ; l’épopée idéale, comme un ciel supérieur, accueille et concilie les deux mondes ; un beau songe païen y continue un beau songe chevaleresque ; l’important, c’est qu’ils soient beaux l’un et l’autre. […] Spenser est supérieur à son sujet, l’embrasse tout entier, l’accommode à son but, et c’est pour qu’il y imprime la marque propre de son âme et de son génie. […] La fête et la représentation continuèrent, et la plupart des acteurs s’en allèrent ou se laissèrent choir, tant le vin occupait leur étage supérieur… Alors parurent, en riches habits, la Foi, l’Espérance et la Charité. […] Il n’y a rien dans la prose anglaise de supérieur à sa diction.
Vous obtiendrez du plus compliqué, mais non pas du supérieur ou même simplement du différent. […] Sans doute, pour que toutes ces petites volontés constituassent un « ordre voulu », il faudrait qu’elles eussent accepté la direction d’une volonté supérieure. […] On connaît la théorie dite « coloniale » de la genèse des organismes supérieurs. […] Mais il n’en est pas moins vrai que les choses se passent comme si tout organisme supérieur était né d’une association de cellules qui se seraient partagé entre elles le travail. […] Ces déchets sont représentés par le reste de l’animalité, et même par le monde végétal, du moins dans ce que ceux-ci ont de positif et de supérieur aux accidents de l’évolution.
» Il se demande pourquoi ces livres traduits de l’anglais ont tant d’attrait pour lui ; il s’aperçoit bien de ce qui y manque pour l’ordre, pour la méthode, et combien « à décliner les choses par les règles » les écrivains français paraissent supérieurs ; il sent le besoin de s’expliquer cette action si réelle sur les esprits sérieux : C’est qu’ils raisonnent avec grande force, dit-il, et qu’il n’y a jamais de lieux communs comme dans nos auteurs, même comme dans ceux des nôtres qui raisonnent le plus à l’anglaise. […] En revanche, il y a tel ouvrage de l’abbé Terrasson qu’il juge fort supérieur à sa réputation, et qu’il place à certains égards au-dessus de La Bruyère lui-même.
Cette doctrine particulière, qu’il étudia et analysa avec une fermeté ingénieuse, ne fut jamais chez lui que secondaire et subordonnée à des principes religieux et moraux supérieurs ; il ne poussa jamais l’examen à ses dernières limites, et les aventures, les constructions de système de ceux qui affectaient en toute occasion de se proclamer ses disciples, par un sentiment de reconnaissance et de déférence sans doute, mais aussi pour se couvrir au besoin de lui, lui restèrent choses extérieures et presque étrangères. […] Doué d’une conception supérieure et lumineuse, fait pour embrasser et parcourir tout un ordre d’idées avec ampleur et véhémence, il y joignait, des mouvements imprévus, de ces élans spontanés que peut seul suggérer le génie de l’éloquence.
Un jour, à ce qu’on appelle un thé militaire, c’est-à-dire à une réunion de tous les officiers supérieurs dans un jardin où l’impératrice leur offrait un régal, l’empereur, après avoir pris la main d’Horace et la lui avoir tenue pendant un assez long temps, en lui parlant de ce qui venait de se passer pendant les manœuvres, s’était retourné et avait dit aux officiers : « Messieurs, Vernet fait partie de mon État-major, et je mets à l’ordre qu’il sera libre de faire tout ce que bon lui semblera dans le camp. » Prestige de notre gloire militaire qui se réfléchissait jusque sur son peintre ! […] Je me sais bon gré de ma retenue pendant mon voyage et de n’avoir pas tout dit, car véritablement, d’après ce qui se fait ici par ordre supérieur, je crois que notre bon roi a voulu se ficher de moi en me chargeant de belles paroles ; car je ne puis douter que, d’un autre coté, il n’agisse autrement… » Évidemment, de part et d’autre, on l’avait chargé de simples politesses ; on ne l’avait pas pris très au sérieux comme ambassadeur.
Il fut un temps où, sous prétexte que l’esprit est au premier rang et que la matière ne vient qu’après, bien après, un homme qui lisait dans les livres et qui en faisait avait assez en dédain les artisans, si habiles qu’ils fassent : il se mettait sans façon au premier rang et dans une autre classe, naturellement supérieure. […] Il a dans son crayon de cette aisance et de cette grâce dégagée qu’avait ce premier élève dis Balzac, qui eût pu être supérieur au maître si un disciple l’était jamais, et si surtout il eût plus fait, et si enfin il eût vécu ; je veux parler de Charles de Bernard.
C’était l’heure précisément où l’on venait de reprendre Corbie sur les Espagnols (14 novembre 1636), où Voiture écrivait à ce sujet la lettre si éloquente et si française qui, en révélant dans ce bel esprit un sens politique supérieur, est, à sa manière, une pièce d’histoire. […] Création, dans le sens de faire quelque chose de rien et de tout tirer de soi, il n’en saurait être question ici, puisque toute l’étoffe est fournie d’ailleurs : la création de Corneille est et ne saurait être que dans le ménagement habile, dans le travail complexe qu’il a su faire avec une décision hardie et une aisance supérieure.
« Je compose mes sermons, disait-il, Shakespeare dans une main et ma Bible dans l’autre. » Il ne prêchait plus que rarement quand je l’ai connu ; mais il causait à ravir et d’une manière supérieure. […] Il n’y a pas lieu à une pareille accusation, si la méthode est bien comprise et si elle est employée comme elle doit l’être ; car, quelque soin qu’on mette à pénétrer ou à expliquer le sens des œuvres, leurs origines, leurs racines, à étudier le caractère des talents et à démontrer les liens par où ils se rattachent à leurs parents et à leurs alentours, il y aura toujours une certaine partie inexpliquée, inexplicable, celle en quoi consiste le don individuel du génie ; et bien que ce génie évidemment n’opère point en l’air ni dans le vide, qu’il soit et qu’il doive être dans un rapport exact avec les conditions de tout genre au sein desquelles il se meut et se déploie, on aura toujours une place très-suffisante (et il n’en faut pas une bien grande pour cela) où loger ce principal ressort, ce moteur inconnu, le centre et le foyer de l’inspiration supérieure ou de la volonté, la monade inexprimable.
Il avait fini, après un vigoureux combat au-dessus du confluent de la Taya, par être forcé de se replier devant les forces supérieures des Russes, mais non pas sans les avoir de son mieux contenus et retardés. […] Les rares et aimables qualités du général Franceschi, son excellente éducation, ses talents d’agrément, son esprit supérieur, sans compter son haut mérite militaire, tout parlait pour lui et lui conciliait l’affection.
Mme Hugo, femme supérieure, d’un caractère viril et royal, comme dirait Platon, s’était décidée à ne pas voir le monde, et a vivre retirée dans une maison située au fond du cul-de-sac des Feuillantines, faubourg Saint-Jacques, pour mieux vaquer à l’éducation de ses fils. […] Tous deux, le jeune Victor surtout, avaient rapporté de l’Espagne, outre la connaissance pratique et l’accent guttural de cette belle langue, quelque chose de la tenue castillane, un redoublement de sérieux, une tournure d’esprit haute et arrêtée, un sentiment supérieur et confiant, propice aux grandes choses.
Xavier de Maistre ; son frère, dans sa manière supérieure, s’en permet souvent, et laisse sentir la recherche. […] Je n’aurais pas tant insisté sur ce singulier petit essai, s’il n’y avait une leçon directe de goût à en tirer, si l’on n’y trouvait surtout les traces avouées d’un conseil supérieur et des traits partout ailleurs remarquables, comme celui-ci : « Quant à la vie, pour ainsi dire déserte, à laquelle je suis condamné, elle s’écoule bien plus rapidement qu’on ne l’imaginerait ; et cela c’est beaucoup, continua le Lépreux avec un léger soupir, car je suis de ceux qui ne voyagent que pour arriver.
En un mot, le talent supérieur qu’on a vu éclater depuis sur un autre théâtre faisait dès lors ses réserves en quelque sorte : l’orateur parlementaire se marquait dans l’historien. […] En tout cela encore il s’est montré partisan et organe d’une réforme supérieure et modérée.
« Retrouvant dans nos châteaux, avec nos paysans, nos gardes et nos baillis, quelques vestiges de notre ancien pouvoir féodal, jouissant à la cour et à la ville des distinctions de la naissance, élevés par notre nom seul aux grades supérieurs dans les camps, et libres désormais de nous mêler sans faste et sans entraves à tous nos concitoyens pour goûter les douceurs de l’égalité plébéienne, nous voyions s’écouler ces courtes années de notre printemps dans un cercle d’illusions et dans une sorte de bonheur qui, je crois, en aucun temps, n’avait été destiné qu’à nous. […] A quelques objections qu’il essaya, elle coupa court d’un mot qui indiquait sa volonté. — M. de Ségur s’inclina et obéit ; mais lorsqu’il revit ensuite l’impératrice, toute bouderie avait disparu : la souveraine et la personne supérieure avaient triomphé de la femme.
C’était dans les premiers temps un parti pris chez elle d’aimer, d’admirer son mari : « On ne sait d’abord, écrivait-elle, ce qu’on aime le plus en lui, ou de sa figure noble et élevée, ou de son esprit qui est toujours agréable et qui s’aide encore d’une imagination vaste et d’une extrême culture ; mais, en le connaissant davantage, on n’hésite pas : c’est ce qu’il tire de son cœur qu’on préfère ; c’est quand il s’abandonne et se livre entièrement qu’on le trouve si supérieur. […] Il ne paraît pas soupçonner combien ce jeune Anacharsis, qu’il appelle un Scythe glacé , dut paraître agréable à son début ; et quand il fait de celui qui conçut cet ingénieux ouvrage un vieil abbé, membre de l’Académie des Inscriptions, il méconnaît l’hôte spirituel de Chanteloup, le savant supérieur qui, entre autres choses, savait vivre, savait écrire et causer.
Clément Marot Marot171, moins riche de son fonds, fut un écrivain supérieur. […] Amadis ravit François Ier, le roi chevalier, et toute cette brave noblesse des guerres d’Italie, qui se reconnaissait bien lorsqu’elle lisait comment, les chefs discutant s’il fallait donner bataille à un ennemi supérieur en nombre, « Agraies donna des éperons à son cheval, criant à haute voix : Maudit soit qui plus tardera, voilà ceux contre qui il faut débattre, non pas entre nous ; et ce disant piqua droit aux ennemis ».
Un peu lourd, quoi qu’en ait pensé Flaubert, en sa richesse descriptive, ce roman est supérieur à tout ce qu’on a pu tenter en ce genre, par la largeur pittoresque et l’énergie dramatique des tableaux. […] Tout ce qui est dans son œuvre impression personnelle et vécue, non pas seulement chose vue, mais chose sentie, ayant fait vibrer son âme douloureusement ou délicieusement, tout cela est excellent : il a été supérieur dans la description de tout ce qui intéressait sa sympathie.
Bien qu’il me soit supérieur, il m’est semblable et je suis tout de suite de plain-pied avec lui. […] Et d’un autre côté le petit enfant, quoique supérieur à l’homme, est déjà un homme.
Enfin un respect les entoure, presque involontaire chez ceux qui le leur témoignent ; ils lisent presque à chaque instant, dans les yeux, dans les gestes, dans toute l’attitude de ceux qui les approchent et même des personnes les plus considérables, qu’ils sont d’une espèce supérieure et privilégiée. […] Un grand poète me semblait un être infiniment supérieur à un grand général.
c’est ce même homme qui, après 1791, ayant fait défection à son premier parti et entraîné par ses systèmes, supérieurs ici à ses affections, se rangera à la suite de Brissot, et, devenu l’un des meneurs de la presse, y manœuvrera avec une habileté souvent perfide ; qui mettra sous ses pieds tous vains scrupules pour le triomphe de sa cause, saura conniver aux excès tant qu’il les croira utiles, ne répudiera aucun auxiliaire, prendra un jour en pleine Assemblée législative la défense de Chabot, et, racontant pour l’édification des lecteurs l’insurrection du 20 juin, célébrant le bonnet rouge dont on affubla Louis XVI, écrira (Chronique de Paris, 22 juin 1792) : « Cette couronne en vaut une autre, et Marc Aurèle ne l’eût pas dédaignée ! […] L’auteur supprime en idée tout ce qui est du caractère et du génie particulier aux diverses races, aux diverses nations ; il tend à niveler dans une médiocrité universelle les facultés supérieures et ce qu’on appelle les dons de nature ; il se réjouit du jour futur où il n’y aura plus lieu aux grandes vertus, aux actes d’héroïsme, où tout cela sera devenu inutile par suite de l’élévation graduelle du niveau commun.
En entrant, elle se jeta aux genoux de la supérieure, en lui disant : « Ma mère, j’ai toujours fait un si mauvais usage de ma volonté, que je viens la remettre entre vos mains. » Sans attendre la fin de son noviciat, et le jour même de son entrée dans le cloître, elle fit couper ses cheveux, « autrefois l’admiration de tous ceux qui ont parlé de sa personne ». […] Fort inférieure aux deux autres par l’esprit, elle leur est incomparablement supérieure par le cœur : on peut dire qu’à cet égard elle habite dans une autre sphère, où ces deux femmes d’esprit (et la dernière qui fut de plus une femme de raison) n’atteignirent jamais.
L’abbé Maury en effet, durant cette première partie de sa carrière, antérieure à la Révolution, n’était encore qu’un homme d’esprit et de talent, faisant volontiers oublier dans la société ce qu’il annonçait de supérieur par ce qu’il avait d’aimable, très gai, capable d’un bon conte, d’un conte salé qui sentait le frère Jean des Entommeures encore plus que le panégyriste de saint Vincent-de-Paul ou de saint Louis32 ; vif, ardent, véhément de nature, au demeurant bon homme et cher à ses amis. […] C’était, s’il est permis de le dire, un esprit et surtout un talent supérieur dans une nature grossière.
Ce qui n’était pas une manœuvre et une intrigue, c’était le sentiment public alors répandu dans les classes supérieures et aisées de la société, et qui faisait explosion pour la première fois. […] Le maréchal lui-même tenant à son bras la suppliante, passait outre, et la guidait jusqu’à l’étage supérieur.
C’est cette rapidité d’exécution, cette puissance, et pour ainsi dire cette inspiration de mouvement, qui partent de l’instinct supérieur à l’art et presque divin qu’on appelle génie. […] Mais, en réalité, il eût suffi, pour le rallier à ce moment, d’une position supérieure, à Paris, et qui ne marquât point de distance injuste entre lui et ses collaborateurs de la veille au National.
Il fit de brillantes études au collège du Plessis, où il eut pour maître, dans les classes supérieures, un homme qu’il a fort loué et à qui il a fait un nom, M. […] On a besoin à chaque instant, quand on étudie aujourd’hui Rollin, de se reporter à cette situation d’alentour, et aussi de faire la part des faiblesses, des tâtonnements et des limites d’un esprit qui n’avait de supérieur que l’inspiration morale.
L’art a, comme l’infini, un Parce-que supérieur à tous les Pourquoi. […] Il y mêle, quand bon lui semble, le charme, ce charme auguste des forts, aussi supérieur à la douceur faible, à l’attrait grêle, au charme d’Ovide ou de Tibulle, que la Vénus de Milo à la Vénus de Médicis.