— Oui, oui, je le sais, mon éloignement du bas monde des lettres, mes attaques contre la société juive, aujourd’hui régnante, mon dédain, mes mépris pour le ramassis interlope d’hommes et de femmes dont se compose une première, l’honorabilité même de ma vie… Tout cela fait qu’on me déteste, vous ne m’apprenez rien ! […] Elle est restreinte cette société, car personne en littérature n’a été attaqué, insulté, injurié comme moi, — et si peu soutenu par ma société. […] Du reste à Paris, dans le Paris d’aujourd’hui, oui, le Parisien, la Parisienne, ça commence à devenir un être rare, dans cette société sémitique, ou auvergnate, ou marseillaise, par suite de la conquête de Paris, par la juiverie et le Midi. […] Je crois que dans la poterie de tous les peuples, depuis le commencement du monde, il n’y a jamais eu un produit si laid, si bête, si démonstrateur de l’état antiartistique d’une société, réduite à manger dans ces assiettes la cuisine de la Cuisinière républicaine, qui se réduit uniquement en 1793, à l’Art d’accommoder les pommes de terre. […] C’est du théâtre qui remue de la pensée autour de l’état moral de la société actuelle, et ce n’est pas commun au théâtre.
Plusieurs de ses Couplets ont été accueillis dans les Sociétés, parce qu’ils sont faciles, ingénieux & sans prétention.
Elle étoit très-jalouse de la société des Beaux-Esprits ; & quiconque prétendoit à ce genre de gloire, devoit, avant toutes choses, un tribut à sa vanité.
Il suffit que l’orage politique ait fait trêve, pour que la société revienne à ce qui l’intéressait dans ses bons moments.
Le christianisme est le lieu naturel de la conscience opprimée par la société. […] La fin du XIXe siècle ressemble manifestement à la fin du XVIIIe ; elle n’en diffère que par la gravité plus alarmante des symptômes, et les signes plus accentués d’un malaise qui s’étend à toutes les classes de la société et à toutes les sociétés du continent. […] Il fut à l’origine de nos sociétés occidentales, il présida au cours séculaire de leur développement et il constitue encore, à l’heure actuelle, la seule unité organique qui les fasse tenir debout. […] Mais, si diminuées qu’on les fasse, les notions religieuses dont nous avons hérité sont encore trop pures pour ne pas ébranler profondément une société qui jette ses racines en dehors du christianisme. […] Car, ce que nous disions au commencement de cette étude, de l’action dissolvante exercée par le christianisme sur les sociétés redevenues païennes, est aussi vrai pour les individus.
Brueys répandoit dans ses Pieces le même caractere qu’il avoit dans la société.
Mais ce spectacle est, pour la société, sans charme comme sans profit. […] Y a-t-il une idée plus fantastique que celle d’une société, ayant ses lois propres, sa vie, son âme comme un corps organisé, indépendamment des membres qui la composent ? […] Ni la conversation ni la société ne sont pour moi d’impérieux besoins. […] L’appui de la société précieuse, joint à la parfaite conformité de l’œuvre avec le mauvais goût de l’époque, est toute l’explication du succès extraordinaire de Timocrate. […] Il faut de bons vieux préjugés solides pour lr maintien de la société ; et il en faut d’autres, de même force, pour la conservation de l’ordre dans la république des lettres.
Est-ce sur le front de l’homme de la société ou sur le mien qu’est gravé le sceau immortel de notre origine ? […] Mais ce sens intérieur, « qui sait jusqu’à quel point la société l’a altéré ? […] On la rencontre chez le sauvage et dans nos sociétés. […] En Europe, en Amérique, la société et la nature m’ont lassé. […] Il goûte le pittoresque moral et le pêle-mêle de cette société, qui commence pourtant à se réorganiser.
Vous vous estimeriez heureuse de pouvoir procurer à vos enfants la société d’hommes intelligents et vertueux : eh bien ! […] il faut bien, au risque d’aller sur les brisées des journaux judiciaires, constater quelles ont été les tristes distractions de la société parisienne. […] On parle de « l’art libre dans une société libre », comme si ces deux choses avaient une connexité forcée. […] « Nous vivons dans une société sombre. […] « Ô marche implacable des sociétés humaines !
La société contemporaine, et telle que la peint à grands traits M. […] L’auteur de la Comédie humaine a décrit la société de son temps ; et le monde nouveau continue le monde ancien : de sorte que la société de nos contemporains dérive de la société que Balzac eut sous les yeux. […] Les continuateurs de Wolf et de l’abbé d’Aubignac ont remplacé Homère par une société anonyme. […] Il faut, dans la société, faire usage des mots les plus répandus. […] Il n’accuse pas la société de les avoir réduits au métier qu’ils font.
III Il semble que ce genre de talent soit fait pour les vers de société. Il est factice, et les mœurs de la société sont factices. […] Il a beau être le plus mondain de ces poëtes, il ne l’est pas assez ; la société qui l’entoure ne l’est pas davantage. […] Voilà leur défaut : ils sont réalistes, même avec la perruque classique ; ils ne déguisent pas le laid et l’ignoble ; ils les marquent avec leurs contours exacts et leurs arêtes tranchantes ; ils ne les enveloppent pas du beau manteau des idées générales ; ils ne les couvrent pas sous les jolis sous-entendus de société. […] L’esprit humain tournait sur ses gonds, et aussi la société civile.
La barque du prince était suivie de batelets, où était la fleur des femmes de la haute société orléaniste. […] Grand émoi, et l’appel d’un chirurgien pour retirer les plombs indiscrets, et la galante société s’inscrivant pour les plombs qu’il devait retirer, et dont les futurs possesseurs avaient l’intention de faire des boutons de chemise. […] On parle des usuriers, qui sont pour la plupart des valets de chambre de grandes maisons, et un joueur de la société affirme qu’il n’y en a plus, que lui et ses amis les ont ruinés, et qu’à l’heure qu’il est, un homme qui fait dans la nuit une perte au jeu de dix mille francs, ne peut pas trouver à se les faire prêter. […] La manifestation du premier mai fait causer du mouvement nihilo-socialiste actuel, où il n’y a aucun plan de reconstitution d’une nouvelle société, mais où il n’y a que la volonté de faire table rase de la vieille, et laisser la nouvelle se faire toute seule. À ce propos quelqu’un cite la phrase que j’ai écrite dans Idées et sensations, sur le remplacement, comme agents de destruction dans les sociétés modernes, des Barbares par les ouvriers.
Je veux parler des neutres ou femelles stériles des sociétés d’insectes. […] Je ne puis donc regarder comme impossible qu’une particularité quelconque de l’organisation soit attachée exclusivement à l’état de stérilité de certains membres des sociétés d’insectes. […] Il doit en avoir été de même, je pense, parmi les sociétés d’insectes. […] L’utilité de leur présence dans une société d’insectes ressort de ce même principe de division du travail social dont l’homme civilisé a reconnu les immenses avantages. […] Les individus stériles d’une société d’insectes exercent cependant une action réciproque sur les individus féconds.
Pourquoi, pénétrant rapidement dans la classe moyenne de la société nouvelle, n’aurait-il pas pour lot d’initier, les femmes surtout, au sentiment poétique qui doit tempérer des habitudes de plus en plus positives ? […] Double triomphe, admirablement senti, perpétuellement vrai, de la jeunesse et de la nature, en face du désastre ardent de la société ! […] … Mais la société reprend ses droits, le devoir parle, l’idylle n’a eu qu’un jour. […] Quant au vicaire (curate), il est admirable et touchant de vérité naïve : sa science dans les classiques grecs ; sa pauvreté, la maladie de sa femme ; ses quatre filles si belles et si pieuses, ses cinq fils qui s’affligent avec lui ; ce mémoire de marchand, entre deux feuillets, qui le vient troubler au milieu du livre grec qu’il commentait dans l’oubli de ses maux ; sa joie simple, triomphante, un matin qu’il a lu au réveil et qu’il annonce à sa famille qu’une société littéraire (il le tient de bonne source) se fonde enfin, pour publier les livres des auteurs pauvres ; toutes ces petites scènes successives composent un ensemble fini qui ne peut être que de Wilkie ou de Crabbe.
L’Académie de Fourvière, espèce de société de gens doctes et considérables, d’érudits et même d’artistes, dans le goût des académies d’Italie, et qui devançait la plupart des fondations de ce genre, date du commencement du xvie siècle. […] Apollon y fait valoir Amour comme le précepteur de la grâce et du savoir-vivre dans la société ; la description qu’il trace de la vie sordide du misanthrope et du loug-garou, de celui qui n’aime que soi seul, est énergique, grotesque, et sent son Rabelais : « Ainsi entre les hommes, continue Apollon, Amour cause une connoissance de soi-mesme. […] Retraçant avec complaisance les artifices divers par lesquels les femmes savent, dans leur toilette, rehausser ou suppléer la beauté et tirer parti de la mode, il ajoute en une image heureuse : « et avec tout cela, l’habit propre comme la feuille autour du fruit. » Amour, au dire d’Apollon, est le mobile et l’auteur de tout ce qu’il y a d’aimable, de galant et d’industrieux dans la société ; il est l’âme des beaux entretiens : « Brief, le plus grand plaisir qui soit après Amour, c’est d’en parler. […] Louise Labé n’est leur type sous aucun point de vue, et Mlle de Lespinasse pas davantage. » Ce que je puis dire seulement, c’est que j’ai parlé d’après quelques exemples à moi connus et d’après l’impression de personnes qui ont elles-mêmes vécu à Lyon ; je suis loin de prétendre que les femmes de la société lyonnaise proprement dite soient ainsi ; j’ai eu en vue celles de toutes les classes, et même au-dessous de la bourgeoisie.
Voilà ce qu’il fit régulièrement durant toutes ces belles et fécondes années ; mais ce qu’il sentait là-dessous, ce qu’il souffrait, ce qu’il désirait secrètement ; mais l’aspect sous lequel il entrevoyait le monde, la nature, la société ; mais ces tourbillons de sentiments que la puberté excitée et comprimée éveille avec elle ; mais son jeune espoir, ses vastes pensées de voyages, d’ambition, d’amour ; mais son vœu le plus intime, son point sensible et caché, son côté pudique ; mais son roman, mais son cœur, qui nous le dira ? […] Enfin, vers septembre 1826, voilà Farcy libre, maître de lui-même ; il a de quoi se suffire durant quelques années, il part ; tout froissé encore du contact de la société, c’est la nature qu’il cherche, c’est la terre que tout poëte, que tout savant, que tout chrétien, que tout amant désire : c’est l’Italie. […] Hors de là, peu de choses l’intéressent ; l’antiquité ne l’occupe guère, la société moderne ne l’attire pas. […] La peur de quelque dépense m’a retenu, et la vanité, et pis encore, m’ont emporté plus d’argent qu’il n’en eût fallu pour jouir en roi de ce que j’avais sous les yeux. — La société ?
Il vécut pour ainsi dire sur la frontière de la société noble, sans bouder, mais sans s’insinuer, se tenant à sa place, dans son monde, par indépendance tout à la fois et par respectueuse modestie. […] Il y avait longtemps qu’il avait renoncé aux cabarets et à la société des comédiens. […] Une partie de sa société l’y suivait ou l’y visitait. […] Il aimait la société et recevait de nombreuses visites.
Si une science, suivant la définition de Spencer, est du savoir partiellement unifié, la philosophie, ainsi élargie, aspire à être le savoir totalement unifié ; elle rêve de résumer par des lois identiques ou analogues la formation et le développement de l’astre, de la plante, de l’animal, de l’homme, de la société. […] Les grandes généralisations d’un Darwin, d’un Spencer, l’effort pour enfanter une théorie nouvelle qui explique l’univers, cette doctrine de l’évolution qui nous fait assister à la formation et à la transformation incessante des continents, des plantes, des animaux, de l’homme, qui s’applique au développement des sociétés comme à celui de la faune ou de la flore terrestres, tout cela a reculé notre horizon et en même temps nous a fourni un moyen de nous orienter dans la forêt touffue des détails. […] § 4. — J’ai montré quel entrecroisement de causes et d’effets relie étroitement le développement scientifique et le développement littéraire d’une société. […] On peut à toute époque relever entre les caractères essentiels de la littérature régnante et le groupe de sciences qui prédomine une analogie d’où ressort cette vérité, aujourd’hui presque banale, qu’une société, à un moment donné de son existence, est un ensemble organisé dont les diverses parties sont en harmonie.
Le 10, grande fête de l’orchestre du théâtre, dans la salle de la société Frohsinn, Madame Wagner y assistait. Le 11, à 6 heures, notons à titre de curiosité, un concert donné, à la société Philharmonique de Bayreuth, pour un petit orchestre d’harmonie ; en voici le programme : La Marche de Fête, de Wagner : une ouverture de Wallace ; des valses de Waldteufel ; un préluge de Podbertasky ; l’Angelus et la Fête Bohême, de Massenet ; le prélude de Tristan ; la romance de l’Etoile, de Tannhaeuser ; une masurka de Behr ; un pas redoublé d’Ascher ; une fantaisie sur la Walküre ; des valses. […] On peut même, tous les trois ou quatre ans, entendre à Paris un de ses derniers quatuors (au moins en partie) exécuté par une société spéciale qui le joue tout à fait à la manière d’un quatuor de M. […] Et comme les émotions étaient, au dix-huitième siècle, adorablement simples et fines, une musique d’opéra fut dressée, simple, exclusivement mélodique, mais adorable de fine grâce et d’achevée clarté : par Monsigny, Philidor, Duni, qui traduisirent — ainsi qu’avaient fait Haydn et Mozart pour l’Allemagne — les ingénues tendresses de leur âge et de leur société ; mais par Grétry, surtout, le très parfait.
En somme, dans la conception de l’auteur, d’Estrigaud représente un de ces flibustiers de haut bord, à qui la société semble avoir délivré des lettres de marque, tant leur audace est grande et leur corruption impunie. […] La marquise doit jouer, sur un théâtre de société, dans une farce mythologique, et elle a prié Navarette de lui faire répéter son rôle. […] Tenancier, qui n’est, en fin de compte, qu’un honnête bourgeois, l’a démasquée du premier coup d’oeil, il est probable qu’elle ne trompera pas les yeux perçants et moqueurs de la société parisienne. […] Certes, la société tolère parfois bien des promiscuités et bien des mélanges ; mais il lui reste au moins des garde-fous à défaut de barrières ; et jamais le mari d’une courtisane, cette courtisane se fût-elle « refait une virginité », comme Marion Delorme, n’entrera, sa femme au bras, dans une maison honnête et dans un salon respecté.
Aujourd’hui, c’est toujours la même somme d’injures à placer… elle ne peut être répartie que sur deux ou trois écrivains comme moi. » Lundi 26 mars Notre Histoire de la société française pendant le Directoire a paru samedi. Nous passons aujourd’hui chez le vieux Barrière, si paternel pour nous à l’occasion de l’Histoire de la société française pendant la Révolution. […] — Vous allez aux bains de mer avec Mme ***, et je lui nomme une femme de la société de sa connaissance. […] * * * — La loi moderne, le Code, dans la réglementation des choses intéressant la société actuelle, n’a oublié que l’honneur et la fortune.
Il nous est venu la curiosité de savoir si cette forme conventionnelle d’une littérature oubliée et d’une société disparue, la Tragédie, était définitivement morte ; si dans un pays sans caste et sans aristocratie légale, les misères des petits et des pauvres parleraient à l’intérêt, à l’émotion, à la pitié, aussi haut que les misères des grands et des riches ; si, en un mot, les larmes qu’on pleure en bas, pourraient faire pleurer comme celles qu’on pleure en haut. […] J’ai cru voir au Cirque l’esclave qui recevait les corps des gladiateurs, — et lui aussi reçoit les tués de ce grand cirque : la société. […] Zola, et peut-être moi-même, avons apportée dans le peinture du bas de la société, sera reprise par un écrivain de talent, et employée à la reproduction des hommes et des femmes du monde, dans des milieux d’éducation et de distinction, — ce jour-là seulement, le classicisme et sa queue seront tués. […] voilà… Nous avons commencé, nous, par la canaille, parce que la femme et l’homme du peuple, plus rapprochés de la nature et de la sauvagerie, sont des créatures simples et peu compliquées, tandis que le Parisien et la Parisienne de la société, ces civilisés excessifs, dont l’originalité tranchée est faite toute de nuances, toute de demi-teintes, toute de ces riens insaisissables, pareils aux riens coquets et neutres avec lesquels se façonne le caractère d’une toilette distinguée de femme, demandent des années pour qu’on les perce, pour qu’on les sache, pour qu’on les attrape, — et le romancier du plus grand génie, croyez-le bien, ne les devinera jamais, ces gens de salon, avec les racontars d’amis qui vont pour lui à la découverte dans le monde.
Moi, je crois au contraire que loin de nous avoir fait un public, vous avez complètement défait le nôtre ; public bien respectable dont j’ai longtemps brigué les honorables suffrages ; public qui se composait alors d’une grande partie de la jeunesse instruite, de l’élite de la société, d’un grand nombre d’anciens magistrats, d’artistes, de savants qui le soir régulièrement venaient se délasser de leurs graves travaux et chercher de douces émotions ou égayer leur esprit à nos jeux scéniques. […] De même aussi les sacrifices du gouvernement pour les théâtres doivent avoir pour résultat, en encourageant ces entreprises commerciales, de tourner au profit de la société. […] Il eut l’avantage d’avoir pour auditeur le célèbre Paësiello qui, après avoir écouté tout l’opéra avec beaucoup d’attention, s’avança froidement vers le jeune compositeur et lui dit tout haut en présence d’une nombreuse société : « Vous ne savez pas la composition, votre ouvrage ne vaut rien ; cependant j’entrevois dans certaines parties l’espoir du talent ; venez chez moi, je vous donnerai des leçons. […] J’ai cru de mon devoir de faire connaître au public mes idées sur un art que j’ai cultivé si longtemps, d’offrir au gouvernement le moyen de sauver le Théâtre-Français de sa perte prochaine, et de garantir la société des effets corrupteurs d’un système qui a déjà détruit toutes les règles du savoir et rompu tous les freins de la morale.
Cela s’appelle le réalisme, cette idée, et cela sort des deux choses monstrueuses qui s’accroupissent, pour l’étouffer, sur la vieille société française : le Matérialisme et la Démocratie. […] Littré sont nombreux, et, si cela continue, la charmante société à laquelle nous avons le bonheur d’appartenir fera croire à la vérité de l’avilissante théorie. […] Seulement la société, qu’il corrompt, pour sa part, autant qu’il le peut, a pris goût à ce livre. […] Il y a une page de mœurs et d’histoire à écrire sur la société qui les lit.
Il les a bien ramassés, il les a bien ouverts tout grands, ces fruits cruels, ces fruits funestes, pour qu’on vît mieux l’immonde poussière qui emplit la bouche qui y mord… C’est là le mérite de ce livre d’une immoralité inconsciente, ou Dieu elle devoir n’apparaissent une seule fois dans la pensée de personne, et qui, par là, n’est plus qu’un daguerréotype, l’exact daguerréotype, peut-être, de la triste société de l’auteur, Maîtrisé par son sujet beaucoup plus qu’il ne le maîtrise, l’auteur de Fanny a de la force et beaucoup de talent quand il est dans son sujet, mais il n’en a point quand il faudrait être au-dessus. […] Mais les révolutions ne peuvent pas toujours durer ; et ce qui ramène les sociétés au pouvoir ramène les femmes à leurs époux. […] Le bourreau de l’adultère a écrit, en effet, sur la première page de son Daniel cette phrase de Chamfort, qui résume l’esprit du livre, mais qui ne lui en a pas donné : « Quand un homme et une femme ont l’un pour l’autre une passion violente, il me semble toujours que, quels que soient les obstacles qui les séparent, un mari, des parents, etc., les deux amantssontl’unàl’autredeparlanature, qu’ils s’appartiennent de droitdivin, malgré les lois et les conventions humaines », et jamais plus flagrante insolence ne fut portée par la main d’un bâtard enragé (et Chamfort était l’un et l’autre) à la face d’une société qui a mis le mariage plus haut, que ses institutions, puisqu’elle en a fait un sacrement. […] tant mieux que ce contempteur de la société, telle qu’elle est faite et qui pose comme la loi, l’abaissement, le foulement aux pieds de toute loi par la passion désordonnée, n’ait pas le prestige du talent, ne soit pas couvert par cette éblouissante et effrayante magie, et qu’ainsi il ne puisse entraîner les imaginations charmées et troubler le fond des consciences en remuant puissamment le fond des cœurs !
La Religion, sur-tout, n'étoit point respectée dans les saillies qui lui échappoient au milieu des Sociétés ; ce qui ne contribua pas peu à le faire rechercher de la jeune Noblesse de son temps, qui prétendoit allier les excès de la débauche aux agrémens du bel-esprit.
De ce qu’il y a des hypocrites de croyances dans les religions, il ne se croira jamais assez incrédule ; de ce qu’il y a des hypocrites de convenances dans la société, il ira jusqu’à risquer à l’occasion l’indécent et le cynique. […] Dans ses brochures, il combat les deux unités de lieu et de temps, qui étaient encore rigoureusement recommandées ; il s’attache à montrer que pour des spectateurs qui viennent après la Révolution, après les guerres de l’Empire ; qui n’ont pas lu Quintilien, et qui ont fait la campagne de Moscou, il faut des cadres différents, et plus larges que ceux qui convenaient à la noble société de 1670. Selon la définition qu’il en donne, un auteur romantique n’est autre qu’un auteur qui est essentiellement actuel et vivant, qui se conforme à ce que la société exige à son heure ; le même auteur ne devient classique qu’à la seconde ou à la troisième génération, quand il y a déjà des parties mortes en lui.
Daru, par son activité d’esprit, par cette fermeté de bon sens et de caractère qu’il eut dès sa jeunesse, était l’âme de la petite société et la dirigeait ; il en était le président, le trésorier. […] Le père Chapet m’a dit que vous aviez dans la société les allures d’un homme fait, que tous ne donniez point dans le luxe, et que, si on avait quelque chose à vous reprocher, c’était peut-être un peu de singularité dans les opinions. […] Vous devriez en ôter ce qui ne va pas à un séminariste, et je le ferais circuler. » Dans le printemps de 1801, Daru lisait soit au Lycée, soit dans plusieurs autres sociétés littéraires, philotechniques, dont il était membre, une Épître à Delille, qui eut également du succès.
J’aimerais la santé, la force, un enjouement naturel, les richesses, l’indépendance, et une société douce ; mais comme tous ces biens sont loin de moi, et que les autres me touchent fort peu, tous mes désirs se concentrent, et forment une humeur sombre que j’essaye d’adoucir par toute sorte de moyens. Voilà où se bornent mes soucis… Mirabeau toujours expansif, abondant dans son propre sens, et d’ailleurs aussi cordial en ceci que clairvoyant, pousse sa thèse et, imbu des idées du jour, il prononce le grand mot, celui des lettres dont l’avènement et le règne étaient prochains dans la société et qui allaient faire l’opinion publique, cette autre reine : Je sais, dit-il à Vauvenargues, que votre peu de disposition3 et de santé ne vous permet pas de courir ce que quelqu’un comme vous doit appeler fortune ; mais quelle carrière d’agréments ne vous ouvrent pas vos talents dans ce qu’on appelle la République des lettres ! […] La façon de penser des autres ne m’a jamais conduit : si je m’en suis mal trouvé du côté de la fortune, j’ai toujours pensé qu’un homme de qualité était au-dessus d’elle ; et, du moins, cela m’a-t-il toujours attiré de ces attentions de société qui ne dépendent que de nous.
D’une familledistinguée, sans être très-noble, et appartenant au vieux fonds moscovite, elle montra de bonne heure un goût marqué pour l’étude, pour les lectures les plus sérieuses et les plus approfondies ; et ressentit de l’attrait pour la France, pour sa société et sa littérature. […] Son esprit vif, aiguisé, subtil, sa fermeté et son élévation de caractère, un certain art suivi de serrer les liens et de rattacher sans cesse les relations de société à des convictions et à des espérances d’un ordre supérieur, créèrent son ascendant sur tout ce qui l’entourait et l’approchait : son influence peu à peu s’organisa. […] J’ai dit que son salon s’était renouvelé et comme rajeuni ; elle avait compris que « quand on est vieille, c’est encore aux vieux qu’on plaît le moins. » Or, plusieurs des jeunes amis de Mme Swetchine étaient de l’Assemblée, prenaient une part active et brillante aux luttes de la Constituante et à ses déterminations ; ils venaient là en sortant des séances et continuaient d’y agiter toutes les questions qui semblaient alors pour la société des questions devie et de mort.
Élevée auprès de sa mère, l’illustre Marie-Thérèse, « dans la simplicité des princes d’Autriche et suivant l’habitude viennoise de vivre au sein d’une société restreinte et familière », elle dut s’effrayer à l’idée de passer tout à coup dans ce Versailles solennel dont on parlait tant. […] Marie-Antoinette regarde autour d’elle, elle cherche des auxiliaires de son âge ; elle compte un peu sur ses jeunes belles-sœurs, quand elles lui viennent, Madame de Provence, la comtesse d’Artois, pour se faire un petit noyau de société à part. […] Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que je m’entendrai bien avec elle comme je m’entends avec Provence. » La Dauphine essaye donc de se faire une petite société gaie et jeune dans ce vaste ennui de Versailles ; elle se montre presque bourgeoise, ou du moins très naturelle dans les premières combinaisons qu’elle met en œuvre : « J’ai imaginé avec les femmes de mes deux beaux-frères de faire table commune, quand nous ne mangeons pas en public ; j’en ai fait la proposition à M. le Dauphin qui a trouvé la chose à son gré, et ainsi nous sommes toujours six à table au dîner et au souper.
La vérité des relations et des intrigues de cour et de société sous l’Empire, sous la Restauration, sous Louis-Philippe, on la raconte, on en cause avec quelques-uns des demeurants et des bien informés, on ne l’a pas encore écrite ou du moins mise au jour. […] Coulmann pour venir nous entretenir ainsi, nous qui ne sommes pas de sa famille, et nous informer en détail de ses historiettes de société et de ses impressions de tout genre ? […] À Sainte-Barbe, il se trouvait, non de la même année, mais en même temps que Scribe, plus âgé que lui et déjà en rhétorique, « Eugène Scribe, ce piquant dramaturge qui, en renversant les bases de la vieille comédie, et en en faisant l’ingénieuse contrepartie, a fait pendant vingt-cinq ans les délices de la société européenne » ; j’emprunte la phrase de M.
Les émotions de l’âme ont leur source dans les rapports inhérents à la nature humaine ; la gaieté n’est souvent que le résultat des relations diverses, et quelquefois bizarres, établies dans la société. […] Lorsque la société marche dans la route de la raison, c’est le découragement surtout qu’il faut éviter ; et ces plaisanteries qui, après avoir utilement détruit la force des préjugés, ne pourraient plus agir que sur la puissance des sentiments vrais, ces plaisanteries attaqueraient le principe d’existence morale qui doit soutenir les individus et les hommes. […] Il y a deux sortes de ridicules très distincts parmi les hommes, ceux qui tiennent à la nature même, et ceux qui se diversifient selon les différentes modifications de la société.
» L’argument leur semblait décisif ; rien ne put les en faire démordre Il se forge ainsi dans les bas-fonds de la société, à propos du pacte de famine, de la Bastille, des dépenses et des plaisirs de la cour, un roman immonde et horrible, où Louis XVI, la reine Marie-Antoinette, le comte d’Artois, Mme de Lamballe, les Polignac, les traitants, les seigneurs, les grandes dames, sont des vampires et des goules. […] On rappelle les exploits de Mandrin en 1754756, sa troupe de cent cinquante hommes qui apporte des ballots de contrebande et ne rançonne que les commis, ses quatre expéditions qui durent sept mois à travers la Franche-Comté, le Lyonnais, le Bourbonnais, l’Auvergne et la Bourgogne, les vingt-sept villes où il entre sans résistance, délivre les détenus et vend ses marchandises ; il fallut, pour le vaincre, former un camp devant Valence et envoyer 2 000 hommes ; on ne le prit que par trahison, et encore aujourd’hui des familles du pays s’honorent de sa parenté, disant qu’il fut un libérateur Nul symptôme plus grave : quand le peuple préfère les ennemis de la loi aux défenseurs de la loi, la société se décompose et les vers s’y mettent Ajoutez à ceux-ci les vrais brigands, assassins et voleurs. « En 1782, la justice prévôtale de Montargis instruit le procès de Hulin et de plus de 200 de ses complices qui, depuis dix ans, par des entreprises combinées, désolaient une partie du royaume757. » — Mercier compte en France « une armée de plus de 10 000 brigands et vagabonds », contre lesquels la maréchaussée, composée de 3 756 hommes, est toujours en marche. « Tous les jours on se plaint, dit l’assemblée provinciale de la Haute-Guyenne, qu’il n’y ait aucune police dans la campagne. » Le seigneur absent n’y veille pas ; ses juges et officiers de justice se gardent bien d’instrumenter gratuitement contre un criminel insolvable, et « ses terres deviennent l’asile de tous les scélérats du canton758 » Ainsi chaque abus enfante un danger, la négligence mal placée comme la rigueur excessive, la féodalité relâchée comme la monarchie trop tendue. […] En toute révolution, la lie d’une société monte à la surface.
Il n’était tout à fait à son aise que dans une société familière et intime, et alors il se déployait en plein abandon, avec des facultés riches, puissantes, colorées et affectueuses, qui enchaînaient à lui tous ceux qui l’écoutaient : il était impossible de le connaître et de le haïr. […] Il est le premier grand écrivain en date qui appartienne décidément à la moderne société démocratique. […] [NdA] Les Salons de Diderot ne parurent point de son vivant, et ils n’ont été imprimés pour la première fois que dans la collection de ses Œuvres donnée par Naigeon (1798) ; mais ils étaient connus dans la société, et il en circulait des copies, comme on le voit par la lettre de Mme Necker.
Cette Correspondance, qui dura sans interruption jusqu’en 1790, c’est-à-dire pendant trente-sept ans, et qui ne cessa, pour ainsi dire, qu’avec l’ancienne société française sous le coup de la Révolution, est un monument d’autant plus précieux qu’il est sans prétention et sans plan prémédité. […] Il a un tour de plaisanterie qui lui est propre et qui ne sied qu’à lui… Il aime la solitude, et il est aisé de voir que le goût pour la société ne lui est point naturel : c’est un goût acquis par l’éducation et par l’habitude… Ce je ne sais quoi de solitaire et de renfermé, joint à beaucoup de paresse, rend quelquefois en public son opinion équivoque ; il ne prononce jamais contre son sentiment, mais il le laisse douteux. […] En homme prévoyant, il résolut, tout en cultivant l’amitié, de s’amasser des occupations pour les années toutes sérieuses et sévères ; il voulait se rendre le témoignage de n’être plus un être oisif et inutile au milieu de la société.
La différence est que l’un ne peint qu’une sorte de personnages, n’éprouve de sympathie artistique que pour un côté de l’âme humaine, et un genre de catastrophes, tandis que l’autre de sa vaste et souple cervelle embrasse le monde en tous ses aspects, réfléchit, affectionne et reproduit toutes les âmes, respecte leur complexité et donne d’une société à une époque, une image qui lui équivaut. […] Pot-Bouille, le Bonheur des Dames, Germinal débitent chacun une énorme tranche de la société, dont une Page d’Amour et la Joie de vivre détaillent un point. […] Enivrant et dissolvant toute une société comme dans la Curée, victime passive dans les milieux ouvriers des grosses luxures et des coups, défaillante et amoureuse dans Une page, séduisant dans Pot-Bouille un cacochyme délabré en un mariage aussitôt souillé, domptant à force de refus, dans le Bonheur des dames, un obstiné viveur, toutes, dépeintes en leur fonction utérine, se résument en cette Nana, folle et affolante de son corps, qui subjugue par la douceur de son embrassement toute une cavalerie, des ouvriers aux princes, des enfants aux polissons séniles.
D’écrivain éternel qu’il aurait pu être, il devint cette charmante mais éphémère chose, un causeur, dans une société de la corruption la plus raffinée. […] Ce furent ces aristocraties naturelles qui le portèrent, d’emblée, au cœur d’une société qui avait perdu son ancienne fierté et qui ne demandait plus son blason à personne, sinon pour monter — étiquette stupide ! […] En ce temps-là, les séminaires versaient dans la plus haute société française une corne d’abondance d’esprits distingués et supérieurs.
Pourquoi cette espèce d’appui donné à des ambitions intolérables pour qui comprend le mouvement nécessaire de la société ? […] Nous nous résumerons donc par ce que nous ayons dit en commençant : l’amour de l’ordre a entraîné Hurter à naïvement admirer une société plus organisée que la société européenne de nos jours, qui n’est pas, elle, encore constituée, qui le sera peut-être, mais à d’autres conditions que le Moyen Âge, Dieu merci !
Il semblerait difficile, à son point de vue, avec les données qu’il s’est imposées, parlant au nom d’une société établie, au nom d’un esprit ordonné et constitué, et comme entre les colonnes d’un tribunal souverain, qu’il le jugeât autrement. Rousseau est un révolutionnaire : les sociétés futures selon qu'elles croiront en définitive avoir plus gagné que perdu ou souffert avec lui et par lui, lui seront plus ou moins reconnaissantes.
» En France et dans notre société, c’est moins encore l’idée de beauté que celle de morale qui fait ce même office de pavé accablant, et dont on s’arme sans cesse, qu’on jette à la tête de tout nouveau venu, avec une vivacité et une promptitude qui ne laissent pas d’être curieuses, si l’on songe à quelques-uns de ceux qui en jouent de la sorte. […] Combien de gens, même en matière plus grave que des drames ou des romans, se flattent d’obéir à des principes et qui ne font que subir des relations de société !
Avec l’écriture, avec l’observation et l’analyse naissantes, commença un autre âge pour la société. […] L’empire du chant, de la poésie naïve et primitive, n’eut jamais l’étendue et l’importance que jadis il obtint là-bas ; la vieille société antérieure y mettait obstacle ; la théologie, la grammaire, l’histoire, toute grossière qu’elle était, intervinrent au berceau, et entravèrent mainte fois les couplets de poésie par où s’essayaient les modernes instincts populaires.
C’est sans doute pour complaire à ce patron spirituel, ainsi qu’à ces dames Caumartin et à leur société particulière, que Fléchier écrivit l’espèce de journal et de chronique détaillée de ce voyage. […] Nau, d’humeur justicière, et tant d’autres sur le compte desquels le doux railleur Fléchier ne laissera pas de nous égayer ; et puis il y a, de l’autre bord, M. de Caumartin, c’est-à-dire l’homme de cour, de société, l’honnête homme sans préjugé de robe, le juge qui incline le plus qu’il peut à la douceur.
L’humanité cessa de tendre à la perfection métaphysique pour laquelle elle n’était point faite ; les sciences profanes et l’industrie, marchant de concert, ruinèrent sur tous les points de la société la pratique chrétienne. […] La matière, pour être relevée, en fait, de l’interdit sous lequel l’avait placée le christianisme, pour être travaillée et fécondée sans scrupule dans la nature par toute la portion industrielle de la société, pour être ménagée et soignée par chacun de nous dans nos besoins personnels, la matière n’est pas encore absoute pleinement dans l’opinion des moralistes, et ils lui assignent toujours, à elle et à ceux qui la cultivent, un rang inférieur par opposition à l’esprit.
Il y a en ce temps-ci un certain nombre d’esprits ardents, studieux, intelligents, qui, jeunes, après avoir passé déjà par des phases diverses, et avoir joint à un enthousiasme non encore épuisé, une maturité commençante, savent assez de quoi il retourne dans ces mouvements douloureux de la société, ressentent l’enfantement d’un ordre nouveau, y aident de grand cœur, mais ne croient pas qu’il soit donné à une formule unique et souveraine de l’accomplir : car le temps de ces découvertes magiques est passé ; un fiat lux social n’est possible qu’à l’aurore ; et aujourd’hui le progrès humain se fait sous le soleil, avec force sueurs, par tous, moyennant, il est vrai, quelques guides de génie, dont aucun pourtant n’a le droit de se croire indispensable. […] Il s’est formé, depuis deux ou trois ans, une société de jeunes peintres, sculpteurs et poètes, dont plusieurs annoncent un mérite incontestable, mais qui comptent beaucoup trop sur les avantages de l’association et de la camaraderie en fait d’art.
C’est le nom d’un chef cosaque zaporogue, et, dans ce caractère sauvage, féroce, grandiose et par instants sublime, le romancier a voulu nous offrir un portrait de ce qu’étaient encore quelques-uns de ces chefs indépendants des bords du Dnieper durant la première moitié du xviie siècle, date approximative à laquelle se rapportent les circonstances du récit : « C’était, dit-il, un de ces caractères qui ne pouvaient se développer qu’au xvie siècle, dans un coin sauvage de l’Europe, quand toute la Russie méridionale, abandonnée de ses princes, fut ravagée par les incursions irrésistibles des Mongols ; quand, après avoir perdu son toit et tout abri, l’homme se réfugia dans le courage du désespoir ; quand sur les ruines fumantes de sa demeure, en présence d’ennemis voisins et implacables, il osa se rebâtir une maison, connaissant le danger, mais s’habituant à le regarder en face ; quand enfin le génie pacifique des Slaves s’enflamma d’une ardeur guerrière, et donna naissance à cet élan désordonné de la nature russe qui fut la société cosaque (kasatchestvo). […] Chez nous, dans la steppe, à chaque bout de champ, un Cosaque. » Ce fut une explosion de la force russe que firent jaillir de la poitrine du peuple les coups répétés du malheur. » — Tarass Boulba est un des chefs de polk ou des colonels de cette société cosaque qui offrait une organisation militaire très-simple, permanente, et dont M.
Les partisans de la monarchie, comme ceux de la république, doivent penser que la constitution qu’ils préfèrent est favorable à l’amélioration de la société et aux progrès de la raison ; s’ils n’en étaient pas convaincus, comment pourraient-ils soutenir leur opinion en conscience ? […] Si l’on dirigeait un jour la navigation aérienne, combien les rapports de la société ne seraient-ils pas différents ?
Refuser de participer à un tel culte était comme serait dans nos sociétés modernes refuser le service militaire. […] Dans ces petites sociétés, ce qui a été plus tard persécution, tyrannie, était légitime et tirait aussi peu à conséquence que le fait chez nous de souhaiter la fête au père de famille et de lui adresser des voeux au premier jour de l’an.
Une forte tendance vers les questions sociales se fait déjà sentir ; des utopies, des rêves de société parfaite prennent place dans le code. […] Leur dispersion sur tout le littoral de la Méditerranée et l’usage de la langue grecque, qu’ils adoptèrent hors de la Palestine, préparèrent les voies à une propagande dont les sociétés anciennes, coupées en petites nationalités, n’avaient encore offert aucun exemple.
Année 1854 Fin Février 1854 Tout cet hiver, travail enragé pour notre Histoire de la société pendant la Révolution. […] Non une excellente société, mais Chicard y connaissait tout son monde.
Elle a en elle-même tous les instincts de la vieille société française, depuis longtemps éteinte, et qu’elle n’a pu deviner qu’à force de goût, d’élégance et de génie. […] — À elle seule, cette femme, et grâce à cet instinct merveilleux qui ne l’a jamais trompée, elle a été renseignement universel de ce temps-ci ; elle a remplacé cette vieille société française que la révolution avait emportée dans un pan de sa robe sanglante ; elle a retrouvé l’élégance, la politesse, le bon goût, l’ajustement ; que dis-je ?
Il a une probité de jugement, une franchise de sensation, inconnues à nous tous que la société a faussés en nous façonnant. Cette société, il ne s’en plaint pas, il ne parle point d’en « réformer les abus », quoiqu’il ait vécu autrefois avec des réformateurs et des Messies de toute sorte.
Notice historique sur la vie et les écrits de Chamfort Il n’aurait été d’aucun avantage pour la mémoire de Chamfort qu’il eût tenu aux familles les plus distinguées ; il aurait dû être aussi tout à fait indifférent que Nicolas (c’était le nom qu’on lui donna avant qu’il en prit un) ait été sans naissance, et même, pour ainsi dire, sans famille, s’il n’en était trop souvent résulté pour lui le malheur de jeter sur la société un coup-d’œil amer, de prendre de bonne heure en haine ses institutions, et de s’habituer à regarder comme les plus contraires au bonheur et à la morale, celles là même qui ont été créées pour la garantir. […] Ses contes, où la science des mœurs était, comme dans la société, revêtue d’expressions spirituellement décentes, devinrent une galerie de portraits frappants de ressemblance ; et dans ses tableaux malins, piquants et variés, le peintre habile eut l’art d’amuser surtout ses modèles.
Pas de doute, pourtant, que cette femme, aux relations immenses, et plus Européenne encore que Française, qui touchait aux plus hautes sociétés de son temps et dont l’esprit, tout le temps qu’elle vécut, ressembla à l’urne penchée et bouillonnante d’un fleuve, n’ait laissé derrière elle d’autres lettres que celles qui ont donné sa goutte de vie à ce maigre livre de Weymar et Coppet, mort-né, sans ces lettres ! […] car elle serait moins dans la vérité de son sexe, de sa nature, de la société.
Le bas-bleu fait surtout du roman, comme on dit industriellement d’une chose qui devient de plus en plus industrielle, parce que le roman est la furie d’une société que l’ennui de la réalité tue, et qui n’a plus en elle de développé que deux facultés, — la faculté de l’imagination et la faculté des combinaisons scientifiques. […] Elle l’est jusque dans son sujet, qui est la supériorité de la femme, prouvée par le degré de moralité et de civilisation dû à l’influence qu’elle exerce dans une société.
Ce sont eux, — puisqu’il faut interroger le tombeau de la France ancienne, comme dit Tocqueville, et le tombeau de la France, c’est son histoire, — ce sont eux qui ont créé une révolution permanente forcée en oubliant ce qu’ils étaient, en donnant l’exemple des mauvaises mœurs, en altérant dans sa pureté la notion de la famille chrétienne, — le seul fondement des sociétés modernes, quels que soient leur forme et leur nom, — en nous dévêtant de nos institutions, en brisant les corporations (l’œuvre de Saint-Louis sanctionnée par les siècles), les corporations d’états, c’est-à-dire le peuple qui travaille et qui prie, et en le jetant, bohème et affamé, à la liberté vague, au hasard et à la préoccupation du jour le jour ! […] Quand il juge les gens de lettres qui furent les aumôniers des sociétés secrètes et qui prêchèrent la révolution sur et sous les toits, il s’écrie : « Ils croyaient en eux.
Lord Byron, cet enfant terrible de génie, s’était fait jacobin pour faire pièce à la société élevée de son pays dont il était mécontent ; mais il n’a pas paru à Barot un jacobin assez solide. […] Le moindre poète, le moindre philosophe, le moindre romancier qui se met, dans un coin de livre, en révolte contre la majestueuse société séculaire du passé que, dans les idées de Barot, le progrès est de détruire, prennent pour lui des proportions qu’en réalité ils n’ont pas.
Rien de plus ample et de plus élevé dans l’exposition des motifs, rien de plus généreux et de plus vigilant pour prévenir ce ravage du duel qui, depuis le xve siècle surtout, trouait la société française à la poitrine, et finalement rien de plus nettement résolu, de plus terrible mais de plus justifié, que le châtiment. […] Verger de Saint-Thomas, qui n’est pas Louis XIV pour imposer sa législation, a ramassé en pièces l’idée de Louis XIV et l’a appliquée, comme il a pu, à une société qui n’a plus les hiérarchies sociales du temps de Louis XIV, et qui est nivelée et rongée par l’égalité et l’individualisme modernes.
Les femmes dont il y est question, les Femmes d’Amérique 13, n’y sont guères qu’un exemple à l’appui d’une incroyable théorie qu’y formule l’auteur, et que la contemplation de la société américaine lui a inspirée. Si, comme on devait naturellement le croire d’après son titre, ce livre sur les femmes d’Amérique n’avait été que de l’observation consciencieuse et exacte, nous n’avons jamais assez aimé, dans les lointains où elle nous apparaît, la société américaine, pour nous irriter contre un daguerréotype impassible et cruel, qui nous montre les femmes de New-York ou de Philadelphie dans leur effroyable réalité.
Elle a dit quelque part, avec cette expression hardie qu’elle avait, comme un page, dans cette société qui montrait sa gorge comme on ne la montre plus, mais qui était collet-monté dans le langage ; elle a dit, de je ne sais plus quelle froideur de son temps : « C’était de la citrouille fricassée dans de la neige. » Elle n’était pas de la citrouille, elle, mais elle était de l’ananas ! […] Aussi, dans une société aussi correcte, aussi élégamment hypocrite que la sienne, elle ne se compromit jamais.