Mais ces artistes ont apporté dans leur réforme de la musique des principes et des théories que je voudrais exposer brièvement, dans leur comparaison avec les doctrines wagnériennes.
Sa logique subtile et ingénieuse apporterait à une doctrine aimée bien des conséquences intéressantes ; mais comme il serait heureux qu’on lui fournît les principes premiers… Rien n’est plus curieux que la transition que traverse Mauclair depuis quelques années et je sais peu de spectacles plus beaux que son pèlerinage : parti d’un individualisme dont la noblesse le touche encore mais qui exige décidément trop de vigueur isolée et raidie, il va, non sans regret pour ce qu’il laisse, vers un altruisme qui semble lui promettre des joies moins rudes et de laisser son sacrifice moins inutile.
Mais, en principe, je ne puis admettre, au théâtre, les remaniements.
Voir nos Principes généraux d’une Philosophie des idées-forces.
Et il avait ce talent, dit Spuller, de faire avaler cette politique à la fois papaline et libre penseuse de l’Empereur, et son discours faisait dire à des malandrins comme moi : « Non, il n’est pas changé, il est toujours avec nous », et faisait dire en même temps au parti impérialiste catholique : « Billault, il défend les grands principes moraux !
Selon leurs principes, le sage ne se trompe jamais ; il est le seul éclairé ; de lui doit émaner la lumière qui dissipe les sombres vapeurs dans lesquelles croupit le vulgaire imbécile et aveugle : aussi Dieu sait comment ils l’éclairent.
Ce n’est point un enfant, parce qu’il a dix ans de moins qu’elle, mais parce qu’il n’a ni force de volonté, ni principe, ni manière à lui de concevoir la vie, ni rien, enfin, de ce qui constitue en bien ou en mal la virilité morale d’un homme.
Nous aurons entre les mains un moyen d’investigation puissant, un principe de recherche dont on peut prédire, dès aujourd’hui, que l’esprit humain n’y renoncera pas, lors même que l’expérience imposerait une nouvelle forme à la théorie de la Relativité.
Cela est admis en principe de tous ceux qui n’ont pas encore été dupes. […] On se demandait : Aura-t-elle le courage de conformer sa conduite à ses principes ? […] Et bien des gens, qui continuent de professer les principes des vertus qu’ils ne pratiquent pas, ont réprouvé les écrits de M. […] On pourrait conduire ces enfants chez Robert-Houdin pour leur enseigner les principes de la physique. […] Instruire en amusant : tel est notre grand principe.
Ce sont tous des serviteurs de l’opinion courante, du préjugé qui a force de loi, enfin des domestiques d’Homère ou des principes de 1789. […] » dit-elle brusquement à Soulié, qui soutient cyniquement qu’un artiste comme Raphaël aurait travaillé pour n’importe quelle femme de son temps, et finit par s’écrier : « Moi je n’ai pas de principes !
Triptolème, son nourrisson, reçoit d’elle les principes et les leçons de la vie. […] Pluton représente l’aveugle principe des productions souterraines. […] Quel fut le principe du fétichisme mortuaire qui caractérise la race égyptienne ? […] Quelque parfait que fût son pouvoir, il l’exerçait contre ses principes. […] Une armée errante, qui ne colporte ni un Dieu, ni un principe, ni une civilisation nouvelle, passe comme une tribu nomade dans le silence du Sahara.
— Voilà donc pourquoi tu étais si pressée d’avoir des bottines neuves, — que je me prive depuis longtemps de mon petit verre pour te les acheter, — même que tu les trouvais trop grandes dans le principe […] Ils ne s’obtiennent que graduellement et suivant les principes d’une hiérarchie qui a ses lois. […] La police a dû rendre au peuple ses orchestres en plein vent. — Mais pour rester d’accord avec le principe religieux, qui en réclamait l’interdiction, — on a seulement permis la musique sacrée. — C’est du moins à ce titre que le Postillon de Longjumeau est exécuté à Londres dans les parcs sous le nom d’Oratorio. — On est devenu également beaucoup moins rigoureux pour les règlements, qui obligeaient les dimanches la stricte fermeture des débits de boisson […] Augier reparut seul avec le Mariage d’Olympe, dont la chute triomphante fut la revanche complète et longtemps attendue du succès de Gabrielle. — Cette pièce n’était plus une transition, mais une franche apostasie des principes de l’école à laquelle il avait appartenu jadis. — Le jour où elle fut représentée, l’auteur reçut sa démission de membre de l’école du bon sens. — Cette rupture définitive fut une véritable fête littéraire, et si le Mariage d’Olympe tomba devant le parterre, la réputation de M.
Cette méthode n’était pas du tout dans les principes du grand-père ; mais quand il allait gronder, je lui prouvais que je savais très bien ma leçon. […] Tante Zoé n’avait pas voulu s’asseoir ; gênée et hostile, à la fois, elle restait droite, dans sa mince robe noire, les lèvres serrées, se tenant à distance, et tenant à distance ce groupe mondain, qui, confusément, choquait ses principes et ses idées étroites de bourgeoise, tout en lui paraissant peut-être, enviable. […] La première consistait en une espèce de conférence, où elle racontait les origines et l’histoire de la musique, en développait la théorie, en expliquait les principes. […] Là, on vous enseignera la chorégraphie, selon les bons principes.
il n’a garde de contester ses excellents principes, sa droiture, sa vive intelligence, le sérieux de ses sentiments, sa sincérité : mais le charme, demande-t-il, le charme, le trouve-t-on vraiment chez cette fille qui, d’un esprit si positif, oppose aux conceptions métaphysiques de l’amour caressées par sa sœur Armande les félicités matérielles du mariage, et tient tête aux obstinées prétentions et obsessions de Trissotin avec une si accablante supériorité de bon sens, de raison malicieuse et d’ironie ? […] Mais, par malheur, il a si bien trouvé le titre de son livre, et, suivant les procédés ordinaires de son génie, il a si bien adapté dans Arnolphe les paroles à l’homme et l’homme aux principes, que pour peu qu’on eût de prévention contre lui, il n’était pas facile de discerner s’il avait voulu ridiculiser les idées dont se sert Arnolphe, ou bien l’usage qu’il en fait ; et, cette fois, les dévots éclatèrent. […] Molière ne s’est pas seulement attaqué, pour affranchir la famille, aux abus d’une autorité qui du moins était légitime dans son principe, de l’autorité paternelle ; il y a d’autres dangers pour la famille ; il y a ces parasites dominateurs qui s’y introduisent, s’y établissent et l’absorbent. […] La Révolution française, que nous trouverons au terme de ces études, a produit, on ne saurait le nier, quelques résultats bizarres ; elle a amené, entre autres, pour ne point sortir de l’histoire de nos travers, un déplacement de la vanité sociale, bien propre à dérouter et à confondre ceux qui se figurent qu’il suffit d’établir des principes pour tout corriger d’un coup.
C’est un disciple uu peu moins vif, mais doux, et qui fait bien comprendre, et par principes en quelque sorte, cette manière honnête et non sauvage de vivre avec le sexe ; l’abbé Goussault, dans cet écrit où il recommande « les réduits de gens d’esprit et de qualité », ne fait qu’imiter Fléchier, dans l’oraison funèbre de la duchesse de Montausier, se souvenant si complaisamment « de ces cabinets que l’on regarde encore avec tant de vénération, où l’esprit se purifiait, où la vertu était révérée sous le nom de l’incomparable Arthénice… » Ce que Saint-Simon a vivement exprimé et résumé à sa manière lorsqu’au sujet de M. de Montausier, dans ses notes sur Dangeau, il a dit : « L’hôtel de Rambouillet était dans Paris, une espèce d’académie des beaux esprits, — de galanterie, de vertu et de science —, car toutes ces choses-là s’accommodaient alors merveilleusement ensemble. » Je crois maintenant que nous sommes préparés à bien entendre le Fléchier des Grands Jours, celui qui même dans la bagatelle et le divertissement ne déroge jamais à l’homme comme il faut, et annonce par endroits l’homme vertueux : mais il était jeune, mais il voulait plaire, mais il avait sa fortune et sa réputation d’esprit à faire ; mais on lui avait dit en partant de Paris : « M.
Il reconnut la vérité du principe qu’il avait déjà suivi précédemment dans ses recherches : de ne considérer les faits isolés que comme une partie de la chaîne des grandes causes et des grands effets généraux qui sont en rapports intimes et découlent les uns des autres, dans les seuls laboratoires de la nature ; il reconnut qu’il faut trouver le fil conducteur dans cette sorte de labyrinthe d’une variété infinie, et que, partant, il ne faut pas regarder avec indifférence le fait isolé et ce qui nous paraît petit, mais plutôt apprendre à voir le grand dans le petit, le tout dans la partie.
Il me manquait quelque chose pour remplir l’abîme de mon existence : je descendais dans la vallée, je m’élevais sur la montagne, appelant de toute la force de mes désirs l’idéal objet d’une flamme future ; je l’embrassais dans les vents ; je croyais l’entendre dans les gémissements du fleuve ; tout était ce fantôme imaginaire, et les astres dans les deux, et le principe même de vie dans l’univers.
Mais dans sa grossièreté, notre France féodale et chrétienne a un principe de grandeur morale que la Grèce artiste et mythologue n’a pas connu.
» En réalité, ce qu’il traduit ainsi, ce n’est pas l’impossibilité d’aimer Dieu, mais celle de le concevoir tel qu’il puisse être aimé, ou (ce qui revient au même) l’impuissance à l’imaginer dès qu’on essaye de le concevoir comme il doit être : principe des choses, éternel, omnipotent, infini… Comment donc faire ?
Je ne choisis pas ; j’ouvre son premier roman, et je lis (page 152) : « Indiana opposait aux intérêts de la civilisation érigés en principes les idées droites et les lois simples du bon sens et de l’humanité ; ses objections avaient un caractère de franchise sauvage qui embarrassait quelquefois Raymon et qui le charmait toujours par son originalité enfantine… » Et sur Ralph : « Il avait une croyance, une seule, qui était plus forte que les mille croyances de Raymon.
Le philosophe Izoulet a trouvé cette formule : « L’individu comme principe et comme fin ; l’État comme moyen. » Voilà peut-être l’idéal nouveau.
Il n’en resta pas à ses premières insinuations contre le théâtre de ses devanciers ; il s’émancipa peu à peu du principe salutaire qu’il faut écrire pour être représenté et lu, et il fit passer le parterre avant le lecteur.
Sur aucun théâtre la mise en scène n’est conforme à l’esprit de ces œuvres et aux indications du Maître, qui exigeait « comme premier principe, une majestueuse simplicité ».
Est-ce dans une femme de cet âge qu’on peut voir le principe et l’autorité d’une mode régnante, et qu’on peut se croire obligé, qu’on peut même avoir le courage d’attaquer un ridicule dominant dans le public ?
Or, ce dîner en principe était donné à Gambetta, qui devait demander le chêne au dessert, mais il n’a pu venir qu’après dîner.
Rien ne pouvait être plus beau à ses yeux qu’un gouvernement de Périclès en France, gouvernement tenté sans crime après la chute spontanée d’un trône qui n’avait ni tradition ni principe.
Théodore de Banville, je rappellerai ce que je disais il y a un an, ici même, à propos de ses Odelettes : « Des deux grands principes posés au commencement de ce siècle, la recherche du sentiment moderne et le rajeunissement de la langue poétique, M. de Banville a retenu le second… » Dans ma pensée, je retenais le premier pour M.
Il y a là une pensée religieuse qui n’a échappé à aucun théosophe, et que M. de Maistre a parfaitement saisie dans son Essai sur le principe générateur des sociétés humaines ; c’est que l’homme n’a pas reçu le pouvoir de nommer.
Parmi les méthodes proposées pour l’enseignement des langues figure celle de Prendergast 67, dont le principe a été plus d’une fois utilisé.
La nature, d’elle-même, quand nous la laissons faire, se tire doucement du désordre où elle est tombée. » « … Songez que les principes de votre vie sont en vous-même… » « … Les ressorts de notre machine sont des mystères, jusques-ici, où les hommes ne voient goutte, et la nature nous a mis au-devant des yeux des voiles trop épais pour y connaître quelque chose. » Et enfin, Argan ayant objecté qu’on peut « aider » la nature : « Mon Dieu ! […] répondis-je, je connais les principes du vieux maître. […] Quand il sera marié, il y a apparence qu’il professera les meilleurs principes, et de très bonne foi. […] Avec quelle irrévérence (sixièmement), les auteurs de Barbe-Bleue ne traitent-ils pas la royauté, le vain cérémonial des cours, l’ancien régime et le nouveau, le principe monarchique, et les principes de 1889 pareillement !
Au reste, il n’y a que deux principes d’éducation : la croyance au péché originel et la croyance à la bonté de la nature. […] Il reste seulement un principe directeur, toujours agissant dans l’esprit de éducatrice, — mère ou gouvernante —, et par lequel seront déterminées l’espèce et l’étendue des adoucissements et des concessions. Il ne faut donc plus qu’opter entre le principe de Vivès et celui de Rousseau ; pour le demeurant, on considérera le tempérament, le caractère, la condition et le sexe de l’enfant que l’on voudra « former » ; et, au surplus, on se décidera d’après les circonstances. […] Bienheureuse variété des applications d’un même principe ! […] » En principe, elle ne doit pas se remarier.
À défaut de principes adoptés par avance, il se laissa entraîner à la manie des théories absolues et idéales propre aux mathématiciens… « Mon devoir, si je deviens un obstacle à son bonheur, est de me sacrifier. […] Malheureusement le système du grossissement des objets de premier plan, vice littéraire que nous devons peut-être aux défauts de la photographie, est passé à l’état de principe, quand il faudrait constater qu’il n’est au fond que le résultat d’une infirmité. […] Dans ces heures-là, pensez-vous qu’on ne sente pas le malaise affreux d’une existence sans base morale, sans principes, sans but au-delà de la terre ?
Certains — parmi ces lourdauds qui, lorsqu’il s’agit de la fantaisie, sont prédestinés à ne pouvoir suivre le train — ont désapprouvé le principe de l’alliance ; ceux, au contraire, qui avaient lu, j’allais écrire qui avaient bu d’un trait ces premiers livres de Gérard d’Houville, au clair pétillement, et qui distillent une ivresse si lucide, lui faisaient tout crédit dans le domaine de l’imagination pure ; dois-je avouer cependant qu’il leur a paru que la partie imaginaire languissait un peu et semblait avoir moins diverti l’auteur que l’on aurait pu s’y attendre et que peut-être l’auteur ne s’y était lui-même attendu : alors, mais alors seulement, sous l’influence des cent pages du début où la peinture du réel est de la plus preste, de la plus rare qualité, ont-ils été tentés de regretter cette incursion au royaume de Merlin. […] Vous chicanez, posez des principes… mais retournez les voir, ces toiles que vous critiquez. […] Mais les livres des Goncourt appartiennent dorénavant à l’histoire ; de la direction nouvelle qu’ils imprimèrent au roman on peut discuter le principe : on ne saurait nier que non seulement ils furent les premiers, mais qu’ils remplirent leur objet de telle sorte que ceux qui prirent d’eux le mot d’ordre se trouvèrent réduits à la pâleur de la réplique ou à cette autre pâleur détournée que représente l’outrance. […] (Le principe admis, — contre lequel beaucoup, et pas seulement toutes les femmes, à bon droit protesteront, — qui veut savoir jusqu’où peut aller l’alliance du tact et de la précision fera bien d’étudier de près le passage). […] L’importance du passage me paraît accrue par la place où il figure ; il fait partie d’un paragraphe qui débute ainsi : « Il n’était pas sans défauts », et en fait, Mme Périer ne relève que deux défauts : cette impatience, et « quelque sorte de domination… dans les conversations », les ramenant d’ailleurs l’un et l’autre « au même principe de la vivacité de son esprit ».
Votre science ne peut aspirer à nous gouverner parce qu’elle est d’elle-même sans morale et que les principes d’action qu’on pourrait en tirer seraient immoraux. […] Si Pascal, dont le génie n’a pas eu de supérieurs, avait rencontré comme Leibniz le principe des différentielles, sans parler de révolution dans la science, il aurait choisi, pour les produire, les conséquences précises les moins voisines de l’évidence, s’il n’avait préféré, comme il l’a fait souvent, laisser disparaître avec lui la trace de ses méditations. […] Et il méprise tous les arts, même celui d’écrire, et il n’est pas un seul genre de beauté qui ne lui fasse horreur, comme un principe de concupiscence. […] Selon lui, le principe des mœurs est que l’homme doit vivre pour lui-même, c’est-à-dire pour le développement complet de ses facultés.
Il peint des cavaliers brutalement vicieux, coquins par principes, aussi durs et aussi corrompus que ceux de Wycherley : un Beaugard, qui étale et pratique les maximes de Hobbes ; le père, vieux drôle pourri, qui fait sonner sa morale, et que son fils renvoie froidement au chenil avec un sac d’écus ; un sir Jolly Jumble, espèce de Falstaff ignoble, entremetteur de profession, que les prostituées appellent « petit papa », qui ne peut dîner à côté d’une femme sans « lui dire des ordures, et tracer avec son doigt des figures obscènes sur la table » ; un sir Davy Dunce, animal, dégoûtant, « dont l’haleine est pire que de l’assa fœtida, qui déclare le linge propre malsain, mange continuellement de l’ail, et chique du tabac743 » ; un Polydore qui, amoureux de la pupille de son père, tâche de la violer à la première scène, envie les brutes qui peuvent se satisfaire, puis s’en aller, et fait le propos de les imiter à l’occasion prochaine744. […] C’est un esprit singulièrement solide et judicieux excellent argumentateur, habitué à digérer ses idées, tout nourri de bonnes preuves longuement méditées, ferme dans la discussion, posant des principes, établissant des divisions, apportant des autorités, tirant des conséquences, tellement que, si on lisait ses préfaces sans lire ses pièces, on le prendrait pour un des maîtres du drame.
Posons comme principe indéniable qu’il n’y a pas de vilenie dans la personne aimée qu’on ne tâche de s’expliquer favorablement ; qu’il n’y a pas au monde de chose qu’on ne fasse pour la personne aimée en éprouvant un réel contentement ; qu’il n’y a pas de ce qu’on appelle sacrifice qu’on ne s’impose avec joie. […] Cette continuelle tendance à ramener tout au plus bourgeois terre-à-terre, par tempérament, et à n’envisager que le côté hygiénique par principe, me rend folle, d’autant plus que je suis peut-être vraiment malade. […] D’abord j’ai dessiné très vite un croquis indéchiffrable et qui ne rendait pas l’impression ; au lieu de chercher autre chose, ce qui est toujours du temps perdu, je me suis mise à lire Jeanne d’Arc et c’est sur la couverture de ce livre que j’ai fait en une seconde la composition, à laquelle rien ne serait changé en principe.
Le duc de Nivernais passa quelques mois à voir tous les jours Frédéric et à l’entretenir sur les objets les plus intéressants, à étudier son caractère : car,, pensait-il avec raison, dans les monarchies mixtes et non purement absolues, là où l’organisation de certains conseils est régulière et où l’État se conduit par les vrais principes, on peut saisir les motifs déterminants de la conduite, par la combinaison des circonstances avec l’intérêt de l’État : ainsi, les puissances voisines d’une telle monarchie ont des moyens de direction solides pour traiter avec elle ; mais, dans les pays où le souverain n’a d’autre conseil que lui-même, où ses perceptions non comparées à d’autres perceptions sont la seule occasion et la seule règle des mouvements de l’État, le caractère du prince est le gouvernail de l’État : la politique, l’intérêt fondamental ne sont que ce que l’intuition du prince veut qu’ils soient ; et les puissances voisines d’une telle monarchie ne peuvent traiter avec elle que d’après la connaissance des mouvements intérieurs du monarque, qui seuls impriment le mouvement à toute la machine.
S’il est insuffisant à remuer et, pour ainsi dire, à faire frémir avec grâce le voile de la nature, s’il lui est refusé de revêtir d’images transparentes, et accessibles à tous, les vérités qu’il médite, et s’il les ensevelit plutôt sous des clauses occultes, il contredit, sinon avec raison en principe (ce que je ne me permets pas de juger), du moins avec une portée bien supérieure, quelques-unes des douces persuasions propagées par Bernardin ; par exemple, que la nature, qui varie à chaque instant les formes des êtres, n’a de lois constantes que celles de leur bonheur
Hugo était devenu un symbole, un principe, une affirmation, l’affirmation de l’idéalisme et de l’art libre.
On a vu plus haut quels principes de mimique Wagner avait établis dans ses œuvres théoriques ; l’étude du drame vient de nous les montrer appliqués.
L’expression est peut-être un peu sévère, mais le principe même n’est pas nouveau ; il y a plus de vingt-six ans qu’un homme en a fait son Credo envers et contre tous : c’est M.
C’est au nom des principes absolus de l’égalité, le commencement de la démolition de l’aristocratie de l’intelligence.
Il est plus fier que Colomb revenant d’Amérique… C’est moi — prétend-il — qui ai donné à tout le monde le principe du « Naturalisme ».
Si nous nous attachons à la comédie « sérieuse », ou à peu près, d’il y a trente et quarante ans, et si nous mettons à part le théâtre de Dumas fils, — dont, au reste, l’intensité de vie morale et, par surcroît, la décence de forme ne sauraient être niées, — nous rencontrons partout le plus consolant des optimismes, un romanesque tempéré qui fut gracieux à son heure, le respect absolu de la famille, une extrême sévérité contre les courtisanes, des chutes convenables d’honnêtes femmes qui ne pèchent qu’à demi ou qui ne pèchent qu’avec remords, la foi aux principes de la Révolution française, un humanitarisme vague, mais sincère, assez semblable à celui du « tyran » lui-même, un patriotisme ardent et qui va volontiers jusqu’au chauvinisme, la condamnation du scepticisme et du dilettantisme, un spiritualisme conforme à celui qu’on enseignait dans les lycées, et enfin, sur les questions d’argent, une intransigeance d’attitude tout à fait recommandable. […] Et ses arguments sont très forts, du moment qu’on admet le droit au bonheur comme le seul principe d’une vie humaine ; si forts, que la bonne Mme Leformat n’a pas grand’chose à répondre ; mais on sent que M. […] J’ai fait une fois le compte des choses, les unes respectables, les autres moins, qui étaient gentiment tournées en ridicule dans une seule des opérettes de Meilhac ; et j’ai trouvé qu’il y raillait, notamment, l’amour, la virginité, la poésie pastorale, la littérature romanesque, le donjuanisme, la royauté, les principes de 89, la croyance au libre arbitre, la science, et, finalement, la mort. — S’il aime, certes, la vertu, il ignore tout à fait quel en peut bien être le fondement. […] Répondant à ceux qui le traitaient de « libelliste » et d’« homme de parti » : « Tous les honnêtes gens, écrit Geoffroy savent bien qu’un bon critique est toujours, pour les mauvais auteurs, un libelliste ; qu’un écrivain courageux, attaché aux vrais principes, est toujours, aux yeux des brouillons, un homme de parti ; comme si l’on pouvait appeler un parti le bon goût, la saine morale, et les bases éternelles de l’ordre social. » En outre, le souci des rapports de la littérature avec les mœurs conduit Geoffroy à étudier surtout, dans les pièces soumises à son jugement, ce qu’elles contiennent de vraiment intéressant, de sérieux, d’humain : caractères, passions, esprit ou tendances philosophiques, et à considérer les œuvres par l’intérieur : en sorte que sa critique est rarement insignifiante. — Enfin, les relations des mœurs avec la littérature à travers les siècles enveloppant les rapports des diverses formes littéraires avec les sociétés qui les ont produites et goûtées, la théorie favorite de Geoffroy insinue en lui, peu à peu, des commencements d’intelligence historique, ce que M. […] Il y a, chez celui que les contemporains s’obstinaient à appeler « l’abbé Geoffroy » une austérité de principes qui, se traduisant fort peu dans sa vie, se manifeste à tout bout de champ dans sa critique, à qui elle prête une singulière verdeur et des pénétrations peu communes.
Malherbe en principe est d’accord avec lui. […] Mais une fois qu’il a été bien établi et posé en principe qu’il était l’homme dont une femme ne saurait s’éprendre, ç’a été bien pis, — « pis que tout cela ?
Le système mécanique du monde fut, par moments, entrevu ; on ne sut pas s’y tenir mais, après tout, le principe était trouvé. […] Vous avez dit aussi : « L’insipide marchand est moins heureux et moins beau que le fanatique qui va poser sa tête sous les roues du char de Jagatnata. » Et je sais bien que vous entendiez renoncer aux croyances révélées sans rien abdiquer des nobles instincts qui sont le principe éternel des religions. […] Ne me dis pas que la lutte est ouverte entre les principes moraux que nous confessons tous deux et les iniquités sociales de ce temps.
il mettrait en action Hippolyte traîné par des chevaux que sa main a nourris et nous verrions le monstre aux écailles jaunissantes comme je vous vois. » C’est une question d’espèces, et il n’y a pas de principe général ici. […] De là son arrêté de pluviôse an IV (1796) qui est à rapporter comme document, et aussi parce que, peut-être sans le vouloir, l’auteur y a mis le grain de sel, à côté des lourds ingrédients administratifs : « Le Directoire exécutif, informé que le royalisme et l’aristocratie, comprimés de toutes parts, s’agitent encore et cherchent un dernier asile dans les spectacles, où ils épient avec soin et saisissent avec avidité les occasions de troubler l’ordre ou de dépraver la morale publique, premier et puissant ressort du gouvernement républicain ; considérant que le but essentiel de ces établissements publics où la curiosité, le goût des arts et d’autres motifs attirent chaque jour un rassemblement considérable de citoyens de tout sexe et de tout âge, étant de concourir par l’attrait même du plaisir à l’épuration des mœurs et à la propagation des principes républicains, ces institutions doivent être l’objet d’une sollicitude spéciale de la part du gouvernement ; arrête : le bureau central de police et les administrations municipales feront fermer les théâtres sur lesquels seraient représentées des pièces tendantes à dépraver l’esprit public et à réveiller la honteuse superstition de la royauté!
Car il faut, mon cher, que je vous fasse un aveu qui vous fera peut-être sourire : dans la nature et dans l’art, je préfère, en supposant l’égalité de mérite, les choses grandes à toutes les autres, les grands animaux, les grands paysages, les grands navires, les grands hommes, les grandes femmes, les grandes églises, et, transformant, comme tant d’autres, mes goûts en principes, je crois que la dimension n’est pas une considération sans importance aux yeux de la Muse. […] Pendant de longues années on se fie à un instinct généralement heureux, et quand on veut enfin corriger une éducation de hasard et acquérir les principes négligés jusqu’alors, il n’est plus temps.
« Je recommande ce précepte à mes jeunes confrères, peut-être un peu ahuris au milieu des principes dramatiques nouveaux qu’ils entendent énoncer de toutes parts, je leur recommande bien de ne jamais terminer une pièce ayant la prétention de reproduire une phase de la vie réelle par l’intervention du hasard. […] Une seule chose qui m’étonne, c’est qu’il la faille nouvelle ; je ne trouve pas que les principes de la nôtre soient détruits, même entamés par le trop grand usage qu’on en a fait, et que celui, par exemple, qui dit : aimez-vous les uns les autres, doive être mis de côté pour avoir trop servie alors que nous ne pensons qu’à forger des lois contre les assassins et à doubler le nombre des sergents de ville pour protéger la vie de nos prochains et la nôtre. […] En principe, on redoute les livres de pensées, par crainte des vérités à La Palisse, et on a raison ; je demande qu’on fasse exception pour celui-ci, qui me semble très supérieur à la moyenne de ces sortes de recueils, et qui révèle beaucoup de tact et d’expérience. […] La révolution de Juillet a sans doute été un grand malheur : elle a porté un nouveau coup au principe monarchique et donné un funeste encouragement aux spéculateurs en insurrections. […] Lointainement alliée à la famille de Jean-Jacques Rousseau (M. de Corancey, son père, avait épousé la fille de Romilly, savant horloger de Genève, parent de Jean-Jacques), madame Cavaignac avait adopté toutes les doctrines de l’Émile, suivant le philosophe jusque dans les inconséquences de ses principes ; on la voit tour à tour épouser les idées révolutionnaires, philosophiques, puis faire sa première communion à vingt-six ans et vouer à Napoléon un culte admiratif sans bornes.
Kant, disent-ils, a fait « découler la liberté, l’Homme-Dieu, du beau principe désintéressé qui est pour lui comme l’honneur de l’humanité et la clef de voûte de sa philosophie : le devoir », Évidemment, il n’y a plus rien à dire. […] Peut-être qu’avant de publier leur Journal ils n’ont pas suffisamment médité cette phrase du même Sainte-Beuve : « Les anciens, honnêtes gens, avaient un principe, une religion : tout ce qui était dit à table entre convives était sacré et devait rester secret ; tout ce qui était dit sous la rose (sub rosà, par allusion à cette coutume antique de se couronner de roses dans les festins) ne devait point être divulgué ni profané29. » Après cela, vous me répondrez que MM. de Goncourt n’aiment point les anciens. […] Weiss écrivait : « Dans tout autre domaine que le théâtre il est aisé d’appliquer des principes de cénacle… On conçoit gigantesque.
Naïf dans le principe, parce qu’il parlait à la foule son langage et répondait à ses instincts ; complet, parce qu’il s’occupait peu de la longueur de la représentation et avait confiance dans l’attention de son spectateur qui n’avait pas encore peur de son portier ; vrai, parce qu’il employait des hommes de bonne volonté qui ne sortaient pas du Conservatoire, et qu’il déroulait ses articles de foi sous le ciel : tel a été le théâtre au premier jour. […] Il a été annoncé que nous ferions l’application de ces principes par une critique active des œuvres actuelles et des œuvres anciennes. […] En somme, l’artiste doit se guider, pour travailler, d’après certains principes élevés qui montrent la grandeur dans le travail, à quelque condition qu’on appartienne, et d’après lesquels l’amour et l’argent ne tiennent dans la vie humaine qu’un rang secondaire, le travail étant le vrai but, la vraie destinée de l’homme.
Molière avait adopté ce sage principe : Le plus grand précepte de tous les préceptes est de plaire. […] » « L’écriture, dit l’archiviste dans son rapport au préfet, est rapide, nette, large, déliée, élégante ; on sent une main sûre d’elle-même, et déjà imbue des principes graphiques modernes, principes qui ne triomphèrent définitivement de la routine des scribes que vers le milieu du siècle suivant. » C’est sans doute au prince de Conti que Molière fut redevable de cette somme de 6 000 livres.
Dans cette série, il faut distinguer essentiellement les quatre premiers livres d’un Traité du lavis à l’encre de Chine ; qu’on ne s’effraye pas du titre technique : le lavis à l’encre de Chine n’y est que l’occasion ou le prétexte de recherches libres sur des principes d’art et de poésie.
Un judicieux critique l’a remarqué, avant nous, en des termes excellents : « Les traces des principes à la mode, dit M.
Elle complique son héroïsme d’une violence dont il est juste qu’elle réponde, violence d’occasion et d’expédient, contraire aux principes, et dont elle est fatalement punie.
Mais la façon dont le peuple prenait la vie, le système intellectuel sur lequel le temps se reposait, on ne s’en occupe pas, et là pourtant est le grand principe moteur.
L’Allemagne a conquis l’hégémonie du monde en reniant hautement les principes de moralité politique qu’elle avait autrefois si éloquemment prêchés.
Car notre jeune personne n’a pas l’intention d’abandonner le foyer paternel ; elle a de solides principes de morale, et, en se vouant à l’art dramatique, elle a la conviction qu’elle restera sage ou qu’elle se mariera un jour superbement, comme tant d’autres, et qu’elle demeurera une femme du monde, avec la gloire en plus.
Il faut toujours avoir présent à la mémoire ce principe fondamental : Tout état intellectuel est accompagné de manifestations physiques déterminées. […] Les formes sensorielles de l’attention témoignent assez clairement de ce principe pour que personne n’en doute : il en est de même de cette forme intérieure et cachée, dont nous parlerons plus tard, qu’on appelle la réflexion.
Il y a des milliers de poèmes, il n’y a qu’une poésie, principe unique, raison dernière d’une expérience indéfiniment diverse, mais qui présente constamment les mêmes caractères aisément reconnaissables : cet éblouissement, ce frisson, cette émotion, délectable, certes, mais en même temps si profonde, si voisine de l’émotion religieuse, que nous avons conscience de l’avilir en l’appelant volupté. […] Le poète n’a pas commencé à se proposer une idée, un principe pour chercher ensuite le symbole qui l’envelopperait.