Là, au milieu d’un cercle de figures farouches, brigands de la Sierra, contrebandiers, bravaches, vauriens, dont les yeux ardents l’enveloppent de leurs effluves, quelque fringante fille, mal vêtue de haillons éclatants, se cambre dans une pose hardie.
Or, la question d’une telle anomalie mérite d’être posée par la Critique ; car c’est presque là une question de pathologie littéraire.
Tout ce qui est chétiveté d’amour-propre, banalité de pose, convention bête de vanités qui s’entendent comme larrons en foire, grosse manière de se faire valoir, était dédaigné par cet homme d’une distinction suprême et calme, à qui les tambourinades des gloires contemporaines avaient fait aimer le silence ; qui a vécu comme il a pensé, et qui n’avait pas deux manières d’être, comme tant de poètes, grands dans leurs vers, petits dans leur vie !
Cette revue, conduite si près de nous, s’arrête à un dernier problème posé quelquefois.
Puis, il s’est posé en face de la société de son temps et, au nom de ses ambitions déçues, il a traduit son lyrisme en invectives. […] Puis encore, il s’est posé en face de l’ensemble de la création et il lui a dicté des lois qui étaient celles de son imagination lyrique. […] Cette question il se l’est posée à lui-même et il y a répondu plus d’une fois, sans jamais varier, et de la façon la plus catégorique. […] C’est d’abord à propos du meneur que la question se pose. […] Quand on vient d’assister à ce long et vain effort d’un homme pour étonner ses contemporains, une question se pose, qu’il est bien difficile d’éluder.
Il oublie ce qu’est une âme individuelle, comme tout à l’heure il oubliait ce qu’est une force historique ; il sépare le mot de la chose ; il le vide et le pose à part, comme un être efficace et distinct. […] » — C’est le mot d’Achille, lorsqu’il posait le pied sur la poitrine d’Hector. […] Ayant disserté nombre de fois en public, il a pris le ton posé et la dignité oratoire. […] Il pose en principe que le gouvernement républicain ne convient pas à un grand État. […] Soulevés sous Anne de Beaujeu, une négociation et un combat leur font poser les armes.
Comment se posent dans notre raison l’origine et la fin de l’art ? […] Suivre cet enseignement est-ce s’imposer les mêmes sujets, le même coloris, la même manière de poser et de draper les personnages ? […] Un an avant l’apparition de Lamartine, il prédisait l’École moderne et posait les bases d’une esthétique qui n’a pas été continuée. […] Or il ne suffit pas d’assurer l’indépendance des personnalités, il faut que la philosophie pose les bases de leur association. […] Le grand devoir des hommes de notre temps est donc de poser les fondements de cette cité en faisant passer la charité dans les lois.
Ils portent encore la robe nationale et les socques à patins, mais plus le chignon d’autrefois ; quelques vieillards seuls l’ont conservé ; les jeunes, ne sachant quel parti prendre pour leurs cheveux, ni longs ni courts, les laissent pendre, en mèches collées, sur leurs nuques pâles, et posent par-dessus des melons anglais. […] Lequel n’eût pas crié à la blague ou tout au moins à la pose ? […] Et, de cette petite main posée sur son front, il sentait descendre dans tout son être un îlot de délices. […] La lampe était restée posée à terre. […] Le un conçoit le personnage à créer, ou plutôt, car la conception appartient à l’auteur, il le voit tel que l’auteur l’a posé : c’est Tartuffe, c’est Hamlet, c’est Arnolphe, c’est Roméo ; et ce modèle, le deux le réalise.
Soyez salace, si c’est votre penchant, sacreblotte ; mais ne vous posez point, pour la postérité, en lauréat du prix Montyon ! […] La plupart des problèmes que se pose la psychologie n’ont pas de substratum matériel. […] Dans les ouvrages qu’il publia vers la fin de sa vie, apparaît sa haine talmudique du peuple trop confiant où il avait posé sa tente, et aiguisé ses couteaux rabbiniques. […] Il va tout de suite à l’essentiel des problèmes posés, avec un enjouement solennel. […] Il est des questions, relevant de la sagesse, qu’on ne pose jamais, et qui cependant mériteraient d’être posées.
Telles sont les questions, posées par les mille voix de la foule. […] La damoiselle bénie continue à se dépeindre le tableau de la réunion avec le bien-aimé, puis nous lisons ceci : « Elle posa ses bras sur la rampe dorée, laissa tomber son visage entre ses mains, et pleura. […] Et pour cela préfère l’Impair Plus vague et plus soluble dans l’air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. (« Pèse » et « pose » sont uniquement juxtaposés à cause de leur similitude de sons). […] Moins débiles que les chefs, ils ont senti le besoin de donner au mot « symbolisme » un certain sens, et ils ont posé en fait quelques thèses qui les guident, affirment-ils, dans leurs travaux.
Audacieux et entreprenant, il jugea d’un coup d’œil sûr la situation, et se posa en révolutionnaire zélé. […] Dans ce berceau qui me berçait, dorment mes illusions : éveillez-les quand j’y pose le fils que Dieu me donna. […] Et la tétonnière de la troupe, débraillée dans sa robe mal ragrafée, pour se gaver plus à l’aise, avait ôté son corset, posé sur l’angle d’un meuble. […] Aucun d’eux n’est encore assez terne, assez Buloz-cravate pour oser même poser sa candidature. […] quand vient l’heure de monter dans la chambre nuptiale, qu’il faut se coucher dans ce lit, qu’il faut, entre ses bras, sur sa poitrine, poser sa tête de courtisane, tandis que lui, confiant en elle, s’endort sans plus de soupçons qu’antan !
Cela posé, jugeons-le sans miséricorde, et parlons-en sans retenue. » Puisqu’il est bien convenu que nous l’aimons, nous aussi, j’accepte le pacte proposé par Joubert. […] » Il se pose encore d’autres questions : « Quelles sont les causes de cette dernière révolution ? […] Lucile, dans ses insomnies, s’allait asseoir sur une marche en face de cette pendule ; elle regardait le cadran à la lueur de sa lampe posée à terre. […] Avertis du propos de l’empereur, les amis de Chateaubriand le pressèrent de poser sa candidature. […] Mais pourtant c’était bien la question qui se posait.
Il s’acharne après elles, il les voue à la risée publique, il les égratigne, il les piétine… Et nous croyons entendre son ricanement, lorsqu’il posa la plume, ayant accouché de ces insolences. […] Les femmes du monde qui s’ennuient seraient ravies de poser à la Clémence Isaure et de distribuer des branches d’églantine aux gentils rimeurs. […] Il reste un peu d’âme aux louches d’un clavecin sur lequel des mains — autrefois — se sont posées. […] Tous ces hommes étaient des comédiens chez lesquels on ne pouvait distinguer ni le cœur ni le cerveau ; toutes ces femmes étaient des poupées montrant leurs épaules, posées dans des fauteuils comme on pose des statuettes de porcelaine sur une étagère Et il vint à Daniel un orgueil immense. […] Ce détail, à lui seul, vaut une toile de Téniers… Le Parisien prend dans ses bras les pauvres vieux et les pose à terre.
La question que la philosophie pose et veut résoudre est celle-ci : peut-on, par la science et la raison, découvrir l’existence et la nature de Dieu ? […] Taine ne montre aucune invention ni aucune originalité, il reprend toutes les questions exactement dans les mêmes termes où on les posait il y a cinquante ans, sans se soucier le moins du monde des raisons, après tout assez sérieuses, il me semble, pour lesquelles on avait abandonné toutes ces solutions. […] Or, cette question ainsi posée me paraît à peine effleurée par M. […] Que si vous dites que le rapprochement est inexact, parce que l’histoire après tout ne s’occupe que de faits, et que c’est encore là le domaine du relatif, tandis que la métaphysique prétend connaître l’inaccessible, c’est à-dire l’absolu, je réponds que vous posez ce qui est en question, à savoir que l’homme ne possède aucune notion absolue et ne doit s’occuper que du relatif, proposition qui ne pourrait être démontrée que par la science même que vous excluez. […] » Leibnitz, qui s’était posé précisément cette question, n’avait pas hésité à répondre que l’idée de parfait n’implique pas contradiction, en d’autres termes que le parfait est possible, qu’il n’est point un obstacle à l’être.
Ce principe est bientôt posé, et il remedieroit en effet à bien des choses. […] Les vrais caracteres de la divinité sont posés en principes, en tant d’endroits de l’écriture sainte, que quand les auteurs sacrés viennent à employer les figures, on les reconnôit d’abord pour ce qu’elles sont, et on ne les apprétie que ce qu’elles valent : aulieu que dans Homere, ces prétenduës figures sont elles-mêmes les principes, et qu’il n’y a rien d’ailleurs qui avertisse l’esprit de ne les pas prendre à la lettre. […] Ils emploient tantôt un principe pour rélever le mérite d’un endroit ; et tantôt, sans y prendre garde, ils louent excessivement ce qui seroit une faute grossiere selon le principe qu’ils ont posé ; dans l’ardeur de justifier Homere, le contradictoire ne leur coûte rien, ils ont des maximes pour tout, et ils en font même selon le besoin. […] C’est ce que Madame Dacier paroît penser à l’égard d’Homere ; et si le principe qu’elle pose est vrai, elle a raison d’en tirer cette conséquence. […] Voilà la traduction d’Homere formellement interdite aux poëtes ; mais j’appelle de ce principe, et j’en pose un tout opposé.
Parcourez un troisième : même diction, mêmes apostrophes, même façon de poser l’épithète et d’arrondir la période. […] Par exemple, sir Petre, voulant se rendre les dieux propices, « bâtit un autel à l’Amour avec douze vastes romans français proprement dorés sur tranche, pose dessus trois jarretières, une demi-paire de gants, et tous les trophées de ses anciennes amours ; puis, avec un tendre billet doux il allume le feu et ajoute trois soupirs amoureux pour attiser la flamme1116. » Nous demeurons désappointés, nous ne devinons pas ce que cette description a de comique. […] L’attention ne se portait plus que sur les raffinements ; une broderie plus ouvragée, un velours plus éclatant, une plume plus gracieusement posée, c’est à cela que se réduisaient les audaces et les tentatives ; la moindre incorrection, la disparate la plus légère eût choqué les yeux ; on perfectionnait l’infiniment petit.
Comment ces mélodies ou ces combinaisons de notes, heureusement ou malheureusement posées les unes à côté des autres, selon le génie ou selon la stérilité du musicien, forment-elles des concerts divins ou des discordances stupides ? […] D’une oreille ravie le monarque écoute, se pose en dieu, et en remuant la tête semble ébranler l’univers. […] Je ne cherchais la connaissance et l’amitié que des gens d’un haut rang, et de ceux-là seulement qui étaient posés ; jamais de jeunes hommes, quand ils eussent été de la plus haute volée.
C’est là que les ministres véritablement historiques, tels que Richelieu, Mazarin, le duc de Choiseul, les deux Pitt, Metternich, Talleyrand, posent devant nous, et laissent la postérité prononcer à distance sur la valeur, sur la vertu, sur les vices, sur la justice, sur l’habileté, sur la moralité enfin de leurs négociations, à la honte, à la gloire ou à la perte de leur pays. […] Certes, ce ne fut pas l’Autriche qui formula la révolution française et qui dressa l’échafaud de sa propre maison ; ce ne fut pas l’Autriche qui poussa Napoléon à la folie de Moscou ; ce ne fut pas M. de Metternich qui poussa Napoléon à refuser toute paix acceptable au congrès de Prague et à poser obstinément ainsi la question européenne entre le monde et la France : l’asservissement du monde à un homme, ou l’anéantissement de la France pour la gloire d’un homme. […] Or la question qui venait de se poser devant les cabinets de France et d’Europe était celle-ci : En 1815, on avait reconstitué l’Europe à peu près telle qu’elle était géographiquement constituée avant 1790.
» Question résolue aussitôt que posée. […] [Gabriel Séailles] Monsieur, La gravité du problème que vous posez me fait un devoir de vous répondre : les destinées de la démocratie sont liées à l’éducation du peuple. […] Peut-être la question posée est-elle plus vaste que nous ne l’imaginons.
Je lui ai écrit à propos de la pièce de Monsieur Betsy, de Paul Alexis, qu’elle se refuse à jouer, et au sujet d’une très jolie étude de sa personne, commencée par Tissot, et qu’il va remonter au grenier, si elle ne revient pas poser. […] Mardi 25 février Arrivé de bonne heure aux Menus-Plaisirs, j’assiste à la pose du premier décor, où machinistes et pompiers mêlés, s’amusent à faire du trapèze, et à soulever les haltères des Frères Zemganno. […] Vendredi 9 mai Plus j’existe, plus j’acquiers la certitude que les hommes nerveux sont autrement délicats, autrement sensitifs, autrement frissonnants, au contact des choses et des êtres de qualité inférieure, que les femmes qui au fond n’ont que la pose de la délicatesse.
., posèrent entre eux les bases d’un projet de réunion mensuelle qu’ils rédigèrent le mois suivant en couplets ; c’était l’ère des constitutions nouvelles et des décrets de toutes sortes ; on ne manqua pas ici d’en parodier la formule : En joyeuse société, Quelques amis du Vaudeville, Considérant que la gaieté Sommeille un peu dans cette ville, Sous les auspices de Panard, Vadé, Piron, Collé, Favart, Ont regretté du bon vieux âge Le badinage Qui s’enfuit ; Et, pour en rétablir l’usage, Sont convenus de ce qui suit : et, après la rédaction rimée-de divers articles du règlement, la commission signait en bonne forme : Au nom de l’Assemblée entière, Paraphé, ne varietur. […] Celui-ci était chansonnier comme La Fontaine était fablier ; il y avait dans le talent qui le poussait à la chanson, ou, pour mieux dire, dans la séve qui poussait des chansons en lui, quelque chose d’irrésistible, quelque chose qui le pose assez bien entre Chapelle et La Fontaine.
Qu’on se rappelle la danse du schall, et cette toilette de bal dans laquelle on pose sur les cheveux blonds de Valérie une douce guirlande bleue de mauves. […] Puis, Elle aussitôt sortie, Je pris l’enfant à partie, Et me mis à lui poser, aux traces qu’elle avoit faites, Mes humbles lèvres sujettes : Même lieu, même baiser.
Hélène, dit-il en osant poser son visage sur ses genoux, si vous me frappez, alors je croirai qu’après m’avoir puni, vous me pardonnez. » « Ghérard était beau ; une de ses joues s’appuyait sur les genoux d’Hélène, tandis que l’autre s’offrait ainsi à la peine. […] Et sans le vouloir, et en se laissant aller à son cœur et à sa pensée, qui achevaient le tableau commencé devant ses yeux, sur le visage de Ghérard, au lieu de sa main, elle posa ses lèvres.
Suite de la littérature diplomatique I Je vous disais, en finissant le dernier Entretien, qu’à chaque crise ou même à chaque question diplomatique posée par les événements depuis la mort du suprême diplomate, je m’étais toujours involontairement demandé : « Qu’aurait conseillé ici à la France M. de Talleyrand ? […] Les bases en étaient déjà éventuellement posées : elles étaient des bornes très reculées de l’Allemagne en Italie ; mais elles n’étaient pas un empire de trente millions d’hommes, improvisé au profit d’un roi guerrier et d’un pays militaire contre l’Allemagne et contre la France.
CLXV Tout en marchant çà et là dans la tour, je ne sais comment cela se fit, mais je posai par hasard le pied sur ma zampogne, qui avait glissé du lit sur le plancher, au moment où je m’étais levée en sursaut pour aller écouter à la lucarne. […] À ces mots, tirant de dessous sa veste une hache à fendre le bois qu’il y avait cachée, il posa sa main gauche sur la table du recruteur et, d’un coup de sa hache, il se fit sauter le poignet de la main gauche, aux cris d’horreur du podestat !
La prétention n’en est que le masque : ce masque, au lieu de montrer un homme racontant simplement les pensées et les événements de sa vie, montre sans cesse un personnage en attitude de pose devant le lecteur, pour se faire admirer ; voilà pour la naïveté, il n’y en avait point, il ne pouvait y en avoir, l’attitude est l’inverse de la nature, la volonté tue le génie : c’est de la naïveté de commande, c’est-à-dire de la naïveté voulue. […] Mais, si cette respectueuse tolérance est respectable, nous ne pouvons pas respecter de même l’affectation, plus ou moins suspecte, d’un écrivain qui arrive en France avec une profession de foi philosophique déjà imprimée, et qui, trouvant le gouvernement incliné, ainsi que son chef, à un culte d’État unique et dominateur, change à l’instant de note, déchire son livre philosophique et en compose sur-le-champ un autre d’après les principes opposés, et se pose en apôtre de ce qu’il venait d’apostasier.
Il a peut-être plus de sensibilité qu’il n’en montre : il est capable d’affection ; mais il craint extrêmement le ridicule ; il pose pour l’homme fort et détaché. […] D’abord il compose, très solidement, très soigneusement : dans la moindre nouvelle, il pose ses caractères, il établit son action initiale, et tout se déduit, s’enchaîne ; le progrès est continu, et les proportions exactement gardées.
Ils commencent par établir sur chaque branche de littérature les préceptes que l’usage a consacrés, puis ils passent en revue les divers ouvrages qui en font partie, et le jugement qu’ils en portent se formule d’après les principes qu’ils ont posés, comme étant sous ce rapport la législation souveraine et absolue. […] Si, comme nous l’avons dit, nous nous refusons à poser d’avance des lois, des règles, des principes, pour mesurer les œuvres du génie, comme on mesure la taille des conscrits, ne devons-nous pas chercher un drapeau sous lequel nous puissions nous rallier, afin d’éviter la confusion dans nos jugements et le désordre dans nos idées ?
La question du rôle de l’orchestre est posée. […] Les musiciens russes ont leurs propres réponses aux questions posées par la révolution wagnérienne des formes.
Le fier Camille lui-même se rend bien, dans le conte de La Fontaine, lorsque la courtisane amoureuse pose son pied sur son sein nu, avec une servilité si touchante : Je me déclare aujourd’hui votre amant Et votre époux, et ne sais nulle femme Qui vous valût pour maîtresse et pour femme… Voilà comment Constance réussit. […] Ne pouvait-il s’en tenir à sa première réponse, si spécieuse et si décisive : « Je puis mourir et je suis responsable de votre avenir. » Quel intérêt peut-il avoir à se poser en fripon devant une jeune fille tirée à quatre épingles dans sa vertu rigide et chagrine ?
. — A cette façon de poser le problème, il n’est pas difficile de prévoir en quel sens le problème sera résolu. […] Voilà donc la conscience reléguée humblement parmi les accessoires, — la conscience sans laquelle nous ne pourrions penser ni à notre cerveau, ni à l’univers, ni à ses lois mécaniques ou biologiques, et sans laquelle nous ne nous poserions pas le problème de la mémoire.
En tout cas, la conscience qui voit l’idée de l’objet désiré amener, par la tendance qu’elle enveloppe, l’existence de l’objet même, ne se demande point si cette idée se résout ou ne se résout pas en mouvements : il y a là une question métaphysique en dehors de la psychologie, et que la conscience pratique ne se pose pas. […] L’enfant qui refuse de prendre une seconde fois la rose dont il a été piqué agit d’abord, — selon la loi que nous avons posée plus haut, — par la simple similitude de fait, qui existe entre les deux sensations, similitude qui produit un courant nerveux dans le même sens.
dans une de ces chambres de domestiques, où le soleil, donnant sur une tabatière, fait l’air brûlant comme en une serre chaude, et où il y a si peu de place, que le médecin est obligé de poser son chapeau sur le lit… Nous avons lutté jusqu’au bout pour la garder, à la fin il a fallu se décider à la laisser partir. […] On ouvre et je me trouve dans un parloir, où, entre deux fenêtres, une Vierge est posée sur une sorte d’autel.
Il y a, dans cet incroyable recueil de quatre mille vers, de la même mesure à l’exception d’un très petit nombre de morceaux, beaucoup de pièces où le virtuose n’a eu besoin que de poser légèrement son archet sur les cordes de son violon pour que les cordes, impalpablement touchées, aient chanté. […] Dans son poème, sous, une forme poétique, attendrissante, larmoyante, apostolique, car l’archevêque de Cousin sait au besoin faire l’apôtre, il résout la question posée pendant tant de siècles : à savoir que le Pape doit être décapité de sa couronne, en attendant qu’il le soit de sa tête ; — car, pour messieurs les démocrates autant que pour nous, les monarchistes, la couronne et la tête ne font jamais qu’un.
il y a encore un comte de Grammont, l’oncle de la jeune fille, Fontenelle-dandy qui finit par glisser dans le dévouement et qui se fait tuer, par honneur du monde, pour sa nièce ; vrai d’inconséquence, ayant l’intérêt d’une larme retrouvée dans un œil qu’on croyait séché ; d’ailleurs sans profondeur aucune, et tout le temps qu’il est égoïste, très-facile à peindre, dans l’égoïsme universel qui pose, sous tant de faces, devant nous. […] tant mieux que ce contempteur de la société, telle qu’elle est faite et qui pose comme la loi, l’abaissement, le foulement aux pieds de toute loi par la passion désordonnée, n’ait pas le prestige du talent, ne soit pas couvert par cette éblouissante et effrayante magie, et qu’ainsi il ne puisse entraîner les imaginations charmées et troubler le fond des consciences en remuant puissamment le fond des cœurs !
Le dernier volume qui comprend bien des périodes, bien des successions d’écoles et des révolutions de goût, depuis la fin du xviie siècle jusques et y compris le commencement du xixe , offre un intérêt très vif : la manière seule dont les questions sont posées pique mon attention et m’arrête à chaque pas.
Et cela ressemblerait à une mauvaise plaisanterie que de poser seulement la question : Lequel était le plus religieux de Rousseau ou de lui ?
Cela posé, jugeons-le sans miséricorde, et parlons-en entre nous sans retenue ; vous avez fort bien commencé, vous voyez que je vous suis de près ; achevez, et déterminez-moi irrévocablement, car mon incertitude m’est insupportable.
« Posez la main sur la terre, et dites-moi pourquoi elle a tressailli.
comme pour se rassurer dans les ténèbres et se fortifier contre lui-même ; vainement il montre de loin à son amie, dans le ciel sombre, la double étoile de l’Âme immortelle et de l’Éternité de Dieu ; vainement il fait agenouiller sa petite fille aînée devant le Père des hommes, et lui joint ses petites mains pour prier, et lui pose sur sa lèvre d’enfant le psaume enflammé du prophète : ni la Prière pour Tous si sublime, ni l’Aumône si chrétienne, ne peuvent couvrir l’amère réalité ; le poëte ne croit plus.
L’abbé Fléchier, âgé de trente-trois ans, avant sa célébrité, mais déjà fort bien posé dans le monde, fait le voyage de Clermont en Auvergne à la suite de M. de Caumartin, maître des requêtes, dont le fils est son élève.
Victorin Fabre s’était arrêté et comme figé en 1811 ; son biographe se rabat de plus près à 1804 ; il n’en sort point, il a posé son dieu Terme à cette date-là.
Dans son morceau sur l’influence méridionale, sur la sonorité harmonieuse et un peu vaine de la langue et de la mélopée des troubadours, dans les hautes questions qu’il a posées sur les conditions d’une véritable et vivante épopée, dans sa définition brillante et presque flatteuse du peintre exclusif et du coloriste, il s’est montré un juge supérieur jusqu’au sein du panégyrique, et en même temps la plus religieuse amitié n’a pas eu un moment à se plaindre ; car s’il a eu le soin de maintenir et comme de suspendre ses critiques à l’état de théorie, il a mis le nom à chacun de ses éloges.
Les femmes du monde, on leur doit cette justice, se sont prêtées à merveille à l’attrait et à l’embellissement de cette renaissance, elles ont multiplié l’éclat des fêtes particulières ; elles n’ont même pas absolument dédaigné ces tourbillons, moins étroits, mais plus enivrants, où la foule enhardit et protège le mystère. à la blancheur suave du cou et aux lignes voluptueuses de plus d’une pose indécise, il était aisé, jusque sous le masque, de saisir la curiosité de l’aristocratique beauté qui se confiait là, pour la première fois, à quelque guide heureux et fier : c’était une nuance nouvelle en ces sortes de lieux que de suivre ainsi un embarras charmant, dissipé à mesure.
La scène est admirablement posée, et l’auteur a su y trouver des accents d’un pathétique sublime.
Chez eux comme chez les Indiens, « le soleil qui se lève lance ses flèches d’or aux blanches nuées qui se teignent de rouge, comme si elles étaient blessées, et s’évanouissent ensuite dans la lumière, jusqu’à ce qu’enfin la lutte cesse et que le jour pose en triomphateur ses pieds rayonnants sur la nuque de la montagne »149 « Comme des bayadères assoupies vers le matin, les montagnes frissonnent dans leurs blancs peignoirs de nuages que la brise matinale soulève.
Çà et là, des demi-clartés roses se posaient sur les pavés ; la rivière luisait doucement dans une brume naissante ; on apercevait de grands bateaux qui se laissaient couler au fil du courant, deux ou trois attelages sur la plage nue, une grue qui profilait son mât oblique sur l’air gris de l’orient.
… » Et ses notes intimes se terminent par cette page, où il y a, si vous le voulez, encore un peu d’artifice et de « pose » en face de soi-même, mais où j’ai tout aussi bien le droit de trouver (qui sait ?)
« Après quelques scènes, Don Juan pose Arlequin en sentinelle à la porte et s’introduit chez le commandeur, père de Dona Anna.
Il conviendrait encore, du moment où on se pose en champion de la différence humaine et de l’originalité, d’avoir des désirs vraiment neufs et intéressants, des sentiments qui vaillent la peine d’être exprimée.
Le grand grief qu’on a contre la casuistique, c’est moins d’avoir apporté souvent des solutions contestables, que d’avoir posé des problèmes inquiétants et d’avoir mis en honneur la discussion morale.
Nulle pose.
Alors vécut une personne supérieure qui, par son initiative hardie et par l’amour qu’elle sut inspirer, créa l’objet et posa le point de départ de la foi future de l’humanité.
Plusieurs fois peut-être se posa pour lui la question suprême : Le royaume de Dieu se réalisera-t-il par la force ou par la douceur, par la révolte ou par la patience ?
Ces postulats posés, « la théorie psychologique maintient qu’il y a des associations naturellement et même nécessairement produites par l’ordre de nos sensations et de nos réminiscences de sensations, lesquelles, en supposant qu’il n’existât dans la conscience aucune intuition d’un monde extérieur, en produiraient inévitablement la croyance et le feraient regarder comme une intuition. » Et d’abord, que voulons-nous dire par ces mots : un monde extérieur, une substance externe ?
Placez sur le dos une grenouille sans cerveau, après lui avoir attaché une de ses pattes, vous poserez à la machine vivante un petit problème de mécanique, car les mouvements nécessaires alors pour se remettre sur le ventre ne sont pas les mêmes que dans les circonstances ordinaires ; or, cette prétendue machine, dont vous croyez que toute idée et toute sensation est désormais absente, résoudra fort bien le problème et se remettra sur le ventre.
Ce vieillard à la tête où il y a du cabotin et du conventionnel, porte un col large, rabattu à l’enfant, une cravate chamois à bouquets roses et verts, et une chaîne de montre s’échappe de son gilet pour se perdre dans la poche extérieure d’une redingote vert bouteille, pendant qu’une de ses mains ornée d’une bague en turquoise, pose sur un manteau plié sur ses genoux, un manteau raisin de Corinthe.
Paul Bourde a mis en présence les deux doctrines qui se disputent l’adhésion de l’humanité civilisée d’une part, l’appétit du sacrifice, du renoncement, de l’abnégation, et l’espoir d’un « au-delà » où toutes les injustices de notre condition terrestre seront réparées d’autre part, l’acceptation réfléchie de la vie présente, et le ferme propos d’ennoblir cette vie par le progrès continu de l’harmonie, de la justice et de la liberté (c’est le problème que vient de poser si crânement Mme Marcelle Tinayre dans la Maison du Péché).
Faguet et Brunetière semblent poser en principe que les beautés de l’écrivain sont visibles pour tous, que ses défauts seuls sont cachés ; comme le devoir d’un bon critique est d’apprendre quelque chose à ses lecteurs, il vaut mieux assurément leur montrer des défauts que de ne rien leur montrer du tout.
Poser de cette façon devant tous, et rendre visible à la foule cette grande échelle morale de la dégradation des races qui devrait être l’exemple vivant éternellement dressé aux yeux de tous les hommes, et qui n’a été jusqu’ici entrevue, hélas !