Je désire ardemment la soumettre à votre jugement.
À peine un homme sur mille possède-t-il la sûreté de coup d’œil et de jugement nécessaire pour devenir un habile éleveur.
Ici, une chose extraordinaire et jolie (d’ailleurs conforme au dogme) : « Seule de tous les justes, Marie a conservé un corps. » Elle a seule un corps parmi les saints, dont les corps attendent dans la terre le jugement dernier, tandis que son corps, à elle, a été enlevé au ciel aussitôt après sa mort. […] Le 21 mars 1804, raconte-t-il, se promenant dans Paris, il entendit crier la nouvelle officielle du « jugement de la commission militaire spéciale convoquée à Vincennes » qui condamnait à la peine de mort le duc d’Enghien. […] « Pourquoi ne conviendrais-je pas que ce jugement chatouille de mon cœur l’orgueilleuse faiblesse ?
Caractères généraux « Aujourd’hui, leur littérature est presque nulle », écrit Hippolyte Taine, dans un chapitre de la Philosophie de l’art consacré aux Belges5, et plus loin : « Ils ne peuvent citer de ces esprits créateurs qui ouvrent sur le monde de grandes vues originales, ou enchâssent leurs conceptions dans de belles formes capables d’un ascendant universel6. » L’essai sur l’art dans les Pays-Bas date de 1868 ; un tel jugement était alors très juste. […] Puisque Balthazar fut absous par le Cloître, il recommence une vie pure ; son crime, on l’oublie ; ce qu’on ne lui pardonne point, c’est de le livrer à ceux du dehors, de leur abandonner un tel secret, c’est de rompre La règle sainte et le claustral esprit, c’est de substituer à l’autorité du prieur celle de la société, au jugement des moines, celui des hommes. […] Parmi les critiques catholiques, citons Firmin van den Bosch dont les Essais de critique catholique et les Impressions de littérature contemporaine font estimer la netteté de jugement, les poètes Victor Kinon, qui nous présente (Portraits d’auteurs) de fortes études, souvent partiales, mais d’un caractère élevé, concernant certains écrivains septentrionaux, français, belges, et Georges Ramaekers, auteur de plaquettes intéressantes sur Verhaeren, Demolder, Virrès.
Ne sait-on pas que les affections désordonnées corrompent le jugement ainsi que la volonté, et que la conscience s’altère et se modifie insensiblement dans chaque siècle, à, dans chaque peuple, dans chaque individu, selon l’inconstance et la variété des préjugés ? […] Monsieur Bois a publié des livres de vers et de prose, et même il émet des jugements sur ses contemporains. […] Malgré moi, j’eusse été amené à revenir sur mon jugement, à piquer des épigrammes sur la guirlande que j’avais tressée.
Dans l’étude des livres, dans la critique, il voyait « le banal malentendu d’employer, comme par besoin sa pure faculté de jugement à l’évaluation de choses entrées déjà censément dans l’art ou de seconde main, bref à des œuvres. […] La passion sensuelle qui attire vers la matière l’esprit de l’artiste est indépendante du jugement d’existence porté sur la matière, ou mieux elle s’accommode des jugements opposés d’être et de non être, comme de deux façons de la comprendre et de la goûter. […] L’impossibilité douloureuse pour la pensée de laisser un mot ainsi isolé, le minimum d’effort, la moindre action pour aboutir à un jugement qui reconnaisse le fait sans rompre presque le silence et plutôt en le concentrant sur un noyau obscur, tout cela rebondit, par-delà le blanc, dans : Est morte. […] Ce n’est plus seulement le mot qui s’impose comme un son, c’est la phrase, maintenant faite, qui s’installe comme un jugement. […] Elle s’est développée en jugement, tirant de son néant même cet attribut : Est morte.
Toute la série des temps antédiluviens et des temps historiques, n’est qu’un pont immense jeté entre la création et le jugement dernier, sous lequel passent l’orgueil, le crime et le repentir. […] Quel que soit le jugement de la philosophie sur cet homme singulier qui, ayant devant lui les rôles de Cromwell et de Washington, préféra la puissance à la moralité ; que la raison excuse ou condamne cet égoïsme persévérant qui mit sa gloire personnelle au-dessus du peuple entier dont il était sorti, peu importe au poète, il y a pour l’imagination une vérité supérieure à tous les arrêts de l’histoire, la tradition : or, la tradition a déjà commencé pour Napoléon. […] Elle ne cessera pas jusqu’à l’heure suprême de penser au jugement inexorable, et de vivre dans le respect et l’étude de la vérité. […] Je me réjouis sincèrement du succès qu’il a obtenu jeudi dernier, non seulement parce que j’y vois, pour lui, une protestation toute naturelle contre la franchise austère de mon jugement, mais aussi parce que l’attention religieuse de l’auditoire, en présence de ce dialogue inaccoutumé, promet à la réaction spiritualiste un prochain et infaillible triomphe. […] Hugo et à ses amis, sévères au-delà de toute prévision, si mon opinion sur Lucrèce Borgia semble contredire le jugement que j’ai porté sur le drame représenté en novembre dernier, je les prie de croire qu’il n’a pas dépendu de moi d’apporter plus d’indulgence et de réserve dans l’expression de ma pensée.
On la lit, on l’écoute, on l’applaudit, mais on ne la croit pas ; et il en résulte pour elle un défaut absolu d’influence et d’action, tant sur les jugements du public que sur les tendances littéraires. […] Mais il y a un écueil tout à côté : c’est cette ironie railleuse et sceptique qui, perçant à travers les peintures, les jugements et les récits, empêche presque d’y croire, en ôte du moins cette illusion d’optique et de lointain nécessaire à l’entraînement et à l’effet, et remplace des personnages réels mêlés à un drame vrai par des pantins dont on aperçoit trop aisément les ficelles pour prendre la pièce au sérieux. […] Mais il fait éloquemment ressortir la différence entre les jugements de la postérité et ceux des contemporains, et ce qu’au lendemain de la mort de Richelieu devait soulever contre sa mémoire le sentiment, tout chaud et tout palpitant encore, de ses cruautés et de ses rigueurs. […] Outre qu’il n’est pas tout à fait prudent d’établir au profit des grands hommes ou de quiconque s’imagine les reproduire une morale exceptionnelle, trop différente de la morale générale et trop commode, ces vues, prises de si haut, ont le tort de se perdre dans les nues, et d’être, le plus souvent, assez peu conformes à la vérité des faits… » Ces lignes, que je gâte en les abrégeant, et les pages suivantes marquent, en ce sujet si controversé et où il est si facile de toucher aux extrêmes, cette parfaite mesure qui, arrivant après les opinions passionnées et contraires, fait réellement ressembler le jugement d’un historien au verdict d’une cour suprême. […] Voilà ce que M. d’Haussonville a saisi et indiqué avec un tact infini, et ce qui prouve que, dans cette façon d’écrire l’histoire, la liberté des jugements se concilie fort bien avec l’élévation et le respect.
Le jugement fut que l’auteur devait faire « quoi que ce soit, excepté de la littérature. » Quelle perte pour les lettres, quelle lacune dans l’esprit humain, si le jeune homme se fût incliné devant l’expérience du vieillard et eût écouté son conseil, qui, certes, était des plus sages, car il n’y avait pas la moindre étincelle de génie ni même de talent dans cette tragédie de rhétorique ! […] Sur ce point, son jugement si fin, si profond, « si sagace faisait défaut ; il admirait un peu au hasard et en quelque sorte d’après la notoriété publique. […] Les jugements à la Prudhomme y sont cassés sur-le-champ, et la sagesse picaresque s’y condense en maximes qui feraient paraître enfantines celles de la Rochefoucauld.
Que si, après avoir jugé vos jugements sur les trois genres, le roman, le conte, le drame, je vous ai prouvé que vous étiez au moins ingrat de ne pas vous souvenir des bonnes choses que vous aviez déjà, au moins impatient de désespérer sitôt de littérateurs qui n’ont pas trente ans, qu’arriverait-il si j’en appelais de vos jugements sur les personnes ? […] La province est la cour de cassation des jugements de Paris. […] Savez-vous aussi un juge plus équitable, plus sincère et plus amoureux de la preuve et de la mesure en ses moindres jugements, aussi loin de la haine que de l’amour sans bornes, du dénigrement que de l’enthousiasme ? […] Il faudrait avoir certains droits que je n’ai pas pour porter un jugement définitif sur ce livre étrange et sans antécédents ; il est le seul de son genre et de son esprit au milieu de tant et tant de témoignages si divers que les siècles écoulés laissent après eux d’ordinaire.
» Alors il s’asseyait de nouveau et rendait son jugement. […] Nous parvenons, à force d’investigations méticuleuses et hardies, indiscrètes peut-être, à une connaissance autrement complexe, autrement significative et utile des âges révolus et de nos pères qui, au surplus, nous ayant laissé leurs dettes et, avec un héritage, une hérédité, relèvent de notre jugement ; et, s’ils nous dirigent encore, nous avons à les connaître. […] Eh bien, plus nous choquent les sacrilèges entreprises de Fauchon, plus importe l’équité de ce jugement : Fauchon, c’est un homme qui se trompe. […] Elle écrit tous ses petits payements et, à la fin du mois, soumet au jugement du poète ces comptes-ci : « Nourriture et vin, repas à Toto compris, 138 francs, six sous, un demi-liard ; faux frais, argent de poche, quatre francs, sept sous ; blanchissage gros et fin, quinze livres, onze sous ; entretien de la maison, dix-neuf francs, dix-sept sous, un demi-liard, etc… » Il y en a pour 315 francs, cent sous, un demi-liard, au mois de février 1843 : je ne sais si le poète fit des observations.
Il y consacra une longue autobiographie, dans le but que son jugement sur lui-même fît autorité. […] La conséquence du jugement est fort importante, car, selon l’issue du procès, le duc de Portland restera au rang des infortunés illustres ou passera au nombre des originaux célèbres. […] Je ne sais quel sera le jugement des temps futurs sur ces puissants et brillants écrivains, mais je croirais volontiers que, mis à part leur incontestable talent, ils représenteront un jour un célèbre exemple d’une des plus graves et des plus éclatantes erreurs esthétiques de notre Littérature, au moins dans le principe de sa doctrine. […] À la lumière de ces extraits, on peut supposer que le jugement de Régnier sur Sainte-Beuve doit beaucoup à celui des Goncourt, très proche à plusieurs égards.
Cette règle du cas-sujet et du cas-régime dans les noms, que Sainte-Palaye, malgré son immense lecture, n’avait pas soupçonnée, qu’ont niée ou infirmée tant qu’ils ont pu quelques érudits sceptiques, Daunou, Génin même en dernier lieu, et qui est aujourd’hui pleinement démontrée dans les meilleurs textes, c’est Raynouard qui l’a retrouvée le premier, et on peut dire (je donne ici le jugement de M.
Pétrarque cependant, devenu plus austère dans ses jugements sur lui-même à un autre âge, en parle ainsi avec une certaine ambiguïté de remords ou de justification dans le premier sonnet de ses œuvres après la mort de Laure.
Il eut un seul tort de jugement, à mes yeux, sur la fin de sa vie, ce fut d’abdiquer la république vénitienne dans une lettre aux Italiens pour leur conseiller de se monarchiser sous le sceptre du roi de Piémont.
Et maintenant, grande âme, dépaysée dans un corps infirme et dans la région des faux jugements, des fausses gloires et des faux mépris de ce bas monde, tu as secoué vigoureusement ce vil tissu de matière, ce manteau de plomb qui t’embarrassait dans ton essor, et que tu soulevais à chaque pas comme une lourde chaîne dont les anneaux te retenaient au sol !
Copions ici le jugement du poète de Brutus sur cette démarche.
car il me semble le voir lui-même en ce moment, prêt à prononcer son jugement contre moi, pour un tel forfait.
Quant au jugement sur la qualité des œuvres, c’est affaire de goût personnel ; et il semble bien aussi de tendances politiques. « Réprobation » et « reconnaissance », « désarroi » et « envahissement » sont des termes qui désignent des préférences de sentiment.
Le vulgaire admire de confiance et n’ose hasarder de lui-même un jugement sur ces œuvres qui le dépassent.
Point de milieu entre le dieu splendide et le dieu sinistre, entre le ciel et l’enfer : la terre était tranchée en deux zones, comme la vallée du Jugement dernier.
Pour qu’il y ait conscience, le sujet et l’objet doivent se différencier ; en même temps, cette différenciation ne doit pas exclure une certaine unité, sans quoi le sujet ne pourrait rien juger de l’objet : le propre du jugement, c’est la différenciation aboutissant à l’union.
” » Voici deux faits qui sont le jugement du haut et du bas, ça me semble décider la question.
C’est, cruel pour des os aussi parisiens que les siens, d’attendre, en province, le Jugement dernier.
On se rappelle le jugement sommaire porté par Vauvenargues et, avec lui, par tout le dix-huitième siècle sur La Fontaine, ce représentant unique, au siècle précédent, de la vie animale, de la nature et presque du naturel : « Il n’a écrit ni dans un genre assez noble ni assez noblement. » L’art, de nos jours, est devenu de plus en plus (démocratique, et il a fini même par préférer la société des vicieux à celle des honnêtes gens.
Au cours de sa carrière de grand observateur, cet écrivain eut l’infortune de porter un jugement définitif entre les phénomènes et les actes que lui montrait le cours de la vie.
L’âge mûr se distingue par un jugement sobre, une réflexion prudente, une application qui se tourne toute à la pratique ; c’est l’âge de l’industrie.
L’heure du jugement était venue pour Léon X, le représentant de l’Agneau divin sur la terre, et il fut moins grand que son devoir.
Ou bien Shakspeare était-il, comme Voltaire, un homme de bon sens, quoique imaginatif de cervelle, gardant son jugement rassis sous les petillements de sa verve, prudent par scepticisme, économe par besoin d’indépendance et capable, après avoir fait le tour des idées humaines, de décider avec Candide que le meilleur parti est de « cultiver son jardin ? […] La face du ciel s’enflamme de honte, — oui, et ce globe solide, cette masse compacte, — le visage morne comme au jour du jugement, — est malade d’y penser218 !
Et nous allons voir ainsi se succéder l’époque primitive, patriarcale, les temps de la Bible ; nous verrons les temps anciens, nous verrons le moyen âge ; nous arriverons jusqu’à l’époque moderne ; plus loin que l’époque moderne, nous arriverons jusqu’à la fin du monde ; plus loin que la fin du monde, jusqu’au jugement dernier, et plus loin que le jugement dernier.
La licence des poètes dithyrambiques, la licence même du menu peuple, à la fête des Bacchanales, et aux autres jours de débauche, était moindre que celle de ce poète licencieux ; et si on ne dit absolument que le jugement lui manque, c’est lui faire grâce de se contenter de dire que, dans la plupart de ses poèmes, le jugement n’est pas la partie dominante, et qui gouverne le reste. » Ça n’est point si mal tourné, mais je présume que Guez de Balzac aimait la poésie, ainsi que lui-même le dit de quelqu’un, comme un jeu innocent et permis, plus honnête que le Hoc et que le Trictrac . […] Comme le goût a bien changé depuis ce temps, on n’en porte plus un jugement si favorable. » Déjà, le caustique cardinal du Perron disait de Belleau et de Jodelle qu’ils faisaient des vers de pilés , c’est-à-dire des choses sans valeur, telles que sont des pois pilés quand on en a retiré la purée.
Les jugements de notre jeunesse, dans leur insolence sincère ne sont pas toujours dictés par la passion ; il y en a d’équitables et de judicieux. […] Des conditions plus équitables et plus libérales de jugement avaient permis cette transformation.
Il semble bien qu’il ait eu conscience de ce défaut, évidemment sensible, même pour les Grecs ; car il écrit quelque part : « … je dis que nous devons, toi et moi, nous souvenir de ce qui tient d’être dit et avoir soin désormais de donner l’éloge ou le blâme à la brièveté ou à la longueur de nos discours en prenant pour règle de nos jugements non pas la longueur relative, mais cette partie de l’art de mesurer que nous avons dit qu’il faut toujours avoir présente à l’esprit et qui repose sur la considération de la convenance. […] Après quoi nous inscrirons sur des tablettes les jugements de la multitude… et ces règles présideront pour l’avenir à la navigation et à la thérapeutique. […] C’est cette opposition qui se trouve entre nos sentiments d’amour ou d’aversion et le jugement de notre raison que j’appelle une ignorance extrême. […] J’appelle donc ignorance cette disposition de l’âme qui fait qu’elle se révolte contre la science, le jugement, la raison, ses maîtres légitimes : elle règne dans un État lorsque le peuple se soulève contre les magistrats et les lois ; elle règne dans un particulier lorsque les bons principes qui sont dans son âme n’ont aucun crédit sur lui et qu’il fait tout le contraire de ce qu’ils lui prescrivent. […] La marche est la suivante, ou du moins elle a été telle à Athènes et elle doit être à peu près la même partout : « … chacun se croyant capable de juger de tout, cela produisit un esprit général d’indépendance ; la bonne opinion de soi-même délivra chaque citoyen de toute crainte, et l’absence de crainte engendra l’impudence ; et pousser l’audace jusqu’à ne pas craindre les jugements de ceux qui valent mieux que nous, c’est la pire espèce d’impudence ; elle prend sa source dans un esprit effréné d’indépendance.
. — Mais n’oublie-t-on pas, quand on le lui reproche, que tout cela n’a pas été sans quelque compensation ; et, si le gain avait peut-être balancé la perle, ne conviendrait-il pas d’atténuer la sévérité du jugement qu’on porte sur son un œuvre ? […] et nous associerons-nous au jugement de M. […] L’idée en est belle ; elle est grande : c’est que, pour prendre notre point de perspective, et pour entendre quelque chose au plan divin de la création, il faut sortir du monde, en franchir les limites étroites, s’élever au-dessus du temps qui passe, plus haut, plus loin encore, et se transportant en espérance au jour du dernier jugement, voir de là se débrouiller la confusion des choses humaines, tout se remettre en place, et le désordre enfin prouver l’ordre.
C’est le propre des chefs-d’œuvre d’obséder le jugement. […] Point de jugements, mais une entière fidélité.
Je dois la connaissance de ce jugement, ainsi que plusieurs des documents de cette biographie, à la bienveillance d’un homme spirituel et lettré du canton de Vaud, M. de Brenles.
Les personnes qui en usent trop souvent, et d’ordinaire pour ne rien dire, leur ont donné cette aversion ; mais encore qu’il se faille soumettre au jugement et même à l’aversion de ces dames, je crois pourtant que l’on ne feroit pas mal de s’en rapporter quelquefois à tant d’excellents hommes qui jugent sainement et sans caprice, et qui sont assemblés depuis si longtemps pour décider du langage. » Il aurait eu voix au chapitre en bien des cas, s’il avait siégé parmi ces excellents hommes.
Les armées de Napoléon étaient détruites ; la France n’en avait plus dans sa population tarie de sang ; le Rhin était franchi par la coalition du Nord ; les Pyrénées, par les Anglais et les Espagnols ; 1814 se levait comme le jour du jugement sur l’univers politique.
Cet homme, qui s’entendait mieux en soldats qu’aux choses de l’art, alla parler au duc, qui, de son côté, s’en remit à son jugement.
Quand l’homme le plus criminel paraîtra après sa mort au jugement de son créateur, et que Dieu l’interrogera sur ses doctrines politiques, s’il peut lui répondre : « J’ai fait tous les crimes, mais j’ai contribué à préserver le gouvernement en me sacrifiant », Dieu pourra lui pardonner, car ce criminel n’aura pas péché contre le Saint-Esprit !
.” — Depuis la réforme, les mystères ont été livrés à la discussion populaire, on les a ainsi exposés à toutes les subtilités captieuses de l’étroitesse de jugement, et on ne peut pas encore dire quand finiront les tristes égarements d’esprit qui en sont résultés. » XIX Les résultats de la philosophie, de la politique, de la religion : voilà ce que l’on doit donner au peuple et ce qui lui sera utile ; mais il ne faut pas vouloir des hommes du peuple faire des philosophes, des prêtres ou des politiques.
Tout le monde croit les fausses interprétations par lesquelles des journalistes de mauvaise foi trompent l’opinion publique ; très peu de gens vont à la source pour rectifier leurs jugements.
Un camée célèbre le montre prenant la main d’une Ombre à demi sortie du sépulcre, et l’aidant à remonter sur la terre : ici encore, pareil à ces Anges qui tirent les morts hors de leurs fosses, dans les Jugements Derniers des vieux maîtres.
Une petite dose de jugement ou de raison, ainsi que l’exprime Pierre Huber, entre souvent en jeu, même chez les animaux placés très bas dans l’échelle de la nature.
Jugements qui pèchent donc d’être intéressés. […] Jugement que rétorque l’œuvre même.
un Jugement Dernier de momies ! […] Ce mot est un jugement ; il définit ce règne théâtral qui n’eut, à vrai dire, rien de réel, rien d’historique, et ne fut qu’un drame romanesque joué par un homme pour sa propre gloire. […] Ce fut un affreux spectacle, selon ce que j’ai entendu dire ; mais, pour la semaine du jugement, il fallut bien y être, à moins de bonnes attestations des médecins d’être à l’extrémité, car autrement on eût passé pour hérétique.
Dès-lors le jugement qu’il en rendra ne pourra qu’être défavorable, dès-lors le pauvre auteur aura perdu sa peine & son temps. […] N’ayant pas tous également le même goût, ou la même énergie, le jugement qu’ils portent doit varier. […] Il est, sans doute injuste, de laisser subsister dans des feuilles publiques, un jugement désavantageux contre un auteur qui ne l’a pas mérité.
» détermine dans ma conscience le même bruissement qu’un coup de vent dans les feuilles de la forêt… » L’auteur ajoute que c’étaient les Chateaubriand, les Byron, les Renan, les Leconte de Lisle, qui bruissaient en lui, et que son propre jugement n’avait aucune part à son enthousiasme… On ne comprend pas la perfection, il faut la sentir ; et ici Barrès, en dépit de sa raison, la sent si fortement, qu’il en est meurtri… * Le cadre athénien rejette avec violence ce qui est médiocre ; il rejette aussi ce qui n’est beau que tout juste. […] Mais, remarque Sainte-Beuve avec bonne humeur : ce sont eux qui, sans y songer, ont fait deux ou trois grands pas vers le poète. « Il est du ressort d’une critique équitable, ajoute-t-il, de contredire ces points de vue inconsidérés et de ne pas laisser s’accréditer de faux jugements. […] Et puis, sur la terre, un jugement ne vaut que par celui qui le porte, et notre ami vaut beaucoup.
Mais peu importe que l’on enseigne et que l’on adopte l’une ou l’autre théorie ; cela ne saurait avoir d’influent sur la conduite des hommes ni sur leurs jugements. […] Revault ne s’y est pas trompé, et cela fait le plus grand honneur à son jugement : la folie ne prouve pas contre le génie. […] Il faut reconnaître que, si cette illusion d’amour-propre a de grands inconvénients, si elle fausse notre jugement critique, non seulement sur nous-mêmes, mais sur les autres, si elle, nous entraîne à des estimations fausses, elle a, en contre-partie, de grands avantages. « L’illusion qui accompagne l’homme au cours de la vie, dit M.
Le Jupiter olympien répondant à une question trouvait dans l’esprit des peuples beaucoup de respect ; mais enfin son jugement, quand même il aurait été rendu ex cathedra, ou plutôt ex tripode, ne passait pas pour irréformable. […] A la vérité, s’il a persisté dans cette erreur de jugement, il ne s’est point entêté dans l’erreur plus forte qui consistait, n’entendant rien à la poésie, à en faire. […] Il les humilie, autre irrévérence qui lui tourne en profondeur de jugement : qu’ils viennent, qu’ils paraissent, ils ne l’étonneront point, ils ne déferreront pas Monsieur ; ce sera puissance contre puissance. […] Le législateur ne jugera pas ; car, alors, il ferait des lois en vue des jugements qu’il voudrait porter. […] Ne voit-il pas que c’est précisément avec le jury que les jugements seront toujours des opinions particulières, et que c’est avec lui, fatalement, qu’on sera toujours jugé « en équité » ?
Mon Dieu, il n’était sans doute pas méchant, ce commis ; s’il disait cela de cette manière brutale, c’était plutôt manque de jugement, inintelligence de petit être incomplet. […] Je ne dois pas exposer une mémoire qui m’est sainte aux jugements rogues qui font partie du droit qu’on acquiert sur un livre en l’achetant.
Chagrin sans être triste, misanthrope sans être sauvage, toujours vrai et naturel dans ses différents changements, il plaît par ses propres défauts, et l’on serait bien fâché qu’il fût plus parfait. » Sans être un bel-esprit, comme cela devenait de mode à cette date, le chevalier d’Aydie avait de la lecture et du jugement ; il savait écouter et goûter ; son suffrage était de ceux qu’on ne négligeait pas.
Il en voit tant, il les voit si nettement, ils se pressent et se serrent, et se recouvrent si fort les uns les autres dans son cerveau, qu’ils remplissent et qu’ils obstruent, il y a tant d’idées géographiques et nautiques étalées sous les vitrines, pendues au plafond, attachées au mur, elles débordent sur lui par tant de côtés et en telle abondance, qu’il en perd le jugement.
Je reçois le prix de mon dévouement, et le jugement des dieux immortels, le témoignage du sénat, l’accord unanime de toute l’Italie, la déclaration même de mes ennemis et votre inappréciable bienfait, qui sont ma récompense, ont rempli mon âme de la joie la plus vive.
Oui, j’en serais persuadé depuis quinze jours si je ne l’avais été déjà auparavant, la critique impersonnelle est le vrai ; et « l’application de la doctrine évolutive à l’histoire de la littérature et de l’art » est presque seule « capable de communiquer au jugement critique une valeur vraiment objective »5.
C’est dire, que dans cette négation absolue de la musique, prendre cette grosse blague injurieuse, pour le vrai jugement de l’illustre écrivain sur le talent de M.
Mercredi 8 décembre Popelin disait, ce soir, très justement d’après des remarques faites dans la société qu’on pourrait croire la plus intelligente de Paris, il disait qu’on n’estimait les gens que sur une cote officielle : les peintres, quand ils étaient décorés, les hommes de lettres, quand ils étaient académiciens, — et il ajoutait qu’il n’avait jamais trouvé chez aucune personne du monde, homme ou femme, l’intelligence ou le courage d’un jugement personnel sur une œuvre d’art.
Mercredi 12 juillet De bien imbéciles jugements littéraires, formule ce Delacroix, notamment sur Balzac, et sur ce chef-d’œuvre : Eugénie Grandet.
Le souvenir est ainsi comme un jugement porté sur nos émotions ; c’est lui qui permet le mieux d’apprécier leur force comparative : les plus faibles se condamnent ellesmêmes, en s’oubliant.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge.