Il n’aime pas que le poète refuse de se prononcer sur la valeur morale de ses personnages ; il est heureux de les entendre qualifier explicitement au courant de l’action.
Ajoutez que, par un hasard heureux, M.
Une heureuse trouvaille avec quoi paraît à peu près close la recherche d’hier, aura été le vers libre, modulations (dis-je, souvent) individuelle, parce que toute âme est un nœud rythmique.
Tout écrivain qui a quelque chose à dire peut trouver son public, et, selon l’heureuse formule de Gaëtan Bernoville, le directeur-fondateur de ces peu frivoles Lettres dont le public en deux ans s’est tant accru : « on fait son propre public ».
Bien qu’il les exprime toujours sous la forme la plus resserrée, il n’en écarte aucune, et souvent les jette pêle-mêle, à mesure qu’elles s’offrent à lui, en sorte que sa pensée, qui d’abord avait été rendue avec énergie, s’affaiblit en se reproduisant sous une forme moins frappante et avec un tour moins heureux.
Allez, les générations ensevelies sous ces masses ont plus vécu que si elles avaient végété heureuses sous leur vigne et sous leur figuier 176 J’ai sous les yeux en écrivant ces lignes la grande merveille de la France royale, Versailles.
. — « Mon mari avait raison, hier, quand il me traitait comme une prostituée : j’en suis une et très heureuse de l’être. » Lionnette ne se lavera jamais de cette parole-là ; elle en restera irréparablement tarée pour elle-même ; une telle souillure ne s’efface pas.
Cela nous prépare à cet autre mot de Saint-Just en 1793 : « Marat avait quelques idées heureuses sur le gouvernement représentatif, que je regrette qu’il ait emportées. » Mais, je le répète, à cette date de 1791, Saint-Just n’est pas encore formé, et il cherche sous ses airs didactiques à donner une expression arrêtée à des idées incohérentes.
Que l’on suppose Mme Bovary transportée en réalité dans le milieu qu’on lui voit rêver, qu’au lieu d’être la fille du père Rouault, le fermier des Aubrays, elle soit issue de parents aristocrates et millionnaires, qu’au lieu d’être l’épouse d’un officier de santé dans un petit village normand, elle soit la femme d’un grand seigneur, et vive dans une atmosphère de fêtes, de luxe et de galanterie et la voici, toujours la même prenant en aversion ces réalités voisines, méprisant ces joies, artificielles, dont la vanité fait le fond, ces passions libertines, auxquelles le cœur n’a point de part, harassée de ces plaisirs forcés et de la contrainte d’un perpétuel apparat, rêvant de quelque vie cachée au fond d’une province, et des joies simples d’une intimité heureuse.
Mardi 14 janvier Le directeur d’un de nos grands théâtres, auquel on apprenait qu’un de nos plus célèbres auteurs dramatiques était devenu impuissant, dit en soupirant : « Il est bien heureux, le voilà sauvé des horreurs de l’incertitude !
La pureté & l’élégance du style, l’heureux choix des termes, les graces de l’imagination, une gaieté inépuisable, des tirades sublimes ; voilà ce qui a fait fermer les yeux sur les imperfections du Poëme de l’Arioste.
Au degré où on la remarque, cette heureuse qualité est un privilège assez rare ; on l’a dit : beaucoup d’esprits bien faits ne trouvent la formule vraie qu’en descendant l’escalier ; les habiles la conservent dans un coin de leur mémoire ; elle servira pour une seconde visite.
Il n’y a pas de conte qui manifeste la conception d’un Scharaffenland, d’un pays de Cocagne où les hommes vivraient heureux dans l’abondance et l’inaction.
« Les instituteurs syndicalistes auraient donc été les semeurs d’une idée heureuse et féconde, réalisable peut-être dans un avenir prochain ?
Mais à côté de cet attachement, nous admettons mille patries, partout où nous nous augmentons, partout où nous sommes heureux, partout où règnent la justice et la beauté, mille patries parce que nous avons mille vies, incessamment diverses, sans cesse renouvelées, parce que nous nous adaptons à tous les milieux ; partout où nous trouvons de la bonté, de l’intelligence, de la simplicité, nous sommes chez nous ; partout où des cœurs fraternels s’approchent du nôtre, partout où nous sommes entourés de compagnons et d’amis, nous disons : « Je suis au milieu des miens. » Si ma patrie m’est inclémente et qu’une autre patrie m’attire, que m’importent les longs siècles d’histoire ?
De ce même point de vue, en Angleterre, on a justement remarqué l’heureuse influence de ces « cours de comté » qui, réunissant toute la population locale, noble ou roturière, urbaine ou rurale, hâtaient la fusion des éléments divers du peuple anglais ; ou, encore, dans le même pays, celle de la constitution du Parlement, qui mêlant les ordres deux par deux dans ses deux Chambres, contrariait l’esprit de caste178.
« En aucun cas le maintien des libertés individuelles ne peut être le but du contrat social. » Le but du contrat social c’est de faire l’individu plus heureux, et non plus libre. […] Ses dernières années, par conséquent, furent heureuses. […] Non pas s’aimer les uns les autres, non pas se sacrifier les uns aux autres ; simplement vouloir être heureux. […] L’homme ne se croit pas heureux quand il l’est autant qu’un autre, mais quand il l’est plus. […] Là aussi les hommes se sentent heureux par comparaison, fiers d’appartenir à un grand peuple, désireux de l’agrandir encore : le patriotisme est une forme de l’instinct de lutte et non de l’instinct d’amour.
L’éducation, cet art supérieur qui agit sur des êtres vivants, n’a qu’un but, celui de produire les types les plus parfaits, les plus irréprochables : rendre plus beau et rendre plus heureux, tel serait aussi l’objet de l’art, si ses fictions prenaient vie. […] Ainsi, parler en vers, c’est déjà dire par la simple cadence de son langage : Je souffre trop ou je suis trop heureux pour exprimer ce que je sens dans la langue vulgaire. […] Et le ciel ne voit point — d’amant plus heureux (Voiture.) […] Gautier, on ne rêve que trois choses dans l’existence, l’or, le marbre et la pourpre, on peut y ajouter ce quatrième idéal, la rime riche, et on sera parfaitement heureux à assez bon marché ! […] L’association des résonances et celle des idées doivent aller de front ; mais c’est dans l’inspiration seule que ces deux tendances distinctes — rapprocher les mots et enchaîner les idées — se coordonnent parfaitement : alors elles réagissent l’une sur l’autre de la façon la plus heureuse.
Même quand ils se querellent, on a plaisir à les entendre, tant les colères et les injures se fondent dans l’abondance heureuse de la conversation continue. […] C’est la noble vie du paganisme héroïque et de la Grèce heureuse qui apparaît chez Homère.
Il leur fallait, pour que leur imagination fût heureuse, ressusciter les sites merveilleux de la Fable. […] Pas une consonance heureuse ou fâcheuse ne leur a échappé.
« Votre œuvre, c’est d’après le cher modèle, qui prête la vie élégante de son corps à toutes vos compositions, une sorte de monographie de la femme, dans toutes les attitudes intimes de son chez-soi — dans le renversement las de sa tête, sur un fauteuil ; dans son agenouillement devant le feu d’une cheminée, avec le retournement de son visage contre le chambranle, et la fuite contournée du bas de son corps ; dans une rêverie, qui lui fait prendre dans la main la cheville d’une jambe croisée sur l’autre ; dans une lecture, avec le défrisement d’une boucle de cheveux le long de sa joue, quelque chose d’interrogateur au bout du nez, une bouche un rien entrouverte, où il y a comme l’épellement heureux de ce qu’elle lit ; dans le sommeil, où de l’enfoncement dans l’oreiller, émerge la vague ligne de deux épaules, et un profil perdu, au petit nez retroussé, à l’œil fermé par de noirs cils courbes. […] L’on descend pour dîner, et descendant l’un des derniers, du haut de l’escalier tournant, je suis frappé du bel et grandiose aspect de cette salle à manger, ayant la hauteur de deux étages, avec son éclairage a giorno, avec l’heureuse disposition de ses tables de trois cent dix couverts, et dans le bruissement d’aimable et joyeuse humeur des convives, s’installant.
Comme le même Frontin, qui doit ses quarante mille francs à l’heureuse chance « de n’avoir point été fouillé », il va faire « souche d’honnêtes gens ». […] Finalement Gil Blas est trop heureux, et il l’a trop peu mérité. […] Il est moins heureux peut-être sur l’esprit de Gil Blas. […] Qu’est-ce que ces crayonnages sommaires, tortils de branchages, emmêlements d’herbes et de fleurs, brindilles « qui semblent des croches sur un papier de musique », galbes de quadrupèdes, d’oiseaux, de reptiles, de poissons, mimiques humaines enfin, comprises et copiées avec la même vivacité heureuse, surtout le geste menu et la mignardise drôle de ce petit être pliant et enlaçant qu’est la femme japonaise ? […] … Je me figure que l’éclat, trop dur parfois, de son regard s’y adoucirait, que sa bouche y sourirait à jamais de ce sourire très bon qui la détendait aux minutes heureuses.
Mais ce n’étaient toutefois que d’heureux « accidents » ; des rencontres, qui ne contenaient pas en soi, pour ainsi dire, de quoi se reproduire ou se renouveler ; et personne, avant lui, n’avait compris comme lui que le vrai rôle ou la vraie fonction littéraire du roman est d’être la représentation abrégée de la vie commune. […] Feuillet d’ailleurs est moins heureux au théâtre que dans le roman, et je ne le nomme ici que « pour mémoire ». […] Mais nous en avons de solides raisons, qui sont justement celles que, dans ce résumé de l’histoire de la littérature française, nous avons essayé de mettre en évidence. — Si le dilettantisme a certainement eu cette conséquence heureuse, en développant ou en excitant la curiosité de l’esprit, d’en aiguiser la pénétration ou d’en étendre la portée ; et si d’autre part on ne saurait nier, — comme aussi bien nous n’en avons eu garde, — que le naturalisme nous ait rendu, deux ou trois fois au moins dans le cours de notre histoire, d’utiles et même de précieux services ; rien n’empêche une littérature « sociale » de s’approprier les conquêtes du naturalisme et du dilettantisme. […] 2º L’Artiste. — Longue injustice de la critique à l’égard de Théophile Gautier ; — et sur quoi fondée : — l’étendue et la diversité de son œuvre ; — son air de négligence ou d’improvisation ; — et le scrupule avec lequel il s’est renfermé dans son « métier » de poète et de conteur. — Indignation pédantesque d’Edmond Scherer à cette occasion ; — et reproche qu’il fait à Gautier de « n’avoir pas eu d’idées ». — Qu’en effet Gautier n’a pas eu d’idées politiques ou théologiques ; — mais il en a eu sur son art, ou sur l’art en général ; — de très précises, de très fécondes ; — dont il a donné de très heureuses formules [Cf. ses Notices sur Balzac, sur Baudelaire, son Rapport sur la poésie, etc.]. — Et c’est pourquoi son rôle, dont l’importance pouvait échapper aux yeux il y a trente ou quarante ans, — est devenu considérable, — à mesure que l’on discernait mieux les rapports et les éléments communs ou contradictoires du romantisme et du naturalisme. […] L’inspiration exotique dans la poésie de Leconte de Lisle ; — et à ce propos de l’influence de l’auteur d’Émaux et Camées ; — et de celui des Orientales ; — sur l’auteur des Poèmes barbares. — Mais l’influence des indianistes semble avoir été plus grande encore, — notamment celle d’Eugène Burnouf [Cf. également dans la « Notice » de Baudelaire, citée plus haut, une très heureuse comparaison de Leconte de Lisle avec Ernest Renan]. — Largeur et beauté de la description dans les vers de Leconte de Lisle : — ses animaux [Cf.
La sculpture est l’art silhouette par excellence, on lui demande à chaque instant des lignes heureuses. […] Quand le romancier veut décrire une ou plusieurs classes, il en choisit les caractères principaux et les analyse séparément ; à force d’étudier son sujet, l’observateur s’identifie avec lui, il connaît ses habitudes, sait quand et comment il est heureux, il devine ses antipathies et ses amitiés ; d’avance il peut dire comment il se conduira en face de tel ou tel individu, dans telle ou telle circonstance. […] Une heureuse verbosité préside à cet écrit : « La terre se remué comme une Clorinde du Tasse, elle détache une à une les pièces de son armure. » C’est la poésie qui doit vêtir la science, et raconter les romans de fer à aimant qu’on dissimule pudiquement sous des A plus B. […] Cucheval veut prouver que sa propre vie de Cucheval-Clarigny ne l’intéresse pas ; qu’il ne se soucie pas d’écrire au Constitutionnel, de boire, de manger, de dormir, de faire des enfants ; qu’il se moque de désirer ou porter la croix, d’aspirer au conseil d’État, d’être mari heureux ou malheureux, de dire de bonnes plaisanteries avec ses amis, de détester ses confrères du journal, et qu’il ne lirait pas l’histoire d’un autre Cucheval.
Cet homme-là, né français, serait le plus heureux des hommes. […] Je ne puis pas m’empêcher de croire que la loi de 1875 soit une des causes au moins de cet heureux changement. […] La restriction par laquelle les associations cultuelles ne peuvent consacrer leur argent, exclusivement, qu’aux frais du culte, est une précaution assez juste prise contre les biens de mainmorte, est conforme aux idées traditionnelles de toute l’école libérale et semble directement inspirée du mot heureux de M. […] En 1831, il écrivait, en son Mémoire sur la politique rationnelle : « La séparation de l’Église et de l’État est l’heureuse et incontestable nécessité d’une époque où le pouvoir appartient à tous et non à quelques-uns : incontestable, car sous un gouvernement universel et libre, un culte ne peut être exclusif et privilégié ; heureuse, car la religion n’a de force et de vertu que dans la conscience. […] Nous disons comme Bossuet, qui est conseiller d’État : « … la loi ne permettait pas aux hérétiques de s’assembler en public, et le clergé, qui veillait sur eux, les empêchait de le faire en particulier, de sorte que la plus grande partie se réunissait [à l’église orthodoxe] et que les opiniâtres mouraient sans laisser de postérité, parce qu’ils ne pouvaient ni communiquer entre eux ni enseigner librement leurs dogmes. » Nous disons comme Bossuet : « Nous avons vu… leurs faux pasteurs les abandonner sans même en attendre l’ordre et heureux d’avoir à leur alléguer leur bannissement pour excuse. » Nous disons comme Bossuet : « Quelque chose de plus violent se remue dans le fond des cœurs [des hérétiques], c’est un dégoût secret de tout ce qui a de l’autorité et une démangeaison d’innover sans fin, après qu’on en a vu le premier exemple. » Nous disons comme Bossuet : « Il ne faut pas s’étonner s’ils perdirent le respect de la majesté et des lois ni s’ils devinrent factieux, rebelles et opiniâtres… On ne laisse plus rien à ménager aux peuples quand on leur permet de se rendre maîtres de leur religion, et c’est de là que nous est né ce prétendu règne du Christ qui devait anéantir toute royauté et égaler tous les hommes. » Nous nous disons tout cela et qu’il n’y a donc aucune différence sensible entre un protestant et un factieux, entre un protestant et un républicain, entre un protestant et un anarchiste, et si l’on nous reproche de rejeter au-delà des frontières les maîtres d’anarchie, nous répondons que c’est précisément là ce que nous voulons. » Lorsque Louis XV, après Louis XIV, persécutait les jansénistes, si on lui avait dit que, tout compte fait, les jansénistes étaient ce qu’il y avait de plus pur, de plus élevé, de plus noble et de plus croyant dans la religion catholique et que le jansénisme, plus ou moins bien compris, était la façon de croire de la haute bourgeoisie française et du monde parlementaire, partie singulièrement recommandable de la nation, il aurait répondu, s’il avait pu prendre sur sa nonchalance de répondre : « C’est précisément pour cela que je réprime et combats les jansénistes et que je n’en veux plus.
Emma épouse celui à qui l’unissait un si fidèle attachement : femme heureuse et mère comblée, elle voit, à l’automne de sa vie et dans une seconde jeunesse, s’épanouir à nouveau des charmes que la solitude avait flétris. […] Croit-on qu’en dehors de cette circonstance, que l’on peut qualifier à son gré heureuse ou malheureuse, mais qui n’est qu’un des éléments d’une destinée, l’auteur d’Esclave eût pu composer ce poème de la servitude amoureuse ? […] Formule heureuse de M.
Quand l’acteur Talma, par une heureuse innovation, quittait la défroque ordinaire des histrions pour prendre le véritable costume romain, il faisait du réalisme. […] Il n’y a pas eu un homme de génie heureux depuis que l’humanité existe. […] Par une heureuse coïncidence, à la même heure où M.
L’heureux moyen de s’aguerrir aux luttes de la démocratie, aux épreuves du suffrage universel !
Mais nous sommes occupés ailleurs, nous pensons, nous rêvons, nous causons, nous lisons, et pendant tout ce temps nous négligeons le reste ; à l’égard des autres sensations, nous sommes comme endormis et en rêve ; l’ascendant de quelque image ou sensation dominatrice les retient à l’état naissant ; si, au bout d’une minute, nous essayons de les rappeler par le souvenir, elles ne renaissent pas ; elles sont comme des graines jetées à poignées, mais qui n’ont pas germé ; une seule, plus heureuse, a accaparé pour soi la place et les sucs de la terre. — Il n’est pas même nécessaire que ces sensations destinées à l’effacement soient faibles ; elles peuvent être fortes ; il suffit qu’elles soient moins fortes que la privilégiée ; un coup de fusil, l’éclair d’un canon, une douloureuse blessure échappent maintes fois à l’attention dans l’emportement de la bataille, et, n’ayant point été remarqués, ne peuvent renaître ; tel soldat s’aperçoit tout d’un coup qu’il saigne, sans pouvoir rappeler le coup qu’il a reçu. — Neuf fois sur dix, et peut-être quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, la sensation perd ainsi son aptitude à renaître, parce qu’il n’y a pas d’attention sans distraction, et que la prédominance portée sur une impression est la prédominance retirée à toutes les autres.
L’Évangile dit : « Heureux les pacifiques !
N’en rions pas trop : Chénier et Musset, qui sont des poètes, et que la suave mélodie des noms antiques a jetés plus d’une fois dans des rêves peuplés de visions charmantes, comprendraient ce que dit Boileau des « noms heureux » qui semblent nés pour les vers.
La campagne que vous menez me semble louable entre toutes, et je souhaite qu’elle ait un heureux succès.
Je renais ; mal, tu te dérobes ; J’entends des murmures de robes ; Je suis frôlé par des frisons ; Les murs des chambres, mes prisons, Se peignent d’heureux horizons ; Les rires tintent, en clarines, Je vois des lèvres purpurines, Au diable les antipyrines !
Le Roméo et Juliette de Shakespeare est écrit d’un bout à l’autre dans un style aussi affecté que celui du marquis de Mascarille ; celui de Ducis brille par la plus heureuse et la plus naturelle simplicité.
Donnez-lui Trajan, Nerva, et « ces heureux temps, dit-il, où l’on peut penser ce que l’on veut et dire ce que l’on pense189 », il ne regrettera pas une forme de gouvernement qui n’a pas su durer.
Toujours quelque mensonge tache les félicitations qu’attire une chance heureuse.
Mais ils étaient plus critiques ; ils jouissaient du bénéfice du temps et des connaissances acquises ; ils profitaient des heureuses circonstances amenées par les événements.
Renoncement heureux après tout : il y aurait eu choc d’admirations, partage et controverse peut-être autour d’une figure-adorable, qui demeure unique et d’autant plus belle sur son piédestal isolé.
(quelque autre sans-culotte, Hérault de Séchelles peut-être), dans sa distraction, il avait l’air d’un drôle bien heureux qui sourit au coquinisme de ses pensées.
Chennevières tout heureux, tout réjoui.
Outre leurs noms distinctifs, presque toutes les plantes sauvages ont ainsi un surnom qui souvent est commun à des espèces fort différentes ; la flore populaire se meut dans l’heureuse imprécision de la poésie et de la nonchalance.
Dirons-nous que la santé, consistant dans un heureux développement des forces vitales, se reconnaît à la parfaite adaptation de l’organisme avec son milieu, et appellerons-nous, au contraire, maladie tout ce qui trouble cette adaptation ?
La bouche garde le silence Pour écouter parler le cœur34 ; sa parole intérieure reste calme ; elle ne peut s’élever jusqu’à l’inspiration ; si, dans cet état, il se souvient de la Muse et de leurs amours d’autrefois, son esprit lui représente en vain tous les motifs poétiques qui devraient éveiller son génie ; aucun n’a le pouvoir de l’arracher à lui-même ; il ne ressent ni colère durable ni enthousiasme profond ; la Muse est pourtant descendue du ciel ; elle lui a parlé ; mais il a eu peine à la reconnaître ; ni son appel ni son baiser n’ont pu réchauffer un cœur glacé ; il refuse de s’envoler avec elle dans les « mondes inconnus » qu’en des temps plus heureux ils ont tant de fois parcourus ensemble.
Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
À cela près de la page 206 (nous l’avons notée), qu’il faut couvrir avec tous les voiles de femmes que Michelet fait rougir et qui rappelle… l’Amour, on pourrait tout citer de la Femme et le dégoût serait assez heureux pour avoir sa preuve et son appui, mais la raison de cela n’est pas le livre, qui a trahi Michelet.
Je serais heureuse qu’un être plus fort que moi, plus fort surtout par l’amour que j’aurais pour lui, fût mon guide et m’absorbât toute. » « Au contraire des autres, je mesure l’affection qu’on me donne, et que je donne, aux tristesses éprouvées. » Voulez-vous enfin des impressions d’artistes, écrites par de simples employées de la mode ?
Les premiers coups et un pouvoir qui n’est plus m’en écartèrent ; je suis heureux et fier d’y reparaître aujourd’hui, au retour des espérances constitutionnelles de la France ; et, dans ma loyale reconnaissance, j’éprouve le besoin d’en remercier publiquement mon pays, le Roi et l’administration nouvelle. […] Ses premières inspirations, plus tard même peut-être quelques communications heureuses, lui sont venues de l’Orient, mais son développement est tout à fait grec. […] Peu à peu, après bien des tâtonnements et des essais plus ou moins heureux sur divers points de la Grèce, surtout dans ses colonies, elle arrive et s’établit dans la capitale même de la Grèce, à Athènes ; c’est là qu’au sein de lumières toujours croissantes et dans le progrès rapide de l’esprit grec, elle rejette toute forme symbolique, et revêt enfin celle qui lui est propre. […] La philosophie est heureuse de voir le genre humain presque tout entier entre les bras du christianisme, et elle se contente de lui tendre doucement la main. […] De fait ils y sont, et leur union est si intime que le plus habile publiciste est très embarrassé de définir et de délimiter en théorie l’action propre de chacune de ces deux branches du pouvoir souverain et qu’il y a une heureuse obscurité sur le droit de l’une et de l’autre à la suprématie.
Mon excuse est que, plus heureux que moi, ils ont presque tous des principes politiques et s’en servent pour juger le passé. […] Il nous introduit ensuite dans la petite chambre, éclairée d’une demi-lumière, où elle le reçoit « pâle avec un beau sourire, une pure et douce expression de confiance, d’espoir et de reconnaissance, heureuse presque, comme le sont souvent les opérées qui ont franchi l’étape redoutable ». […] « Je sens que je vais guérir », dit-elle. « Puisque vous m’avez sauvée, je vous en prie, si vous voulez maintenant me rendre bien heureuse, permettez à votre malade d’embrasser son sauveur. » Et le chirurgien, qui sait, lui, qu’elle va mourir, embrasse doucement ce front brûlant de fièvre, avec une pitié qu’il a la force de cacher. […] Sans doute, l’homme eût été plus heureux, mais n’est-ce pas l’occasion de citer la page des Illusions perdues, où Daniel d’Arthez, le porte-parole de Balzac, traduit, pour tous les candidats à la gloire, la profession de foi du véritable ouvrier littéraire : « On ne peut pas être grand homme à bon marché. […] Comment ce patricien ne se répéterait-il pas, en l’appliquant à cette heureuse époque, la prophétie virgilienne, le « Magnus ab integro sæculorum nascitur ordo », avec la certitude d’une stabilité qui défie le temps ?
Mon excuse est que, plus heureux que moi, ils ont presque tous des principes politiques et s’en servent pour juger le passé. […] Il y en a chez qui la tendance primordiale n’est pas très originale, l’invention, chez eux, doit une bonne part de son caractère de nouveauté à la combinaison des circonstances dans lesquelles elle doit agir, à des rencontres heureuses. […] Elles supposent une perfection des tendances directrices, une libre disposition des éléments, des chances heureuses et souvent même une médiocrité relative, dans la nouveauté au moins, qui ne se rencontrent pas toujours. […] Ma réflexion se dramatise d’elle-même et d’une façon si heureuse que je la croyais voulue… après coup.
Gagern va tout à l’heure nous le dire mieux encore et nous rappeler comment s’opérait cette heureuse intelligence.
C’est un grand fléau que toute cette maltôte-là, et, pour s’en sauver, on aime mieux laisser les terres en friche… Débarrassez-nous d’abord des maltôtiers et des gabelous ; nous souffrons beaucoup de toutes ces inventions-là ; voici le moment de les changer ; tant que nous les aurons, nous ne serons jamais heureux.
c’est le songe d’une nuit de bivouac dans la tente d’un soldat enivré de courage, après quelque victoire remportée à côté des Français dans une heureuse campagne au pic des Alpes Rhétiennes.
L’ennui est la maladie de Chateaubriand, il en vit et il en meurt ; mais cet ennui infini est son caractère et son génie, ôtez-le lui, il n’y a plus qu’un homme heureux ; mais il n’était pas fait pour le bonheur : il eût demandé avec larmes des larmes à Dieu ; oui, il eût pleuré pour obtenir la gloire des douleurs.
Qu’il admît seulement son existence, elle eût été heureuse.
La Revue et Gazette reproduisit encore un article de la Revue des Deux Mondes, par Blaye de Bury (sous le pseudonyme de Lagenevais) : « Puisque nous sommes en Allemagne, (on vient de parler de Mendelssohn), restons-y pour nous donner un amusant spectacle… » Ensuite un développement de ce thème : « Heureuse Bavière, Bavaria félix… qui possède M.
Et malgré les souvenirs parfois du mal, la discrète joie s’affermit ; des ondées scintillent ; rappel d’heureux passés, imaginations gaies ?
Enfin l’hérédité et les variations heureuses des germes ou embryons ont donné lieu aux instincts proprement dits, qui sont de véritables idées-forces innées, servies par un mécanisme de réflexes héréditaires.
*** Mais (de quelques mots sur l’Expression poétique et les métriques), il est heureux de dire que presque partout une intuition, une spontanéité plus qu’une attention demeurée latente, sut plus ou moins apporter la vraie expression poétique, — don rare, d’ailleurs, qui n’est point l’expression proprement dite ou descriptive, non plus qu’allégorique : mais suggestive, qui doue le réel de prolongement dans le rêve, dans le non-perçu, et, à son degré conscient, rend participante du Tout universel toute partie de l’Œuvre poétique.
J’en ai connu qui étaient, — les heureux garçons !
Je serais cependant bien heureux de finir mon roman commencé… Après que la mort me prenne, quand elle voudra, j’en ai assez de la vie.