Je ne le pense pas, et il me semble que le génie de l’invention proprement dite ayant fait défaut à M. […] A défaut d’initiative, il avait l’ardeur et une grande faculté d’assimilation.
Ceux qui admiraient son art et sa force sentaient pourtant quelques-uns de ses défauts, cette description trop continue, cette tension perpétuelle qui faisait que chaque objet venait saillir au premier plan et tirer le regard ; on aurait voulu aussi que, sans renoncer à aucune hardiesse, à aucun droit de l’artiste sincère, il purgeât son œuvre prochaine de tout soupçon d’érotisme et de combinaison trop maligne en ce genre : l’artiste a bien des droits, y compris celui même des nudités ; mais il est besoin qu’un certain sérieux, la passion, la franchise de l’intention et la force du vrai l’absolvent et l’autorisent. […] Flaubert ; mais, celle-ci manquant et se faisant attendre, la critique et le public excités se jetèrent, à son défaut, sur ce qui se présentait en sa place et se substituait à elle en quelque sorte.
On a besoin de se rappeler que cela est écrit en 1814, sous le feu des réactions politiques, et aussi avant les incartades bruyantes qui décelèrent bientôt tous les défauts, toutes, les inconsistances de l’abbé de Pradt. […] Pendant que M. de Senfft, à la veille de l’éclatant démenti de l’histoire, se montre ainsi à nous un peu la dupe des confidences de Fouché qui, évidemment (comme l’abbé de Pradt, et avec plus de malice), était entré dans ses vues, avait médit du pouvoir qu’il servait et ne s’était pas fait faute de gémir sur les folies du maître, il m’a paru curieux de citer une lettre de Napoléon adressée, vers ce temps, à son ministre de la police, et qui, dans sa sévérité encore indulgente, va droit au défaut de l’homme, rabat fort de cette haute idée trop complaisante et remet à son vrai point ce prétendu génie du duc d’Otrante, un génie avant tout d’ingérence audacieuse et d’intrigue.
Si l’on ne perd point de vue que les diverses facultés ne sont aussi que des causes inconnues de phénomènes connus, qu’elles ne sont qu’un moyen commode de classer les faits et d’en parler ; si l’on ne tombe pas dans le défaut si commun d’en faire des entités substantielles, des sortes de personnages qui tantôt s’accordent, tantôt se querellent, et forment dans l’intelligence une petite république ; on ne voit point ce qu’il y aurait de répréhensible dans cette distribution en facultés, très conforme aux règles d’une saine méthode et d’une bonne classification naturelle. […] De là les défauts du style banal et des expressions usées.
Elle voit les défauts de ses amis, mais elle les soigne en eux comme elle soignerait leurs infirmités physiques. » Elle était donc la sœur de charité de leurs peines, de leurs faiblesses, et un peu de leurs défauts.
Si le poids fait défaut, on invoque la forme ; si la forme fait défaut, on invoque le poids : tantôt on parle du poids absolu, tantôt du poids relatif.
Il n’est que trop vrai, en effet, que le Journal des Débats, depuis des années, ne cesse de contrevenir et de faire défaut de plus en plus au rôle important qu’il lui convenait de tenir : la Presse dit très-insolemment de lui : « Il a l’expérience de la vieillesse, mais il en a aussi la corruption, l’ironie et la stérilité.
Villemain ; la médecine, cette fois comme tant d’autres, a été mise en défaut, mais dans un sens plus favorable que d’ordinaire : elle pronostiquait au plus grave, et la nature l’a déjouée.
Et cela, jusqu’à un certain point, est vrai : car, même avec tous ces défauts, avec toutes ces lacunes et ces creux qui se révèlent dans leurs pensées habituelles et dans la forme de leur caractère, la société ébranlée est encore trop heureuse de les avoir rencontrés un jour et de s’être ralliée à deux ou trois des qualités souveraines qui sont en eux : elle doit désirer de les conserver le plus longtemps possible, et tant qu’il porte et s’appuie sur leurs épaules même inégales, il semble que l’État dans son penchant ait encore trouvé son meilleur soutien.
Que ne puis-je de même remédier aux défauts de composition, de goût et de clarté qui s’y rencontrent en foule !
défaut d’habitude ?
« Certes, je reconnais l’importance qu’il convient de donner à l’hallucination comme facteur de la civilisation à une époque où l’illusion religieuse vient à nous faire défaut ; je reconnais aussi que toute œuvre d’art résulté d’une hallucination.
On oppose toujours Milton, avec ses défauts, à Homère avec ses beautés : mais supposons que le chantre d’Éden fût né en France, sous le siècle de Louis XIV, et qu’à la grandeur naturelle de son génie il eût joint le goût de Racine et de Boileau ; nous demandons quel fût devenu alors le Paradis perdu, et si le merveilleux de ce poème n’eut pas égalé celui de l’Iliade et de l’Odyssée ?
Puissent, puissent les nations, au défaut d’amour pour nous, entretenir ainsi dans leur cœur les unes contre les autres une haine éternelle178 !
Au reste malgré les petits défauts que je reprends dans le tableau de la Magdelaine et dans celui-ci, ce sont deux morceaux rares.
On aurait pu lui donner plus de noblesse dans le visage ; rendre ces cadavres fraîchement égorgés moins livides ; écarter la confusion, du groupe d’Enée, d’Apollon, du nuage et des cadavres, en y conservant le désordre, et éviter quelques autres défauts qui échappent dans la chaleur de la composition et qui tiennent à la jeunesse de l’artiste.
Un poëme qui peche contre la vrai-semblance est d’autant plus vicieux que son défaut est sensible à tout le monde.
Il est plus facile d’imiter les défauts des hommes que leurs perfections.
L’intrépidité de certitude est un défaut français par excellence. […] Le simplisme est le défaut des Français en politique ; il est aussi leur défaut en choses religieuses. « Ce qui n’est pas simple n’est pas vrai. » Axiome français. […] Le Français est « esprit fort » dans l’âme, de par tous les défauts qui se trouvent ordinairement en lui. […] Ce qui est pour vous, ce qui est en soi le défaut de la mesure en est pour eux la raison d’être. […] Ici encore, ce qui est le défaut de la mesure en est le principe pour ceux qui la proposent.
Sismondi, tout d’abord, et comme par précaution, le lui avait rendu quand il disait, — avant de le connaître personnellement, il est vrai, et sur la simple annonce de l’Histoire de France que Chateaubriand se proposait d’écrire : « J’ai une grande admiration pour son talent, mais il me semble qu’il n’en est aucun moins propre à écrire l’histoire : il a de l’érudition, il est vrai, mais sans critique, et je dirais presque sans bonne foi ; il n’a ni méthode dans l’esprit, ni justesse dans la pensée, ni simplicité dans le style : son Histoire de France sera le plus bizarre roman du monde ; ce sera une multiplicité d’images qui éblouiront les yeux ; la richesse du coloris fait souvent papilloter les objets, et je me représente son style appliqué aux choses sincères comme le clavecin du Père Castel, qui faisait paraître des couleurs au lieu de sons. » Sismondi ne voyait et ne prédisait là que les défauts. […] Il apprécie donc Fauriel, sa conscience, son savoir, et même cette sorte de génie d’investigation et d’initiative que, lui, il était loin d’avoir au même degré ; puis il ajoute avec plus de finesse qu’on ne lui en croirait : « Son livre pourrait être meilleur que le mien, mais il a un défaut, c’est qu’il ne le fera pas ; il n’a jamais rien publié, et il est incapable d’amener rien à terme. […] Il fait comprendre tous ses défauts, mais il ne les excuse pas, et il ne semble point avoir la pensée de les faire aimer.
Peut-être est-il fâcheux pour la Grande-Bretagne, que le génie de Shakespeare ait brillé sitôt sur elle ; car ce poète semble avoir fixé pour toujours les bornes de la tragédie anglaise, lui avoir légué les beautés et plus libéralement les défauts dont elle est orgueilleuse. […] « Shakespeare, malgré toutes ses qualités, a cependant de nombreux défauts, et des défauts qui suffisent pour effacer tout autre mérite. » 4.
Si Achille est fier, violent, rancunier, tant mieux : À ces petits défauts marqués dans sa peinture, L’esprit avec plaisir reconnaît la nature. […] Il semble même que ce sage esprit pousse un peu bien loin l’enthousiasme, quand il écrit ce vers : Un sonnet sans défauts vaut seul un long poème. […] Enfin, quand il s’autorise du Misanthrope pour condamner Scapin, c’était le cas de se rappeler Qu’un sonnet sans défauts vaut seul un long poème.
Examinez-vous après une lecture de La Fontaine ; s’il ne vous a pas fort ému contre vos défauts, du moins vous a-t-il doucement encouragé à être homme de bien. […] La Fontaine s’en est affranchi ; ses défauts sont siens comme ses qualités ; s’il sommeille de temps en temps, comme Homère, personne n’a attaché un oripeau à sa muse. […] Nature heureuse entre toutes, il a les qualités sans les défauts, il peut aimer sans haïr, et il sait garder, jusque dans la perfection, je ne sais quelle aisance qui donne à la pureté de son goût l’air d’un instinct.
… Aujourd’hui tous les artistes ont été entendus, et chacun presque dans leurs deux rôles ; je n’essaierai pourtant pas de discuter leurs qualités et défauts. […] Ce défaut n’est pas aux chanteuses, mais le contraire ; les trois chanteuses ont d’admirables voix, mademoiselle Malten plus impressionnante, madame Sucher plus simple, mais les trois continuent à jouer suivant tout le faux des usages scéniques ; défaut sensible surtout chez madame Materna qui toujours semble jouer l’Africaine aq.
Ici l’ironie est impitoyable ; elle tue, elle brise, elle insulte, elle livre à la haine et au mépris l’homme auquel elle s’attaque, et elle le livre tout entier, sans lui tenir compte de quelques bonnes qualités qui se seront mêlées à ses défauts. […] « Les faux honnêtes gens sont ceux qui déguisent leurs défauts aux autres. […] Il n’est pas fâcheux, chemin faisant à travers les comédies et les drames, de rencontrer des préceptes et des exemples dont la critique, attachée à son œuvre, puisse faire son profit. — Entre l’ignorance et le défaut d’esprit, il y a encore ce danger : le trop d’esprit !
Il n’avait pas osé le laisser aussi étranger à l’action qu’il l’est dans les meilleures tragédies de l’antiquité, celles de Sophocle : car je ne parle pas ici des chœurs d’Euripide, de ce poëte admirable, sans doute, par son talent dans la sensibilité et dans l’ironie, mais prétentieux, déclamateur, ambitieux d’effets, et qui, par ses défauts et même par ses beautés, ravit le premier à la tragédie grecque la noble simplicité qui la distinguait. […] La manière dont Schiller développe les motifs qu’on leur présente, et gradue l’effet que produisent sur eux ces motifs ; la lutte qui a lieu dans ces âmes farouches entre l’attachement et l’avidité ; l’adresse avec laquelle celui qui veut les séduire proportionne ses arguments à leur intelligence grossière, et leur fait du crime un devoir, et de la reconnaissance un crime ; leur empressement à saisir tout ce qui peut les excuser à leurs propres yeux, lorsqu’ils se sont déterminés à verser le sang de leur général ; le besoin qu’on aperçoit, même dans ces cœurs corrompus, de se faire illusion à eux-mêmes, et de tromper leur propre conscience en couvrant d’une apparence de justice l’attentat qu’ils vont exécuter ; enfin le raisonnement qui les décide, et qui décide, dans tant de situations différentes, tant d’hommes qui se croient honnêtes, à commettre des actions que leur sentiment intérieur condamne, parce qu’à leur défaut d’autres s’en rendraient les instruments, tout cela est d’un grand effet, tant moral que dramatique. […] Elles forcent le poëte à négliger souvent, dans les événements et les caractères, la vérité de la gradation, la délicatesse des nuances : ce défaut domine dans presque toutes les tragédies de Voltaire ; car l’admirable génie de Racine a été vainqueur de cette difficulté comme de tant d’autres.
elle ne nous trompe jamais, et nous n’avons aucune peine à écarter une illusion dont les conditions font défaut : la parole intérieure ne possède aucun des caractères de l’extériorité ; elle n’est ni […], ni même […], comme le souvenir d’un visum ; par quoi serions-nous donc séduits à l’aliéner ? […] Et cette fonction supérieure qui lui est réservée chez la plupart des hommes, à son défaut, d’autres espèces de la pseudo-sensation peuvent la remplir : la parole intérieure est remplacée chez les sourds-muets par des séries d’images visuelles ; chez Laura Bridgmann, la sourde-muette aveugle, par des séries d’images tactiles [ch. […] Peut-être alors faudrait-il signaler, comme une condition favorable du développement de la parole intérieure et de son association constante avec la pensée, l’harmonie préétablie, ou, plus exactement, l’harmonie d’essence, qui relie les sons à la succession psychique : le son étant, par lui-même, dénué de toute extension spatiale et de toute position dans l’espace, une série de sons est analogue à l’âme, pure succession inétendue ; une série d’images sonores devient donc le symbole le plus exact par lequel l’âme puisse se représenter à elle-même, si les sons qui la composent n’acquièrent par aucune association d’idées la spatialité qui leur faisait primitivement défaut, ou s’ils la perdent après l’avoir acquise ; ce dernier cas est celui de la parole intérieure : l’attention exclusive dont elle est l’objet la dissocie peu à peu et de l’image tactile, image essentiellement locale [ch.
Et d’abord, il n’est pas inutile de passer en revue quelques-unes des catégories innombrables auxquelles ils appartiennent, car, selon leur rang social, leur degré d’affinement ou de rusticité, ils offrent à l’écrivain des ressources ou des difficultés particulières, ils ont des qualités ou des défauts littéraires qui influent naturellement sur le choix du sujet. […] Les défauts de prononciation ou les solécismes fatiguent vite le lecteur. […] » Voilà donc, avec leurs avantages et leurs défauts romanesques, quelques-unes des figures parmi lesquelles un écrivain trouvera ses modèles.
On le met en pendant avec le Roman Comique ; mais c’est comme on y met certains tableaux, uniquement parcequ’ils sont de la même forme au défaut d’être de la même main. […] C’est dommage que le défaut de conclusion nous empêche de juger s’il auroit aussi bien terminé le plan de ces deux ouvrages. […] Avec tous ces défauts dans la texture, ce Roman est quelquefois un modele d’expression ; mais c’est quand les deux amants parlent d’amour, & malheureusement ils parlent bien souvent d’autre chose.
Aussi bien, une sorte d’emphase est-elle le défaut vers lequel Augier aurait volontiers penché. […] En se substituant à la noblesse, elle a pris justement les défauts et les vices de la caste qu’elle remplaçait. […] D’instinct, il est attiré et frappé par les défauts et par les imperfections. […] Mais le défaut de nature, c’était, chez elle, l’irrémédiable mollesse. […] Il n’est pas de ceux qui ont les défauts de leurs qualités, ou même qui poussent leurs qualités jusqu’au point où elles deviennent des défauts.
C’est peut être naïf ce que je dis là, mais la naïveté me paraît être un des plus chers attributs du poète, dont il doit se prévaloir à défaut d’autres. […] Rimbaud ne fut pas un « bohème. » Il n’en eut ni les mœurs débraillées, ni la paresse, ni aucun des défauts qu’on attribue généralement à cette caste, bien vague, toutefois, et peu déterminée jusqu’à nos jours. […] Il est vrai que je l’aime tant que j’aurais peur, à la fin, d’aimer en lui jusqu’à un défaut. […] Barbey d’Aurevilly rend, avouons-le, un franc et loyal hommage à cette superbe épopée où Victor Hugo a mis toutes ses qualités, et aussi tous ses défauts. De ces défauts, il en est un que M.
Je donnerai ici une partie de la réponse que j’ai faite dans L’Athenaeum du 29 décembre 1855 : Il m’en coûte de ne voir dans le fils de M. d’Argenson qu’un éditeur critiqué et mécontent, qui vient faire l’apologie d’une édition dont je n’ai relevé les défauts qu’incidemment, qui pouvait être suffisante pour le temps où elle parut, mais qui ne remplit aucune des conditions d’exactitude exigées aujourd’hui dans ces sortes de travaux.
Si l'on apperçoit quelques défauts dans ses Odes, pour peu qu'on se connoisse en Poésie, on est tenté d'en accuser plutôt l'impuissance de l'Art, que celle du Poëte.
A défaut de cette chimérique assemblée, il serait à souhaiter qu’un Bulletin de la langue française fût publié selon ces principes, et répandu dans le monde des écrivains et des professeurs.
Car, remarquons-le en passant, il a été donné à Shakspeare, et c’est ce qui fait la souveraineté de son génie, de concilier, d’unir, d’amalgamer sans cesse dans son œuvre ces deux qualités, la vérité et la grandeur, qualités presque opposées, ou tout au moins tellement distinctes, que le défaut de chacune d’elles constitue le contraire de l’autre.
Qui ne sçait, aussi bien que lui, qu’il est ridicule de tout admirer en eux, jusqu’à leurs défauts.
Elle avoit jusques-là mis sa gloire à contribuer à celle de Louise Labbé, à vanter ses ouvrages : mais, dès ce moment, elle ferma les yeux à toutes leurs beautés ; elle n’y vit que d’horribles défauts.
Je n’ai voulu choquer personne ; mais je n’ai pas voulu non plus choquer le public, en lui cachant les défauts qu’il désiroit connoître.
Cependant, malgré ce défaut, il faut avouer que les mémoires du Pere Niceron sont curieux.
Avec tous ces défauts, je ne serais point étonné qu’un peintre me dît : Le bel éloge que je ferais de toutes les beautés qui sont dans ce tableau et que vous n’y voyez pas !
L’architecte à qui l’on donne un bâtiment gothique à raccommoder, peut bien y faire quelques ajustemens qui le rendent logeable ; mais il ne sçauroit corriger les défauts qui viennent de la premiere construction.
Ne nous dissimulons point qu’il a ses défauts.
On abuse des meilleures choses, on peut tourner en défauts les plus sûres qualités.
Si je note en passant que son père y exerçait « un commerce de détail », lequel paraît avoir été celui de l’épicerie, c’est pour qu’il soit établi par un exemple de plus, que, sous l’ancien régime, le défaut de naissance n’empêchait l’accès aux dignités qu’autant qu’il s’aggravait du défaut de mérite. […] Taine plus franchement, indiqué tous les défauts. […] Forme et fond, ses qualités sont donc ainsi, comme ses défauts, les défauts et les qualités de son temps. […] Le fait est qu’elle est singulièrement en défaut quelquefois. […] C’est ce qu’on appelle ordinairement le mérite, et c’est pour nous au contraire le défaut des Salons.
En résumant notre impression, cette lassitude devient le véritable jugement de ce poème : il est charmant, mais il est trop long ; c’est là son seul défaut, mais c’est le défaut du plaisir : la satiété ! XV Cependant ce défaut est encore la gloire de l’Arioste ; car, s’il fatigue le lecteur, il ne se fatigue jamais lui-même. […] — Vous le voyez, dis-je à la comtesse, voilà la critique de la nature ; c’est aussi la mienne, c’est aussi la vôtre, j’en suis sûr. » Elle fit un signe d’assentiment. « Mais ce n’est pas la mienne, dit avec une certaine supériorité de ton le professeur : ce que vous appelez un défaut, vous autres jeunes cœurs et jeunes esprits, c’est précisément la qualité exquise et véritablement philosophique de l’Arioste.
Au défaut d’un roi pour la commander (Philippe Auguste étant revenu de ce genre d’ambition sainte), l’entreprise s’annonçait donc comme des plus considérables ; il ne s’agissait que de l’organiser. […] Les Vénitiens, peuple marchand, n’y perdirent pas ; à défaut d’argent, ils se firent payer des croisés en corvée et en nature.
Voilà les caractères et les défauts que je pourrais appuyer et démontrer par maint exemple : mais, à côté de cela, on sent l’homme compétent et supérieur quand il parle du fond des sujets ; on s’efforce de le comprendre et de le suivre, et on y parvient avec quelque application. […] Je le répète, au milieu des défauts qui sont saillants, il y a dans ses meilleurs éloges, tels que ceux de Fresnel, de Fourier, de Volta, d’Young, de Watt, des parties d’exposition solide où se marque distinctement l’intelligence supérieure et le maître.
Son enfance et son adolescence sont ainsi régulières, pures, et toutes dirigées dans l’avenue du temple : On ne voit pas trace d’un défaut dans son enfance ou d’une légèreté dans sa jeunesse, a dit M. de Lamartine ; il semblait échapper sans lutte aux fragilités de la nature, et n’avoir d’autre passion que le beau et le bien (et le vrai). […] Mais ce qui pour moi n’est pas moins sûr, c’est que l’illustre biographe traite ici l’histoire littéraire absolument comme on traite l’histoire dans un roman historique : on invente légèrement le personnage là où le renseignement fait défaut et où l’intérêt dramatique l’exige.
Ils n’ont pas eu de peine à montrer que Saint-Simon exagère, en les résumant, les défauts du personnage ; nos jeunes auteurs vont trop loin toutefois quand ils font de Saint-Simon un ennemi de Dangeau : on n’est pas ennemi de ceux dont on voit les ridicules, et le seul tort de Saint-Simon est de trop voir et d’être doué par la nature d’un organe qui est comme un verre grossissant, et d’une parole de feu irrésistible : de là tant de portraits ressemblants, outrés, vrais à les bien entendre, et en tout cas ineffaçables. […] Ne chicanons point Dangeau ; passons-lui les défauts qui lui ont fait faire son journal, et sans lesquels il ne l’eût point mené à fin.
On y voit Reynier, officier savant et d’ordinaire peu heureux, ayant en lui je ne sais quel défaut qui paralysait ses excellentes qualités et justifiait cette défaveur de la fortune, « fort possédé du goût d’écrire sur les événements auxquels il assistait, et dissertant sur les opérations qu’on aurait pu entreprendre ». […] Mais aussi il y a un historien des plus heureusement doués dont le procédé est autre : il lit, il étudie, il se pénètre pendant des mois et quelquefois des années d’un sujet, il en parcourt avec étendue et curiosité toutes les parties même les plus techniques, il le traverse en tous sens, s’attachant aux moindres endroits, aux plus minutieuses circonstances ; il en parle pendant ce temps avec enthousiasme, il en est plein et vous en entretient constamment, il se le répète à lui-même et aux autres ; ce trop de couleur dont il ne veut pas, il le dissipe de la sorte, il le prodigue en paroles, en saillies et en images mêmes qui vaudraient souvent la peine d’être recueillies, car, plume en main, il ne les retrouvera plus : et ce premier feu jeté, quand le moment d’écrire ou de dicter est venu, il épanche une dernière fois et tout d’une haleine son récit facile, naturel, explicatif, développé, imposant de masse et d’ensemble, où il y a bien des négligences sans doute, bien des longueurs, mais des grâces ; où rien ne saurait précisément se citer comme bien écrit, mais où il y a des choses merveilleusement dites, et où, si la brièveté et la haute concision du moraliste font défaut par moments, si l’expression surtout prend un certain air de lieu commun là où elle cesse d’être simple et où elle veut s’élever, les grandes parties positives d’administration, de guerre, sont si amplement et si largement traitées, si lumineusement rapportées et déduites, et la marche générale des choses de l’État si bien suivie, que cela suffit pour lui constituer entre les historiens modernes un mérite unique, et pour faire de son livre un monument.
Il avait des facultés naturelles très remarquable pour la poésie et le bel esprit : « C’était, a dit de lui l’exact et honnête abbé de Marolles, l’un des plus beaux naturels du monde pour la poésie, et de qui les bons sentiments de l’âme égalaient la gaieté de l’humeur. » Tallemant lui reproche une outrecuidance et une habitude de vanterie qui est un des caractères de la littérature de ce temps-là ; mais Saint-Amant ne paraît point avoir poussé ce défaut aussi loin qu’un Scudéry, et il n’en resta pas moins avant tout un bon vivant. […] Cependant ç’a été un défaut de beaucoup d’auteurs : Buchanan a décrit une vieille avec toutes les figures de sa rhétorique ; Saint-Amant a fait une Chambre de débauché avec toute la naïveté de son style.
Ce grand voile sombre et flottant laissait parfois des défauts par où se glissait un rayon de soleil qui descendait comme un éclair dans le sein de la forêt. […] C’est dans l’application seulement que Guérin se trouve en défaut comme nous-même nous avons pu l’être, mais il l’est plus qu’il ne le faudrait et beaucoup trop ; il s’en remet surtout trop au hasard, et l’on peut dire de lui ce qu’il dit d’un autre de ses amis, que cela s’en va de chez lui comme l’eau d’une fontaine.
Ces défauts de débit, cette longanimité de parole et cette longueur de larynx (colli longitudo, a dit Phèdre), auxquels se joignait un ton amer de misanthropie, paralysaient, chez M. de Quincy, l’effet des plus éminentes qualités : ce fut un malheur. […] Le seul défaut (et je le lui ai dit à lui-même) que me paraissaient avoir ces premières et tout d’abord agréables notices d’Halévy, c’était d’offrir un peu trop de fleurs, un peu trop de luxe dans l’élégance : il n’avait à se corriger que de cela.
S’il y a un défaut, ce serait plutôt dans le trop d’idéal de la ligne et dans l’effet de bas-relief trop continu. […] Cette traduction d’un gaulois riant, avec tous ses défauts d’exactitude à peu près inévitables, eut pour effet de populariser, de nationaliser de bonne heure l’ouvrage en français, de le faire aimer et goûter, d’y infuser un degré de naïveté qui est plutôt dans le sens que dans les expressions de l’auteur grec.
Le drame d’ailleurs du Jeune Homme pauvre, tout en poussant à la vogue du livre, a un peu nui en même temps à l’estime qu’on en faisait ; il a mis en relief les défauts de l’œuvre et a éteint quelques-uns des agréments. […] Mais la forme manque, le rythme fait défaut, l’effusion est absente ; et en effet il a annoncé son livre non comme une légende, mais comme une histoire.
Trois morceaux me semblent, entre autres, très-beaux dans ce poëme, où il serait aisé de relever un grand nombre de traits éclatants et de noter aussi des défauts de bien des sortes. […] Toutefois, Français de la tradition grecque et latine rajeunie, mais non brisée, ami surtout de la culture polie, studieuse, élaborée et perfectionnée, de la poésie des siècles d’Auguste, et, à leur défaut, des époques de Renaissance, le lendemain matin qui suit le jour de cette lecture, je reprends (tombant dans l’excès contraire sans doute) une ode latine en vers saphiques de Gray à son ami West, une dissertation d’Andrieux sur quelques points de la diction de Corneille, voire même les remarques grammaticales de d’Olivet sur Racine ; et aussi je me mets à goûter à loisir, et à retourner en tous sens, au plus pur rayon de l’aurore. le plus cristallin des sonnets de Pétrarque.
Située entre les deux, elle en a les mérites sans les défauts. […] Il sera à la fois indistinct et inachevé ; il ne touchera que confusément et faiblement : dans la galerie des portraits, tous seront semblables, et aucun saisissant. — Même défaut dans l’action, puisqu’elle dépend des caractères.
Disparition de Ronsard Après 1573, on pourrait dire que Ronsard fut délaissé, ou plutôt qu’il ne fut guère imité que dans ses erreurs et ses. défauts ; on continua de l’adorer : mais son école s’adorait en lui ; aussi ceux qui attaquèrent l’école purent-ils croire légitime de frapper sur lui. […] On songea enfin d’autant moins à se retourner vers Ronsard qu’il était inutile : Malherbe, puis Corneille réalisaient le meilleur des vues de Ronsard, et du jour où ce qu’il avait de bon fut acquis et dépassé, les excès seuls et les défauts de son œuvre comptaient pour le public.
Il n’avait pas assez de naissance pour se passer de protecteurs, de fortune ou d’intrigue : et ces trois moyens de parvenir lui faisaient défaut. […] Et c’est précisément le défaut général de tous les penseurs du temps, de ne point assurer suffisamment les principes de leurs raisonnements, d’ignorer, de mépriser, de mal voir les faits, de supposer constamment la réalité adéquate à leur idée.
Elle a le premier défaut d’expliquer artificiellement les choses naturelles, de croire à trop de régularité dans la marche de l’esprit humain, de ne point faire une place assez large à sa spontanéité. […] Un second défaut, c’est que ces explications sont tout au plus applicables à la famille des langues aryennes On ne voit point comment la théorie des « marques de marques » s’appliquerait aux langues agglutinatives ou monosyllabiques.