Ce sont les comédies de Moliere qui nous ont dégoûtez de celles de Scarron et des autres poëtes qui l’avoient précedé, mais non des livres écrits pour mettre en évidence les défauts de ces pieces.
On dit rarement d’une comédie qu’elle est écrite élégamment. […] Il convient peu à la comédie qui étant l’image de la vie commune, doit être généralement dans le style de la conversation ordinaire. […] Le style fleuri nuiroit à l’intérêt dans la tragédie, & affoibliroit le ridicule dans la comédie. […] C’est sur-tout en quoi a péché souvent la comédie nommée larmoyante. […] Un personnage d’une comédie de Shakespear dit qu’à toute force on peut être poli sans avoir été à la cour de France.
On pensa le trouver dans notre Comédie Humaine ; on l’y trouva — mais il n’y était pas. […] Nous sommes loin de la Légende des Siècles et de la Comédie humaine ! […] Il sera nôtre lui aussi. — Que d’autre part la comédie légère, que l’âpre comédie réaliste dont Becque a donné deux chefs-d’œuvre en exemple, suivent leur route. […] Saint Pol Roux, des comédies en vers de M. […] La comédie Les Romanesques a été créée le 21 mai 1894.
Vous me rappelez l’orgueilleuse chapelle des protestants, ces assommants prêcheurs de morale, demi-vertus et bassinoires complètes, que j’ai si bien habillés dans ma dernière comédie. […] C’est là aussi que dorment et qu’on peut réveiller, pour une lecture en famille, le soir, les comédies de Picart et les proverbes de Carmontelle. […] Il commença par écrire des comédies, parce que, en 1647, époque de son début, « le sceptre de la tragédie, comme on disait alors, était tenu par des poètes avec lesquels il ne pouvait entrer en lutte, Pierre Corneille et Rotrou108. » Du côté de la comédie, au contraire, il n’avait que des rivaux peu redoutables. […] Quel est l’inventeur de l’espèce de pièce de théâtre appelée comédie sérieuse ou drame bourgeois ? […] Corneille en avait exposé la théorie dans l’épître à M. de Zuylichem, en tête de sa comédie héroïque de Don Sanche d’Aragon.
Nous le répétons, cet ensemble ne manque ni d’intérêt, ni d’émotion, ni de vérité ; mais il n’y a pas là de comédie. […] Provost, vous aurez la vraie comédie. […] Puisqu’on prétend que nous sommes à court de types de comédie, en voilà un que je me permets d’indiquer à M. […] La patience publique s’est lassée de cette comédie bruyante jouée au profit d’une autolâtrie d’emprunt », etc., etc. […] Janin a été, dans ce chapitre, l’historiographe sincère et attendri de la comédie, de ses splendeurs et de ses misères.
Alfred de Musset : 1° la Confession d’un Enfant du siècle, revue et corrigée avec le goût que l’auteur apporte désormais à tout ce qu’il écrit ; 2° les Comédies et Proverbes en prose ; 3° les Poésies complètes.
. — Au clair de la lune, comédie (1870). — Les Rébellions et les Apaisements (1871). — Pygmalion, poème dramatique en un acte (1872). — Mascarille, à-propos en un acte (1872). — Mascarille, un acte en vers (1878). — La Vénus de Milo, documents (1874). — Poèmes de Provence (1874). — La Chanson de l’enfant (1875). — Visite en Hollande (1879). — Miette et Noré, poésies (1880). — Othello ou le More de Venise, drame en cinq actes et en vers (1881). — Lamartine, poème (1883). — Smilis, pièce en quatre actes et en vers (1884)
. — Le Théâtre en France : la tragédie, la comédie, le drame, les lacunes (1885)
J. de Strada, hier encore inconnu, et génie entrant aujourd’hui vivant dans l’immortalité, nous offre les premiers fragments d’une œuvre géante, d’une épopée colossale qui sera pour notre pays le pendant de l’œuvre de Dante pour l’Italie du xive siècle, avec cette différence que la Divine comédie a seulement quinze mille vers, tandis que l’Épopée humaine en a déjà cent mille et en aura quatre fois autant.
La « comédie sanglante » de Pascal finira par de l’encre, aux éclats de rire des Tacites de l’avenir.
Des trois hommes dont il s’est fait le biographe, un seul aurait pu intéresser le lecteur, au point de vue de la comédie.
Elle tenait du roman par les aventures, de la conversation par la vivacité, de la critique par la clarté, de la comédie par les caractères, de l’érudition par la science des événements et des textes, de la philosophie par la haute moralité des conclusions et par le mépris pour les sottises humaines. […] Un poëte impie, médiocre et trivial, nommé Piron, qui avait fait par hasard une comédie de premier ordre, la Métromanie, et qui ne faisait plus que des épigrammes, ces chefs-d’œuvre des esprits courts et des mauvais cœurs, harcela Voltaire depuis ce moment jusqu’au tombeau. […] Il y passait les hivers, il y faisait jouer la tragédie et la comédie sur des théâtres domestiques, il y rassemblait la société élégante et lettrée de Lausanne, il y représentait lui-même avec un remarquable talent les rôles de vieillard dans les grands drames anciens ou nouveaux. […] La composition de tragédies, de comédies, de romans philosophiques, tels que Candide, Zadig, et d’épîtres, de satires, de contes plus chastes et plus spirituels que ceux de Boccace et de La Fontaine, enfin une correspondance immense et qui s’étendait à tous les sujets et à toute l’Europe, remplissaient les jours et les nuits de travail, d’amusements, de bruit, d’amitié et de félicité.
On dispute ferme à l’occasion sur une comédie de l’Arioste, ou sur deux sonnets rivaux : Malleville et Voiture ont fait chacun une Belle Mutineuse. […] Testu, chevalier du guet, chez qui on lit les comédies destinées à la scène. […] Avec cela, les Italiens imposaient, parce qu’ils entendaient l’art ; épopée, comédie, histoire, de quelque genre qu’on parlât, ils faisaient autorité : ils écrivaient selon les règles. […] Pour remplacer les coups d’épée des Cyrus et des Aronce, Scarron met à notre goût un peu trop de coups de pied ; mais son récit offre, épars çà et là, ou enveloppés de fantaisie exubérante, de sérieux éléments de comédie, des figures curieusement dessinées, la Rancune, le cabotin usé et grincheux, la Rappinière, le rieur méchant, la Garouffière, le provincial parisiennant, Ragotin, un petit bourgeois vif et hargneux, galant et fat.
La comédie, qui, chez les Grecs, naquit des vendanges, fleurit encore dans les époques de vie large et facile. […] Et dans notre siècle, combien de fois la comédie n’a-t-elle pas exploité les ridicules ou flétri les expédients des faiseurs d’affaires ! […] Il en est où la vie littéraire a été plus difficile : qu’on se rappelle-le pauvre Hardy, fournisseur attitré du théâtre du Marais, grand fabricant de tragédies, comédies, pastorales et autres pièces innombrables, s’écriant lamentablement : « Les fers de la pauvreté empêchent l’esprit de volet dans les cieux ! […] Il y a dix ans, une seule comédie jouée à la Comédie-Française a fait encaisser en moins d’un an à son auteur, Alexandre Dumas fils, le joli denier de 142.700 francs.
Puis au second plan, dans ces quatre têtes, cette figure indéfinissable, au sourire errant sur les lèvres, cette figure au grand chapeau gris, mélange de gentilhomme et de bouffon, héros étrange d’une comédie du Ce que vous voudrez ; et à côté, cette espèce de gnome et de pitre idéal, qui semble glisser à son oreille les paroles des confidents comiques de Shakespeare… Shakespeare ! […] La comédie en vers me semble finie. Ou vous faites des vers qui ne sont pas des vers de comédie, ou vous faites de la prose… Oui, tout ira au roman, c’est si vaste… et un genre qui se prête à tout… Il y a bien du talent dans le roman maintenant !
C’est intitulé « comédie », mais ce n’est pas du tout une comédie ; au fond, c’est un conte, un conte fantaisiste, comme nous dirions de nos jours, c’est un conte moitié réel (pour ne pas dire réaliste) et moitié mythologique. […] L’auteur a fait intervenir, entre les quatre amis, dans Psyché, des discussions littéraires et poétiques, discussions, par exemple, sur la tragédie, sur la différence entre la tragédie et la comédie ; des discussions et des souvenirs de l’Astrée, un grand éloge encore de l’Astrée, etc.
Il est vrai que c’est dans une comédie qu’il dit cela, et qu’on ne peut pas prendre tout à fait au sérieux ces sortes de saillies ; mais il faut pourtant reconnaître que, si les honnêtes gens en ce monde sont moins mal partagés d’ordinaire et dans les temps réguliers que Ménandre ne le dit, il est aussi des instants de crise où ils se conduisent de manière à avoir tout l’air en effet de ne venir qu’après les flatteurs, les calomniateurs et ceux qui vivent à petit bruit de la corruption. […] C’est dans cet esprit que moi-même j’avais rendu compte de la comédie de Mademoiselle de Belle-Isle, dans la livraison du 15 avril 1839.
Tout jeune, il avait reçu de son père un message d’où dépendait le gain d’un procès ; il sort, rencontre des amis, va avec eux à la comédie, et ne se souvient que le lendemain du message et du procès. […] Ses yeux ont assisté à la comédie du siècle, son coeur n’y a point pris part.
Le fond en est mince, non pas précisément frivole, comme on l’a dit ; il n’est pas plus frivole (pour être si léger) que tout ce qui a pour matière la comédie humaine. […] La première perte de jeu à Lyon avec le marchand de chevaux, la revanche du chevalier au siège de Turin, cette partie avec le comte de Caméran, où le prévoyant tricheur se fait appuyer sous main d’un détachement d’infanterie, ce sont des scènes de comédie toutes faites.
Plein de cette confiance et d’une étude profonde des règles du théâtre, j’ai fait une tragédie, elle a été sifflée ; une comédie, elle n’a pas été jusqu’à la fin. […] Vous avez voulu faire une tragédie, et vous ignorez les passions ; une comédie, et vous ignorez le monde ; une histoire, et vous ne savez pas que lorsqu’on écrit l’histoire de son temps, il faut se résoudre à passer pour satirique ou pour flatteur, et par conséquent se préparer d’avance à la haine ou au mépris.
Machiavel, dont le Traité du Prince peut passer pour un pamphlet contre la corruption des mœurs de son temps, et dont les comédies sont à coup sûr des satires du genre le plus vif, après avoir subi deux fois l’exil et la torture, meurt victime d’une méprise, pour s’être trompé sur la dose du médicament destiné à le soulager. […] Les trois épisodes dont il se compose se relient, il est vrai, entre eux, par l’intervention des mêmes personnages, à peu près comme se relient les différents épisodes de la Comédie humaine.
Heureux Voltaire quand il fait un conte et non pas une comédie ! […] Et que vous semble des contes de Mérimée, cette charmante et élégante manière de faire de la comédie et du sarcasme ? […] Scribe, par exemple, qui a tué la haute comédie, mais qui, grâce à tant de riens charmants, est l’homme qui a le plus amusé notre époque. […] Alexandre Duval pour faire la comédie ; l’Opéra passe de M. […] Une très belle et très admirable comédie, la Métromanie, n’a pas réussi, et n’a jamais pu réussir, justement parce qu’il s’agit, dans cette comédie, de ces êtres à part — de ces exceptions — qu’on appelle des écrivains et des poètes.
De la comédie latine, monsieur Paul Adam ; de vos chers Romains : lisez Plaute. […] Mais précisément, entre la comédie antique et la comédie de Molière, il y a une différence, un écart, qui n’est peut-être pas celui que voit M. […] Cette comédie n’est nullement une école d’irrespect. […] L’influence de la comédie de Molière a été dans le même sens que l’influence de la comédie d’Aristophane. […] La Comédie Humaine c’est, comme l’a vu Curtius, Faust devenu Légion.
Gomberville, le grand ennemi du mot car, enjoignait à tous les faiseurs de comédies de ne point prendre, sans sa permission, des sujets de pièces dans son roman de Polexandre. […] Tel est Dom Japhet d’Arménie, pièce en vers, un moment célèbre, que l’indulgence des histoires littéraires appelle une comédie, et la plus comique des pièces de Scarron. Bien loin d’être une comédie, à peine est-ce une farce, surtout pour qui se rappelle la gaieté fine et les grâces naïves de la Farce de Patelin. […] La Comédie des Académistes. […] (Archives de la Comédie française.)
parade et comédie légitimistes. — chateaubriand vieux bonhomme.
— La comédie sur laquelle on comptait beaucoup au Théâtre Français, Une Femme de quarante ans, a réussi, et a paru agréable, mais non pas aussi neuve qu’on aurait pu le croire d’après les promesses.
. — Le Sacrifice, comédie en trois actes (1869). — Les Lettres de mon moulin (1869). — Les Lettres à un absent (1871). — Lise Tavernier, drame en un acte (1872)
Les cheveux noirs sont légèrement frisottants et crêpelés, ce qui leur donne l’air ébouriffé ; le teint d’un brun mat, les dents blanches, petites et espacées, les lèvres pourprées d’un rouge de corail, les yeux petits et un peu enfoncés, mais très vifs, et qui prennent l’air malin quand le rire les éclaire, les narines ouvertes, les sourcils fins et droits, l’oreille exquise, le col un peu fort et très bien attaché, sont d’une sphinge tranquille et divine, ou d’une guerrière de Thyatire dont la beauté simple, accomplie et idéalement parfaite ne peut fournir aucun thème d’illustration aux dessinateurs de La Comédie humaine.
. — L’Académie ou les Membres introuvables, comédie satirique (1826). — Napoléon et Talma, élégies nationales, en vers libres (1826). — M.
En envisageant M. de Fontenelle comme Poëte, il faut oublier, pour sa gloire, qu’il a fait des Tragédies, des Comédies, &c.
Inès de Castro est la seule de ses Tragédies ; le Magnifique, la seule de ses Comédies qui soient restées au Théatre : Inès même ne doit son succès qu’à quelques situations intéressantes.
L’homme dont je parle aimera mieux à soixante ans les comédies de Moliere, qui lui remettront si bien devant les yeux le monde qu’il a vû, et qui lui fourniront des occasions si fréquentes de faire des refléxions sur ce qu’il aura observé dans le cours de sa vie, qu’il n’aimera les tragédies de Racine, pour lesquelles il avoit tant de goût, lorsqu’il étoit occupé des passions que ces pieces nous dépeignent.
Enfin nous entrons, par un orageux après-midi du mois d’août 1850, dans cette chambre du petit hôtel de la rue Fortunée, où il agonise, réclamant Horace Bianchon, le grand médecin de la Comédie humaine. […] Un autre élément de crédibilité dans la Comédie humaine est le style. […] Et, de même que nous disons qu’elle est bien peinte, osons dire que la Comédie humaine est bien écrite, puisqu’elle est réellement ce que son auteur a voulu qu’elle fût : l’évocation vivante de tout un monde. […] Relisez la préface générale de la Comédie humaine, cette magnifique profession de foi d’un grand clinicien qui regarde la société pour la comprendre, et, s’il le peut, la guérir. […] C’est un livre à lire en sortant d’entendre le dialogue net et acéré d’une comédie de Dumas fils, entre deux articles de Taine.
Cambray-Digny, qui publia, six mois après, une comédie intitulée Altro è correre, altro è arrivare. […] Pour l’histoire littéraire, un seul fait demeure acquis, c’est que la comédie de M. […] Non, mon cher, à moi la comédie, à moi le lièvre, à moi l’épouse. […] Le plus joli, c’est peut-être ceci : en réponse à mon article de 1901, d’où j’ai tiré les lignes qui précèdent, Ferdinand Martini écrivait, non sans mélancolie : « L’explication de ma seconde comédie est parfaitement juste ; mais personne n’a vu mon intention. […] Il lui est arrivé ce qui arrive à Lorenzaccio dans le drame de Musset : à force de jouer la comédie, il se fait l’âme comédienne.
Puis, les salles se bâtissent, la tragédie et la comédie naissent, sous l’influence de la renaissance classique. […] Il est le représentant actuel de la comédie d’intrigue. […] On a repris dernièrement, à la Comédie Française, Le Fils naturel, de M. […] Mais c’est là une petite comédie d’hypocrisie qui est toujours amusante. […] Mais si, dans un drame, dans une comédie, vous prétendez me donner des hommes et que vos hommes soient des pantins, je me fâche.
S’il vous faut des synthèses, la comédie humaine vous en fournira assez. […] Ce sont ces mêmes hommes faibles qui voient jouer avec admiration les drames et les comédies en vers, supplices du bon sens et de la vérité et qui supportent sans sourciller ces passions à la mécanique et ces plaisanteries rimées ; à Versailles, on taille les arbres en pains de sucre et en pyramides, les drames et les comédies en vers taillent de même les sentiments et les scènes naturelles. […] J’ai vu fort près de moi, beaucoup de comédies, par exemple des comédies de gestes et de visages qui étaient vraiment « à peindre ». […] La comédie italienne en est une grande preuve : ces types vrais, populaires, sont l’abstraction des caractères ; ils agissent en dehors de tout code, n’obéissent qu’à la loi naturelle et le plus souvent qu’à leurs instincts. […] Léon Laya vient de faire une comédie.
Dans la correspondance qu’il entretient avec lui, Voltaire le tâte souvent, et essaye de l’engager ; en 1760, après la comédie des Philosophes de Palissot, après le discours de réception de Lefranc de Pompignan, et dans ce moment le plus vif de la mêlée philosophique, Voltaire voudrait que Duclos s’entendît avec les amis et surtout qu’il agît en cour pour faire arriver Diderot à l’Académie ; c’eût été un coup de parti en effet, et une éclatante revanche : « Vous êtes à portée, je crois, d’en parler à Mme de Pompadour ; et, quand une fois elle aura fait agréer au roi l’admission de M. […] Mme Guizot (Pauline de Meulan) a touché ce point comme il convient, avec discrétion et sagacité63 : il est à la rigueur possible, pense-t-elle, que dans cette grande comédie que jouèrent habituellement les uns envers les autres, et quelquefois envers eux-mêmes, la plupart des personnages du xviiie siècle, Duclos ait pris pour son rôle celui d’un bourru redouté, emporté au-dehors, habile et assez modéré en dedans.
Mme de La Fayette, qui était de ce cercle, et au premier rang, a écrit d’Esther, cette autre tragédie commandée bien plus tard, cette autre Juive aimable et qui correspond dans l’ordre religieux à sa première sœur, que c’était une comédie de couvent. J’accepte le mot sans défaveur, et je dirai à mon tour de Bérénice que c’est moins une tragédie qu’une comédie de cœur, une comédie-roman, contemporaine de Zayde, et qui allait donner le ton à la Princesse de Clèves.
L’Italie introduisait avant nous la révolte contre les unités classiques, et Manzoni publiait en 1820 son Comte de Carmagnola : mais l’Italie surtout avait Dante, toute la pensée et toute l’âme du moyen âge ramassées dans la Divine Comédie. […] Deschamps,la Divine Comédie de Dante.
C’est dans tous les genres que, du règne d’Henri IV à la Révolution, notre Prose multiplie ses chefs-d’œuvre ; pamphlets vengeurs tels que la Ménippée et les Provinciales, pensées, maximes, portraits, mémoires, traités de morale, correspondance, éloquence sacrée, histoire, comédie, roman, conte, rien ne lui est étranger. De notre temps si la Prose s’altère sur quelques points, c’est pour s’enrichir par tant de conquêtes : rappelons-nous la comédie élargissant son domaine, le roman agrandi suscitant ses véritables chefs-d’œuvre, l’histoire faisant de son champ jadis étroit tout un monde d’explorations et de découvertes, la critique vraiment fondée et promue à la dignité d’un genre original où cinq à six hommes supérieurs ont véritablement créé, l’érudition réconciliée avec le beau style et devenue l’une des provinces de la haute littérature, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue, mais produisant aussi dans la presse et à la tribune d’admirables écrits de polémique et de non moins admirables discours, la philosophie et la religion enfin pour de nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle.
De là sortirent : Paméla en France ou la vertu mieux éprouvée, comédie de Boissy ; Anne Bell et Clary ou le retour à la vertu récompensé, par Baculard d’Arnaud ; Lettres de Juliette Catesby par Mme Riccoboni ; sans compter bien d’autres Lettres de Milady Linsay et de Mémoires de Clarence Wildonne par des inconnus. […] Quant à Scribe, non moins fécond en drames et en comédies, il fit un jour la gageure de pouvoir mettre le titre d’une pièce au moins sous chaque lettre de l’alphabet.
Le premier est l’auteur de quelques comédies représentées il y a quinze ou vingt ans et déjà fort oubliées.
Quelle comédie !
La comédie a déjà bien de la peine à vivoter : vous verrez qu’en 1900 il n’y aura place dans les théâtres que pour les vaudevilles acrobatiques et pour les pièces où l’on étalera de la femme.
— L’Enchantement, comédie en quatre actes, en prose (1900).
La satire et la comédie se rangent du côté de la cour ; la littérature tout entière se consacre à la célébrer.
A-t-il pu imaginer qu’on adopteroit ses decisions, lorsqu’on l’a vu vingt fois s’efforcer de prouver que ce premier Poëte de notre Nation n’est pas si infaillible qu’on le pense ; que ses Ouvrages ne sont pas exempts de fautes contre la Langue & le goût ; qu’il a avancé des erreurs & des mensonges ; qu’il est injuste dans presque toutes ses critiques, indécent & atroce dans ses diatribes ; que tous ses Opéra sont détestables ; que plusieurs de ses Comédies n’ont d’autre mérite que celui de la versification ; que quelques-unes de ses Tragédies sont médiocres ; que ses Histoires sont remplies de faussetés, ses Satires de calomnies, ses Romans d’impiétés ?
Replacer les tragédies et les comédies grecques dans le milieu qui les a produites, éclaircir et élargir leur étude en l’étendant sur monde antique, par les aperçus qui s’y rattachent et les rapprochements qu’elle suggère, soulever le masque de chaque dieu et de chaque personnage entrant sur la scène pour décrire sa physionomie religieuse ou son caractère légendaire ; commenter les quatre grands poètes d’Athènes, non point seulement par la lettre, mais par l’esprit de leurs œuvres et par le génie de leur temps ; tel est le plan que je me suis tracé et que j’ai tâché de remplir.
On appela d’abord Moralités les premières comédies saintes qui furent jouées en France dans le quinzième et le seizième siècles.
Si Muret avoit voulu supposer une comédie entiere à Térence, Muret n’en auroit pas imposé à Scaliger.
Les moralistes de l’avenir qui voudront faire poser devant eux la première moitié du xixe siècle iront la chercher dans les dix-sept volumes de La Comédie humaine, et ce Tableau-là, personne n’oserait et ne pourrait l’abréger !
Cette corruption, qui, du reste, ne devait sembler guère nouvelle aux spectateurs des comédies d’Aristophane, gagna toute la Grèce, et fut portée dans l’Italie encore républicaine. […] La comédie ou satirique ou romanesque naissait aussi. […] Aux yeux des Anglais, Shakspeare n’excelle pas moins dans la comédie que dans la tragédie. […] Cependant les comédies de Shakspeare, pièces d’intrigue plutôt que peintures de mœurs, conservent presque toujours, par le sujet même, un caractère particulier de gaieté. […] À la fantasque bouffonnerie du langage, au caprice des inventions, on dirait quelquefois Rabelais faisant des comédies.
Bulwer une autre intention que la satire et la comédie. […] Si les comédies de Congreve ne peuvent pas soutenir la comparaison avec les Femmes savantes, il faut reconnaître dans M. […] Je regrette sincèrement que Pelham ne se compose pas tout entier de satire et de comédie. […] Bulwer paraît avoir renoncé, ont pris un caractère nouveau, plus grave est plus direct, celui de la satire parlementaire, de la comédie politique. […] Les comédies et les tragédies jouées à Madrid ressemblent bien plus à des aventures de roman qu’à des épisodes de la vie réelle.
fait le maître de la maison, c’est un costume de comédie… Oui, une personne de ma famille qui, dans une pièce de théâtre, a rempli un rôle de couvent et voulut se faire peindre avec les habits de son rôle… Des mœurs, Messieurs, que vous aimez, des mœurs du xviiie siècle… Ma famille adorait la comédie. […] L’une a placé cette fortune en terres, elle a aujourd’hui 400 000 francs ; l’autre en rentes sur l’État : avec les réductions et les banqueroutes, son capital est réduit à 560 francs. » Sous les arbres du café de la Comédie, nous sommes rejoints par Théophile Lavallée, aux traits truandesques, aux lèvres rouges et informes des masques de Venise dans les tableaux de Longhi.
Scribe l’a écrite « au moins trois cents fois », dans ses opéras, dans ses comédies. […] et ce n’est pas pour ses allusions à des événements ou des personnages abolis que nous lisons la Divine Comédie ? […] Renan qu’un sermon de Bossuet, le Nabab que la Princesse de Clèves et telle comédie de Meilhac et Halévy qu’une comédie même de Molière ? […] La Comédie humaine est là pour démontrer que ce service est compatible avec toutes les franchises de la peinture. […] Il a composé une très singulière comédie en douze pages, où on le reconnaît sous le personnage d’Eloi.
Lebrun a parlé de La Ciguë, de Gabrielle, de la comédie en vers et du rang qu’il convient de lui maintenir dans l’ordre de l’art.
C'est assez d'assurer que dans ses Comédies on apperçoit des traces de génie capables de lui faire, en ce genre, une réputation plus méritée que celle de la plupart de nos Comiques modernes.
Mars, en combattant Minerve, l’appelle κυνόμυια (musca canina) ; Minerve donne un coup de poing à Diane ; Achille et Agamemnon, le premier des héros et le roi des rois, se donnent l’épithète de chien, et se traitent comme le feraient à peine des valets de comédie.
Et Jean-Jacques peut, en toute sûreté de conscience, continuer à faire de petites comédies et de petits opéras. […] Peut-être se fût-il résigné à remédier toute sa vie à la malfaisance des arts en faisant des comédies et des opéras. […] La comédie est mauvaise. […] Cette comédie nous découvre mieux qu’aucune autre la véritable vue dans laquelle Molière a composé son théâtre. […] Et les comédies de Lesage, de Legrand, de Dufresny, de Dancourt, de Destouches, de Marivaux, de Gresset !
Il compose des comédies héroïques. […] La comédie et la tragédie font chacune un pas vers l’autre et il se trouve nombre de pièces, comme le don Sanche de Corneille, qui témoignent d’une réconciliation provisoire entre ces deux sœurs ennemies. […] Mais, de même qu’aux environs de 1661, la hiérarchie sociale un instant bouleversée se reforme plus sévère ; de même que les classes superficiellement mêlées se séparent, si bien qu’il se constitue deux Frances, l’une aristocratique, l’autre bourgeoise et populaire, ayant chacune ses mœurs et ses intérêts ; de même les mots de la langue se divisent en deux castes, ceux-ci nobles et réservés à une petite élite, ceux-là roturiers et abandonnés à la foule ; les genres littéraires un moment confondus s’écartent l’un de l’autre ; la comédie et la tragédie sont parquées dans deux domaines différents avec défense formelle de franchir les barrières qui les isolent ; le mélange des tons, accepté ou recherché comme quelque chose de piquant, répugne au goût nouveau ; le burlesque, où les deux faces de la vie étaient violemment confrontées de façon à faire rire aux dépens des choses graves et des grands de la terre et du ciel, tombe dans le mépris et l’oubli. […] Le drame, la comédie de mœurs, longtemps humiliés au profit de la tragédie, prennent le haut du pavé.