Louis XV mourut, la Révolution vint, l’empereur brilla et s’éteignit comme l’éclair du canon, et les manuscrits de Saint-Simon, ensevelis dans leurs cartons, et y restant gardés comme des odalisques par des eunuques qui ne pensaient même pas à regarder la beauté de ce qu’ils gardaient par un trou de serrure quelconque, attestèrent l’étrange amour que les gouvernements ont toujours eu pour les lettres en France !
il en a aussi le diamant taillé à facettes, et je crois même qu’il se reconnaît en se mirant dans la facette, ce qui explique par de la fatuité son amour si vif pour Montesquieu.
Lacordaire moulait tout un homme, en s’y reprenant avec la lenteur de l’art qui veut faire ressemblant et de l’amour qui veut qu’on reconnaisse et qu’on adore, tandis que l’auteur de la Physionomie de Saints ébauche du pouce seulement quelques traits, mais partout où le pouce a passé, il est resté de la lumière !
Qui empêchera les nœuds de l’amitié ou de l’amour de se former par-delà les territoires, entre ennemis politiques et même entre belligérants ?
Et quand la rue monte et que les femmes s’étagent, ne voyez-vous pas, ami Aurélien, la lumière jongler avec des oranges et des pommes d’amour ? […] Paulin Limayrac la préface qu’il écrivait l’an dernier, en tête d’un beau livre de Stendhal, uniquement, il faut bien le dire, pour faufiler sous le couvert d’un grand nom littéraire de petites drôleries de sa façon sur les femmes et sur l’amour. […] Il consentait à excuser jusqu’à un certain point la faiblesse de Louis XIV pour mademoiselle de La Vallière ; mais il se fût laissé rouer sur place plutôt que d’absoudre son indigne amour pour la Du Barrye. […] Le ranz des anges, l’infirmerie des âmes, la maladie du pays céleste, — toutes ces chutes affadies d’un jargon ridicule me rappellent cette moralité de la grisette styliste du Quart de Monde : « L’indifférence est lu commissionnaire qui a emporté le biblot de mon amour. » Un mot à M. de Prémaray, puisque je viens de le nommer.
« Un esprit, une apparition divine, un moi mystérieux, qui, sous ses guenilles de laine, porte un vêtement de chair tissu dans les métiers du ciel, par lequel il est révélé à ses semblables, par lequel il voit et se fabrique pour lui-même un univers avec des espaces azurés pleins d’étoiles et de longs milliers de siècles1403. » Le paradoxe continue, à la fois baroque et mystique, cachant des théories sous des folies, mêlant ensemble les ironies féroces, les pastorales tendres, les récits d’amour, les explosions de fureur, et des tableaux de carnaval. […] Nous découvrons en nous « quelque chose de plus haut que l’amour du bonheur », l’amour du sacrifice.
Et notre plus ardent enthousiasme, quand il s’extériorise en action, se fige parfois si naturellement en froid calcul d’intérêt ou de vanité, l’un adopte si aisément la forme de l’autre, que nous pourrions les confondre ensemble, douter de notre propre sincérité, nier la bonté et l’amour, si nous ne savions que le mort garde encore quelque temps les traits du vivant. […] Nous avons cette illumination soudaine devant certaines formes de l’amour maternel, si frappant, si touchant aussi chez la plupart des animaux, observable jusque dans la sollicitude de la plante pour sa graine. Cet amour, où quelques-uns ont vu le grand mystère de la vie, nous en livrerait peut-être le secret.
Rassemblez ces traits de vertu, d’humanité, d’amour du bien général, épars dans vos ouvrages, et composez-en un tout qui fasse aimer votre âme autant qu’on admire votre esprit.
Il n’y a point de ces mines-là dans le monde ; c’est un embonpoint tout différent de celui des autres, un embonpoint qui s’est formé plus à l’aise et plus méthodiquement, c’est-à-dire où il entre plus d’art, plus de façon, plus d’amour de soi-même que dans le nôtre… Ne croyez pas qu’il ait fini de ce portrait, il ne fait que le commencer.
Quand j’appris la nouvelle du lendemain, je tombai de surprise et d’admiration pour l’amour de ce Dieu envers moi ; car je vis qu’il avait pris de bon œil ce sacrifice que je lui avais fait, tandis que, lors même que je le lui offrais, il savait bien qu’il ne m’en coûterait rien.
Il est vrai que l’auteur ne conduit pas son action avec finesse ; il l’interrompt même par des amours épisodiques d’assez mauvais goût ; mais, à travers ces défauts, je vois le grand poète, je vois un homme illustre, digne d’être envié à sa nation.
Humble et patiente amitié, pensai-je, c’est ainsi qu’on t’oublie aux heures splendides de la jeunesse et de l’amour ; c’est ainsi que tu apparais, douce et consolatrice, vers le soir de la vie, quand la passion est morte et l’existence dénudée32.
Mon admiration et mon amour pour Gœthe s’accroissaient journellement, si bien que je ne pouvais plus rêver ni parler d’autre chose.
« Trêve de descriptions sur mes jouissances d’amour-propre ; ce qui vaut mieux que ces fadaises, c’est que l’amiral Lalande, homme charmant par ses manières d’une part et ravissant par son amour pour les arts, sachant que j’avais un tableau à faire de la prise de Lisbonne, m’a fait faire à notre bord un branle-bas de combat à feu dans les conditions voulues pour ce que j’avais à représenter.
Dans son amour de la grandeur historique et de la gloire, elle se disait qu’une belle mort, un noble flot de son sang généreux allait laver tout cela.
Peut-être aussi, en rendant justice, comme l’a fait l’auteur, aux vertus, aux bonnes actions (qui sont, selon son heureuse expression, le complément des bons ouvrages), à l’obligeance de Raynal, à cet amour généreux de la gloire qui lui avait fait élever à ses frais un monument aux fondateurs de la liberté helvétique, et fonder pour des prix dans cinq diverses Académies des rentes perpétuelles de douze cents-livres ; peut-être aussi ne fallait-il pas dissimuler le tort qu’il s’ôtait donné en signant et laissant paraître avec son nom, sous l’Assemblée constituante, cette Lettre si déplacée, dont l’auteur est maintenant connu, et le fut même dès ce temps-là.
On a une famille, on s’est marié par amour, la femme sous un pseudonyme écrira aussi.
Joubert, jeune encore en 89, vit arriver la Révolution française avec des espérances vastes comme son amour des hommes.
Quelques thèmes plus rares et moins grossiers, au moins extérieurement, sont des histoires d’amour, mêlées ou non de merveilleux, qui font comme la transition entre les lais de Marie de France et les fabliaux bourgeois.
Ses liaisons avec les jansénistes et son Épitre sur l’amour de Dieu le mettent en guerre avec les jésuites (à partir de 1703).
Pourquoi, sur ces amours, M. le duc d’Aumale nous renvoie-t-il à Victor Cousin ?
Quant à l’amour, il était redevenu la galanterie inoffensive, depuis que l’on ne pouvait plus faire sa cour à une duchesse par la guerre civile.
Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires ; il retire cette force à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l’amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des satisfactions faciles et régulières.
L’homme ne communique avec les choses que par le savoir et par l’amour : sans la science il n’aime que des chimères.
Ainsi la vie est partagée, tous ont la meilleure part, et il y a place pour l’amour.
Bref un effort pour conserver tel quel ce qui existe, une halte de la société et de la pensée dans une immobilité sereine qui permet aux écrivains de songer presque uniquement à plaire et de soigner leur style avec amour, voilà le bilan de ces trente-cinq années185.
. — « Le Ciel pur », disait Aphrodite dans ses Danaïdes, « aime à pénétrer la Terre, et l’Amour la prend pour épouse.
Ce furent les deux derniers des sept enfants que le roi eut de Mme de Montespan : Je ne puis, ajoute Mme de Caylus, me refuser de dire ici une pensée qui me vient dans l’esprit : il me semble qu’on voit encore dans le caractère, dans la physionomie et dans toute la personne de Mme la duchesse d’Orléans, des traces de ce combat de l’amour et du jubilé.
Je ne nie pas qu’il n’y ait au fond de ce dévergondage et de cette exaltation un sentiment d’inspiration patriotique, si l’on veut, et d’amour sincère de la liberté, de l’égalité moderne.
Il s’agissait de faire entendre à une Altesse Sérénissime qu’on était amoureux d’elle sans prononcer le mot d’amour, de retourner cette idée galante en tous sens, de simuler une ardeur contenue encore dans les termes du respect, d’obtenir d’elle des faveurs enfin.
Encore une fois, ce n’est pas l’idée même que nous soyons à un âge de maturité, à une époque d’égalité et même de nivellement, et qu’il faille tirer le meilleur parti de la société moderne en ce sens-là, ce n’est pas cette idée qui est la fausse vue de Condorcet ; son erreur propre, c’est de croire qu’on n’a qu’à vouloir et que tout est désormais pour le mieux, qu’en changeant les institutions on va changer les mobiles du cœur humain, que chaque citoyen deviendra insensiblement un philosophe raisonnable et rationnel, et qu’on n’aura plus besoin, dans les travaux de l’esprit, par exemple, d’être excité ni par l’espoir des récompenses ni par l’amour de la gloire.
Elle se trompa en sens inverse à l’égard de l’abbé de Choisy, et elle lui donna, avec la gentillesse du visage, les goûts futiles de l’esprit et l’amour inné du miroir.
C’est toujours le même homme d’esprit, le même gentilhomme chrétien que nous connaissons, avec son timbre vibrant, sa parole aiguë qui part, qui éclate, qui du premier jet va plus loin qu’il ne semblerait nécessaire à la froide raison, mais qu’on serait fâché de trouver plus retenue et plus circonspecte ; car elle porte avec elle bien des vérités, et s’il semble qu’il y ait souvent colère en elle, lors même qu’il s’agit des amis, écoutez et sachez bien distinguer : c’est la colère de l’amour.
J’ajoute à ces sentiments une estime qui doit être le lien de l’amour dont la pureté fait tout le mérite.
On ajoute que dans ces sortes d’arbitrage, qui d’ordinaire embarrassent et ennuient, il ne s’ennuyait pas ; il aimait à prolonger la discussion, à tout balancer, à tenir compte des moindres circonstances en artiste, presque en casuiste : c’était amour de la forme.
Au contraire, les autres personnages plaisent et séduisent par une touche légère et d’une nuance bien naturelle : et Suzanne, « la charmante fille, toujours riante, verdissante29, pleine de gaieté et d’esprit, d’amour et de délices », très peu sage, quoi qu’on en dise, très peu disposée du moins à rester telle, mais qui n’en est encore qu’à la rouerie innocente et instinctive de son sexe ; de même, dans un ordre plus élevé, la comtesse, si habile déjà à son corps défendant, et si perfectionnée en femme du monde, sans avoir pourtant failli encore au devoir et à la vertu.
Au moment le plus vif de la contestation, il poussera la bouffonnerie et la parodie jusqu’à dire : « J’ai fait le bien pour l’amour du bien même, et le ciel m’en récompensera ; je vivrai longtemps, parce que j’aime la justice. » On ne peut tout dire en détail, et il faut bien en venir à la plus grosse et à la misérable affaire qui fit la rupture.
Volney n’est pas un peintre, c’est un grand dessinateur ; dans ses descriptions de l’Égypte à laquelle il se montre sévère, il lui refuse absolument d’être pittoresque ; après l’avoir tant étudiée, il l’aime peu ; il l’exprime dans tous ses contours et dans sa réalité visible, sans en embrasser la grandeur profonde et sans en pénétrer peut-être le génie ; il n’a pas l’amour de son sujet.
Le Génie analyse l’amour de soi dans toutes ses transformations, découvre que les maux des sociétés viennent des désirs effrénés, de la Cupidité, fille et compagne de l’Ignorance, etc.
Que ce soit impérieusement que l’on opère cette substitution d’une personne à une autre, par la crainte de châtiments ou de privations, que ce soit par amour, par l’abandon instinctif d’un cire en celui qu’il se préfère, que ce soit enfin, et le plus efficacement, parce que l’un, le héros et l’artiste, est le même que ce peuple qu’il s’agrège, est son type plus parfait et pénètre en lui parce qu’ils sont identiques, — la suggestion, la pénétration d’un homme dans un autre est réelle au même degré.
En effet, par une erreur singulière des écrivains, à l’instant où l’amour semble de plus en plus vaincu par l’argent, la littérature est à peu près totalement sexuelle.
Maurras ; comme lui, il regrette l’abaissement moral des littérateurs, cet amour de l’or qui les pousse au-devant de leur propre servitude.
Un Satyre mourant d’amour.
L’instruction adoucit les caractères, éclaire sur les devoirs, subtilise les vices, les étouffe ou les voile, inspire l’amour de l’ordre, de la justice et des vertus, et accélère la naissance du bon goût dans toutes les choses de la vie.
On accepta leur offre, et voilà les gens de lettres qui dans la suite firent respecter leur emploi parce que sous prétexte d’amuser et de délasser le peuple, ils l’instruisirent ; ils chantèrent les lois, ils encouragèrent au travail et à l’amour de la patrie ; ils célébrèrent les vertus, ils inspirèrent aux pères de la tendresse pour leurs enfans, aux enfans du respect pour leur père ; et nos agriculteurs furent chargés de deux impôts qu’ils supportèrent volontiers, parce qu’ils leur restituaient autant qu’ils leur prenaient.
Fuyez, mes amis, fuyez… est-ce que les habitants des campagnes, au milieu des occupations qui leur sont propres, n’ont pas leurs peines, leurs plaisirs, leurs passions : l’amour, la jalousie, l’ambition ; leurs fléaux, la grêle qui détruit leurs moissons et qui les désole, l’impôt qui déménage et vend leurs ustensiles ; la corvée qui dispose de leurs bestiaux et les emmène ; l’indigence et la loi qui les conduisent dans les prisons ?
Il y a de tout dans cet album, excepté de l’esprit et du sens commun : des déclarations d’amour à Madeleine Brohan — et des vers de quatorze syllabes sur les sapins orgueilleux dont le front touche les cieux, — l’alexandrin étant d’une insuffisance notoire à rendre les massives majestés des Pyrénées.
C’est par là qu’un orateur, sans être réellement affligé, fera verser des pleurs à son auditoire et en répandra lui-même ; c’est par là qu’un comédien, en se mettant à la place du personnage qu’il représente, agite et trouble les spectateurs au récit animé des malheurs qu’il n’a pas ressentis ; c’est enfin par là que des hommes nés avec une imagination sensible, peuvent inspirer dans leurs écrits l’amour des vertus qu’ils n’ont pas.
Enfants gâtés de la paresse, Dans une coupe enchanteresse, L’amour vous versait son ivresse, Les fleurs jonchaient tous vos chemins !
« Un petit baiser, ma bonne dame charitable, pour l’amour de Dieu !
Ne serait-ce pas ce qu’exprime la fable d’Endymion — le berger à jamais endormi, que la déesse Séléné (autrement dit, la Lune) aime d’un profond amour ?
Les dérivés du premier ordre sont amant, amour, amoureux, amoureusement, qui ajoûtent à l’idée primitive du sentiment de bienveillance, l’idée accessoire de l’inclination d’un sexe pour l’autre : & cette inclination étant purement animale, rend ce sentiment aveugle, impétueux, immodéré, &c. […] Amant & ami sont des noms concrets ; amour & amitié des noms abstraits ; amoureux & amical sont des adjectifs ; amoureusement & amicalement sont des adverbes. […] La question paroîtra singuliere au premier coup-d’oeil ; tout le monde répondra que c’est l’amour de Dieu : mais c’est en françois la même équivoque ; car il restera toûjours à savoir si c’est amor Dei amantis ou amor Dei amati. […] Nous osons espérer qu’on pardonnera à notre amour pour la vérité cette observation critique, & toutes les autres que nous pourrons avoir occasion de faire par la suite, sur les articles de l’habile grammairien qui nous a précédé : cette liberté est nécessaire à la perfection de cet ouvrage. […] Au surplus, c’est le sens qui convient le mieux à la pensée d’Horace, puisqu’il prétend s’excuser de n’avoir pas fini certains vers qu’il avoit promis à Mécene, par l’oubli universel où le jette son amour pour Phryné.
Le même Alexis, à quatre-vingts ans, écrira au bas d’un crucifix qu’il avait dans sa chambre le quatrain suivant : Ô de l’amour divin sacrifice éclatant ! […] Voilà le mérite : un entrain vif, perpétuel, inattendu, une folie légère qui circule entre tous ces personnages et qui les met au ton : Ici, l’amour des vers est un tic de famille.
Or, pour le juif, la croix c’est telle somme, l’amour d’une femme du monde c’est telle somme, une vieille savate, c’est telle autre somme. […] Alors ma voisine me dit : « Quand une femme est arrivée au moment, où l’essai de ses robes ne lui prend plus tout son temps, où l’amour ne l’amuse plus, où la religion ne s’en est pas emparée, elle a besoin de s’occuper d’une maladie, et d’occuper un médecin de sa personne. » Mardi 4 juillet Là, en ce centre de Paris, au milieu de ces habitations, toutes vivantes à l’intérieur, là, en ce plein éclairage a giorno de la ville, sur cette Maison Tortoni ; 22, cette maison avec ses lanternes non allumées, avec ses volets blancs fermés, son petit perron aux trois marches, où dans mon enfance, se tenaient appuyés, un moment, sur les deux rampes, de vieux beaux mâchonnant un cure-dent, aujourd’hui vide, il me semble lire une bande de papier, écrite à la main : « Fermé pour cause de décès du Boulevard Italien. » Samedi 8 juillet Enterrement de Maupassant, dans cette église de Chaillot, où j’ai assisté au mariage de Louise L… que j’ai eu, un moment, l’idée d’épouser.
Ainsi chacun de nous a sa manière d’aimer et de haïr, et cet amour, cette haine, reflètent sa personnalité tout entière. Cependant le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes ; aussi n’a-t-il pu fixer que l’aspect objectif et impersonnel de l’amour, de la haine, et des mille sentiments qui agitent l’âme.
Il chargea sa mémoire de toutes les folles opinions répanduës de son tems ; et faute d’intelligence, ou par un fol amour du merveilleux, il en outre encore le ridicule et l’absurdité. […] On s’est passionné de part et d’autre, comme s’il s’étoit agi du renversement de l’état ou de la religion ; les injures étoient souvent en plus grand nombre et plus fortes que les raisons ; et comme la passion se justifie toujours elle-même, on imputoit au seul zéle du vrai, tous les excès de la vanité et de l’idolatre amour de son opinion. […] Après le carnage opiniâtre qu’Achille a fait des troyens sur les bords du Xante, tout ce qui peut en échaper, se sauve dans Ilion ; Hector lui seul hors des murailles, attend son ennemi avec toute l’assurance d’un héros : c’est en vain que Priam et qu’Hecube le conjurent de rentrer, par tout ce que l’amour paternel peut imaginer de plus touchant ; il demeure inflexible, et il n’est occupé que de l’impatience d’en venir aux mains.
Il ne s’imagine pas « très conscient… en son tréfonds », et il se met au centre de l’expérience : assis au milieu du jardin, devant ce ciel et ce feuillage, face à face avec l’amour ou avec la mort, sous cette nuit étoilée, face à face avec Dieu ; si j’écarte un instant toute pensée, et si je me recueille en silence, je sens se mêler à moi tout un monde confus de formes, de couleurs, de sons, de parfums, de présences ; … etc : qu’ajouter à ces admirables commentaires ? […] Et cela, je le répète, de bien des façons : amour, dévouement, commencement d’une vie morale plus haute, initiatives de tout genre et dans tous les ordres de vocations ; adaptation, héroïque souvent, mais toujours laborieuse, de tout l’être au modèle que l’inspiration lui a montré. […] La haute contemplation des mystiques est silence, comme l’amour, comme l’héroïsme.
Il a décrit sa nouvelle étude avec orgueil et avec amour : « Je vous puis assurer qu’elle est belle, écrit-il à Falconnet.
Ils ont trouvé dans ces visites, au lieu de la morgue si ordinaire à la puissance, cette curiosité que donnent l’amour du bien public et le respect pour l’opinion nationale.
Quoi qu’il en soit, Béatrix et l’inspiration d’où elle est sortie étaient, certes, un sentiment nouveau dans le monde ; comme notre tradition n’est point fermée ni exclusive, nous sommes heureux de reconnaître ce sentiment délicat de l’amour et de la courtoisie chevaleresque, d’y voir un fleuron de plus qui vient s’ajouter à la couronne humaine, à côté de l’atticisme et de l’urbanité.