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672. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Mais regretta-t-il vraiment ce gaspillage de ces forces et de cette virilité ? […] Taine reprît la plume des Essais de critique et d’histoire pour que nous eussions un portrait intellectuel de Victor Hugo, vraiment définitif et complet. […] Ils sont vraiment ces rois dépossédés dont parlait Pascal. […] Je soutiens donc que la portion vraiment nécessaire et inévitable de leur œuvre était précisément la portion qu’ils n’ont pas due à l’influence de leur milieu. […] … Mais c’est précisément parce que je l’aime vraiment, la musique, mais en homme et non pas en pédant, que je vous parle comme je fais et que je m’indigne contre cette universelle affectation d’engouement.

673. (1930) Le roman français pp. 1-197

Prenons-le pour ce qu’il fut vraiment, un descendant de petits bourgeois du Midi, chez qui, depuis des générations, la vie fut modeste, mais douce, agréable, heureuse, même dans une demi-pauvreté. […] il y a là matière à un beau roman. » Et France est vraiment paresseux, comme beaucoup de grands artistes, c’est-à-dire qu’il a peur, en grandissant les proportions, de gâter le tableau. […] Ils deviennent surréels, à force d’irréalité à laquelle un tout petit coin de vraiment vu, un chant de flûte, les sonnailles d’un troupeau, prêtent tout à coup un accent d’intensité, de vérité, délicat, attendrissant. […] Je m’en applaudirais : c’est vraiment un écrivain parfait, d’une qualité rare. […] À son formidable labeur littéraire, s’ajoute celui d’une correspondance énorme, ingénieuse, vraiment amicale ou affectueuse — et flatteuse de surcroît.

674. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Au commencement, quand le poète n’était vraiment que le porte-voix de l’humanité, le poète s’effaçait devant le poème, et c’était une énorme collaboration de tous où les échos d’un combat entre les hommes et les dieux venaient se briser en harmonies sur la lyre d’Homère. […] Méphistophélès représente l’esprit critique et, par ainsi, le Faust fut la première en date et reste la plus poignante des œuvres poétiques vraiment modernes. […] Vraiment, pour ces jeux, l’heure était mal choisie et je ne crois pas qu’en ce siècle de toutes les banqueroutes, quand d’une part la multitude, trop leurrée d’un inconsistant avenir de jouissances immédiates, menace d’exiger violemment les redoutables échéances, et que d’autre part les religions elles-mêmes, ces grandes agonisantes, ne savent plus prodiguer aux vivants, pour endiguer leurs désirs, les consolations d’éternelles récompenses dont elles ont perdu le secret, — je ne crois pas que les poètes, seuls dépositaires de richesses réelles, aient le droit de s’oublier dans l’étroite, dans la malsaine délectation de leurs deuils intimes. […] Renan qui personnifie toute l’inquiétude de ce siècle sceptique, et pourtant avide de certitude, sans être le plus savant des exégètes, a porté le coup le plus redoutable aux vieilles assises du christianisme en rendant Jésus à l’humanité : c’est désormais l’Homme admirable, le prêtre et le martyr du plus haut idéal humain, le rêveur d’absolu, notre gloire et notre exemple, l’homme vraiment divin, — non plus le Dieu fait homme. — Wagner a pris aux catholiques la beauté de leurs rites et surtout de la messe en écrivant « Parsifal » : mais ce qui était dans l’Église une expression adéquate se transforme chez le poète en pur symbole et signifie tout le songe du présent et de l’avenir de notre humanité.

675. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Et Belli, le poète romain, a écrit plus de deux mille sonnets dialogués, dont la plupart sont vraiment dramatiques. […] Incapable de sentir vraiment ces choses, il tombe dans l’artifice. […]vraiment dans le cœur d’une Hermione, d’une Phèdre ou d’une Roxane, — là surtout, — l’amour exerce ses fureurs, et va pour ainsi dire d’une course ininterrompue jusqu’au bout de ses ravages. […] Au décor simultané du moyen âge et de Shakespeare, décor vraiment trop naïf pour nous, le classicisme avait substitué le décor unique ; puis on a ramené la variété et la liberté par les décors successifs ; comme ils ont de grands inconvénients et qu’ils sont fort coûteux, on a imaginé le décor tournant pour en revenir enfin à un décor, non plus unique, mais très simple, un peu vague, et facile à modifier à peu de frais, en quelques minutes.

676. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

Résolution vraiment chrétienne et qui ne dément point tout le cours de sa vie, qui ayant été un tissu d’afflictions continuelles45, elle s’y est trouvée tellement fortifiée de l’assistance de Dieu, qu’elle en est en bénédictions à tous les gens de bien, et sera à la postérité un exemple illustre d’une vertu sans exemple et d’une piété admirable. […] On n’a pas toutes les qualités à la fois, et des qualités qui tiennent en propre à des conditions distinctes ; si Richelieu, avec toutes celles qu’il possédait comme le premier des grands ministres, avait eu encore la clémence, il eut été vraiment un roi.

677. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Je serais vraiment tenté d’être indiscret et d’en donner. Au lieu de cela, M. de Pontmartin se reporte à une morale vraiment arriérée, inhumaine et dure.

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