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233. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

En 1833, il fit un voyage en Suisse ; en 1834, devenu populaire, il acheta la Chronique de Paris et fut un des premiers appréciateurs de M.  […] Le dernier de ses voyages a eu son mariage pour but ou pour résultat ; mais le pauvre dom Mar n’a pas joui longtemps du bonheur domestique.

234. (1925) Proses datées

Il les a dites en ses livres de voyages au Maroc, en Egypte, en Arabie, en Perse, en Galilée. […] Le voyage comportait une escale à Constantinople. […] De la berline de voyage arrêtée à la porte, il vit toutes les fenêtres de la maison éclairées. […] Quand il ne navigue pas, il voyage. […] Ces voyages de souvenirs sont ceux que je préfère maintenant.

235. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Dans le récit de ses voyages, le capitaine Gulliver n’oublie jamais de nous dire combien son navire filait de nœuds à l’heure, quelles étaient les directions de l’aiguille aimantée, quelles plantes fleurissaient à Lilliput ou à Brobdingnac. […] La misère profonde où ces populations de Savoie avaient été réduites par la guerre nous est révélée de la manière la plus saisissante et la plus touchante par une aventure de ce voyage de lord Herbert. […] Enfin il dut quitter sa femme et sa fille pour le voyage en Italie en 1764, et il les laissa dans le midi de la France, où elles séjournèrent jusqu’à la fin de 1767 ; pendant cette longue absence, il ne cessa un seul instant de veiller sur elles. […] À chaque instant, on le surprend disant ou insinuant de telles choses qu’on a envie de lui appliquer certaine plaisante aventure du Voyage sentimental et de lui crier comme les spectateurs du parterre de l’Opéra-Comique : « Haut les mains, monsieur l’abbé !  […] Les autres volumes se succédèrent par couples, d’année en année, jusqu’à la mort de l’auteur, qui laissa ce livre à l’état de fragment, aussi bien que le Voyage sentimental, dont la première partie seule a été achevée.

236. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Son père lui ayant dit de voyager seul et modestement, il était venu dans le coupé de la diligence retenu pour lui seul, assez content de ne pas gâter une délicieuse voiture de voyage commandée pour aller au-devant de son Annette, la grande dame que… etc., et qu’il devait rejoindre en juin prochain aux eaux de Baden. […] « Afin de débuter convenablement chez son oncle, soit à Saumur, soit à Froidfond, il avait fait la toilette de voyage la plus coquette, la plus simplement recherchée, la plus adorable, pour employer le mot qui, dans ce temps, résumait les perfections spéciales d’une chose ou d’un homme. […] Une redingote de voyage à demi boutonnée lui pinçait la taille et laissait voir un gilet de cachemire à châle sous lequel était un second gilet blanc. […] Ils avaient échangé en secret un somptueux nécessaire de voyage qui lui venait de sa mère contre des pièces d’or rares recueillies par le père Grandet, et dont il faisait de temps en temps cadeau à sa fille pour les lui redemander quand il voulait les contempler ou en jouir. […] — Bon voyage !

237. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Voyez-le dans cet intéressant entretien qu’il a avec l’écuyer anglais, Henri Crystède, pendant un de ses derniers voyages en Angleterre. Cet écuyer, témoin du bon accueil que lui font le roi et les seigneurs, et le sachant d’ailleurs historien, l’accoste à dessein et offre de lui raconter le voyage et la conquête du roi Richard II en Irlande, et la soumission des quatre rois irlandais, lesquels semblaient alors aux Anglais de purs sauvages : « Messire Jean, dit Henri Crystède, avez-vous point encore trouvé personne en ce pays ni en la Cour du roi notre sire, qui vous ait dit ni parlé du voyage que le roi a fait en cette saison en Irlande, et de la manière dont quatre rois d’Irlande, grands seigneurs, sont venus en obéissance au roi d’Angleterre ? » Et je répondis, pour avoir matière de parler : « Nenni. » — « Et je vous le dirai, dit l’écuyer, afin que vous le mettiez en mémoire perpétuelle quand vous serez retourné dans votre pays et que vous aurez de ce faire plaisance et loisir. » De cette parole je fus tout réjoui et répondis : « Grand merci. » Notez qu’à la première question que lui adresse l’écuyer, s’il a déjà entendu parler de ce voyage, Froissart fait semblant de n’en rien savoir pour mieux tout apprendre.

238. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Les premières lettres nous le montrent à l’âge de vingt-six ans, partant pour son voyage d’Amérique où il allait, chargé par le Gouvernement français d’une mission, à l’effet d’étudier le système pénitentiaire, mais en réalité pour y observer la société, les lois, les mœurs, et rapporter les éléments du grand ouvrage qui a fondé sa réputation. […] Veut-il, dans une lettre à une de ses cousines, lui donner une idée agréablement ironique du rôle important qu’ils remplissent aux yeux des Américains, son ami M. de Beaumont et lui, en leur qualité de chargés d’une mission du Gouvernement français pour cette grave affaire du régime des prisons ; il a une raillerie douce, insinuante, à l’usage de la bonne compagnie ; prêtez l’oreille et écoutez : « Vous savez déjà en gros, sans doute, ma chère cousine, écrit-il à Mme de Grancey, les détails de notre voyage : nous avons été parfaitement reçus dans ce pays-ci, et si bien que nous nous trouvons quelquefois dans la même position que cette duchesse (de la fabrique de Napoléon) qui, s’entendant annoncer à la porte d’un salon, croyait qu’il s’agissait d’une autre, et se retirait de côté pour se laisser passer. […] Il apprend, pendant ce voyage d’Amérique, la mort de son ancien précepteur, âgé de quatre-vingts ans, l’abbé Lesueur, l’un de ces abbés d’autrefois, attachés pour toute la vie à la maison qu’ils avaient d’abord adoptée, devenus membres de la famille et considérant les fils comme les leurs : « un être dont toutes les pensées, toutes les affections se rapportaient à nous seuls et qui ne semblait vivre que pour nous. » C’est à son frère, également élève de l’abbé Lesueur, que Tocqueville adresse cette lettre, où il s’épanche en pleurs amers et en regrets pénétrants : « Oh ! […] Je vous avoue que ce malheur a singulièrement diminué pour moi l’intérêt journalier que je prenais dans ce voyage.

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