À force d’activité, de fermeté et de volonté maîtrisante, il avait obtenu la concession ; mais ce fut quand il s’agit de l’exploiter qu’il put juger de la mauvaise foi du gouvernement auquel il avait affaire et des dispositions générales du pays contre cet incroyable gouvernement. […] La véritable supériorité de Raousset est dans son caractère, et c’est ce qu’il faut surtout glorifier, car, au xixe siècle, c’est la volonté qui défaille, et les caractères sont infiniment plus rares que l’esprit.
C’est de nuere, faire signe, que la volonté divine fut plus tard appelée numen ; Jupiter commandait par signes, idée sublime, digne expression de la majesté divine. […] La première propriété fut divine : Dieu s’appropria les premiers hommes peu nombreux, qu’il tira de la vie sauvage pour commencer la vie sociale. — La seconde propriété fut humaine, et dans le sens le plus exact ; elle consista pour l’homme dans la possession de ce qu’on ne peut lui ôter sans l’anéantir, dans le libre usage de sa volonté.
Villeroy languit-elle à certains moments ; la gradation des sentiments n’est pas toujours assez marquée ; mais il est des scènes bien animées et vraiment dramatiques : celle, par exemple, qui termine le second acte, où Hérakléa cesse de croire aux Dieux, et, bravant le grand-prêtre Chrysès, décide l’empereur à agir contre la volonté de tous.
C’est donc par des loix générales, & non par des volontés particulieres, qu’ils doivent faire régner la justice sur leurs Sujets ; & l’unique objet des loix qu’ils sont obligés de donner à leurs Peuples, doit être de les faire jouir de tous les avantages qu’ils ont reçus de la Nature.
Ainsi nulle cause n’est cachée ; le mystère de la volonté divine rend raison de tout. […] Mais la nécessité métaphysique ne peut produire aucune diversité ; et la diversité qui règne en tout quant aux temps et quant aux lieux, ne peut venir que de la volonté et de la sagesse d’un être qui existe nécessairement, c’est-à-dire Dieu, dont il appartient à la philosophie naturelle d’examiner les œuvres, sans avoir l’orgueil de les rectifier par de vaines hypothèses. […] « La loi qui parle dans la conscience de l’homme et à sa raison, voilà le principe supérieur et surhumain ; la volonté libre qui observe ou qui viole cette loi, voilà le principe humain et subordonné. […] L’homme, en acceptant de sa libre volonté le joug de la loi, s’ennoblit loin de s’abaisser. […] « Le point essentiel et le plus pratique de la science, c’est donc de démontrer irrévocablement à l’homme que sa loi est toujours de faire le bien, quelles que soient les complications que le jeu des choses humaines puisse amener ; et que faire le bien, c’est obéir sans réserve, sans murmure, avec résignation et, quand il le faut, avec une fermeté héroïque, aux décrets de la raison, promulgués dans la conscience, acceptés par une volonté soumise autant qu’intelligente, et qui peuvent passer dans le for individuel pour les décrets mêmes de Dieu.
Il a fait le système avec sa volonté ; il a fait son histoire avec sa nature. […] Thiers a disputé lui-même sur une autre scène l’ascendant que la volonté, le talent, l’éloquence donnent à certains hommes sur des collègues moins résolus à la supériorité. […] Sa volonté se bornait à plaire, ses vues consistaient en opinions du moment, son travail était nul. […] Le premier Consul, qui ne laissait à personne le droit d’avoir un avis sur les affaires de guerre ou de diplomatie, ne l’employait qu’à négocier avec les ministres étrangers, d’après ses propres volontés, ce que M. de Talleyrand faisait avec un art qu’on ne surpassera jamais. […] Tous les caprices de l’opinion, excités par les mille stimulants de la presse quotidienne, et réfléchis dans un parlement où ils prennent l’autorité de la souveraineté nationale, composent cette volonté mobile, tour à tour servile ou despotique, qu’il est nécessaire de captiver pour régner soi-même sur cette foule de têtes qui prétendent régner !