Il y a, au surplus, dans le cas littéraire, la particularité que l’auteur illustre n’a pas joui toujours, en son vivant, ni les siens, de rémunération.
Les Pères de l’Église ne s’y étaient pas trompés, eux qui, dans les premiers siècles de l’Église, sur tous les points du monde romain, partout où il y avait des hommes vivant en société, c’est-à-dire de la matière pour l’extrême bien comme pour l’extrême mal, avaient si profondément médité sur la nature humaine.
Voilà donc un immense développement, sourdement préparé durant trois siècles en dehors de la politique, grandissant parallèlement à la société officielle, persécuté par elle, et qui, à un certain jour, étouffe la politique, ou plutôt reste vivant et fort, quand le monde officiel se meurt d’épuisement.
La grande Mademoiselle, qui n’a pas encore rencontré Lauzun, craint aussi de se donner un maître sous le nom de mari, et quand elle rêve de transformer les dames et les officiers de sa cour en bergers et en bergères vivant aux champs et gardant des moutons enrubannés, elle entend que le mariage soit interdit dans cette société idéale.
Voltaire, lui, supprime Gusman, le mari, qui meurt en unissant ceux qu’il avait séparés de son vivant.
. — « Chacun sait bien ceux qu’il a accompagnés au rivage, mais des urnes reviennent seules dans les maisons, non plus les vivants.