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981. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

vous avez banni de notre vie ce qui seul est la véritable vie, la simplicité et l’innocence. […] Pour te donner l’être, j’ai puisé dans mon flanc la vie la plus près de mon cœur, afin de t’avoir ensuite éternellement à mon côté. […] Adam, ravi de sa beauté et de ses grâces soumises, sourit avec un supérieur amour : tel est le sourire que le ciel laisse au printemps tomber sur les nuées, et qui fait couler la vie dans ces nuées grosses de la semence des fleurs. […] Deux liqueurs sont mêlées dans la coupe de la vie, l’une douce et l’autre amère : mais outre l’amertume de la seconde, il y a encore la lie, que les deux liqueurs déposent également au fond du vase. […] Il y a encore un autre passage où ces amours sont décrites : c’est au viiie  livre, lorsque Adam raconte à Raphaël les premières sensations de sa vie, ses conversations avec Dieu sur la solitude, la formation d’Ève, et sa première entrevue avec elle.

982. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

— Et si hardis même, que la Critique, obligée d’être plus pudique que la femme qui s’est faite, sans peur et sans honte, l’historienne de tous les amours de sa vie, ne sait comment s’y prendre pour décemment y toucher. […] Le bas-bleu qu’elle fut et qui est oublié, le bas-bleu qui a écrit Gertrude, Jérôme, Sextus, dont elle se souvient seule aujourd’hui, a voulu jeter encore un livre sur la place pour faire un dernier bruit, et ce livre a été sa vie. […] Nulle d’elles, aurait-ce été Ninon, Ninon courtisane et philosophe, n’eût effrontément écrit sa vie, en mettant des noms propres sur toutes ses fautes. […] Le premier fut pour un jeune prélat romain quelle appelle du nom de Jérôme, et qui la séduisit à cette heure de la vie où les jeunes filles se prennent à autre chose qu’à de la froideur d’intelligence et à une étendue de connaissances qu’elles ne peuvent pas mesurer. […] Assurément la passion a dû chauffer parfois cette organisation de bas-bleu enragé qui n’a pas toujours vécu, comme elle le raconte, de la vie de l’écritoire, quoique l’écritoire, le livre, le cahier, l’idée de faire son petit roman ne la lâchent jamais, même dans les débris de son cœur.

983. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XI. Des éloges funèbres sous les empereurs, et de quelques éloges de particuliers. »

Le despotisme, qui dans Rome engloutissait tout, se réserva jusqu’au droit d’être flatté pendant la vie et après la mort. […] Auguste qui, pendant une partie de sa vie, fut le plus vil des meurtriers, et pendant l’autre, le plus politique des princes, eut, comme presque tous les Romains célèbres de ce temps, le mérite de l’éloquence. […] Outre ces deux éloges, ce prince prononça encore celui d’Octavie sa sœur, et il le prononça dans le temple de César qui, pendant sa vie, prêtre et tyran, après sa mort devint dieu. […] On nous a transmis sur cet éloge quelques détails assez curieux ; l’orateur commença par vanter beaucoup les ancêtres du prince mort, comme si Claude avait rien de commun avec ses aïeux, que d’avoir déshonoré un grand nom par une vie lâche. […] Il peut se faire qu’on n’ait pas loué davantage Galba, qui ne monta sur le trône que pour en être précipité par sa faiblesse ; Othon, qui n’eut que le mérite de finir avec courage une vie efféminée ; Vitellius, qui fut le plus vil des hommes et des princes.

984. (1927) André Gide pp. 8-126

On ne se passe pas plus de morale dans la vie que de boussole sur la mer. […] Dans la vie on se corrige peut-être, mais on ne peut corriger ce qu’on a fait. […] Il célèbre l’ardeur, l’exaltation, la vie intense. […] Bien qu’il ne se soit rien passé dans la vie de M.  […] André Gide s’est rallié à l’école de la Vie, et ne vise plus qu’à être un romancier.

985. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Il avait tué sept ours dans le cours de sa vie, en les attendant à l’affût près des avoines. […] Assis, immobile, je regardais comme si le rouleau de ma vie se fût déroulé devant moi. « Oh ! […] ma vie, comment as-tu glissé de mes mains sans laisser de traces ? […] « Voilà, se dit-il, un être nouveau qui entre dans la vie. […] vie inutile, achève de te consumer ! 

986. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Il y a des âmes qui apportent dans la vie comme un besoin de souffrances et une faculté singulière de sentir la peine : elles sont d’ordinaire servies à souhait. […] …     Une fois dans ma vie, Fierté, j’ai mieux aimé mon pauvre cœur que toi :     Tue, ou pardonne-moi ! […] …     Une fois dans ma vie, Fierté, j’ai mieux aimé mon pauvre cœur que toi :     Tue, ou pardonne-moi ! […] Pareille à l’espérance en d’autres temps rêvée, Ta voix ouvre une vie où l’on vivra toujours ! […] Pareille à l’espérance en d’autres temps rêvée, Ta voix ouvre une vie où l’on vivra toujours !

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