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913. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

La pensée de Constans est que la Cochinchine, bien administrée, rapporterait dans quelques années cent millions ; mais il nous donne connaissance de mesures extraordinaires, d’ordres imbéciles venus de Paris, et imposés par des tout-puissants du ministère, ne se doutant pas ce que c’est un pays de là-bas. […] Ce soir, Rosny qui vient de lire, chez Antoine, Nell Horn, faite en collaboration avec son frère, nous parle de ce frère. […] Bientôt arrive Coppée, qui vient de Combs-la-Ville, d’un petit village de l’autre côté de la forêt de Senart, où il a loué cette année. […] Nous recausons après dîner avec Rodin, et je lui dis que l’œil de l’Europe ancienne et moderne était et est resté plus sensible à la ligne qu’à la couleur, et je lui donnai cet exemple des vases étrusques dont toute la beauté vient de la silhouette des figurines, tandis que dans la céramique de la Chine et du Japon, c’est avant tout la tache colorée qui en fait la beauté. […] Je ne sais quel journal cite parmi les tombes délaissées, la tombe de mon frère, juste au moment, où je viens de faire polir une dalle de granit, et sceller dessus le médaillon du cher enfant, exécuté en bronze, cet été, par le sculpteur Lenoir.

914. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Titania, adorable fée, plus que fée, plus que rose, rayon de lune sur un rosier de mai, que balance le doux vent de la nuit chaude, tout désir vient de vous et tout désir va vers vous, parce que vous en êtes la caresse sans poids et le sourire. […] Il voile et il endort les vérités enragées qu’il vient de découvrir. […] Outre son œuvre philosophique dont je viens de parler Han Ryner publia d’ailleurs aussi jadis des romans et des livres de polémiques violentes. […] Tu venais de faire une expérience douloureuse de la contrainte ; tu avais pris la résolution d’y échapper en ne fréquentant plus que ton dieu intérieur, Tu quittas le boulevard Barbès pour t’installer dans cette rue Ravignan dont le nom, grâce è toi, gardera une saveur spéciale dans la mémoire des Lettrés. […] Il vient de faire paraître, en 1920, un nouveau volume intitulé Le jour de la justice, qui restera comme une des manifestations les plus grandioses de la littérature allemande.

915. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Cet élément clérical, Joseph Bédier vient de le prouver et de l’expliquer d’une façon lumineuse et rigoureuse, et j’estime qu’après ses travaux l’hypothèse d’une épopée antérieure à la fin du xie  siècle est définitivement écartée. — Reste donc à admettre pour la première période une floraison lyrique. […] Il touche de près à une autre question : cette tenue du xviie  siècle, que je viens de louer, on y voit souvent de la raideur, un manque de naturel ; la discipline semble de l’absolutisme, en littérature comme en politique et en religion. […] Ainsi qu’elle le fait pour toutes ses renaissances, la France s’ouvre aux idées étrangères ; elles lui viennent de l’Allemagne, de l’Angleterre, de l’Italie ; la France les accepte d’abord pêle-mêle, comme au xvie  siècle, puis elle fait un choix, elle se les assimile et leur donne enfin leur valeur universelle. […] Henri Guy vient de consacrer à Gringore, je note ces mots : « si Gringore a jamais montré quelque talent, c’est lorsqu’il a écrit pour la scène » (Histoire de la poésie française au xvie  siècle, Champion, 1910, p. 283). […] Comme une confirmation de ces lignes écrites en avril 1910, je cite la première page d’un ouvrage qui vient de paraître (février 1911) : « Il en va souvent de l’évolution d’un mouvement artistique ou littéraire comme du développement de la carrière d’un homme.

916. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

* Nous compléterons le document qu’on vient de lire par la publication des deux lettres suivantes que M.  […] Alphonse Le Roy avait été chargé par le Conseil académique de l’université de Liège, qui venait de célébrer son cinquantième anniversaire (le 3 novembre 1867), de composer une histoire même de cette université, un Liber memorialis, destiné à toutes les grandes bibliothèques publiques du monde savant en Europe et en Amérique ; une Notice sur tous les professeurs qui y avaient enseigné depuis l’année de sa fondation (1817) devait y trouver place, et non seulement une Notice biographique, mais bibliographique. […] C’est une espèce de satire ou conte à l’adresse d’un écrivain bien oublié aujourd’hui, Mme de Genlis, et qui venait de publier alors Les Arabesques mythologiques, — «  avec figures », a bien soin d’ajouter, dans un petit Avertissement, l’auteur de la satire que j’ai sous les yeux. […] Louis Favre, qui vient de lui élever ce beau monument littéraire, un livre qui est un exemple à suivre, venait s’en entretenir avec lui.

917. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Madame Des Houlières et madame de Sévigné, et Richelieu, on vient de le voir, s’y mêlent agréablement ; les chansons galantes vont leur train : la trigonométrie n’est pas oubliée. […] Enfin, je ne sais comment, je viens de la trouver avec une foule de considérations curieuses et nouvelles sur la théorie des probabilités. […] Le nouveau mémoire que nous venons de mentionner, et qui eut aussi toutes ses vicissitudes (particulièrement une certaine aventure de charrette sur le grand chemin de Bourg à Lyon, et dans laquelle il faillit être perdu), copié enfin au net, fut porté à Paris par M. de Jussieu, et remis aux mains de M.  […] Mais il faut citer la promenade entière d’un de ses grands jours de congé : dans le commencement de la lettre, il vient de s’écrier comme un écolier : Quand viendront les vacances !

918. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

Que l’action vienne de nous ou d’eux, il est toujours entre eux et nous. […] Si alors un fragment étranger ou une série étrangère vient s’intercaler dans la place vide, le patient se méprendra sur lui-même. — Nous venons de voir les conditions principales de cette transposition. […] Selon les uns, le mot je (ich, ego, aham) vient de la racine ah, respirer, et désigne le souffle intérieur ; selon les autres, il vient de la racine gha, ha, qui signifie celui-ci, et par laquelle on se désigne soi-même à l’interlocuteur.

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