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864. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Ses mœurs ne valaient pas beaucoup mieux que celles de sa presque homonyme Manon Lescaut, mais Rivarol l’aimait, — et cela suffit. […] Sans qu’il s’en doutât, il apprenait d’elle à dessiner des images à la ressemblance de son cœur, à elle, qui valait mieux que toutes ces images. […] Suivant la réponse que l’on donne à cette question première, on croit ou l’on ne croit pas que la vie vaille la peine d’être vécue. […] … » C’est là un souhait qui vaut les autres souhaits de ceux qui reçurent de la nature le pouvoir fatal d’écrire. […] Cela vaut mieux que d’aller au café ou de perdre son argent au jeu… Mais à quoi cela sert-il ?

865. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

« Je n’ai rien mis ici hier ; mieux vaut du blanc que des nullités. […] « C’est bien insignifiant, tout cela : autant vaudrait du papier blanc que ce que j’écris ; mais, quand ce ne serait qu’une goutte d’encre d’ici, tu aurais plaisir de la voir ; voilà pourquoi j’en fais des mots. […] Mais il vaut mieux en ceci des prières que des paroles. […] Ce serait Polydore, en souvenir du chien de La Chênaie ; mais, pour un chien de berger, c’est un nom de luxe : mieux vaut Bataille, pour le combattant du troupeau.

866. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

L’Angleterre avait eu Shakespeare, la France Corneille, l’Allemagne Goethe et Schiller, ces frères jumeaux de la scène : pourquoi donc l’Italie moderne, dont le génie et la langue valent bien la langue et le génie de l’Angleterre, de l’Allemagne et de la France, n’aurait-elle que des rimeurs de sonnets ? […] Cela fait que je n’aurai connu dans le cours de ma vie qu’un très petit nombre d’amis ; mais je me vante de n’en avoir eu que de bons, et qui tous valaient mieux que moi. […] Gori refusa de me prêter l’Oreste français, et me dit : — Commencez par écrire le vôtre avant de lire celui-ci, et, si vous êtes né pour la tragédie, le vôtre pourra valoir plus ou moins ou autant que cet autre Oreste, mais du moins sera-ce bien le vôtre […] Ce bruit, cet éclat, ce concours du peuple, tout cela ne valait point pour Charles-Édouard un simple mot tombé de la bouche du pape.

867. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Ils sont à sacrifier sans hésitation, si ce n’est sans douleur, à des biens qu’ils ne valent pas. […] La liberté, même avec toutes ses faiblesses, vaut mieux que la nature avec son immuable constance ; et pour une intelligence qui se comprend elle-même, la comparaison n’est pas même possible, parce qu’elle est absurde, et que la supériorité du monde moral est absolument incommensurable. […] Je crois donc qu’à cette mesure on peut juger équitablement les divers systèmes qui se montrent à nous dans l’histoire de la philosophie, et qu’en les comparant à cet idéal de la science, tout incomplet qu’il est, on peut voir avec assez d’exactitude et de justice ce qu’ils valent. […] Mais il ne faut jamais lui accorder qu’une place secondaire ; et quand l’homme doit prendre une grande décision, il vaut mieux qu’il sache ce qu’il doit faire que de savoir ce que l’on fait.

868. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

« Je commence, toutefois, à tâter et reconnaître mes forces ; sentir ce que je vaux et sacrifier la fleur de ses idées à de pareilles inepties ! […] Crois-moi, chère sœur, car j’ai besoin d’une croyante, je ne désespère pas d’être un jour quelque chose ; car je vois aujourd’hui que Cromwell n’avait pas même le mérite d’être un embryon ; quant à mes romans, ils ne valent pas le diable, mais ils ne sont pas si tentateurs. » XVII Il va à Bayeux chez son beau-frère. […] Ce mépris l’irrite : « Il faudra que je meure, écrit-il, pour qu’on sache ce que je vaux !  […] « J’ai encore une quinzaine de jours à passer sur les Chouans ; jusque-là, pas d’Honoré ; autant vaudrait déranger le fondeur pendant la coulée.

869. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Goulden, qui monte les horloges du maire et du commandant de place de Phalsbourg, lui répond de leur protection pour faire valoir son infirmité. […] Je souhaitais d’être encore mille fois plus boiteux, car, dans ce temps, on avait d’abord pris les garçons, puis les hommes mariés sans enfants, ensuite les hommes mariés avec un enfant, et malgré moi je pensais : est-ce que les boiteux valent mieux que les pères de famille ? […] Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux être mort ? […] J’entendais les sanglots déchirants de Catherine étendue à terre, et les malédictions de la tante Grédel, — ses cheveux gris défaits, — criant qu’il n’y avait plus de justice… qu’il vaudrait mieux pour les honnêtes gens n’être jamais venus au monde, puisque Dieu les abandonne !

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