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492. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

Les Italiens, longtemps engourdis, ont senti leur âme s’agiter et s’élever au-dessus de leur destinée au contact des grandes choses militaires qu’ils ont accomplies avec une valeur égale à celle des Français dans des expéditions communes. […] V Rendez-vous bien compte de la valeur des paroles avant de les jeter au vent, ô Italiens ! […] Nous la donnons ici, cette raison, pour la première fois en explication du passé : elle est irréfutable pour ceux qui admettent les concordats ; elle est sans valeur pour ceux plus religieux qui n’admettent comme nous d’autres concordats entre les gouvernements et les pontifes que le respect mutuel et la liberté absolue des consciences.

493. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

On lui reproche de manquer de critique, de s’appuyer sur des documents arbitrairement choisis et sans valeur sérieuse. « Il nous cite toujours, dit-on, les Mémoires de Bourrienne, qui sont en grande partie apocryphes, et ceux de Mme de Rémusat, qui sont d’une ennemie, d’une femme qui avait contre l’empereur des griefs personnels  et des griefs féminins. […] Taine, le prince Napoléon examine les témoignages sur lesquels il s’est appuyé, en nie la valeur, juge les témoins et les exécute. […] C’est seulement après l’achèvement de leur destinée humaine par le sacrifice qui leur prouve leur valeur morale, qu’ils dépouillent leur matérialité pour entrer dans le dernier paradis, dont le poète se résigne à ne se faire qu’une très vague idée… — Mais alors, pourquoi l’aventure de Faustus et de Stella ne se passe-t-elle pas tout simplement sur la terre ?

494. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Jamais son esprit n’a été plus vif, sa plaisanterie plus mordante : jamais il n’a mieux parlé ce dialecte de la vie parisienne auquel il sait donner la valeur du style. […] Elle ne sait que la dépense de la vie, elle en ignore la recette ; elle ne s’inquiète pas plus du prix des choses qu’une fée d’Orient de la valeur des rubis. […] S’il est recherché, flatté, courtisé, lui, fils d’un jardinier et parvenu de fraîche date, ce n’est pas à son effigie qu’il attribue tant d’honneur, mais à la valeur intrinsèque de sa caisse et de son crédit.

495. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Et pourtant qu’avait-il à leur envier en valeur, à ces amis ? […] Je savais la résolution de mon ami, sa valeur, ce que m’avaient dit de lui ses compagnons d’armes et enfin le rôle de son régiment dans l’action imminente, rôle de premier plan et du plus grand danger… »‌ Telle est cette vie. […] Et cherchant à bien définir pour lui-même la pensée que doit mettre en valeur son livre, il écrit en forme de memento ces lignes incertaines et effrayantes, comme tout ce que nous dicte l’esprit de divination : « Je ne me serai pas trompé s’il sort net et clair de ces pages que la génération qui monte est promise à la restauration d’un grand pays, ou bien au suicide, et peut-être au martyre ».‌

496. (1925) Portraits et souvenirs

Le hasard le lui a fourni et, destiné à demeurer secret, il en prend encore plus de force, de poids et de valeur. […] En 1886, le public fut mis à même de mieux se rendre compte de la valeur de ce noble talent. […] Il y a en lui un moraliste et un idéologue, c’est-à-dire quelqu’un qui suppute les valeurs idéales et morales, les réprouve ou les accepte. […] Ce serait rendre à cette habitude, louable en elle-même, sa véritable valeur et son importance. […] Rien n’est plus délicat à sentir et à définir que la valeur exacte d’une œuvre dramatique.

497. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Relisons là-dessus la deuxième partie de Gil Blas ; elle est datée de 1725 ; on y voit un laquais devenir « par de sales emplois » l’arbitre de la monarchie espagnole ; et si nous étions tentés de méconnaître la valeur « documentaire », la signification politique, la portée sociale du roman, songeons quels étaient hier encore les maîtres effectifs de l’Europe : un Dubois, le fils de l’apothicaire de Brive-la-Gaillarde, ou un Alberoni, le fils du jardinier de Parme ! […] C’est l’utilité sociale qui détermine pour lui non seulement la nature ou la valeur des lois, mais le bien ou le mal moral, mais la vérité même ; et ne lui est-il pas échappé d’écrire que, du mauvais principe de la négation de l’immortalité de l’âme, « les stoïciens avaient tiré des conséquences, non pas justes, mais admirables pour la société » ? […] Du côté de l’Asie était Mars impétueux et brutal, c’est-à-dire la guerre faite avec fureur ; du côté de la Grèce était Pallas, c’est-à-dire l’art militaire et la valeur conduite par esprit… La Grèce, depuis ce temps, … ne pouvait souffrir que l’Asie pensât à la subjuguer, et en subissant ce joug, elle aurait cru assujettir la vertu à la volupté, l’esprit au corps, et le véritable courage à une force insensée qui consistait seulement dans la multitude. » On n’a jamais mieux défini ce que l’esprit classique avait vu dans les chefs-d’œuvre de l’antiquité : des leçons de morale sociale enveloppées sous les plus poétiques fictions. […] 2º Le Poète ; — et que son unique mérite est de représenter un moment très particulier de l’art d’écrire en vers ; — la publication de Ver-Vert en 1734 ayant été presque un événement littéraire ; — et Le Méchant, qui date de 1747, étant certainement la meilleure comédie en vers que nous ait léguée le xviiie  siècle ; — sans en excepter la Métromanie, elle-même, d’Alexis Piron. — Elle ne manque même pas d’une certaine force de satire ; — et de quelque valeur « documentaire » ; — si le type du « méchant » forme la transition entre les petits-maîtres de Marivaux [Cf.  […] 5º On a encore de Diderot quelques ouvrages scientifiques, dont il ne semble pas que la valeur soit bien grande ; — et une Correspondance malheureusement trop incomplète, mais extrêmement intéressante, dont les parties les plus curieuses sont les Lettres à Falconet, et la Correspondance avec Mlle Volland.

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