Un trait tout autre marque la véritable différence. […] Il suffit qu’un homme se dise juste pour qu’il inspire une véritable répulsion. […] Le souvenir de ce vieillard m’inspire une véritable sympathie pour les fous qui lui ressemblent. […] Sous cette agréable influence, il m’est impossible de me défendre d’une véritable sympathie pour les fous qui ne font pas beaucoup de mal. […] Tel est le véritable Florian.
La plupart m’ont avoué qu’ils respectaient l’Imitation, mais qu’elle n’était point leur véritable refuge. […] Les deux véritables précurseurs de la critique objective sont, en France, Sainte-Beuve et Philarète Chasles. […] Les véritables intrigues commencent pour l’évêque de Luçon avec les élections aux États généraux de 1614. […] Le véritable pamphlet est celui qui expose sans injures les horreurs et les injustices, telles les Prisons de Silvio Pellico. […] Nous assistons en ce moment à une véritable invasion des bêtes de laboratoire et M.
Agité d’une sorte d’ivresse intellectuelle, atteint (c’est lui qui le déclare) d’une véritable encéphalite, il rationalisa éperdument. […] Böckha a fait une véritable dépense de génie à commenter le recueil des inscriptions grecques. […] Il fallait montrer Renan dans son véritable milieu, penché vers ses gros livres, écoutant dévotement ses maîtres préférés, qui étaient, non des rhéteurs, mais des savants : Eugène Burnouf, Egger, Joseph-Victor Leclerc. […] Les raisons pour lesquelles un petit nombre d’initiés a voué un véritable culte à Eugène Burnouf, à Böckh, à Fustel de Coulanges, à Tournier, échappera toujours aux sens grossiers du vulgaire. […] Ces splendeurs ont ébloui les faiseurs de chronique, dont les récits sont les véritables « Mille et Une Nuits » de la Palestine.
« L’enfantement viril du siècle », ce titre que Bacon décerna à son œuvre, est le véritable. […] Mais enfin, soit au premier degré, soit au second, il est impossible de ne pas reconnaître un véritable type héréditaire dans la manière dont certaines personnes comprennent, jugent, raisonnent, imaginent. […] Moreau, de Tours, l’atteste avec l’autorité de la science, « les hypocondriaques sont loin d’être rares parmi les hommes d’un génie véritable. […] Un chant juif bien rendu, nous fait pénétrer dans la synagogue ; toute l’Écosse est dans un véritable air écossais, comme toute l’Espagne est dans un véritable air espagnol. […] Chacun de nous croyait parler avec une véritable conviction ; ce n’était que la colère, une fois allumée, qui le faisait parler, et nous nous abusâmes tous deux.
Voici, parmi les jeunes, celui que tous s’accordent à considérer comme le véritable promoteur du Vers libre moderne ou plutôt libertaire, du Vers affranchi de la rime et de la traditionnelle mesure. […] Nous devons, certes, remercier le grand Ronsard de nous avoir tracé, même à ses dépens, la route inconnue de la véritable poésie lyrique ; mais puisque nous avons le bonheur de pouvoir suivre l’exemple d’un Racine et d’un La Fontaine, ne nous entêtons pas à bouleverser l’ordre de la beauté, et gardons-nous de l’ambition de plaire un instant à quelques personnes d’un goût bizarre. […] Moréas, véritable pèlerin passionné, parti des ̃classiques, revient aux classiques, mais avec une volonté de classicisme épuré, agrandi, progressiste ; de son voyage vers les sables lumineux du symbole — où le Mirage remplace trop souvent, hélas ! […] (Et, fort brillamment, M. de La Tailhède fait l’historique des écoles poétiques, de Ronsard au parnassisme et au symbolisme, gardant toute son admiration pour la véritable école de bonne poésie, celle qui avait pour disciples La Fontaine, Boileau, Molière et Racine.) … Ainsi donc, en art comme d’ailleurs en philosophie et en tout le reste, il n’y a qu’École ; et quant à ceux qui se donnent le titre d’individualiste, ils ne prouvent rien, sinon peut-être la crainte qu’ils ont de ne pas être le premier de la leur. […] Ce qui manquait, voyez-vous, c’est la prose en musique, qui est, à mon sens, la véritable expression du drame lyrique.
Le genre rose, par exemple, comprend les roses blanches et les roses thé ; il comprend aussi et surtout les roses roses, les roses proprement dites, les roses véritables ; dire d’une fleur qu’elle est une rose blanche, c’est à la fois lui donner une qualification et la lui retirer en partie ; on ne lui ouvre pas toutes grandes les portes du genre ; on la fait entrer comme à regret, sous condition, pour l’installer dans un coin, tout près du bord ; l’épithète n’est pas seulement déterminative, elle est restrictive. […] Que l’image intérieure soit empruntée à l’espèce-type, dans cette espèce à la variété-type, et qu’elle représente un individu-type de cette variété, elle sera l’idéal du genre ; une telle image, bien qu’éminemment individuelle, sera le signe légitime du genre tout entier : car, dira-t-on, autour de l’individu parfait d’un genre donné se groupent naturellement dans l’esprit tous les représentants inférieurs du même type ; le type idéal est une véritable image générale ; sans doute, l’idéal n’est pas l’idée, mais il la vaut, il la représente ; il en est le signe le meilleur, joignant aux avantages de l’analogie ceux de la généralité. […] Si l’effort de la pensée s’arrête alors, l’idée auxiliaire sensible et l’idée nouvelle se confondent ; celle-ci ne vient pas à l’esprit sans le concours d’images sensibles, sorte de voile par lequel sa véritable essence est cachée à la conscience ; l’homme qui parle par métaphores ignore sa vraie pensée ; il croit pourtant la connaître, il la proclame avec assurance, et il en tire des conséquences qui lui paraissent irréfutables ; mais sur une base indécise il ne peut édifier rien de solide, et l’on récuse à bon droit la déduction dont les prémisses ne sont pas pures de toute métaphore. […] L’organisation d’un gouvernement libre représente mieux, selon nous, les rapports que soutiennent les signes avec les choses signifiées : le monde de nos pensées peut être comparé à un peuple qui se gouverne lui-même ; en théorie, en droit, en fait même à certain point de vue et dans certaines circonstances, tous les citoyens possèdent une part égale de souveraineté ; mais la raison qui leur est commune et le juste sentiment de l’intérêt bien entendu leur ont fait de bonne heure comprendre l’utilité d’une organisation hiérarchique ; ils ont donc détaché parmi eux un certain nombre d’hommes auxquels est exclusivement confiée l’administration des affaires publiques ; ces mandataires délégués dans l’intérêt de tous par l’autorité véritable sont seuls en évidence ; ils semblent incarner en eux la souveraineté populaire ; la louange et le blâme s’attachent exclusivement à leurs personnes ; ils n’ont pourtant, à parler rigoureusement, qu’un semblant de pouvoir ; leur démission collective ne saurait entraîner la mort du corps social, mais seulement une crise politique passagère, sans danger sérieux pour une société dont les forces vives sont restées intactes. […] Selon quelques auteurs, les langues trop riches, trop analytiques, auraient le même défaut ; un langage synthétique et concis, aidant moins la pensée, l’excite davantage, car alors l’assimilation n’a pas lieu sans un véritable effort d’invention ; on cite à l’appui les écrivains bibliques et surtout la langue chinoise.