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268. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « au lendemain du saint-simonisme  » p. 505

au lendemain du saint-simonisme Un des traits les plus caractéristiques de l’état social en France, depuis la chute de la Restauration, c’est assurément la quantité de systèmes généraux et de plans de réforme universelle qui apparaissent de toutes parts et qui promettent chacun leur remède aux souffrances évidentes de l’humanité.

269. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Naturellement, selon les lois de l’éloquence et du lyrisme, leurs développements des situations particulières et des sentiments individuels tendent à l’universel, au lieu commun : d’autant mieux que, ne comprenant rien à la nature propre du drame, ils sont amenés fort logiquement à le prendre comme une allégorie morale, destinée à l’instruction : pourquoi raconterait-on ces choses extraordinaires, si ce n’est pour l’exemple ? […] Le lieu et la date ne seront que des éléments de représentation concrète, des signes particuliers de l’universel. […] Rigal, ouvr. cité, et le Catalogue du Ministère de l’instr. publ. et des beaux-arts pour l’Exposition universelle de 1878, Paris, 1878, p. 60 et 80.

270. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

Les républicains y ont vu la prédiction de la république universelle, sans trop se soucier du mépris avec lequel il est parlé, tout à côté, de cette société présente ou future et de ces générations avortées. […] Ce sentiment instinctif et universel qui fait que pour tout mortel, même malheureux, la vie peut se dire douce et chère, qui fait aimer, regretter à tous les êtres, une fois nés, la douce lumière du jour, il l’appelle une manie. […] Il semble que, même alors qu’il se pique d’aimer, cet homme voudrait détruire le monde, l’absorber en lui bien plutôt que le reproduire et le perpétuer ; il le voudrait allumer de son souffle pour s’en faire un flambeau d’hyménée, et l’abîmer en son honneur dans un universel embrasement.

271. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Une telle conséquence choqua d’abord Vauvenargues ; son âme simple et grande sentit s’élever en elle-même une protestation contre ce dénigrement universel de l’humanité : « L’homme est maintenant en disgrâce chez les philosophes, dit-il, et c’est à qui le chargera de plus de vices ; mais peut-être est-il sur le point de se relever et de se faire restituer toutes ses vertus. » Et sans système, sans parti pris, mais par la seule considération de l’homme complet, il mit le premier la main à l’œuvre de cette réhabilitation. […] Il l’a pourtant, cette conception de l’ordre universel, et, jusque dans ses fragments de pensées, il le prouve par d’assez belles marques. […] En face de l’Encyclopédie, du livre d’Helvétius, des premiers paradoxes de Jean-Jacques Rousseau, et de cette croisade philosophique universelle, qu’aurait fait, qu’aurait dit Vauvenargues ?

272. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Ce qu’en un siècle de barbarie, avaient fait Shakespeare et Lope de Vega, l’un par ignorance et l’autre par nécessité, les Allemands, à une époque de lumières universelles, le firent avec choix et systématiquement. […] La Révolution, disent-ils, a tout changé parmi nous, les institutions et la société, les principes et le caractère : il faut que la littérature, expression naturelle de toutes ces choses, participe au changement universel. […] L’époque où nous sommes ne peut échapper à cette loi universelle et constante.

273. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

L’Académie elle-même, l’Académie, qui juge les morts (en France on n’est jugé que par ses pairs) et qui met au concours la rédaction de leurs épitaphes, est entrée dans la sympathie universelle et a dernièrement couronné un éloge de l’auteur de ces Mémoires, dont la gloire doit se mesurer à la grandeur monumentale de son livre. […] … Après les désastres du xvie  siècle, les fautes politiques d’Henri IV et les luttes jusqu’au sang de Richelieu pour les réparer, après l’anarchie des Parlements et de la Fronde qui remuèrent Saint-Simon dans son berceau, Louis XIV soutint au milieu de la France en poudre le poids de l’écroulement universel et l’arrêta par son prestige personnel… plus d’un siècle ! […] la faute en est à Saint-Simon, et c’est lui qui prendra à sa charge la responsabilité d’une injustice presque universelle.

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