Je relis pour bien me prouver que je ne me trompe pas. […] Je me donne le simple plaisir de prévoir un mouvement, quitte à me tromper. […] Plus tard, on saura bien lequel de nous deux se trompait. […] Le plus souvent, elles trompent un serrurier avec un maçon. […] Mais ils se trompent.
Car, il ne faut pas s’y tromper, la morale ne défend pas de faire des expériences sur son prochain ni sur soi-même ; dans la pratique de la vie, les hommes ne font que faire des expériences les uns sur les autres. […] Le point de vue expérimental est le couronnement d’une science achevée, car il ne faut pas s’y tromper, la science vraie n’existe que lorsque l’homme est arrivé à prévoir exactement les phénomènes de la nature et à les maîtriser. […] Il ne faut pas, suivant l’expression de Priestley, rester dans l’inaction par une fausse modestie fondée sur la crainte de se tromper. […] Cependant je me serais trompé. Combien de fois a-t-on dû et devra-t-on encore se tromper ainsi !
2° Nous trompons-nous peut-être ? […] En ce qui regarde le choix des modèles à imiter, son admiration tumultueuse confond un peu trop, en vérité, les Grecs, et les Romains, et les Italiens de la Renaissance, auxquels même, si je ne me trompe, il a quelque part adjoint je ne sais quels « Hespagnols ». […] La sienne pourtant n’y périt point ; et l’on se trompe quand l’on croit, avec la plupart des historiens, que la publication de la Pucelle aurait porté le coup mortel à la gloire de son auteur. […] et qu’ayant dit tout à l’heure que ses théories n’avaient point fait fortune en son temps, je me trompais, ou que je me trompe en parlant maintenant de l’étendue de son influence ? […] On ne peut pas également les aimer, également les sentir, également en jouir ; et quiconque prétend le contraire, il se trompe.
Ils se trompent l’un et l’autre : il y a des bas-bleus amateurs et des bas-bleus professionnels. […] Ange inepte qui se trompe, ou succube inquiet qui veut à son tour être l’incube. […] Il ne faut pas tuer votre femme, même si vous êtes sûr qu’elle vous trompe ; parce que, même quand on est sûr, il arrive que ça n’est pas vrai. […] Je me trompe. […] Je me trompais : la Fronde, plus mal renseignée que l’Éclair ou le Matin, réussit — comment s’y prend-elle donc ?
Il n’est donc point douteux qu’une déviation accidentelle dans la taille et la forme du corps d’un insecte quelconque, ou dans la courbure et la longueur de sa trompe, bien qu’inappréciable pour nous, pourrait lui être avantageuse, au point qu’un individu ainsi doué, pouvant se procurer plus aisément sa nourriture, aurait plus de chance que les autres de vivre et de laisser de nombreux descendants, qui hériteraient probablement de la même particularité de structure. […] Il serait donc très avantageux à l’Abeille domestique d’avoir une trompe un peu plus longue ou différemment construite, de manière à atteindre le nectar des corolles imperforées. […] Pourquoi la trompe de l’Abeille domestique ne s’est-elle pas allongée de manière à atteindre le nectar du Trèfle rouge ? […] Sommes-nous sûrs qu’une trompe plus longue ne serait pas nuisible à l’Abeille domestique pour sucer le nectar des innombrables petites fleurs qu’elle butine ? Sommes-nous sûrs encore qu’une longue trompe n’entraînerait pas, en vertu de la corrélation de croissance, l’accroissement des autres parties de la bouche, et ne mettrait pas obstacle au travail si délicat de la construction des cellules ?
J’observerai que Longin a pu se tromper ici par la surprise que cette description lui aura causée. […] Néanmoins, on ne s’explique pas comment l’auteur d’une prose si harmonieuse et presque poétique, put se tromper sur l’essence de la poésie française, et la juger si désavantageusement dans le plan de rhétorique qu’il esquissa pour l’académie. […] Notre intérêt d’honneur national m’engage à traiter d’abord le genre littéraire où le génie français a déployé le plus de richesse, et je craindrais en m’astreignant à une marche plus lente, de lasser votre patience, et de tromper votre juste curiosité. […] Le bon goût de Fénelon ne se trompa point sur ces nuances, lorsqu’il préféra nous instruire par la bouche des divinités et des nymphes païennes ; lui, de qui l’esprit, aussi doux qu’évangélique, eût prêté tant de charme aux leçons du christianisme. […] Le public, froidement attaché au scrupule de se laisser surprendre par des fautes brillantes, dédaignera tout, se refusera lui-même aux ravissements de l’enthousiasme, et chaque auditeur, inquiet de se tromper, n’osera peut-être rien applaudir sans l’approbation de quelque docte voisin.