Ses premiers écrits pourtant, qui datent de l’année suivante, furent des écrits d’opposition, destinés à signaler la triste inauguration de l’Église constitutionnelle et inspirés par cette faculté d’indignation en présence de l’injustice, généreuse faculté qui ne devait jamais se refroidir en lui et qu’il garda intacte jusqu’à son dernier soupir. […] Et c’est ici que surgit un nouvel élan, un nouveau jaillissement oratoire : « La triste expérience du passé ne devait-elle pas ajouter à nos craintes ? […] Je vous demande encore un petit mot sur la santé qui vous est si chère et à laquelle je prends un intérêt si vrai, — J’ai été moi-même bien souffrante et je ne sais trop si je me guérirai ; mais ma vie est si triste qu’elle ne vaut pas trop que l’on s’en occupe. — Voulez-vous me renvoyer le livre de Gœthe133 ? […] Enfin il est triste de vous aimer et de ne pas causer avec vous. — Vingt fois je me dis : Comment pense Camille ? […] Les deux billets d’elle qui suivent, et dont l’un est écrit de la Vallée-aux-Loups, se rapportent aux dernières années de Camille : « Cher Camille, j’ai été si triste et si souffrante que je n’ai même pas eu le courage de vous demander de venir dans cette belle petite vallée.
Ainsi la France, après avoir détruit l’ordre théologique et féodal, a été livrée à trois séries d’expériences qui n’étaient toutes qu’une triste et impuissante rétrogradation, qu’une parodie misérable de l’Antiquité, du Moyen-Âge et de la Monarchie. […] Mais puisque mourir est une loi nécessaire, l’effort des grandes âmes sera au moins de ne pas languir dans une triste apathie, dans une morne existence, dans une demi-vie, dans une demi-mort. […] — Vois, peut-elle encore dire à l’homme, vois comme la terre serait triste, aride, et dépouillée, si tu voulais me conserver mes anciennes chaînes. […] Que tu es grand, ô Byron, mais que tu es triste ! […] Il suffit de rentrer en soi-même dans le silence des passions, pour reconnaître qu’il n’y a dans ce triste tableau de l’époque où nous vivons ni exagération ni mensonge.
Cela mène la pensée de l’homme à quelque chose de plus triste pour lui que la mort, à une conviction du rien qu’il est, — même de son vivant. […] Il était là, au milieu des autres qui gaminaient, empêché de s’amuser par le grand cordon de la Légion d’honneur, qu’il portait pour la première fois, à la fois heureux et triste, partagé entre son âge et sa majesté, et réduit à sourire seulement des yeux aux jeux des autres enfants. […] Le château aujourd’hui est triste, gêné, ruiné par les dépenses de vanité. […] Comme je lui parlais d’un voyage, en compagnie de son vieux domestique que nous avons baptisé Leporello, le vieil homme a murmuré d’un ton moitié triste, moitié ironique : « Pauvre don Juan que je ferais ! […] Les meubles ont la forme courante des ameublements à la grosse, écoulés aux commissaires-priseurs ; ils ont les recouvrements tristes des couleurs insalissables.
… » Fantasio badine sur les plus tristes pensées. […] Je n’ai rencontré ce matin, dans la campagne, que des figures tristes. […] S’il est triste ? […] Tristes et craintifs ? […] La triste cérémonie, par un tel jour de fête !
C'est une triste idée qu’ils donnent là de leurs serments.
. — Heureusement ce triste épisode du carnaval littéraire est déjà une mystification de l’autre année.