(« C’est véritablement la tour de Babylone, car chacun y babille, et tout le long de l’aune ») et les Femmes savantes (« … offenser la grammaire. — Qui parle d’offenser grand’mère ni grand-père ? […] Il n’est pas vrai, comme le dit Fénelon, répété par Rousseau, que Molière ait donné un tour généreux au vice et une austérité ridicule et odieuse à la vertu. […] De plus, c’est à Don Juan seul dans tout le théâtre de Molière (et si peu, comme on vient de le voir), que ce reproche d’avoir donné un tour généreux au personnage vicieux peut s’appliquer. […] La vérité est qu’on peut très bien rire de quelqu’un et ne pas, pour autant, épouser, admirer et aimer celui qui lui joue d’un tour. […] Celui qui est dominé par une femme impérieuse ou chez qui la tendresse paternelle devient faiblesse, se soulage au dehors en y étant autoritaire et impérieux à son tour ; il se redresse en sortant de chez lui.
Soyez très-assuré, monsieur, que la juste terreur qu’on avait conçue du ressentiment des frères a mené toute cette affaire en province, et que la dissimulation habituelle des avocats et procureurs lui a fait prendre un tout à fait mauvais tour à Paris. […] Les philosophes ne sont rien aujourd’hui, mais ils auront leur tour ; on parlera d’eux, on fera l’histoire des persécutions qu’ils ont essuyées, de la manière indigne et plate dont ils ont été traités sur les théâtres publics ; et si l’on vous nomme dans cette histoire, comme il n’en faut pas douter, il faut que ce soit avec éloge. […] Je vous jure, mon ami, que jusqu’à présent le tour tout au moins équivoque qu’elles ont pris ne m’a pas donné une heure d’inquiétude. […] Des glaces crevassées de tous côtés ; un fracas enragé à chaque tour de roue de la voiture pesante ; de l’eau qui jaillit de droite et de gauche ; un pont de cristal qui s’enfonce et qui se relève en craquant. […] Celui qui lit un ouvrage sans y trouver un terme impropre, un tour de phrase obscur ou inusité, ou l’entend supérieurement, ou ne l’entend point du tout ; supérieurement, puisqu’il peut subitement et sans effort rectifier l’inexactitude de l’expression ; point du tout, puisque, ne sentant point ce défaut, la vue de l’auteur lui échappe.
lorsque ses autels s’élevèrent au milieu de nos forêts ensanglantées par les couteaux des druides, que les opprimés vinrent en foule y chercher des asiles, que des ennemis irréconciliables s’y embrassèrent en pleurant, les tyrans émus sentirent, du haut des tours, les armes tomber de leurs mains: ils n’avaient connu que l’empire de la terreur, et ils voyaient naître celui de la charité. […] La vie de l’homme, avec tous ses projets, s’élève comme une petite tour dont la mort est le couronnement.
……………………………………………………… ……………………………………………………… ……………………………………………………… ……………………………………………………… Et plus loin : Non, tu ris avec moi de l’erreur où nous sommes ; Tu sais de quel linceul le temps couvre les hommes ; Tu sais que tôt ou tard, dans l’ombre de l’oubli, Siècles, peuples, héros, tout dort enseveli ; Qu’à cette épaisse nuit qui descend d’âge en âge À peine un nom par siècle obscurément surnage ; Que le reste, éclairé d’un moins haut souvenir, Disparaît par étage à l’œil de l’avenir ; Comme, en quittant la rive, un navire à la voile, À l’heure où de la nuit sort la première étoile, Voit à ses yeux déçus disparaître d’abord L’écume du rivage et le sable du port, Puis les tours de la ville où l’airain se balance, Puis les phares éteints qu’abaisse la distance, Puis les premiers coteaux sur la plaine ondoyants, Puis les monts escarpés sous l’horizon fuyants ; Bientôt il ne voit plus au loin qu’une ou deux cimes, Dont l’éternel hiver blanchit les pics sublimes, Refléter au-dessus de cette obscurité Du jour qui va les fuir la dernière clarté, Jusqu’à ce qu’abaissés de leur niveau céleste, Ces sommets décroissants plongent comme le reste, Et qu’étendue enfin sur la terre et les mers, L’universelle nuit pèse sur l’univers. […] Nous fîmes le tour des murs ; nous nous accoudâmes en déchirant nos habits sur les tessons de verre de bouteille pilé qui en garnissaient peu hospitalièrement la crête ; nous grimpâmes sur les arbres de la colline qui dominaient le jardin.
Vous ne pourrez rétablir cet ordre qu’en évoquant à votre tour un deus ex machina, en supposant, par une hypothèse arbitraire, je ne sais quelle harmonie préétablie entre les choses et l’esprit, ou tout au moins, pour parler comme Kant, entre la sensibilité et l’entendement. […] Comment rejoint-elle à son tour l’étendue tactile ?
Au lieu de cela, nous devons à notre tour faire face à un esprit de conservatisme qui, s’il triomphait, retarderait d’une génération ou deux le mouvement sauveur qui ouvrira peut-être les routes de l’Avenir. […] Comment les Parnassiens en poésie, et les naturalistes dans le roman vinrent réagir contre le laisser-aller un peu fantaisiste et débraillé du romantisme ; comment le symbolisme, se réclamant de l’individualisme idéaliste, vint à son tour protester à la fois contre la roideur et la sécheresse du Parnasse et contre l’optique un peu grosse du naturalisme ; comment enfin le symbolisme fit quelques fort intéressantes théories et pas beaucoup d’œuvres solides : ce sont des ensembles de faits qui ont été étudiés plusieurs fois et qui sont familiers à chacun.