Que l’on soit à La Chevrette chez Mme d’Épinay, au Grand-Val chez le baron d’Holbach, si l’on se sent un peu triste et si le jour baisse, si la conversation languit, si la pluie tombe, l’abbé Galiani entre, et avec le gentil abbé la gaieté, l’imagination, l’esprit, la folie, tout ce qui fait oublier les peines de la vie. — L’abbé est inépuisable de mots et de traits plaisants, ajoute Diderot ; c’est un trésor dans les jours pluvieux. […] Un jour, chez le baron d’Holbach, après dîner, les philosophes rassemblés avaient causé de Dieu à tue-tête et avaient dit des choses « à faire tomber cent fois le tonnerre sur la maison, s’il tombait pour cela ». […] Quand Mme Geoffrin tomba malade, en 1776, à la suite des excès de dévotion qu’elle avait commis, disait-on, pendant les exercices du Jubilé, Galiani écrivait à Mme d’Épinay : J’ai rêvé sur cette étrange métamorphose (de Mme Geoffrin), et j’ai trouvé que c’était la chose du monde la plus naturelle.
L’Empire était tombé ; la Restauration s’inaugurait avec de nouvelles modes et un changement complet de décoration, bien qu’avec bon nombre des mêmes personnages : c’était l’heure de la dévotion de salon, de l’aristocratie plus fine, de l’élégance plus assaisonnée d’esprit. […] … Ces séraphins, qui tombent du ciel ou du plafond, viennent là comme, en d’autres temps, seraient venus les Amours et les Cupidons ; on les introduisait sans y croire ; c’est fâcheux, même en poésie. […] Quelle plus folle idée, par exemple, quelle invention plus plaisante, que, dans la description d’une chasse à Chantilly, de supposer que le pauvre cerf a eu le bon goût, dans sa fuite, de parcourir les vallons les plus pittoresques, les sites les plus célèbres : Il a traversé tout le parc d’Ermenonville, dit-elle ; il a salué en passant, rapidement, il est vrai, la tombe de Jean-Jacques, ce mortel qui, comme lui. se croyait toujours poursuivi… Après six heures de course, la victime ingénieuse (voyez-vous la curiosité de l’expression ?) est allée tomber dans le bel étang de Mortfontaine ; elle a choisi le site le plus poétique pour y mourir.
Le titan est là, tombé, couché, cloué. […] Une ouverture de tombe d’où sort un drame, ceci est colossal. […] Avant de tomber sanglants sous sa main, ils gisaient morts dans son âme. […] Il tombe et rebondit d’un crime sur l’autre, toujours plus bas.
Vous retournez la tête, et vous cherchez d’où vient le bruit qui vous frappe : c’est celui d’une large nappe d’eau qui tombe du sommet d’un des rochers que vous avez d’abord apperçus. […] Ceux du côté du Gros-Caillou étaient des brigands ; ceux du côté de Chaillot, les uns étaient de bonnes gens qui cultivaient la terre, d’autres des paresseux qui vivaient aux dépens de leurs voisins ; mais de temps en temps les brigands de l’autre rive passaient la rivière à la nage et en bateaux, tombaient sur nos pauvres agriculteurs, enlevaient leurs femmes, leurs enfans, leurs bestiaux, les troublaient dans leurs travaux et fesaient souvent la récolte pour eux. […] Malgré l’impulsion qui me presse, je n’ose me suivre plus loin, de peur de m’enivrer et de tomber dans des choses tout à fait inintelligibles. […] Je vous ai prédit, Monsieur Le Prince, que vous n’aviez plus qu’un pas à faire pour tomber au pont notre-dame, et vous y voilà.
Et l’âme, regardant le corps où elle croit apercevoir le reflet d’elle-même, fascinée comme si elle fixait un miroir, se laisse attirer, s’incline et tombe. […] Quand, l’esprit plus ou moins préoccupé, nous déplions notre journal, ne nous arrive-t-il pas de tomber tout de suite sur un mot qui répond justement à notre préoccupation ? […] Je rêve de la Terreur ; j’assiste à des scènes de massacre, je comparais devant le tribunal révolutionnaire, je vois Robespierre, Marat, Fouquier-Tinville… ; je discute avec eux ; je suis jugé, condamné à mort, conduit en charrette sur la place de la Révolution ; je monte sur l’échafaud l’exécuteur me lie sur la planche fatale, il la fait basculer, le couperet tombe je sens ma tête se séparer de mon tronc, je m’éveille en proie à la plus vive angoisse, et je me sens sur le cou la flèche de mon lit qui s’était subitement détachée, et était tombée sur mes vertèbres cervicales, à la façon du couteau d’une guillotine.
Legouvé, voilà le juge à qui j’en appelle de l’oubli où est tombé Béranger. […] … Vous-même êtes sujette à des crises d’épilepsie… Vous tombez, vous bavez et ça vous cuit dans la nuque… Au suivant !” […] Une voie lactée était tombée de là-haut, roulant son poudroiement de mondes, et qui continuait sur la terre la ronde des astres. […] Gladstone, le grand chef libéral, lui tombait entre les mains, il le hacherait menu comme chair à pâté. […] Ces voiles sont tombés aujourd’hui et M.