Le grand cosmographe raisonnait par théorie.
En politique aussi, quelque peu partisan que l’on soit de la théorie sacrée et du droit divin, tel que Bossuet l’institue et le renouvelle, on serait presque fâché que cette doctrine n’eût pas trouvé un si simple, si mâle, si sincère organe, et si naturellement convaincu.
Dans ses Époques de la nature, qui parurent en 1778, Buffon, ayant exposé sa théorie d’une terre originairement plus chaude qu’elle ne l’est aujourd’hui, plaçait le premier berceau de la civilisation chez un peuple primitif et antérieur à toute histoire connue, qui aurait habité le centre du continent de l’Asie.
Par malheur, l’intérêt dans Le Jeune d’Olban ne répond pas à la théorie.
Il a donné quelque part sa théorie pour ce genre poétique grotesque, dont les plus gaies productions contribuent, selon lui, à l’entretien de la santé et devraient être les plus recherchées et les plus chéries de tout le monde : Ce n’est pas, dit-il, que je veuille mettre en ce rang les bouffonneries plates et ridicules, qui ne sont assaisonnées d’aucune gentillesse ni d’aucune pointe d’esprit, et que je sois de l’avis de ceux qui croient, comme les Italiens ont fait autrefois à cause de leur Berni, dont ils adoraient les élégantes fadaises, que la simple naïveté soit le seul partage des pièces comiques : je veux bien qu'elle y soit, mais il faut qu’elle soit entremêlée de quelque chose de vif, de noble et de fort qui la relève : il faut savoir mettre le sel, le poivre et l’ail à propos en cette sauce ; autrement, au lieu de chatouiller le goût et de faire épanouir la rate de bonne grâce aux honnêtes gens, on ne touchera ni on ne fera rire que les crocheteurs.
Toute cette théorie me paraît juste, et elle est la mienne aussi.