Une tache blanche au bout du ciel entre des bosselures, parmi des morceaux de terre et des bouts de routes qu’il ne voit plus, parce qu’il les a vus cent fois. […] Pour Cervantes, qui est un chevalier, il a beau aimer la chevalerie pour sa noblesse, il en sent la folie et la rabat par terre, sous les coups de bâton, parmi les mésaventures d’hôtellerie. […] Un chevalier met pied à terre, un vaillant chevalier qui a désarçonné maint Sarrasin et accompli mainte aventure. […] Ils sont descendus dans les entrailles de la terre et parcourent ses cavernes, abîmes inconnus, profondeurs silencieuses. […] Il a les yeux tournés non vers le ciel, mais vers la terre, non vers les choses « abstraites et vides », mais vers les choses palpables et solides, non vers les vérités curieuses, mais vers les vérités profitables.
On dit qu’il y a eu cent mille hommes écrasés dans le tremblement de terre de Lisbonne, ce n’est pas un mensonge, c’est une fausseté. […] C’est une erreur de croire que le soleil tourne autour de la terre ; c’est une fausseté d’avancer que Louis XIV. dicta le testament de Charles II. […] Il y a des nations qui ont subjugué une partie de la terre sans avoir l’usage des caracteres. […] Il paroît que jamais il n’y a eu aucun peuple sur la terre qui ait pris le nom d’idolâtre. […] Nous avons élevé des temples à des hommes simplement vertueux qui seroient la plûpart ignorés sur la terre, s’ils n’étoient placés dans le ciel.
Et en effet, dans ce frais bassin du Léman si couronné de splendeur par la nature, il n’y a pas telle chose que la gloire, et la plante de poésie, même venue en pleine terre, a partout besoin de ce soleil un peu factice, sans lequel son fruit mûrit, mais ne se dore pas complétement. […] Et puis, si Genève est un petit État, c’est une grande cité, et, comme l’a dit avec orgueil l’excellent Senebier dans l’Histoire littéraire qu’il en a écrite, c’est une des écoles lumineuses de la terre. […] Arrivé à terre, il continue de les assister. […] non pas ; je laisse au bourgeon, comme il l’appelle, le soin de lui dire toutes ces choses, de lui en suggérer beaucoup d’autres ; et bien plutôt, pour mon propre compte, je revois en idée les lieux, les doux coins de terre tranquilles qui se peignent dans ses écrits ; il reste, à qui une fois les a bien connus, un regret de n’y pas toujours vivre. […] O vous qui êtes sage, ne mettez nulle part votre idéal de bonheur sur cette terre, ou, si vous le mettez, ne le dites pas !)
« La loi, en général, est la raison humaine, en tant qu’elle gouverne tous les peuples de la terre ; et les lois politiques et civiles de chaque nation ne doivent être que les cas particuliers où s’applique cette raison humaine. […] Comme, malgré les expositions d’enfants, le peuple augmente toujours à la Chine, il faut un travail infatigable pour faire produire aux terres de quoi le nourrir. […] Il attaqua les provinces maritimes, il fit suivre à son armée de terre les côtes de la mer pour n’être point séparé de sa flotte ; il se servit admirablement bien de la discipline contre le nombre ; il ne manqua point de subsistances ; et s’il est vrai que la victoire lui donna tout, il fit aussi tout pour se procurer la victoire. […] « Les nations qui ne cultivent pas la terre, ajoute-t-il, n’ont point de luxe. » Voyez, en démenti de cet axiome, le luxe prodigieux de Carthage, — et celui du Tyr ! […] Les influences des lois et leurs causes sont dans les mœurs, dans les habitudes, dans les territoires, dans les terres, dans les mers, dans les circonstances, dans les religions, dans les ambitions, dans les grands hommes des peuples qui les communiquent à leurs nationaux et à leur temps.
mille choses admirables, mille féeries incompréhensibles qui permettent à l’homme de vivre vingt fois plus et vingt fois mieux qu’autrefois ; quoi, nous avons pris de la terre glaise pour en faire un métal plus beau que l’argent, nous touchons à la navigation aérienne, et il faut s’occuper de la guerre de Troie et des panathénées ! […] La terre se remue ; comme une Clorinde du Tasse, elle détache une à une les pièces de son incommode armure pour revêtir un costume nouveau. […] Ils s’abattront en chantant sur ces terres incultes et inutilisées ; ils ouvriront des canaux, ils traceront des chemins de fer, exploiteront les forêts, défricheront les champs, élèveront des villes, bâtiront des ports, établiront des entrepôts et enrichiront tout ce que touchera leur main. […] L’inquisition est morte, et la terre tourne. […] Un dernier mot : les poëtes antiques, tourmentés déjà par les regrets du passé ont placé l’âge d’or derrière nous aux premiers temps de la terre.
Il ne faut point passer en ce monde sans faire quelque chose de sa vie sur la terre. […] Plus tard, à moins de dix ans de là, lorsqu’en ses moments de répit il écrira ou dictera sa chronique dans quelque château de Romanie, il n’aura pas revu sa Champagne, il sera toujours sur cette terre de conquête qu’il faut défendre pied à pied et payer de son sang chaque jour ; où l’on perd en chaque rencontre un compagnon, un ami, et où le vainqueur en armes n’a pas une nuit sans veille. […] Je ne saurais pourtant cacher que, lorsqu’on lit dans Nicétas le détail des dévastations, des trois grands incendies de la ville impériale, les belles statues de bronze renversées à terre et fondues sans pitié, la mosaïque et le parvis de Sainte-Sophie brisés sous les pieds des chevaux, les manuscrits sans doute (et quels manuscrits !) […] Il s’agit des premières conquêtes rapides des Latins dans l’intérieur des terres, peu après la prise de Constantinople : Mais quoi !