C’est un des vrais amis de cette idole à terre, Qui, de son vieux perron, aime à le voir venir, Du fond de l’avenue aujourd’hui solitaire, Dans l’abandon de tous porter son souvenir. […] L’âme, comme la terre, a donc des vents d’automne Qui l’effeuillent aussi, pour mieux la refleurir ! […] Je mis pied à terre, et j’attachai mon cheval à un noisetier, pour m’asseoir sur la mousse avec mes convives. […] ………………………… Le poète, En mettant pied à terre au sommet du plateau Aperçut des sabots près d’une cendre grise ; Les enfants avaient fui, saisis par la surprise, Effrayés des grands yeux des dames du château, Leurs chèvres mordillant en paix l’herbe des cimes. […] La poésie grecque des temps intermédiaires entre l’épopée et le chant klephte populaire a-t-elle rien de plus domestique, de plus gracieux, de plus paysannesque, de plus terre à terre et de plus aérien à la fois que ce petit poème ?
La Mort de Richard Wagner par Algernon Charles Swinburneq I Lamentation de la Terre, comme alors que les taciturnes heures descendent Large-ailées par les pestes, du Ciel ! comme alors que l’Espoir et l’Allégresse Pâlissent et que nulles lèvres ne blâment et ne répréhendent La lamentation de la Terre ! […] Souffles faisant surgir gémissements ou triomphes, Cieux chancelants, Tonnerres des remous de marée dans les gouffres et les golfes, Parlaient dans l’Esprit du verbe de Celui dont la mort fait descendre La lamentation sur la Terre. II Le grand cœur de la Terre, d’où toutes choses étranges et rares Prennent forme et verbe afin que chaque atome inséparé Puisse porter sa partie dans tout l’accord des pensées qui partagent Le grand cœur de la Terre. Les Forces jaillissantes, d’où comme les coursiers qui s’élancent, Bondissent les puissances du sol, du feu et des airs, Les mers qui refluent et les fleuves qui s’écoulent Prirent voix, — transformés en chant … oui, toutes choses Avec toutes leurs œuvres reçurent de par son art magistral Un verbe pareil à celui des Forces dont la voix met à nu Le grand cœur de la Terre.
Un seul coup de vent a dépouillé cet arbre superbe de toutes ses feuilles, et après l’avoir ébranlé jusque dans ses racines, l’a arraché en un moment de la terre. […] Partout ailleurs, c’est un homme qui parle à des hommes : ici, c’est un être d’une autre espèce : élevé entre le ciel et la terre, c’est un médiateur que Dieu place entre la créature et lui. […] Par lui l’impiété, puissante pour détruire, Ébranla, d’un effort aveugle et furieux, Les trônes de la terre appuyés dans les cieux. […] plus on le lit, et plus on lui découvre un talent unique, soutenu par toutes les finesses de l’art : en un mot, s’il y a quelque chose sur la terre qui approche de la perfection, c’est Jean. » (Ibid. […] Là, rougissoit l’Hymen ; ici l’adolescent, Beau comme son offrande, et comme elle innocent, Consacroit au Seigneur, modeste tributaire, De jeunes fleurs, des fruits, prémices de la terre.
Mais ce qui nous donne à songer plus particulièrement et ce qui suggère à notre esprit mille pensées d’une morale pénétrante, c’est quand il s’agit d’un de ces hommes en partie célèbres et en partie oubliés, dans la mémoire desquels, pour ainsi dire, la lumière et l’ombre se joignent ; dont quelque production toujours debout reçoit encore un vif rayon qui semble mieux éclairer la poussière et l’obscurité de tout le reste ; c’est quand nous touchons à l’une de ces renommées recommandables et jadis brillantes, comme il s’en est vu beaucoup sur la terre, belles aujourd’hui, dans leur silence, de la beauté d’un cloître qui tombe, et à demi couchées, désertes et en ruine. […] Arrivé à terre, le digne gouverneur rejoint son beau-frère lui-même, et les voilà se racontant leurs destinées mutuelles depuis la séparation. […] Cassiodore déjà vieux, comme on sait, et dégoûté de la cour par la disgrâce de Boëce, se retira au monastère de Viviers, qu’il avait bâti dans une de ses terres, et s’y livra avec ses religieux à l’étude des anciens manuscrits, surtout à celle des saintes Lettres, à la culture de la terre et à l’exercice de la piété. […] Il s’y rendait un jour seul par la forêt (23 novembre 1763), quand une soudaine attaque d’apoplexie l’étendit à terre sans connaissance. […] Il est question dans la Cléopâtre de La Calprenède d’une grande dame que Tiridate sauve à la nage, au moment où elle se noyait près du rivage d’Alexandrie, et qui se trouve être une des plus importantes personnes de la terre.
. — Il n’est si fort sur terre qui ne puisse trouver plus fort encore que soi. […] Cf. la ruse de Didon, faisant découper en lanières la peau de bœuf qui devait contenir la terre accordée pour la fondation de Carthage. […] Diêgui) s’emplissant la culotte de terre afin de s’interdire toute tentative de fuite. […] Pas de légendes relatives aux génies de là terre ou du sous-sol, non plus qu’aux génies de la montagne. […] 6° La volonté de vaincre ou de mourir dont fait preuve Konkobo en alourdissant sa culotte avec de la terre, pour s’interdire la fuite au cas où son courage aurait une défaillance.
Le Matérialisme contemporain a épaissi une terre toujours dure à percer. […] À cet âge fatal, la plupart des femmes se courbent sous les ruines qu’elles portent et n’ont plus, pour toute beauté, que le front triste des cariatides écrasées ; mais Mlle Eugénie de Guérin, si Dieu ne l’avait pas rappelée à lui, eût porté sur le sien les ruines de la vie aussi légèrement que les canéphores portaient autrefois leurs corbeilles ; car elle avait tout ce qui allège le poids des années, — la pureté du cœur, l’ingénuité de la pensée, la fleur d’imagination éternelle, et cette confiance en Dieu qui en sait encore plus long que le Génie, et qui, en regardant la terre, voit le ciel. […] » Fille de gentilhomme pauvre qui aimait son Cayla comme un grand terrien dépossédé aime le champ qu’il a sauvé des terres paternelles, et serrait noblement autour de soi et de ses enfants le reste déchiré du manteau seigneurial dans lequel ils devaient vivre tous abrités contre les derniers malheurs qui peuvent affliger les grandes races, Eugénie de Guérin eut une de ces éducations dont la simplicité, quand on la rapproche du miracle qu’elle a produit, n’étonnera guère que les esprits superficiels. […] Sans décliner l’impertinence, nous avons trouvé original et piquant de savoir le détail, heure par heure, des jours qu’a passés sur la terre une fille digne d’atteindre à tous les sommets, et voici ce que nous avons à apprendre aux demoiselles les mieux élevées, qui vont effeuiller des camélias aux Italiens : « Elle se levait à six heures du matin lorsqu’elle n’était pas souffrante. […] » La servante de Jésus-Christ s’embaumait de la douceur et de la pitié de son Maître, quand il adressait presque le même adieu voilé et tendre à ceux qui l’avaient suivi sur la terre.