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766. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

Et cette conception n’est pas seulement possédée par les brutes du trottoir ou du journal, pour lesquelles les hurlements tiennent lieu d’arguments ; elle est partagée par un grand nombre de ceux qui prétendent penser. […] Edmond Demolins : A quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons. […] Edmond Demolins : A quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons. […] A quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons.

767. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre V. Les figures de lumière »

Sans cette unique durée vécue, sans ce Temps réel commun à tous les Temps mathématiques, que signifierait de dire qu’ils sont contemporains, qu’ils tiennent dans le même intervalle ? […] Tous ces Temps mathématiques différents seraient contemporains, en ce que tous tiendraient dans la même durée psychologique, celle de l’observateur en S. […] Alors, par extension, on appelle encore temps les lignes de lumière, cette fois allongées, du système supposé en mouvement, en se contraignant soi-même à oublier qu’ils tiennent tous dans la même durée. […] Et c’est parce que toutes ces virtualités, toutes ces variétés de dislocation tiennent à l’intérieur de la simultanéité réellement aperçue qu’elles lui sont mathématiquement substituables.

768. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

» Il est une chose à laquelle je tiens beaucoup, même dans l’éloignement entre amis et dans le relâchement des liens, c’est qu’il y ait et qu’il reste bienveillance réelle et souvenir affectueux, et sans amertume. […] Tout à Bucharest qu’il est, il tient à ces détails comme un commentateur du Bas-Empire, et avec cela c’est un patriote grec de la Renaissance. […] Chacun tenait à accaparer sa mémoire.

769. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Un auteur consciencieux est tenu de soigner les éditions de ses œuvres, quelque ennuyeux que ce soit : « Tant qu’on vit, me disait à ce propos M. […] Plus tard on n’a que peu et on y tient, parce qu’on sent que ce peu est tout. […] si vous la repoussez encore, elle se le tiendra pour dit, elle ne reviendra plus et se vengera en vous jetant au cœur l’ironie et les sécheresses.

770. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

D’une part, Rewbell, Barras et La Révellière-Lepaux tenaient pour la ‘Constitution et voulaient imprimer au gouvernement une direction moyenne, également éloignée de l’écueil du jacobinisime et de celui du royalisme ; d’autre part, Carnot ligué avec Letourneur d’abord, puis avec Barthélemy, qui remplaça Letourneur, semblait prendre à tâche de contrecarrer ses collègues et de plaider sur tous points la cause de l’opposition. […] S’il ne recule pas devant les coups d’État indispensables, il recule encore moins devant d’autres devoirs plus conformes à l’équité ; il réprime avec vigueur la licence et la déprédation jusqu’au sein de nos armées victorieuses, et tient bon jusqu’au bout contre l’insubordination militaire. […] Cependant le Directoire, composé de Burras, Rewbell, La Révellière, ses premiers membres, et de Treilhard et Merlin, qui avaient remplacé Carnot et Barthélemy, pouvait tenir quelque temps et opposer une résistance compacte aux empiétements des Conseils.

771. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

Dans un temps où nous sommes affligés de la plaie des Mémoires, où le vrai et le faux, l’authentique et l’apocryphe, se confondent de plus en plus et deviennent presque impossibles à discerner ; quand le moindre contemporain et témoin du drame impérial s’autorise de quelques souvenirs, qui tiendraient en peu de pages, pour recommencer la chronique générale et desserrer volume sur volume ; il est précieux de trouver un homme qui a vu longtemps et de près, qui a manié et surveillé les plus secrets ressorts, et qui raconte avec sobriété les seules portions dont il se juge bien instruit. […] Desmarest l’a très bien posé, rougissait désormais du rôle d’aventurier et d’assassin par ordre ; il tenait cette fois (et il l’a lui-même proclamé dans son interrogatoire) à réunir des conjurés d’élite, à attaquer le premier Consul de vive force, mais avec des armes égales à celles des gardes de son escorte, à le frapper enfin de l’épée dans un choc militaire, comme un vaillant, et non sous les formes clandestines du meurtre. […] Ainsi, par exemple, en ce qui concernait les attentats et guet-apens dont il pouvait être victime, Bonaparte avait vu de bonne heure qu’il n’y avait pas de moyen sûr d’y parer, si cela devait être : il avait donc pris le parti, non pas de s’étourdir là-dessus, mais de n’y point songer, de s’affranchir de toute émotion pénible à ce propos, et d’en faire abstraction totale : et ce qu’il avait décidé, il le tint.

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