Il n’y a plus guère moyen de mentir ; il n’y a plus moyen surtout d’inventer en l’air et de rêver. […] « On rapporte qu’un jour où il lui faisait le récit de ses entreprises de guerre, il le trouva si attentif qu’il en éprouva un plaisir extrême ; il s’émerveilla surtout lorsque, lui ayant dit la nécessité où l’électeur Maurice le mit de s’enfuir (à Inspruck), le jeune prince lui déclara qu’il était content de ce qu’il venait d’entendre, mais que, pour lui, il n’aurait jamais pris la fuite. […] Don Juan vint ensuite et, le serment prêté, il fit une profonde révérence à don Carlos, lui baisant la main malgré sa résistance : c’est que don Carlos voyait surtout en lui un camarade et un ami. […] Mais don Carlos, pour s’être livré aux excès et dérèglements qui lui étaient habituels, surtout dans le manger, retomba malade et ne put se rendre à Monzon ; les cortès ne voulurent pas reconnaître le prince par procuration. […] Ces personnages historiques célèbres et tout entiers en lumière que vous prétendez faire agir et parler à votre guise, ces Charles-Quint, ces Louis XIV, ces Richelieu en pied et debout, nous savons comment ils parlaient et surtout comment ils ne parlaient pas.
Cela est encore plus vrai de Voltaire, qui toutefois dans certains passages de Zaïre, surtout dans quelques-unes de ses poésies diverses, a effleuré des cordes touchantes, deviné de secrets soupirs, mais ne l’a fait qu’à la traverse et par caprices rapides, il y a de la rage et trop d’insulte dans les cris étouffés de Gilbert. […] Rousseau, je le sais, agit aussi très-puissamment sur Lamartine ; mais ce fut surtout à travers Bernardin de Saint-Pierre et M. de Chateaubriand qu’il le sentit. […] Mais en avançant encore davantage, en contemplant surtout ce dernier et incomparable développement des Harmonies, il a bien fallu se rendre à l’évidence. […] La Mort de Socrate et surtout le Dernier Chant d’Harold sont d’admirables méditations encore, avec un flot qui toujours monte et s’étend, mais avec l’inconvénient grave d’un cadre historique donné et de personnages d’ailleurs connus : or, Lamartine, le moins dramatique de tous les poëtes, ne sait et ne peut parler qu’en son nom. […] et à la moindre émotion, quel ébranlement redoublé de lames puissantes et douces, gigantesques, mais belles ; et surtout, et toujours, l’infini dans tous les sens, profundum, altiudo !
Un coup-d’œil général en rassemblerait utilement plusieurs comme assez voisins de procédé et de couleurs, et comme caractéristiques surtout des goûts du jour. […] M. de Lamartine, le plus lyrique de tous, a lui-même suivi cette direction ; elle est surtout très-sensible chez M. […] Boileau, occupé de ce qui lui manquait surtout, a dit qu’en ce genre C’est peu d’être poëte, il faut être amoureux. […] Sorti d’un village des Vosges aux frontières de la Franche-Comté, il se réclama toujours de cette dernière province, par amour sans doute des poëtes qui en sont l’honneur, par souvenir surtout de Nodier et des muses voyageuses. […] Rousseau, voyageant à pied, était boudeur encore, un misanthrope altier et réformateur du monde ; il y avait pourtant du Jean-Jacques piéton dans de Loy, ce fantassin de poésie ; mais c’était surtout, et plus simplement, un troubadour décousu149.
Dès ce temps-là, il prenait une part active à la collaboration du Globe ; il allait surtout s’y faire une position spéciale par ses articles sur les représentations théâtrales, et d’abord sur les pièces anglaises principalement. […] Pour le critique, c’est-à-dire pour l’écrivain de comparaison et d’expérience, cette impulsion doit surtout venir du dehors en se combinant avec le train habituel et avec les forces acquises. […] Cela s’est vu surtout lorsqu’il a eu à parler, en ces derniers temps, de certaines représentations dramatiques, et, en général, dans ce qu’il a écrit sur les œuvres de l’école poétique moderne depuis 1830. […] Rien ne va par continuité, surtout aujourd’hui ; les époques historiques se succèdent à vue d’œil, les manières diverses chez les mêmes écrivains se prononcent et se déplacent avec une confondante rapidité. […] Que si nous osions mêler un conseil au travers d’un travail si médité, et auprès d’un esprit par lui-même si averti, ce serait de borner à un certain moment la recherche, de clore son siége, et de se jeter à l’œuvre avec toute la richesse amassée et en s’occupant surtout à la dominer par l’idée, à la classer d’une volonté un peu impérieuse.
Mais surtout il a une rare délicatesse d’oreille : il a le sens et la science des rythmes, des sonorités, de leurs rapports subtils et efficaces au caractère de l’objet, aux émotions du lecteur. […] Chez les anciens, les genres se distinguaient par la forme, par le mètre : chez nous, ils se distinguent surtout (du moins les principaux) par le fond, par l’impression, la forme restant libre dans une large mesure. […] D’autres genres, surtout les grands genres, sont définis par le caractère intellectuel et sentimental de leur imitation : satire, ode, épopée, tragédie, comédie. […] Les grands genres, où Boileau s’arrête en son 3e chant, sont l’épopée, par tradition antique, et par respect d’Homère et de Virgile, la tragédie et la comédie, par tradition aussi, mais surtout par sentiment de leur importance actuelle, par goût personnel et conscience du goût commun de son siècle. […] Dans sa maturité, il fréquente surtout l’Hôtel de Lamoignon.
Ce fut même pour elle qu’il composa le prologue de la Piété, par où elle débuta ; mais Mme de Caylus, une fois engagée, ne s’en tint pas à ce prologue, et elle joua successivement tous les personnages, surtout celui d’Esther. […] Faut-il peindre Mlle de Fontanges avec sa beauté et son genre de sottise romanesque, et faire sentir comment le roi, même quand elle aurait vécu, ne pouvait l’aimer longtemps, tout cela est dit en deux mots : On s’accoutume à la beauté, mais on ne s’accoutume point à la sottise tournée du côté du faux, surtout lorsqu’on vit en même temps avec des gens de l’esprit et du caractère de Mme de Montespan, à qui les moindres ridicules n’échappaient pas, et qui savait si bien les faire sentir aux autres par ce tour unique à la maison de Mortemart. […] est-elle surtout dans l’ironie, dans la plaisanterie et l’enjouement, ou faut-il la chercher encore ailleurs ? […] Je n’insisterai pas pour démontrer plus longuement ces grâces légères de l’auteur dans le petit livre de Souvenirs inachevé, mais si agréable et si galamment tourné, que chacun peut relire ; on s’y rafraîchira la mémoire de choses connues, et surtout on s’y remettra en goût pour cette manière de tout dire en effleurant. […] Que ce fût un petit mouvement du cœur ou seulement un goût vif de l’esprit, elle avait pour cette nièce-là un faible qu’elle n’avait pour aucune autre ; elle l’appelait sa vraie nièce, et, surtout depuis la mort de Louis XIV, on la voit se porter vers elle avec une solide amitié.