/ 1898
602. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

C’est, dans la Passion suivant Saint-Mathieu, limitant des récitatifs qui recréent, comme des mots, l’émotion religieuse, c’est le chœur initial et le chœur final : l’emportement raisonnable et sincère d’un peuple, l’hymne de la foi nouvelle, nullement luxurieuse ou mystique : une ferveur discrète, infinie. […] Le souffle manque à sa poitrine ; Brangome, sa suivante, écarte les tentures et l’on aperçoit le jeune capitaine, calme et superbe au gouvernail. […] Elle ordonne à sa suivante de préparer îe breuvage de réconciliation et d’expiation.

603. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

  Les lecteurs du Siegfried de Wagner ont rem arqué certainement l’indication scénique suivante (qui d’ailleurs n’est jamais réalisée au théâtre) ; Erda paraît recouverte de givre. […] L’effet grandiose de cette représentation de la Tétralogie, à laquelle participèrent deux célébrités du théâtre allemand, Scaria et Friedrich-Materna, devait rendre plus profonde l’impression ressentie àia mort de Richard Wagner survenue inopinément le 13 février suivant. […] LES PORTRAITS DE WAGNER PAR ERNEST KIETZ Vous recevons la lettre suivante, que l’auteur nous autorise à publier, à titre de renseignement documentaire : Le livre que M. 

604. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Suivant assidûment les représentations de la Comédie-Française, j’y puise un enseignement dont le prix augmente chaque jour à mes yeux. […] Donc, suivant le milieu théâtral, des effets de mise en scène, d’intensité égale, n’auront pas une portée identique. […] Nos auteurs modernes partent d’une idée, qui n’est assurément pas fausse, et qui est en tout cas féconde : c’est que l’expression de nos passions varie suivant le milieu où nous vivons et suivant les idées transmises ou acquises, dont chacun de nous est en quelque sorte un recueil différent. […] Pour produire un effet d’une puissance égale, il est nécessaire que le costume change suivant l’apparence de l’acteur. […] L’éducation, l’instruction, le commerce avec nos semblables nous inculquent certaines façons de penser, de dire, d’agir, qui varient suivant le milieu où nous avons vécu.

605. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Nous retrouverons du moins quelques-uns de ces traits intéressants du Fauriel jeune dans les lettres suivantes, qui sont si honorables pour lui, puisqu’elles montrent combien il fut goûté d’une femme, la première de toutes en esprit et en bonté, de celle qui, selon une expression heureuse, sut avoir la supériorité si charmante. […] L’hiver suivant (1801-1802), Fauriel, encore attaché au cabinet de Fouché, était déjà très-produit dans le monde ; il vit beaucoup Mme de Staël durant cette saison, il avait quelque chose envers elle à réparer. […] Benjamin Constant, très en vue par son opposition au sein du Tribunat, était parti brusquement de Paris en floréal an x (mai 1802), accompagnant ou suivant de très-près Mme de Staël et son mari mortellement malade. […] Fauriel écrivit donc à Villers la lettre suivante : « J’ai appris, mon cher Villers, que vous étiez mécontent, sinon de ce que j’ai dit de votre ouvrage, du moins de mes dispositions à votre égard. […] L’aperçu suivant aidera du moins à saisir un côté de Fauriel que nous n’avons pas assez mis en lumière, et constatera, autant qu’il nous est permis de le faire, l’orientaliste en lui.

606. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Elle voit les objets, suivant l’éloquente formule de Spinoza, « sous le caractère d’éternité ». […] Il est certain que les manières de goûter le bonheur sont très variées, — suivant les époques, les climats, les âges, les tempéraments, suivant les jours même et suivant les heures. […] Suivant un terme très fort dans sa simplicité, il est un homme supérieur, on pourrait presque dire qu’il est l’Homme Supérieur. […] Son dilettantisme s’est complu à laisser, suivant une de ses expressions, les lobes de son cerveau engager entre eux des entretiens prolongés. […] On peut préférer personnellement que cet abus s’appelle Louis XIV, Robespierre ou Napoléon, suivant que l’on est monarchiste, jacobin ou césarien.

607. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Dans la scène suivante, l’hôtesse, appelée un moment par l’arrivée d’autres voyageurs, disparaît ; elle revient bientôt, accompagnée d’une de ses servantes, à qui elle fait chanter un air allemand dont les paroles signifient : « J’aime un homme du pays d’Italie. » Le poète allemand Goethe n’est pas plus séduisant dans Marguerite, plus naïf dans Mignon ; d’Aponte joue sans préméditation le rôle de Faust et de don Juan, à son premier pas sur la terre des magies de la poésie et de l’amour. […] Pendant tout ce temps, la belle suivante restait avec sa mère dans la chambre voisine, occupée, soit à la lecture, soit à la broderie, soit au travail de l’aiguille, afin d’être toujours prête à venir au premier coup de sonnette. […] À la mort de son père chéri, Mozart écrivit à sa sœur une lettre touchante où nous avons remarqué le passage suivant : « Comme la mort, lorsqu’on y réfléchit, paraît être le vrai but de la vie… Je me suis tellement familiarisé avec cette idée, que je ne me couche jamais sans penser que peut-être je ne verrai plus la douce et amère lumière du jour ! […] Cette nouvelle perte, ajoutée à celle de son père, fit sur Mozart une impression profonde dont il a consigné le témoignage sur un album, de la manière suivante : “Aujourd’hui, 2 septembre 1787, j’ai eu le malheur de perdre, par une mort imprévue, cet homme honorable, mon meilleur et mon plus cher ami, le sauveur de ma vie.

/ 1898