Mais je ne parle que pour moi à qui, dans mes rêves d’amour-propre, la distinction et la considération suffisent. […] Il est vrai qu’on ne voit pas dans les natures actuelles, de main capable de l’imprimer ; mais il n’est pas toujours besoin de marteau contre des édifices mal construits ; un coup de vent peut suffire… » Revenant à lui-même, à sa prochaine réélection, au rôle ultérieur et suprême qui lui était réservé peut-être, et s’expliquant comme il aimait à le faire sur ses goûts favoris, il disait : « Sans m’occuper aucunement de mon élection, je reviendrai à la Chambre, si d’eux-mêmes les électeurs qui m’y ont envoyé neuf fois m’y renvoient encore. […] Loin donc que mon loisir me pèse, il ne me suffit pas… » Tocqueville échoue cette première fois.
C’est qu’il ne suffit pas que le personnage et le caractère soient réels pour avoir droit à être peints. […] Sue, en produisant M. de Bâville et en le mettant aux prises avec Villars, a fait preuve d’une remarquable habileté de dialogue ; mais l’habileté ici ne suffit pas. […] Sue d’avoir transporté et concentré ces particularités en 1704 autour de Jean Cavalier, il suffit que l’épidémie des visionnaires se soit prolongée jusque-là.
Chez les écrivains, elle était tout à l’heure une serinette à phrases ; pour les politiques, elle est maintenant une serinette à votes, qu’il suffit de toucher du doigt à l’endroit convenable pour lui faire rendre la réponse qui convient. […] — Quant aux transpositions, il suffit de lire une page de Rabelais, Amyot ou Montaigne, pour voir combien alors elles étaient nombreuses et variées. […] « Pour atteindre à la vérité, il suffit de se rendre attentif aux idées claires que chacun trouve en lui-même. » (Malebranche, Recherche de la vérité, liv.
Vienne une gelée, une grêle, une inondation, toute une province ne sait plus comment faire pour subsister jusqu’à l’année suivante ; en beaucoup d’endroits il suffit de l’hiver, même ordinaire, pour amener la détresse. […] Dans les correspondances manuscrites, je vois les syndics et maires de village estimer la quantité des subsistances locales, tant de boisseaux dans les greniers, tant de gerbes dans les granges, tant de bouches à nourrir, tant de jours jusqu’aux blés d’août, et conclure qu’il s’en faut de deux, trois, quatre mois pour que l’approvisionnement suffise. — Un pareil état des communications et de l’agriculture condamne un pays aux disettes périodiques, et j’ose dire qu’à côté de la petite vérole qui, sur huit morts, en cause une, on trouve alors une maladie endémique aussi régnante, aussi meurtrière, qui est la faim. […] Cela suffit pour montrer quel était alors leur malaise. — Et ce malaise est propre à la France.
Il me suffira de prendre pour type du genre l’œuvre supérieure qui contient et dépasse toutes les autres : je parle des Mémoires du cardinal de Retz352, puisque ceux de Saint-Simon appartiennent décidément au xviiie siècle. […] Il lui suffit de se donner l’air de renoncer à tout, de sembler ne garder du passé ni une espérance, ni un regret, ni un ressentiment. […] Ses Mémoires sont une des occupations décentes de ses dernières années : ils suffiraient à montrer que le personnage n’a pas changé.
Il me suffira d’énumérer les d’Argenson, Richelieu, les Châteauneuf, Vendôme, La Fare, Caumartin, l’abbé Servien, la duchesse du Maine, Villeroi, Villars, le marquis de Fénelon, des parents de Fouquet, de Mme de Maintenon, Bolingbroke, la duchesse de Marlborough, lord Peterborough : ces noms suffisent pour Faire apprécier la valeur de l’information orale que Voltaire sut se procurer. […] Il suffira de citer ici les trois grandes éditions modernes : Beuchot, Paris, 1828 et suiv., 70 vol. in-8 ; table, 1840, 2 vol. in-8 ; Avenel, Paris, 1867 et suiv., 8 vol. in-4 ; Moland, Paris, Garnier, 1877-1883, 50 vol. in-8 ; table, 2 vol. in-8.