Peut-être est-ce un défaut, et je le reconnais pour tel dans les occasions où le premier mouvement m’ôte le sang-froid ; mais quant à l’affection, ordinairement cela me donne joie et succès à ce que je fais ; cela peut plaire à ceux qui servent avec moi, me les attacher davantage et surtout à leur besogne. Il a dit d’une manière piquante, et qui se rapporte bien à sa première timidité et gaucherie naturelle : Je ne veux pas être loué, mais approuvé seulement ; voilà l’aliment de mes succès, et si je vivais tout de suite avec des gens dont je sentisse l’approbation continuelle et pas autre chose ni moins, je ne sais pas jusqu’où j’irais. […] Il me fait bien comprendre par tout ceci, d’une part le succès du Méchant, cette comédie de Gresset, aujourd’hui si peu sentie et qui vint si à propos alors (1747) pour traduire aux yeux de tous le vice régnant, la méchanceté par vanité 21, et aussi cet autre succès, bien autrement fécond et durable, de Jean-Jacques Rousseau venant apporter au siècle précisément ce dont il manquait le plus, un flot de vrai sentiment.
Elle s’intéresse à son succès dans le monde ou auprès des journaux, et le voudrait voir à l’Académie. […] La présomption que l’homme est porté à avoir de ses talents et de son esprit faisait croire à plusieurs jeunes gens qu’ils joueraient un rôle éclatant ; mais la Révolution, en mettant en quelque sorte l’homme à nu, faisait évanouir promptement cette illusion qu’il était aisé de se faire à l’homme de cour, à celui du grand monde, qui se flattait d’obtenir dans l’Assemblée les mêmes succès que dans la société. […] Examinant la nature des différents gouvernements et le dédain que professent les républicains pour celui d’Angleterre, le président de Longueil remarque que le gouvernement romain et celui des Anglais sont les seuls qui aient dû leurs succès et leur grandeur à leur constitution, tandis que les autres ont dû leur plus grande prospérité à ceux qui en ont tenu les rênes : Mais l’art d’attacher les hommes au régime qui les gouverne, et de le renforcer par leurs efforts, quoique souvent en sens contraire en apparence, n’a été le partage que de ces deux peuples. […] Le temps fait perdre de leur prix non seulement aux pensées des hommes, mais à leurs actions, à mesure que des actions semblables se multiplient ; des exemples de valeur héroïque, des mots sublimes inspirés par l’héroïsme militaire ou patriotique, qu’on admirait chez les anciens, sont devenus des lieux communs ; dès qu’on entend commencer l’histoire, on en devine la fin et le trait, comme on devine souvent l’hémistiche d’un vers ; l’esprit se blase ainsi sur tout ; l’amour-propre même s’use ; les triomphes, les honneurs, les applaudissements multipliés n’offrent plus le même attrait, et l’homme, de jour en jour, doit être moins avide de succès qu’il voit prodiguer à un grand nombre de personnes, et souvent à des hommes méprisables.
Le succès de cette opération combinée paraissait infaillible, et devait décider du sort de la guerre. […] Ce malheureux ami, mes camarades, tendaient leurs mains vers moi à travers la grille et m’adressaient leurs vœux pour le succès de mon voyage. » Après le départ du capitaine de Saint-Joseph, c’est l’aide de camp Bernard qui devient le narrateur et qui adresse à son camarade la relation des derniers mois de cette triste captivité. Les succès des armées françaises sur les frontières de l’Andalousie forcèrent le gouverneur de Grenade à mettre ses prisonniers en sûreté. […] Avant tout, le hasard et la bizarrerie des destinées ; cette fatalité « qui préside aux événements de notre vie, qui paraît dormir dans les temps calmes, mais qui, dès que le vent s’élève, emporte l’homme à travers l’air comme une paille légère » ; les premiers succès, l’entrain du début, les heures brillantes de la vie, les espérances déjà couronnées ; puis les revers, les lenteurs, les mécomptes, les difficultés tournant à la ruine ; la prison, la souffrance, une épreuve sans terme ; une longue agonie dans l’âge de la force ; une nature d’élite écrasée, victime et martyre des persécutions ; les haines aveugles des foules, les sauvages préjugés des races ; l’horreur des guerres injustes ; toujours et partout, çà et là, quelques âmes bienfaisantes et compatissantes ; notre pauvre humanité au naturel et à nu, en bien et en mal ; une belle mort enfin, délicate et magnanime.
Aujourd’hui, nos plus brillants courriéristes sont également impuissants à décider d’un succès ou d’une chute. […] Il prédit que Renée n’aura pas quatre représentations, et, malgré tout, la pièce va jusqu’à la vingt-huitième ; il vaticine le succès de Mademoiselle de Bressier : huit jours après, cette jeune personne cesse de vivre. […] Oui, celui qui — en vue de tels bas intérêts de succès ou d’argent, — essaie de grimacer, en un prétendu ouvrage d’Art, une foi fictive, se trahit lui-même et ne produit qu’une œuvre morte. […] Cette séance, si vraiment curieuse et d’un si réel intérêt wagnérien, a obtenu le succès le plus sincère.
Quel est donc la raison d’être de son grand succès : le dialogue, l’esprit, la poésie, le style ? […] Le succès, nous le répétons, a été très vif, très bruyant, presque général. […] Reste Spiegel, la joie, l’honnêteté, le succès de la comédie. […] Il en résulte bien des tiraillements, des détonations et des discordances ; mais, en somme, la pièce marche, elle arrive, elle se retrempe, après avoir langui, pendant deux actes inutiles, dans une dernière scène pleine d’émotion et de chaleur, et ce dénouement achève le succès que le premier acte avait commencé.
Après quelques essais assez malheureux de traductions et d’imitations, il eut ses deux premiers succès en l’année 1707 : la jolie comédie de Crispin rival de son maître, et Le Diable boiteux. […] Cet Asmodée eut un succès fou ; on ne lui donnait pas seulement le temps de s’habiller, disent les critiques d’alors ; on venait en poste l’enlever en brochure. […] Voilà un succès qui se consacre et s’égaie encore de cette colère de Boileau. […] Il travailla pour la Foire, et sema son sel à pleines mains sur les tréteaux ; il eut cent succès réputés peu honorables.