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364. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Ici nous avons eu besoin de relire le texte pour nous assurer que nos souvenirs ne nous trompaient pas. […] Quel charme d’oublier et de nous souvenir ! […] Hugo, après avoir chanté en beaux vers les souvenirs et les anniversaires royalistes, eût changé d’opinion : M.  […] Il n’enseigne pas, il n’analyse pas, il se souvient ; et ces souvenirs s’épanchent avec cette abondance semblable aux confidences excessives des cœurs délaissés. […] On se souvient de ces leçons éloquentes où M. 

365. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

De ces années de collège il ne me reste aucun souvenir agréable et je ne voudrais pas les revivre. […] Il en essaye plusieurs, mais chaque mélodie éveille un souvenir. […] Il nous souvient surtout d’une de ces conférences qui eut lieu au cercle de la rue de Choiseul. […] Ce demi-dieu qui se souvenait du ciel fit des romans, des brochures et des articles comme nous. […] Tout un cycle d’œuvres où palpitent des souvenirs immédiats, ou du moins très-vifs encore, se rattache à ce genre.

366. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Vous souvenez-vous des impressions que vous a fait éprouver l’heure de midi, un jour de canicule, à l’ombre d’un caroubier ou d’un pan d’aqueduc romain entre les Abruzzes ? Si vous ne vous en souvenez pas, je vais m’en souvenir pour vous : écoutez, et reconnaissez vos impressions physiques et morales dans les miennes. […] Elle écoute cependant aussi la zampogna, mais comme un souvenir de ses jeunes années, ou plutôt elle la fait écouter à son enfant, dont le sourire est toute sa joie. […] On sent que le peintre fut paysan comme nous, dans le champ paternel de la Chaux-de-Fonds : nous ne sommes bien inspirés que par nos souvenirs. […] Il repartit soudainement pour Neuchâtel ; il chercha quelques souvenirs de ses jours obscurs dans sa famille, à la Chaux-de-Fonds.

367. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

« Je me souviens d’une figure portant un air de souffrance céleste qui me peignait une âme en purgatoire. […] Bri ne sera pas fâchée de ce souvenir inattendu ; je lui aurais écrit par la poste, et lui épargne ainsi huit sous qu’elle donnera de plus aux pauvres. […] Je ne me souviens pas qu’il lui soit échappé une plainte, qu’elle ait crié tant soit peu sous la douleur qui la déchirait : nulle chrétienne n’a mieux souffert. […] Par bonheur, je me suis souvenue de ce mot de Fénelon : Si Dieu vous ennuie, dites-lui qu’il vous ennuie. » Le 23 avril. […] Ce serait Polydore, en souvenir du chien de La Chênaie ; mais, pour un chien de berger, c’est un nom de luxe : mieux vaut Bataille, pour le combattant du troupeau.

368. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Je ne vois dans toute la pièce que Regnard qui, sous le nom de Valère, me montre son esprit et rime agréablement ses souvenirs de mauvais sujet. […] Si Valère oublie dans la joie du gain son amour pour Angélique, et s’il s’en souvient dans la perte, c’est qu’il n’est pas assez amoureux quand il aime, ni assez joueur quand il joue. […] Il se fait à notre insu, entre la prose de l’écrivain et les chants des deux artistes, une confusion de souvenirs qui profite à l’écrivain. […] Mais bon nombre de vers d’un comique aisé et franc témoignent que, tout en lisant de préférence Regnard, Andrieux se souvenait de Molière. […] Collin fait honneur aux lettres françaises par le souvenir de pureté morale et de douce bonhomie qui s’attache à son nom.

369. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Alors, le souvenir excitant l’espérance, L’attente d’être heureux devient une souffrance ; Et l’œil ne sonde plus qu’un gouffre éblouissant, Pareil à ceux qu’en songe Alighieri descend. […] Qu’importe le moyen, pourvu qu’on s’en souvienne ? […] Ange des souvenirs, sont-ce là tes sanglots ? […] Notre premier baiser, ne t’en souviens-tu pas, Quand je te vis si pâle au toucher de mon aile, Et que, les yeux en pleurs, tu tombas dans mes bras ? […] Avez-vous de ce temps conservé la mémoire, Lamartine, et ces vers au prince des proscrits, Vous souvient-il encor qui les avait écrits ?

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