Le printemps le fait souffrir. […] Ce partage de la sensibilité entre les deux affections contraires les plus puissantes, cet acharnement d’une lutte où chaque coup porté ensanglante deux poitrines, fait des ironies du poète allemand quelque chose de tragique et d’insensé ; ces éclats de rire stridents qui partent au bout des pièces les plus calmement rêveuses, avec une dissonance accrue par la traîtrise des débuts pacifiques, ce passage d’un état d’âme paisible à une subite crispation de douleur, la révulsion nerveuse qui s’est opérée tout à coup dans l’esprit de l’amant accusent devant le lecteur comme un commencement de démence, une sorte de spasme hystérique, un excès de douleur morale que l’âme ne peut souffrir sans être arrachée de ses gonds. […] Sa mélancolie et son ironie ont frémi en tous les jeunes gens de ce siècle qui ont joint l’amertume de souffrir à la curiosité de se connaître, qui se sont aimés et haïs et qui ont fini par rire de l’injustice de la vie, de leur indignité à ce qu’elle ne le soit pas.
À quelque noir destin qu’elle soit asservie, D’une étreinte invincible il embrasse la vie, Et va chercher bien loin, plutôt que de mourir, Quelque prétexte ami pour vivre et pour souffrir. Il a souffert, il souffre : aveugle d’espérance, Il se traîne au tombeau de souffrance en souffrance ; Et la mort, de nos maux ce remède si doux, Lui semble un nouveau mal, le plus cruel de tous.
— refrappé personne, personne qui du moins eût pu en souffrir. […] En Angleterre, où l’on souffre les distinctions et où la beauté de Byron passa sans révolter personne, ce sentiment d’envie n’a pas donné le succès sur lequel on comptait et qu’il aurait donné en France, par exemple, dans ce pays de l’égalité, ou être plus beau que les autres est contraire à la loi et au sentiment public. […] Nisard montre encore Byron, malgré ses égarements et ses fautes, l’homme de tous les hommes qui a le plus souffert peut-être de n’avoir ni foyer ni famille.
Tout ce qui ne remplit pas sa fonction souffre et fait souffrir. […] Quoi de plus affreux que d’appeler au monde de nouveaux êtres, voués d’avance à souffrir et à prolonger la durée de l’universelle misère ?
Puis, il y a des tempéraments littéraires qui ont été outrés dans leurs objections contre Molière ; il y a Dufresny, qui, a-t-on dit, haïssait Molière et ne l’a jamais pu souffrir ; on a prétendu qu’il était poussé par un sentiment de jalousie. […] Elles sont les plus belles du monde ; souffrez que je les baise, je vous prie. […] Voilà ce que je ne puis souffrir, car il n’y a rien de plus vrai que le moine bourru, et je me ferai pendre pour celui-là ! […] Mais la haine vigoureuse de l’injustice, la pitié pour ceux qui souffrent des caprices de l’égoïsme et de l’orgueil, ne vieillissent point ; et nos grands comiques sont pleins de ces deux sentiments. […] ALEXANDRE Il eût fallu souffrir sans doute qu’un Callisthène violât impunément les mystères de la Majesté royale !
Je ne les reconnais que bien longtemps après les avoir soufferts. […] Elle assiste toute la ville qui souffre et mène sa tâche. […] Mais en voici de trop nouveaux pour souffrir les réticences. […] Elle peut bien souffrir, mais non pas être triste. […] Ah, dur bonheur, je te souffre plutôt que je ne jouis de toi.