Car on contait que le grand Dionysius, ce Bacchus commun à l’Occident et à l’Orient, venait en songe lui dicter ses tragédies.
Qui songe à relire, autrement que par curiosité littéraire, les lourds poèmes didactiques de Saint-Lambert, de Lemierre et de Delille, depuis que nous avons une Maison rustique, des dictionnaires, une littérature scientifique ?
Et tout le conte est d’une telle verve d’ironie cruelle qu’en voyant ce Bixiou de Daudet, car on dira aussi le Bixiou de Daudet, parce que peindre ainsi c’est une prise de possession, on songe à un Neveu de Rameau plus abject que l’autre, et certainement plus mordant, dans l’emporte-pièce de ces quelques pages… Ces quelques pages, énergiques à étonner même sous une autre plume que celle de Daudet, il faut, pour bien en juger, les lire où elles sont.
Avant Balzac, en effet (et nous parlons du Balzac de 1830), qui donc avait songé à produire un livre comme le sien ?
La nostalgie, désir, regret, de temps et de toutes choses qu’il aime d’être le passé que l’on peut rêver selon soi-même, comme intacts hors de l’aheurtante et complexe vibration de vie, ces premiers poèmes tenaient latent tout le devenir d’art lointainement évocateur du pur poète des Poèmes anciens et romanesques, de Tel qu’on songe, des Jeux rustiques et divins, des Médailles d’argile, pour ne dire que les témoignages de sa plus impeccable gloire. […] Raisonnement certes trop simpliste : les peuples ·victorieux ne se révoltent pas contre ceux qui leur ont donné le vieil orgueil de la victoire, et la Puissance qui a dompté l’ennemi ne songe qu’à se tenir prête à dompter les revanches. […] En 86, Valette songeait encore à la littérature pour lui-même. […] Plusieurs fois aussi, j’avais songé ainsi. […] René Ghil dans la Poésie. » Leur vouloir suprême : « Augmenter la Science du cœur et de l’imagination de l’Homme, comme l’Expérimentation augmente la somme des connaissances, et la Philosophie synthétise les idées. » A la partie Aristophanesque de ce plan aussi organisé que vaste appartint le poème A Winter Night’s Dream (Le Songe d’une nuit d’hiver), que nous dirons également Shakespearien par le lyrisme paru aux éditions de la « Plume » en 1890, réédité par Savine l’année suivante.
Et on peut tirer hardiment de là cette conséquence que, si le xviie et le xviiie siècle n’ont pas fait plus qu’ils n’ont fait pour cette littérature du moyen âge, c’est qu’ils ont estimé, après y avoir bien songé, qu’il n’y avait rien de plus à faire. […] Molinier ne songe point à mal. […] Ils ne songent pas au contraire que toute l’invention consiste à faire quelque chose de rien. » On le voit, c’étaient bien deux manières d’entendre le théâtre et les lois de l’action dramatique. […] Retourner à Paris, il y songea d’abord, espérant que l’intervention du marquis d’Argenson et de Mme de Pompadour vaincrait l’antipathie du roi ; pourtant, il ne tarda pas à réfléchir que c’eût été risquer beaucoup.