Poëte, il n’était connu et deviné que de quelques-uns : homme de doctrine et de combat, écrivain politique et publiciste courageux, il était apprécié de tout ce que la société avait alors d’énergiquement modéré. […] Mme Gouy d’Arcy, qui peut-être ne sut jamais bien elle-même toute la vivacité du sentiment qu’elle inspira un moment, faisait partie de la brillante société de Luciennes. Enfin, une autre jeune femme de la même société, Fanny, la dernière, la plus noble et la plus idéale des passions du poëte et celle où le cœur se fait tout à fait sentir, n’est autre que Mme Laurent Le Coulteux, née Pourrat, sœur de la belle Mme Hocquart, et belle elle-même d’une beauté très-fine.
Ce rationalisme mondain tire ses principes de la mode, des convenances, de l’opinion ; il n’admet point de vérité, de beauté hors des choses qui ont cours dans la société polie ; et, comme le mouvement général des idées, en France, à cette date, porte vers l’esprit et vers la science, vers l’exercice exclusif des facultés intellectuelles et discursives, l’idéal mondain est forcément l’exagération de cette tendance. De plus, la notion de l’honnête homme, que la société demandait à chacun de réaliser en soi, a rendu dans le cours du siècle l’instruction plus légère, plus superficielle : on a imposé à l’homme du monde de n’afficher aucune compétence spéciale, et on a fini par l’amener à n’avoir en effet aucune sorte de compétence. […] Saint-Evremond, Bussy-Rabutin, les deux représentants les plus distingués de la société polie, sont discrètement, mais essentiellement modernes.
Il me semble évident que quand madame Scarron se retira de la société qu’elle fréquentait, sans dire pourquoi, et se retira dans une grande maison isolée, avec des gens et un carrosse, il se trouva quelque mauvaise langue qui répandit, à petit bruit, ou que madame Scarron était grosse, qu’elle l’était du fait du roi, qu’elle avait fait cet affront à madame de Montespan, ou qu’après avoir cédé au roi, dans l’espérance de supplanter madame de Montespan, elle avait été déçue ; que le roi ayant passé sa fantaisie, était retourné à madame de Montespan avec plus d’ardeur qu’avant, et que le roi avait donné à la belle abusée une maison pour y cacher son dépit, sa honte, le repentir de son ingratitude envers sa bienfaitrice, et qu’elle cachait sa honte et son ingratitude dans une maison que le roi lui donnait en attendant qu’elle allât expier sa faute et cacher son infamie dans quelque refuge comme la Trappe. […] Elle voulait préparer la société à son absence, et faire dire : Elle est dévote, n’en parlons plus. […] J’ai oublié de comprendre cette maison entre celles qui étaient ouvertes à la société d’élite.
Ce qui mérite ici d’être observé, c’est l’effet que produisait le spectacle des mœurs de la cour sur la société d’élite dont madame de Maintenon avait fait partie. […] Le libertinage du roi inspirait un dégoût général dans cette société. […] Madame de Coulanges et moi nous célébrâmes hier votre santé à Maintenon, et n’oubliâmes pas la chambre des élus. » Plus tard, en 1678 et 1679, l’intimité s’étant établie entre le roi et madame de Maintenon, les relations qu’elle avait conservées avec les personnes de son ancienne société, en souffrirent réellement et durablement.
Il fallait faire voir que la bienfaisance qui peut tourner contre nous-mêmes, ou contre la société, est souvent un mal plutôt qu’un bien ; que, pour être louable, elle a besoin d’être éclairée. […] J’ai déjà observé que ces formules, prises dans la société des hommes et transportées dans celle des bêtes, ont le double mérite d’être plaisantes et de nous rappeler sans cesse que c’est de nous qu’il s’agit dans les fables. […] Bonne satire de l’humanité en général ; puis vient la satire de la société, de l’homme civilisé qui n’a fait, par les conventions sociales, que multiplier les sujets de discorde.
Cet ouvrage est aujourd’hui entre les mains d’une société de gens de lettres, aussi estimables par leur érudition que par leur politesse. […] Il est entre les mains d’une société de gens de lettres de beaucoup de mérite, à la tête desquels est M. […] Le Journal Economique, composé par une société de gens de lettres, vit le jour pour la premiere fois en 1751.