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1209. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

C’est avec ce fond de tempérament français et gaulois qu’il a traversé la société contemporaine. […] Dans quelle mesure une littérature est-elle l’expression d’une société ? Et inversement, dans quelle mesure les œuvres écrites façonnent-elles la société ? […] Elle lui a valu dans la haute société, en France et hors de France, de puissantes amitiés. […] Il fait de leur société et de leur vie des tableaux réalistes.

1210. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Revue littéraire. Victor Hugo. — M. Molé. — Les Guêpes »

Mais ce n’est pas tel ou tel journal qui a seulement ce genre de vérités restreintes, c’est la société elle-même qui ne peut jamais entendre qu’une portion de vérités, et, dès qu’on en est avec elle aux personnes, cette limite est bien vite atteinte.

1211. (1824) Préface d’Adolphe

À distance, l’image de la douleur qu’on impose paraît vague et confuse, telle qu’un nuage facile à traverser ; on est encouragé par l’approbation d’une société toute factice, qui supplée aux principes par les règles et aux émotions par les convenances, et qui hait le scandale comme importun, non comme immoral, car elle accueille assez bien le vice quand le scandale ne s’y trouve pas ; on pense que des liens formés sans réflexion se briseront sans peine.

1212. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Aristocrate par tempérament, monarchiste constitutionnel par raisonnement, il se trouvait appelé à vivre dans une société démocratique et républicaine. […] Enfin, il eut une prédilection marquée pour la société des artistes. […] En même temps l’esprit clérical renaissant s’efforçait de ramener la société, moderne non plus seulement à l’admiration, mais à l’imitation du moyen âge. […] Optimisme et liberté sont les bases de l’éducation ; optimisme, liberté et justice sont les bases de la société. […] Il imaginait une société où l’enseignement serait la fonction de tous ou presque tous, « où l’on profiterait de l’élan du jeune homme, du recueillement du vieillard, de la flamme de l’un, de la lumière de l’autre ».

1213. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Il semble qu’il y ait là une sorte de compensation, bien difficile à ne pas accepter dans l’état actuel de la société française. […] Or, dans une société démocratique, c’est une compensation qu’il n’est pas permis de négliger et qu’on serait même coupable de ne pas rechercher. […] Quelle est sa position dans la société ? […] Malheureusement, elles seront nombreuses si l’art continue, comme la société, à croître en complexité et en hétérogénéité. […] Ce drame, pathétique et humain, rajeunira de lui-même à mesure que la société française vieillira.

1214. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Les peuples, eux, les ont moins perdues, car il en est des erreurs comme des maladies, ce qui en guérit le plus vite, ce n’est pas la partie de la société qui croupit en bas dans les fanges, mais celle qui vit en haut, plus exposée à la clarté vivifiante du jour. […] Ce que le catholicisme représente dans un degré suprême et incomparable, c’est, nous l’avons dit déjà, le principe de l’autorité, ce principe générateur et conservateur des sociétés. […] Les guerres de religion troublent trop profondément les sociétés pour se clore si vite. […] Ni Choiseul, cet autre obligé des Philosophes, ce ministre d’État d’une prostituée dont les Jésuites, accusés de tant de facilité, n’avaient pas voulu servir les intérêts ; ni Manuel de Roda lui-même, le parricide d’une société qui l’avait élevé et comblé de bienfaits, n’approchèrent seulement de Pombal.

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