Prenons maintenant un exemple moins simple. […] Il est aisé de constater l’existence de cette loi à l’égard des animaux dont les habitudes sont assez simples. […] En continuant le même procédé pendant un grand nombre de générations, comme on le voit dans la partie supérieure de la figure sous une forme plus simple, nous obtenons huit espèces indiquées par les lettres a14 à m14, espèces qui descendent toutes de A. […] Quand on se reporte en esprit à l’aube de la vie terrestre, à l’époque où nous devons nous représenter tous les êtres organisés comme pourvus chacun de la plus simple structure possible, on se demande comment les premiers pas ont pu s’opérer vers la différenciation et la localisation des organes pour des fonctions de plus en plus spéciales. […] Néanmoins des formes simples et inférieures peuvent se perpétuer pendant longtemps si elles sont convenablement adaptées à leurs simples conditions de vie.
Je ne considère la loi que comme une simple présomption en faveur des origines lyriques. […] La guerre sourde avec Corneille est bien connue, elle n’est qu’un symptôme ; il y a plus que la rivalité de deux auteurs, il y a l’opposition de deux systèmes : le roman (action compliquée, extérieure) et le drame (action simple, intérieure). […] Puis la farce tend à s’introduire dans la comédie, comme le roman dans la tragédie ; on donne souvent l’appellation plus noble de « comédie » à ce qui n’est qu’une farce, une sotie, à ce que nous appellerions une revue, une pochade, un simple tableau de mœurs. […] Le simple exposé des titres et des dates révélera un parallélisme frappant entre l’évolution de l’individu et celle de l’époque. […] Il faudrait jouer Musset dans le décor à la fois simple et fantaisiste d’un grand salon, en se contentant de changer une toile de fond et quelques accessoires.
Il y a en lui un mélange d’énergie fiévreuse et de simple habileté qui fait penser à Voltaire. […] Théorie simple et commode, d’autant qu’elle dispense de recherches et diminue la peine de l’historien. […] Idée simple, dont l’exécution ne demandait qu’une infatigable persévérance. […] C’est bien simple, trop simple pour être vrai. […] C’était la forme qu’un art primitif et encore simple dans ses procédés devait d’abord rencontrer nécessairement.
Paul Verlaine Voici donc enfin retrouvée la « bonne chanson », si j’ose m’exprimer ainsi, non plus celle si piquante de Désaugiers, si correcte de Béranger, si bourgeoise, dans le bon sens, de Nadaud, mais plutôt, à mon avis, la chanson simple et vivante, dans le goût de Pierre Dupont, avec je ne sais quoi de la grâce du xviiie siècle et la poésie vraie.
Tandis que le café-concert abrutissait la masse avec des refrains idiots, Pottier, en exil ou à l’écart, obscur, oublié, jetait aux quatre murs de sa chambre ces chansons de bataille, de revendication et de miséricorde : Jean Misère, Jean Lebras, Don Quichotte, Madeleine et Marie, Ce que dit le pain, Le Chômage, Tu ne sais donc rien, Chacun vit de son métier, Le Jour du terme, L’Insurgé, La Sacoche, Elle n’est pas morte, et cet émouvant Contremaître de fabrique, perdu dans ses œuvres posthumes… Yvette Guilbert peut convoquer le ban et l’arrière-ban de ses fournisseurs de tragique, reprendre Jules Jouy et faire appel à ses émules, elle aura de la peine à découvrir quelque chose qui atteigne au pathétique du Fils de la fange, des trois simples strophes intitulées : Déjà, ou du refrain, moins ignoré, si douloureux, si poignant, si pareil à un glas dans la bouche de Jean Misère : Ah !
Léon Bailby L’auteur a choisi pour ses premiers vers un beau titre, simple, qui rappelle un peu le titre fameux des Méditations de Lamartine.