La grande affaire et la seule qu’on doive avoir, c’est de vivre heureux ; et si nous pouvions réussir à le devenir sans établir une caisse de juifrerie, ce serait autant de peine épargnée. […] Je joue avec la vie ; voilà la seule chose à quoi elle soit bonne. […] Cet endroit me paraît le seul de la vie de Voltaire qui fasse désirer encore des éclaircissements de détail. […] Vous seule seriez capable de m’enivrer encore ; mais, si vous avez toujours le saint zèle de faire des prosélytes, vous trouverez dans Paris des esprits plus propres que moi à cette vocation, plus jeunes, plus hardis, et qui auront plus de talent. […] Cette tragédie, dans laquelle il n’y a pas un seul mot d’amour ni d’intrigue, a été trouvée si belle, que M. de Voltaire, qui parut après la pièce dans une première loge, fut claqué personnellement pendant un quart d’heure, tant par le théâtre que par le parterre ; on n’a jamais vu rendre à aucun auteur des honneurs aussi marqués.
Je me promenais seul, quelques moments avant le coucher du soleil ; le temps était très beau ; la fraîcheur des objets, le charme qu’offre leur ensemble dans cette brillante époque du printemps qui se fait si bien sentir à l’âme, mais qu’on affaiblit toujours en cherchant à la décrire ; tout ce qui frappait mes sens portait à mon cœur je ne sais quoi de doux et de triste ; les larmes étaient au bord de mes paupières. […] Jusqu’à présent j’ai attendu tout mon bien-être de ces dispositions organiques, par lesquelles seules j’ai souvent éprouvé des jouissances ineffables ; maintenant je n’ai plus rien à attendre de ce côté ; la force vitale n’éprouve plus que des résistances : il faut se tourner d’un autre côté. […] Ce drame à un seul personnage offre bien des alternatives, des péripéties ou plutôt des mélanges. […] J’ai été heureux et actif dans tout cet intervalle ; j’avais un point d’appui fixe, un seul objet qui servait de centre à mes idées ; j’y étais tout entier ; le monde des affaires et des intrigues avait disparu pour moi, ou ne me servait que de distraction. » Il ne tire pas, ce me semble, de ces faits tout le parti qu’il devrait. La seule conclusion que nous tirons, nous, lecteur vulgaire, de ce rare sentiment de satisfaction que nous le voyons éprouver quand il a fini et bien fini, c’est que ce qui lui a manqué, ç’a été la satisfaction plus fréquente de produire, et le plaisir sérieux, mérité, qui accompagne un labeur plus ou moins facile, mais répété, habituel et fécond.
Tout cela est dit en termes d’une fausse élégance, avec des tons demi-poétiques, des inversions d’adjectifs, « les délétères parfums, les monotones draperies… » Il ne lui reste plus, les autres mis ainsi de côté, qu’à inaugurer sa propre critique, à lui, la seule salutaire et la seule féconde, la seule propre à réconcilier l’art avec la religion, le monde et les honnêtes gens : « Telles sont, dit-il, après avoir posé quelques points, les questions que je veux effleurer ici, comme on plante un jalon à l’entrée d’une route. » Effleurer une question, de même qu’on plante un jalon, c’est drôle ; il n’y a guère de rapport naturel entre effleurer et planter ; qui fait l’un ne fait pas l’autre, et fait même le contraire de l’autre. […] Enfin, après une vague et partiale peinture de l’état des Lettres sous les divers régimes qui se sont succédé depuis cinquante ans, et encore sous le coup de la Révolution de Février, qui le préoccupe extraordinairement, et qui n’a été, après tout, qu’une révolution plus ou moins comme une autre, il en vient à établir son principe et à proclamer son spécifique littéraire, — le mot peut paraître assez naïvement choisi : « Il fallait, s’écrie-t-il, il fallait (au lendemain de cette Révolution) proclamer le spiritualisme chrétien dans l’art, comme le seul spécifique assez puissant pour le guérir (pour guérir l’art, entendons-nous bien), comme la seule piscine assez profonde pour le laver de ses souillures. » Remarquez-vous comme ces esprits chastes, sitôt qu’ils se mêlent de critique, sont continuellement préoccupés et remplis d’immondices et de souillures ? […] Il n’en est pas moins vrai que d’autres fois (notamment contre les écrivains dits réalistes, et dont le seul tort est de chercher peut-être outre mesure la vérité), il a eu des invectives violentes, excessives, des qualifications personnelles, flétrissantes ou légères, et que le prétexte de la morale n’excuse pas. […] Elle rencontre sur le bateau un marquis et son fils ; c’est précisément un ami de son père, qui, la voyant seule et triste, lie conversation avec elle. […] On épilogue (toujours les amis de M. de Pontmartin) ; on m’oppose que, même après ces paroles du marquis, ce n’est pas lui qui refuse sa fille et que c’est elle seule ensuite qui, étant consultée, refuse sa main.
C’est le seul plaisir d’une personne raisonnable à un certain âge ; car les conversations sont médiocres et bien faibles, et toujours très-ignorantes. […] Je suis seule dans ce monde, qui est devenu un désert pour moi. […] Il est heureux, il a fini de voir tant de malheurs ; sa gloire va augmenter : moi seule, je l’ai perdu ; il faisait le bonheur de ma vie. […] Le seul tort, bien involontaire, de la comtesse fut de vivre et de survivre. […] Elle allait vers les Casernes, qui à cette heure-là étaient très-solitaires, seule, sans femme, sans domestique.
Sous son masque de Thalie, pour parler ici comme elle ce mythologique langage, elle ne sécha pas une seule de ses larmes. […] En ce genre, l’idylle intitulée le Soir d’Été est la seule pièce dont l’adorable simplicité m’enchante. […] J’ai été son dernier et son seul enfant blond. […] Les rues, les villes, les ports de mer, où il n’était pas, me causaient de l’épouvante ; et je me serrais contre les vêtements de ma mère comme dans mon seul asile. […] « Je vivais souvent seule par goût. — On m’appela au théâtre Feydeau.
L’amitié seule n’en est que l’occasion, le prétexte, le voile frémissant et agité ; je ne sais quelle idée confuse et pudique est en jeu dans le lointain : « Cependant je ne suis pas toujours capable d’application. […] Je crains pourtant que ce ne soient les Mémoires qui, en ramassant dans une seule scène le résultat de jugements un peu postérieurs, aient altéré sans façon un souvenir dès longtemps méprisé. […] Sophie, Sophie, juge à quel point je ressens l’amitié, puisque c’est chez moi le seul sentiment qui ne soit pas captif. » Mais Sophie seule, même en amitié, ne suffit plus ; vers le milieu de cette année 1776, on aperçoit quelque baisse, on entend quelque légère plainte : « Sophie, Sophie, vos lettres se font bien attendre… » En même temps que d’un côté on pensait à La Blancherie, de l’autre, à Amiens, on pensait au cloître ; Sophie avait eu l’idée, un momeni, de se faire religieuse. […] Dès le premier jour, celle qui est destinée à illustrer historiquement son nom tient à son estime et se soucie de lui paraître avec avantage ; mais l’esprit seul et la considération sont engagés. […] Le temps seul fait les parts nettes et sûres : il les fait au sein même de l’écrivain original, mais qui a trop obéi au goût de ses disciples, et qui s’est laissé aller aux excès applaudis.