Les troubles de Florence avaient contribué sans doute à donner plus d’énergie à la pensée de Machiavel ; mais il me semble néanmoins qu’en étudiant ses ouvrages, on sent qu’ils appartiennent à un homme unique de sa nature au milieu des autres hommes. […] Il semble que l’éloquence de la chaire aurait dû exister en Italie plus qu’ailleurs, puisque c’est le pays le plus livré à l’empire d’une religion positive. […] En Italie tout semble se réunir pour livrer la vie de l’homme aux sensations agréables que peuvent donner les beaux-arts et le soleil. […] La mélancolie, ce sentiment fécond en ouvrages de génie, semble appartenir presque exclusivement aux climats du Nord. […] Il me semble que l’on est généralement d’avis que je n’ai pas assez vanté la littérature italienne (le Tasse, l’Arioste et Machiavel exceptés, dont je crois avoir parlé avec l’enthousiasme qu’ils méritent).
Excluant, jusqu’au mot de pardon, qui semble détruire la douce égalité qui doit exister entre le consolateur et l’infortuné ; ce n’est pas des torts, mais de la douleur qu’il importe de s’occuper ; c’est donc au nom du bonheur seul que j’ai combattu les passions. […] Inexplicable phénomène que cette existence spirituelle de l’homme qui, en la comparant à la matière, dont tous les attributs sont complets et d’accord, semble n’être encore qu’à la veille de sa création, au chaos qui la précède ! […] Car c’est à la Providence que semble appartenir cette sublime balance où sont pesés les effets relatifs du bonheur et du malheur. […] Rien n’use la force d’un gouvernement comme la disproportion entre les délits et les peines ; il se présente alors comme un ennemi, tandis qu’il doit paraître comme le chef, comme le principe régulateur de l’Empire ; au lieu de se confondre, pour ainsi dire, dans votre esprit avec la nature des choses, il semble un obstacle qu’il faut renverser ; et l’agitation de quelques-uns, l’espoir qu’ils conservent, tout insensé qu’il est, de détruire ce qui les opprime, ébranle la confiance de ceux mêmes qui sont contents du gouvernement. […] 5 J’aurais pu traiter la générosité, la pitié ; la plupart des questions agitées dans cet ouvrage, sous le simple rapport de la morale qui en fait une loi, mais je crois la vraie morale tellement d’accord avec l’intérêt général, qu’il me semble toujours que l’idée du devoir a été trouvée, pour abréger l’exposé des principes de conduite qu’on aurait pu développer à l’homme d’après ses avantages personnels ; et comme, dans les premières années de la vie, on défend ce qui fait mal, dans l’enfance de la nature humaine, on lui commande encore ce qu’il serait toujours possible de lui prouver.
. — Cette liaison semble inexplicable. — Utilité des réductions précédentes et de la théorie des sensations élémentaires. […] Autre méthode d’investigation. — Les deux idées peuvent être irréductibles entre elles, sans que les deux ordres de faits soient irréductibles entre eux. — Deux objets nous semblent différents quand les voies par lesquelles nous acquérons leurs idées sont différentes. — Exemples. — La loi générale s’applique au cas dont il s’agit. — Différence absolue entre le procédé pair lequel nous acquérons l’idée d’une sensation et le procédé par lequel nous acquérons l’idée des centres nerveux et de leurs mouvements moléculaires. — Les deux idées doivent, être irréductibles entre elles. — Il est possible que leurs deux objets soient un seul et même objet. […] Nous nous arrêtons devant cette difficulté, et nous n’essayons même pas de la surmonter ; résignons-nous à l’ignorance. » — Pour nous, si, dans cette obscurité, nous essayons de faire un pas, c’est qu’il nous semble que déjà nous en ayons fait plusieurs. […] Nous ne pouvons convertir aucune des deux conceptions en l’autre, et partant les deux événements semblent être de qualité absolument différente ; en sorte que l’analyse, au lieu de combler l’intervalle qui les sépare, semble l’élargir à l’infini. […] L’hétérogénéité apparente serait moins alors dans la nature même de l’agent physique que dans les fonctions de l’instrument physiologique qui forme les sensations ; de sorte qu’en transportant, par une fausse attribution, les dissemblances de l’effet à la cause, on aurait en réalité classé les phénomènes médiateurs par lesquels nous avons conscience des modifications de la matière, plutôt que l’essence même de ces modifications… Tous les phénomènes physiques, quelle que soit leur nature, semblent n’être au fond que les manifestations d’un seul et même agent primordial ».
Il a continuellement des opinions particulières, et il semble qu’il s’applique à les avoir aussi particulières qu’il se peut. […] S’il est obligé de répéter après d’autres des vérités connues, il semble qu’il les découvre, tant il sait les rajeunir par la vivacité de l’impression, par le style, par l’accent. […] Weiss nous déclare qu’il se sent « peu de penchant pour elles » Il semblait entendu, établi par une infinité de professeurs et de critiques qu’Esther était une fort belle élégie, mais un drame assez faible : M. […] Sur Corneille et Racine, il s’abandonne à des effusions intransigeantes : nul n’a plus contribué que lui à mettre à la mode le parti pris très distingué de les admirer sans réserve, de tout voir chez eux, même des choses auxquelles il ne semble pas qu’ils aient beaucoup songé. […] Le Verre d’eau lui semble inspiré par « une vue supérieure des choses humaines » ; et il appelle enfin la « mixture Auber-Scribe » un « ferment divin où Scribe fournissait la magie des situations et Auber la magie de l’expression ».
En cherchant bien toutefois, voici ce qui me semble. […] Ce charmant récit de trois ou quatre pages, très fin, très gai, qui exagère la réalité, qui ne va pas tout à fait jusqu’à la caricature, qui a de l’ivresse et du montant, qui semble écrit après déjeuner, est peut-être le premier échantillon, dans notre littérature, de ce genre un peu chargé, mais d’une charge légère, où Janin s’est tant joué depuis. […] Janin sentit aussitôt qu’il ne fallait pas porter l’eau, comme on dit, à la rivière, et faire concurrence par son livre avec la fin du monde qui semblait en train d’arriver tout de bon. […] Notez qu’aucun étranger n’était admis dans l’intérieur de la maison, que tout ce petit monde était absolument dans la main de la supérieure, et que celle-ci, malgré la rigueur dont on l’accusait, s’était fait tellement aimer de ses filles, qu’elle semblait capable de leur imposer le plus exact secret. […] Il semble qu’avec les idées qui percent dans sa conduite et dans quelques articles de ses Constitutions, elle eût pu bien mieux s’entendre avec Mme de Maintenon, avec la fondatrice de Saint-Cyr, et que si, née plus tard, elle s’était appuyée de ce côté, elle aurait trouvé un ordre d’idées plus en accord avec ses inclinations, sans aller se heurter contre l’écueil où elle a péri.
Voltaire, du premier jour qu’il débuta dans le monde et dans la vie, semble avoir été lui tout entier et n’avoir pas eu besoin d’école. […] Pourtant, elle semble aussi des plus naturelles chez lui. […] Les lettres qui en partaient et qui y arrivaient passaient toutes par les mains de Mme du Châtelet, qui avait établi dans sa chambre une sorte de petit cabinet noir, c’est-à-dire qui ne se faisait pas faute de décacheter ce qui lui semblait suspect. […] Voltaire pourtant, saisi de quelque compassion pour la pauvre femme qui était là chez eux, à leur merci, anéantie et en silence, prit à travers le corps Mme du Châtelet qui menaçait de se porter aux derniers excès, et il sembla, en voulant la modérer, se modérer un peu lui-même. […] Et là-dessus, au sujet de cette distribution des conditions dans la société, et en faveur d’une certaine inégalité nécessaire, qu’il oppose à je ne sais quelle égalité idéale et chimérique, Turgot dit des choses qui sembleraient en vérité s’adresser bien moins à Mme de Graffigny qu’à nos écrivains socialistes du jour : « Liberté !