Il semble convenu qu’il est synonyme de sceptique et d’incrédule. […] On dit, il est vrai : Mundum tradidit disputationibus eorum , et il semble par là que la liberté de penser en matière de science n’est qu’une permission, une concession que l’on couvre ainsi d’une parole de l’autorité ; mais celui qui use de cette liberté sent très-bien que ce n’est pas là une faveur, que c’est un droit qui résulte immédiatement de la nature d’un être pensant. […] Dans l’ordre moral et social, la liberté de penser semble particulièrement périlleuse et scandaleuse. […] Que l’on ne nous dise pas que le libre examen ne convient qu’à certaines confessions religieuses, et non point à toutes, à celles qui, admettant l’autorité d’un livre sacré, permettent cependant de le discuter, et non à celles qui reconnaissent une autorité chargée d’interpréter ce qui est dans ce livre ; car ceux qui croient à cette autorité y croient ou bien à priori, parce qu’il leur semble que cela est nécessaire, logique, inévitable dans l’hypothèse d’une révélation, ou à posteriori, parce qu’ils ont cru trouver dans les livres saints un texte qui fonde cette autorité.
Les contradictions nombreuses dans lesquelles sont tombés les physiologistes semblaient autoriser cette manière de voir, qu’on ne trouvera pas indigne d’être discutée lorsqu’on saura que le grand Cuvier lui-même en était pénétré, et qu’il considérait comme tout à fait illusoire d’introduire l’expérience dans la science de la vie. […] Claude Bernard n’est pas systématiquement opposé à cette hypothèse ; il semble même y incliner dans beaucoup de passages de ses écrits, mais c’est là une pure hypothèse qu’il n’est pas même nécessaire d’admettre pour affirmer que la méthode expérimentale est applicable à la vie. […] Je ne blâme pas ces restrictions ; mais certains médecins semblent raisonner comme si les exceptions étaient nécessaires. […] A la vérité, tous les organes peuvent exercer les uns sur les autres le rôle d’excitants, ce qui semblerait donner à l’organisme vivant, considéré dans son ensemble, une sorte d’indépendance et de spontanéité générale ; ce n’est cependant qu’une apparence.
Il me semble, sauf erreur, que les personniſications ne prouvent pas que la morale fût unie à la religion dans le polythéisme. […] III, chap. 6] Voici quelques fragments que nous avons retenus de mémoire, et qui semblent être échappés à un poète grec, tant ils sont pleins du goût de l’antiquité. […] Il a souffert, il souffre : aveugle d’espérance, Il se traîne au tombeau de souffrance en souffrance ; Et la mort, de nos maux ce remède si doux, Lui semble un nouveau mal, le plus cruel de tous. […] astre de feu, jour heureux que je hais, Jour qui fais mon supplice, et dont mes yeux s’étonnent, Toi qui sembles le dieu des cieux qui t’environnent, Devant qui tout éclat disparoît et s’enfuit, Qui fais pâlir le front des astres de la nuit ; Image du Très-Haut qui régla ta carrière, Hélas !
Ils ont été foudroyés, à ce qu’il semble, par leur propre corruption. […] Nous l’avons fait voir aussi prosaïque qu’un souverain qui entend les affaires, futé, maquignon, général à la dernière extrémité, temporisateur, le Fabius cunctator de la Barbarie, bonne caboche, du reste (comme disait le maréchal de Villars d’une fausse forte tête qu’il méprisait), et dont le front conique entrerait sans effort, à ce qu’il semble, dans le feutre gris des temps modernes. […] c’était une bonne occasion (à ce qu’il semblait) pour se dégager des derniers empâtements de cette manière, l’esclavage de beaucoup d’esprits, et que nous avons appelée au commencement de ce chapitre : Le bourgeoisisme dans l’histoire, M. […] Si ces deux historiens frères ne sont pas les Ménechmes du même génie, ils n’en sont pas moins très ressemblants, et cette ressemblance semble plus vive maintenant… comme le portrait d’une personne morte est plus ressemblant, depuis qu’elle n’est plus là, et qu’on ne peut plus comparer.
Tout semblait s’opposer à cette révolution. […] Il semble le plus souvent qu’il n’y a que la terminaison des mots de français, et que l’usage qu’il en fait appartient à la langue d’Athènes ou de Rome. […] On peut dire de son temps qu’il avait, pour ainsi dire, fondu dans l’ancienne naïveté gauloise toutes les richesses nouvelles, et qu’en conservant l’esprit général de la langue, il en avait fait disparaître les mélanges qui semblaient l’altérer. […] Ce n’est pas assez pour elle de sentir et de peindre, il faut qu’elle compare et combine une grande multitude d’idées ; il faut qu’elle leur assigne à toutes l’ordre et le mouvement ; il faut qu’elle en fasse un tout raisonné et sensible ; il faut qu’elle ait parcouru les arts, les lois, les sciences et les mœurs ; qu’enrichie de connaissances, elle les domine et semble planer au-dessus d’elles ; qu’en les jetant, elle n’en paraisse ni prodigue, ni avare ; que tantôt elle les indique et tantôt elle les déploie ; que souvent elle fasse succéder des vérités en foule, que souvent elle s’arrête et se repose sur une vérité.
Toutefois il me semble que vous n’avez pas rendu justice, aux vertus de famille de M. […] Ce que vous dites de la séance de réception à laquelle j’ai assisté, est vivant et de la plus rigoureuse réalité, quoique, suivant mon impression, vous me sembliez un peu partial pour M.