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655. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

Ses Mémoires, du moment qu’il se décidait à les publier de son vivant, ne pouvaient avoir qu’un caractère public et non secret : ne vous attendez pas à des révélations bien rares sur les personnes ou sur les choses. […] Le prince qu’on se donnait pour roi, quels que pussent être ses désirs secrets, était si peu de l’étoffe dont sont faits les grands usurpateurs, qu’il ne semblait avoir eu d’autre pensée première que de se dérober : il avait fallu courir après lui et le prendre quasi au collet pour l’obliger à se faire roi.

656. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Molé en 1837 et le secret désir de prendre une revanche personnelle, tout en soutenant une bonne cause générale, aient été sans influence sur mon adhésion à la Coalition de 1839 et sur l’ardeur que j’y ai portée. […] J’insiste ; j’aimerais qu’il nous parlât lui-même de ces choses, des secrets de son art, de ce en quoi il a véritablement excellé.

657. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

La satisfaction dut être grande pour Jomini ; il était dès sa première campagne au comble de ses vœux : lui, l’homme de la science, le théoricien enthousiaste du grand art, il se voyait du premier coup initié dans le secret et l’exécution d’une des plus belles manœuvres que le génie militaire pût concevoir ; il lui était donné d’y assister, d’en toucher pour sa part et d’en faire mouvoir quelques-uns des principaux ressorts ; mais le rôle n’était pas facile et impliquait à chaque instant bien des délicatesses. […] C’est apprendre notre secret aux ennemis.

658. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Et pourtant l’Académie a subsisté, a revécu du moins, et sans trop se modifier encore ; elle a peu dévié de l’esprit de sa fondation, elle y est revenue dès qu’elle a pu ; elle a même gardé de son prestige, et le mot de d’Alembert, dans son ingénieuse préface des Éloges, qui répond d’avance à tout, reste parfaitement vrai : « L’Académie française, dit-il, est l’objet de l’ambition secrète ou avouée de presque tous les gens de lettres, de ceux même qui ont fait contre elle des épigrammes bonnes ou mauvaises, épigrammes dont elle serait privée pour son malheur, si elle était moins recherchée101. » Montesquieu, Boileau lui-même, Charles Nodier, avaient commis bien des irrévérences contre le corps ou contre les membres immortels, et ils en ont été ; et, chose plaisante ! […] Pas un mot de politique, ceci seulement : quand on est bien persuadé (et c’est peut-être fort triste) que l’art de gouverner les hommes n’a pas dû changer malgré nos grands progrès, et que, moyennant ou nonobstant les divers appareils plus ou moins représentatifs et soi-disant vrais, au fond cet art, ce grand art, et le premier de tous, de mener la société à bien, de la conserver d’abord, de l’améliorer et de l’agrandir s’il se peut, ne se pratique jamais directement avec succès qu’en vertu de certains résultats secrets d’expérience, très-rigoureux, très-sévères dans leur équité, très-peu optimistes enfin, on en vient à être, non pas indifférent, mais assez indulgent pour les oppositions de systèmes plus apparentes que réelles, et à accorder beaucoup, au moins quand on n’est que simple amateur, à la façon : je rentre, on le voit, en pleine littérature.

659. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

A cela près pourtant, tout était bien et aurait continué de l’être, si, le moment de ferveur passé, le poëte, revenant à ses goûts secrets, avait quitté une arène où il ne s’était jeté que par élan ; si, rentrant en quelque sorte dans la vie privée, il avait osé redevenir lyrique, comme il l’avait été d’abord, avec ses impressions personnelles, affections douces, mystérieuses, pudiques, écloses et nourries sous un ciel idéal, dans le calme des bocages sacrés, ou parmi les danses des guerriers et des vierges. […] Il est une secrète alliance entre la nature et le génie. » M.

660. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

C’est une époque digne de remarque dans la littérature, que celle où l’on a découvert le secret d’exciter la curiosité par l’invention et le récit des aventures particulières. […] C’était pour chanter les exploits militaires que les Arabes faisaient des vers ; et ils n’étudiaient les secrets de la nature, que dans l’espoir de parvenir à la magie.

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