Une secrète malchance oblige les orateurs à prendre toujours par le plus long, à moins toutefois qu’ils ne considèrent quelque chose comme étant de leur devoir, auquel cas ils diront : « Je considère de mon devoir », ce qui n’est pas français. » Appliquée au roman, la question du style soulève une objection qui mérite d’être examinée. […] Quand les secrets du livre sont sus d’avance, le charme est détruit. […] Même à l’époque où il dirigeait l’École normale, on le voyait au café Voltaire, en « habit noir, lorgnon, pantalon gris-perle, bottes fines et luisantes », en homme qui « a lu le Brummel de son ami secret, le romantique Barbey d’Aurevilly ». […] La lecture d’une bonne traduction est également un excellent moyen d’apprendre les secrets de l’art d’écrire. […] Après que vous aurez tout rangé dans la salle, conduisez les femmes hors de la demeure, entre le dôme et le mur de la cour, et frappez-les de vos longues épées aiguës, jusqu’à ce qu’elles aient toutes rendu l’âme, et oublié Aphrodite, qu’elles goûtaient en se livrant en secret aux prétendants. » « Commencez maintenant à emporter les cadavres et ordonnez aux femmes de les emporter ; puis ensuite songez à purifier les sièges très beaux et les tables avec de l’eau et des éponges aux-trous-nombreux.
Et dans les Fâcheux : L’amour aime surtout les secrètes faveurs ; Dans l’obstacle qu’on force il trouve des douceurs, Et le moindre entretien de la beauté qu’on aime, Lorsqu’il est défendu, devient grâce suprême. […] L’entendre autrement, c’est ignorer ce qu’il y a de multiple et de complexe dans cette mystérieuse physiologie dramatique dont l’auteur seul a le secret.
Mais plus familiers, plus humains, ces bourdaloues de Saxe, à l’anse faite d’un tortil de ronce, enguirlandée de trois ou quatre fleurettes, et où la blancheur de la porcelaine est semée de petits bouquets : bourdaloues d’une forme plus contournée, plus serpentante, plus amoureuse des parties secrètes de la femme. […] Un mendiant, à l’esprit caustique, spirituellement méchant, qui avait été au collège avec les bourgeois les plus huppés de la ville, et qui au fait de leur vie privée dans les détails les plus intimes, en pleine rue, les interpellait avec une certaine éloquence, les blaguait, et obtenait la charité par l’intimidation, la terreur d’une divulgation des choses secrètes de leur existence.
Leurs amants les plus intimes n’auront peut-être jamais d’elles ce qu’elles abandonnent en secret aux poètes de leur choix. […] Cela revient à dire que, comme tout poète, il est, depuis les premiers balbutiements de sa conscience, dans des rapports si étroits avec le secret des choses qu’il devait y rencontrer les dieux et entrer en familiarité avec eux.
Mais en 1843 il subit une première attaque de cette maladie nerveuse qui le tiendra jusqu’à la fin de sa vie, et qui serait peut-être restée cachée dans le secret de sa famille et de ses amis, si l’un de ces derniers, Maxime Du Camp, ne l’avait brutalement révélée : épilepsie, croit-on généralement ; mais le docteur Dumesnil, qui a fait une étude médicale attentive de l’état physique de Flaubert, penche pour une autre hypothèse. […] » Là est le secret de sa colère, de sa légitime défense : les tentations de Du Camp (le diable !) […] Elle s’élaborait quand il voyait dans les êtres de l’Orient « le sentiment de la fatalité qui les remplit » et que le secret de l’Orient était pour lui « un immense ennui qui dévore tout ». […] Et Maxime Du Camp trouvant, lui aussi, que son temps ne l’appréciait pas à son mérite, a confié aux mêmes armoires secrètes de la Bibliothèque nationale, comme le barbier de Midas aux roseaux, les Mœurs de mon temps, d’un temps aux oreilles d’âne.
Ce n’est pas une pleureuse, à coup sûr ; ce n’est pas une nonchalante ; elle a en elle-même le secret d’un art qui est au-delà même du grand art. […] Il le ramenait dans les sentiers connus ; il le traitait comme un père traite son enfant ; et par tant de bons soins, par tant de bonnes paroles, et tant d’exemples dont il avait le secret, il faisait que l’ordre et l’espérance rentraient, tout à la fois, dans cette âme et dans cet esprit au désespoir. […] Laissez-les faire, les uns et les autres, ils vous feront une confession générale de leur vie, sans oublier une seule de ces hontes secrètes que d’ordinaire la conscience se dissimule à elle-même. […] et pour savoir ces secrets amoureux, une soubrette est à l’affût des habits de M.