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22. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

En effet, il est le lien des sciences absolues ; mais les sciences absolues n’ont pas le réel pour objet. […] Tout dépend de la définition du mot science. […] Réunissez en un certain nombre de traités toutes les vérités constatées dans chacune de ces sciences, vous avez la science en général, qui ne sera que la collection des sciences particulières. […] Ces trois parties considérables de la science ne sont pas la science elle-même. […] Les sciences de la nature et les sciences historiques.

23. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

La science est perfectible ; l’art, non. […] La science fait dans le progrès le rôle d’utilité. […] La science est un acquêt de l’homme, la science est une échelle, un savant monte sur l’autre. […] Cela est ainsi d’un bout à l’autre de la science. […] Parfois la science fait obstacle à la science.

24. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Au lieu d’une science de réalités, nous ne faisons plus qu’une analyse idéologique. […] La théorie ne pourrait donc venir que quand la science a été poussée assez loin. […] Bien loin d’admettre que ces sentiments relèvent de la science, c’est à eux que l’on croit devoir s’adresser pour faire la science des choses auxquelles ils se rapportent. […] Le sentiment est objet de science, non le critère de la vérité scientifique. […] On peut donc croire que, pourchassé de science en science, ce préjugé finira par disparaître de la sociologie elle-même, sa dernière retraite, pour laisser le terrain libre au savant.

25. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

La science ne vaut qu’autant qu’elle peut rechercher ce que la révélation prétend enseigner. […] Kepler, Newton, Descartes et la plupart des fondateurs de la science moderne étaient des croyants. […] Pourquoi le droit est-il la science de l’équivoque ? […] On n’est donc jamais recevable à en appeler de la science au bon sens, puisque la science n’est que le bon sens éclairé et s’exerçant en connaissance de cause. […] Qu’est-ce que la science du Moyen Âge, si ce n’est une dispute ?

26. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

S’il est vrai que les sciences doivent commencer au point même où leur sujet a commencé (axiome 104), la métaphysique, cette reine des sciences, commença à l’époque où les hommes se mirent à penser humainement, et non point à celle où les philosophes se mirent à réfléchir sur les idées humaines. […] Nous dirons plus : celui qui étudie la Science nouvelle, se raconte à lui-même cette histoire idéale, en ce sens que le monde social étant l’ouvrage de l’homme, et la manière dont il s’est formé devant, par conséquent, se retrouver dans les modifications de l’âme humaine, celui qui médite cette science s’en crée à lui-même le sujet. […] Ainsi la Science nouvelle procède précisément comme la géométrie, qui crée et contemple en même temps le monde idéal des grandeurs ; mais la Science nouvelle a d’autant plus de réalité que les lois qui régissent les affaires humaines en ont plus que les points, les lignes, les superficies et les figures. […]   Telles sont les preuves philosophiques qu’emploiera cette science. […] Concluons tout ce qui s’est dit en général pour établir les principes de la Science nouvelle.

27. (1915) La philosophie française « I »

Sur ce point, et sur plusieurs autres, Claude Bernard a devancé les théoriciens « pragmatistes » de la science. […] Cette même foi à la science — aux sciences qui étudient l’homme — se retrouve chez Taine 24, un penseur qui eut autant d’influence que Renan en France, et qui en eut peut-être plus encore que Renan à l’étranger. […] La philosophie, ainsi entendue, est susceptible de la même précision que la science positive. Comme la science, elle pourra progresser sans cesse en ajoutant les uns aux autres des résultats une fois acquis. […] Avec d’autres travaux du même genre, se rapportant aux différentes branches de la science, et rédigés par divers auteurs, il fera partie d’un ouvrage intitulé La Science française, qui paraîtra prochainement à la librairie Larousse.

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