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295. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre II. « Faire de la littérature » » pp. 19-26

L’homme qui rédige sa pensée, qui use du moyen de publicité dit écriture, ne peut avoir pour but que : 1º le beau : il cherche à faire œuvre d’artiste ; 2º le vrai : il cherche à faire œuvre de savant ; 3º l’agréable (et l’utile, qui est l’agréable en expectative), et il fait œuvre d’industriel. […] Artistes ou savants, ils ne se savent jamais sûrs de parfaire l’harmonie ou de réussir l’expérience après laquelle seulement l’œuvre sera ; ils ne considèrent pas comme un gagne-pain l’aléatoire profit de leur vie intérieure ; ils en cherchent un autre.

296. (1911) La valeur de la science « Introduction »

L’intelligence de l’homme, pour nous restreindre, l’intelligence du savant n’est-elle pas susceptible d’une infinie variété ? […] Quelques personnes ont exagéré le rôle de la convention dans la Science ; elles sont allées jusqu’à dire que la Loi, que le fait scientifique lui-même étaient créés par le savant.

297. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

« Dans ce siècle même, dit Buffon, où les sciences paraissent être cultivées avec soin, je crois qu’il est aisé de s’apercevoir que la philosophie est négligée, et peut-être plus que dans aucun siècle ; les arts, qu’on veut appeler scientifiques, ont pris sa place ; les méthodes de calcul et de géométrie, celles de botanique et d’histoire naturelle, les formules, en un mot, et les dictionnaires, occupent presque tout le monde : on s’imagine savoir davantage, parce qu’on a augmenté le nombre des expressions symboliques et des phrases savantes, et on ne fait point attention que tous ces arts ne sont que des échafaudages pour arriver à la science, et non pas la science elle-même ; qu’il ne faut s’en servir que lorsqu’on ne peut s’en passer, et qu’on doit toujours se défier qu’ils ne viennent à nous manquer, lorsque nous voudrons les appliquer à l’édifice161. » Ces remarques sont judicieuses, mais il nous semble qu’il y a dans les classifications un danger encore plus pressant. […] Mais quand des congrégations de savants se formèrent ; quand les philosophes, cherchant la réputation et non la nature, voulurent parler des œuvres de Dieu, sans les avoir aimées, l’incrédulité naquit avec l’amour-propre, et la science ne fut plus que le petit instrument d’une petite renommée.

298. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Ne t’y trompe pas : Bladé est un savant, mais il a le goût, il a la grâce, le charme. […] Bladé nota les « dits » de ces savants de village. […] Émile Blémont, est savant avec brièveté et hardi avec tact. […] Je reçois en ce moment même un savant et élégant travail de M.  […] Je ne doute pas qu’un savant versé sur la littérature espagnole, M. 

299. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

— Les Femmes savantes. — Des autres pièces de Molière. — § V. […] De la haute comédie. — Le Misanthrope. — Le Tartufe. — Les Femmes savantes. […] Cependant, six ans après il faisait jouer les Femmes savantes. […] Il l’entendait non seulement du poète philosophe, mais du poète comique, savant entre tous dans son art. […] La langue qu’ils parlent, dans les changements que subit la langue nationale, devient peu à peu savante.

300. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Planche, un paysan du Danube dont l’éloquence impérative et savante s’est tue au grand regret des sains esprits, la critique des journaux, tantôt niaise, tantôt furieuse, jamais indépendante , a, par ses mensonges et ses camaraderies effrontées, dégoûté le bourgeois de ces utiles guide-ânes qu’on nomme comptes rendus de Salons1. […] Hâtons-nous de dire, pour corriger ce que cette phrase a d’exagéré, que jamais imitation ne fut mieux dissimulée ni plus savante — il est bien permis, il est louable d’imiter ainsi. […] Il y a du pour et du contre, des bévues de jeune homme et de savantes intentions. — En somme, c’est là un des tableaux les plus curieux et les plus dignes d’attention du Salon de 1845. […] Belloc, qui n’est pas assez connu, est un des hommes d’aujourd’hui les plus savants dans leur art […] Boulanger. — Réfléchir devant ce tableau combien une peinture excessivement savante et brillante de couleur peut rester froide quand elle manque d’un tempérament particulier.

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