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438. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Brenet » p. 257

Ce mauvais tableau a pensé faire répandre du sang.

439. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

« Mon enfant, s’écria-t-elle, bien mal acquis pèse sur l’âme et brûle le sang. […] Il y a aussi loin de ces tragédies d’apparat à cette tragédie de l’âme qu’il y a loin de la déclamation théâtrale au sang chaud qui crie en suintant de la blessure secrète du cœur. […] Tu sens ma tendresse envers toi ; pour ceux que j’aime je donnerais mon sang et ma vie ; je ne veux troubler personne dans ses sentiments et sa foi. […] Son approche me tourne le sang. […] On va voir comment un simple accident de conversation plonge le poignard jusqu’au sang dans le sein de la pauvre séduite.

440. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

C’est la victime devenue juge par l’impersonnalité sublime de la raison, célébrant son propre supplice et jetant comme le Brutus des Romains les gouttes de son sang vers le ciel, non comme une insulte, mais comme une libation au Dieu juste ! […] L’homme d’argile, de chair et de sang, ne tarde pas à reparaître. […] Mais les jours heureux de l’impie Ne s’éclipsent pas au matin ; Tranquille, il prolonge sa vie Avec le sang de l’orphelin. […] ne couvre pas mon sang, n’étouffe pas mon cri !  […] amis cruels », reprend-il tout à coup en se détournant de Dieu vers l’homme, « jusques à quand me persécuterez-vous comme Dieu de vos discours, et vous complairez-vous à vous repaître de ma chair et de mon sang ? 

441. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Et cette Bellone, est-ce la déesse horrible qui ne respire que le sang et le carnage, dont les dieux retiennent les bras retournés sur son dos et chargés de chaînes, qu’elle secoue sans cesse, et qui ne tombent, que quand il plaît au ciel irrité de châtier la terre. […] La belle peau ; la vie et l’incarnat du sang transpirent à travers ; je suis sous cette envelope délicate et sensible le cours imperceptible et bleuâtre des veines et des artères. […] Que celui-cy tienne le bras fracassé de son père ; que ce bras soit enveloppé de la manche déchirée du vêtement ; qu’on voye à cette manche des traces de sang ; qu’on en voye des goutes à terre ; et que le père dise à son fils, en lui montrant le maréchal mort, ce n’est pas sur moi, mon fils, qu’il faut pleurer, c’est sur la perte que la France fait par la mort de cet homme. […] Où est ce bouclier et cette épée suspendus qui m’apprennent que ce moribond est un soldat, un citoyen qui a exposé sa vie pour la patrie et répandu son sang pour elle ? […] C’est la vermine qui ronge et détruit nos vampires, et qui nous reverse goutte à goutte le sang dont ils nous ont épuisés.

442. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Il y trouve comme un goût : « Mais c’est du sang ! — Oui, mon ami, tu as bu le sang de ton fils. […] Et tantôt ce sera le sang généreux du roi de Bagdad qui l’emportera, et tantôt le sang vil de la marquise de Quansas. […] Car, si le sang de son père explique l’orgueil de ses démarches, le sang de sa mère en explique l’impudeur. […] Et tout de même, c’est le sang de son père qui lui a valu cela.

443. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Il y a effectivement parfois chez Flaubert du sang de Peau-Rouge avec ses violences. […] On pouvait aussi leur enfoncer des épingles, des épingles non pas très longues, longues seulement comme ça, et il nous montrait le bout de son doigt. « Oui, on voyait le sang ! […] On nous a fait, un long moment, attendre avant d’ouvrir une autre porte, et pendant ces minutes d’attente, tout notre courage s’en est allé, comme s’en va, goutte à goutte, le sang d’un blessé s’efforçant de rester debout. […] Le matin, son lit refait, sans se voir du tout mourir, tout à coup elle s’en est allée dans un vomissement de sang qui a duré quelques secondes. […] Bon sang ne peut mentir.

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