Les sels et les sucs spiritueux de ces denrées jettent dans le sang des nations septentrionales une ame, ou, pour parler avec les physiciens une huile étherée, laquelle ne se trouve point dans les alimens de leur patrie. Ces sucs remplissent le sang d’un homme du nord d’esprits animaux formez en Espagne, et sous les climats les plus ardens. […] L’usage frequent et habituel des denrées des païs chauds rapproche donc, pour ainsi dire, le soleil des païs du nord, et il doit mettre dans le sang et dans l’imagination des habitans de ces païs une vigueur et une délicatesse que n’avoient pas les ayeux, dont la simplicité se contentoit des productions de la terre qui les avoit vû naître. Comme on ressent aujourd’hui dans ces contrées des maladies qu’on n’y connoissoit pas avant qu’on y fit un usage aussi fréquent d’alimens étrangers et qui ne sont peut-être pas assez en proportion avec l’air du païs, on y doit avoir pour cela même plus de chaleur et plus de subtilité dans le sang. […] Plus un organe est délié, plus le sang qui le nourrit le change facilement.
Même rancune ulcérée et même soif du sang criminel. […] Rachète-t-on le sang répandu ? […] La colère s’en échappe et noircit ma face. » — Puis c’est l’antique loi du talion dont elles font retentir l’alternance fatale : — « Le sang versé réclame un autre sang. […] Il a retrouvé le linge de bain qui lia son père, et il secoue devant le peuple ce suaire homicide, comme pour en pressurer le sang desséché dont il est couvert. […] Maintenant leur zèle se refroidit et leur complicité se détache, elles reculent devant le sang qu’elles ont fait verser.
Tous les gens de la suite étaient humides et rouges de sang. […] Mes habillements sont humides de sang. […] Il en renversa plus d’un dans le sang avec une force terrible. […] Son archet est trempé dans le sang. […] Enfoncez-les avec les pieds plus profondément dans le sang.
Sa fureur redoubla en voyant le sang de sa cousine. […] Ma pauvre sœur, prenant la tête ensanglantée de Fior d’Aliza sur ses genoux, étancha le sang que sa chute sur la racine faisait égoutter de sa tempe. Hyeronimo alla puiser de l’eau dans le creux de ses deux mains pour laver et démêler ses beaux cheveux blonds, humides de sang et poudrés de terre. […] tu t’es tué toi-même en frappant notre sergent : vie pour vie, sang pour sang ; ce sera ton premier et dernier crime. […] D’ailleurs, qu’avions-nous à nous reprocher que d’avoir rendu feu pour feu, en défendant la vie ou en vengeant le sang de notre innocente contre des assassins qui l’avaient frappée en traître, et qui avaient répandu un sang plus pur que celui d’Abel ?
On sent qu’elles ont dans les veines, même à cette époque de décadence de la noblesse, un sang orgueilleux et fort, le sang d’une vieille race de soldats, seigneurs de par l’épée. […] Et celle-ci, grande dame, indulgente aux fiertés et aux violences et qui a, comme les petites révoltées, du sang des vieux barons féodaux sous ses habits de servante du Christ, répond sèchement à une pensionnaire qui n’avait pas été de la conspiration et qui s’en vantait : « Je vous en fais mon compliment. » Toutes ces petites féodales sont aussi des gauloises. […] Un jour, une religieuse y a trouvé des traces de sang et une odeur de soufre. Les petites pensionnaires se racontent à l’oreille, avec terreur, et peut-être avec une secrète admiration scandalisée, que Madame d’Orléans faisait fouetter les sœurs jusqu’au sang, que parfois elle se mettait toute nue et faisait venir des religieuses pour l’admirer, « car elle était la plus belle personne de son temps », et qu’enfin elle prenait des bains de lait, qu’elle distribuait le lendemain à ses béguines, au réfectoire. […] L’aristocratie du sang (avec tout l’ordre social qu’elle impliquait) était assurément plus décorative, produisait des individus plus remarquables, de plus beaux spécimens de l’animal humain, et permettait à un petit nombre une vie plus noble et plus brillante.
Allez, reportez-les, et teignez de sang les deux serviteurs endormis. […] Il y a du sang sur ton visage. […] C’est donc du sang de Banquo. […] Tes os sont desséchés, ton sang est glacé ; rien ne se reflète dans ces yeux que tu ouvres ainsi. […] Il y aura du sang : ils disent que le sang veut du sang.