Beugnot est un esprit des plus fins, des plus prompts à saisir les ridicules ; et il ne sort jamais, en les exprimant, de la ligne de la parfaite urbanité. […] Il vous avait paru sans conséquence de le lâcher à un certain moment : lui, il vous a suivi, il vous a saisi et mis à jour avec vos vices nonchalants, vos légèretés incroyables, vos débauches d’esprit dans les graves instants, votre complaisance et votre assujettissement à vos familiers et à vos entours.
Je ne m’attendais pas que parler de Léonard pût redevenir une occasion qu’il fallût saisir au passage, un rapide et triste à-propos. […] Antille merveilleuse, où le baume des plaines Va jusqu’au sein des mers saisir le nautonier !
On saisit là quelque chose d’éternel ; le fond immuable des êtres est atteint ; on a touché la substance permanente. […] Pourtant ces documents sont les seuls qui nous permettent de saisir sur le vif les nuances de l’aliénation mentale, de l’interpréter, de nous la figurer avec précision.
Nous avons saisi, sous la superstition des règles et la routine du goût, des curiosités, des tentatives qui ne se rapportaient plus aux modèles classiques ; et Mme de Staël, avec un style tout classique, nous a fait la théorie d’une littérature romantique. […] Il démolissait les lois du goût, les règles des genres, leur division surtout et leur convention, tout ce qui s’opposait à la libre et complète représentation de la nature, saisie eu ce que chaque être possède de caractéristique, beau ou laid, il n’importe.
Souvent même il sacrifie l’harmonie des mouvements à leur diversité ; mais, c’est ici une observation qu’on saisira mieux en étudiant sa rythmique, car le mouvement existe chez lui autant dans la forme devinée du récitant que dans les images présentées par les vers. […] La forêt vaste éclate en voix vers les prairies D’où les papillons lourds proviennent brûler l’or De leur vol nocturne autour des torches fleurie ; Et des rires, abeilles dont l’essaim vif mord Et harcèle ceux qui les voulurent captives, M’assaillent dans la nuit si l’une échappe encor ; Toutes ont défié les folles tentatives De mains à saisir l’ombre inerte où fuit l’odeur De leurs cheveux épars et des chairs évasives.
Eschyle faisait d’admirables livrets d’opéra ; je doute que nous saisissions sa saveur exacte. […] Défions-nous de prétendre saisir le charme grec… Il reste à Leconte de Lisle d’avoir composé d’admirables vers, ce qui est bien la seule œuvre qu’on puisse demander à un poète, de les avoir faits non seulement avec âme, avec intelligence, avec adresse, mais encore avec cette rare loyauté d’homme qu’on louangea justement sur sa tombe.