Hugues Guéret était connu, dans les pièces sérieuses sous le nom de Fléchelles ; dans la farce, il jouait toujours un certain rôle qu’on appelait Gautier-Garguille. […] Il voulut jouer dans le tragique, mais il n’y réussit pas ; il avait une volubilité dans la voix, et une espèce de hoquet, qui ne pouvait convenir au genre sérieux, mais qui rendait son jeu comique plus plaisant. […] Molière joua le rôle de Don Garcie, et ce fut par cette pièce qu’il apprit qu’il n’avait point de talent pour le sérieux, comme acteur. […] Le genre sérieux et galant n’était pas le génie de Molière ; et cette espèce de poëme n’ayant ni le plaisant de la comédie, ni les grandes passions de la tragédie, tombe presque toujours dans l’insipidité. […] Ces gentillesses frivoles servent à faire goûter les beautés sérieuses.
C’est un point lumineux dans ce demi-jour des premières années où tout est confondu, plaisirs, espérances, regrets, et où les souvenirs sont brouillés et incertains, parce qu’aucune pensée ne les a gravés dans la mémoire ; amour charmant qui ne sait pas ce qu’il veut, qui se prend aux yeux bleus d’une fille comme le papillon aux roses du jardin par un instinct de nature, par une attraction dont il ne sait point les causes et dont il n’entrevoit pas la portée ; innocent besoin d’aimer, qui plus tard se changera en un désir intéressé de plaire et de se voir aimé ; passion douce et sans violence, rêve en l’air ; première épreuve d’une sensibilité qui se développera plus tard ou qui plutôt s’éteindra dans des passions plus sérieuses ; petite inquiétude de cœur qui tourmente souvent un jeune écolier, un de ces enfants aux joues roses que vous croyez si insouciant, mais qui déjà éprouve des agitations inconnues, qui étouffe, qui languit, qui se sent monter au front des rougeurs auxquelles la conscience n’a point part. » — La grâce facile où se jouera si souvent la plume de Charles Labitte se dessine déjà dans cette page délicate où je n’ai pas changé un mot. […] Cet honorable ouvrage, et la préface qu’il mit depuis à la publication de la Satyre Ménippée 230, lui valurent des attaques, parmi lesquelles je ne m’arrêterai qu’à la plus sérieuse, à celle qui touche un point d’histoire saillant et délicat. […] Pour des séances plus précises et définies, ne sait-on pas d’ailleurs combien les procès-verbaux, en leur enregistrement authentique et sous leur sérieux impassible, ont une manière d’être inexacts et, dans un certain sens, de mentir ? […] Dans les derniers temps de son enseignement, Charles Labitte avait fini par triompher d’une certaine timidité qui lui restait en présence du public, et le succès, de plus en plus sensible, qu’il recueillait autour de lui, l’excitait dans cette voie où le conviaient d’ailleurs tant de sérieux attraits. […] Les érudits, en définitive, étaient satisfaits, les gens instruits trouvaient à y apprendre, et tout esprit sérieux avait de quoi s’y plaire ; la conciliation était à point.
Peut-être même vaut-il mieux souhaiter cette victoire très prochaine ; les écrivains pourront alors revenir à l’étude sérieuse des caractères. […] Quand le théâtre devient sérieux, il devient dangereux ou il nous assomme. […] Paul Souday Le goût du théâtre me semble un sérieux indice de développement intellectuel. […] Et, sauf le cas de triomphe éclatant, il ne les prendra jamais au sérieux comme le théâtre. […] Paul Souday, à qui « Le goût du théâtre semble un sérieux indice de développement intellectuel », et M.
Les simples prennent la chose au sérieux, à peu près comme si ces pantins étaient des personnes réelles ; les habiles s’en amusent, lors même qu’ils verraient un peu le fil ; car, après tout, ils savent fort bien qu’il y en a un. […] C’est l’homme vrai et sincère, prenant au sérieux sa nature et adorant les inspirations de Dieu dans celles de son cœur. […] La vie brahmanique offre le plus puissant modèle de la vie possédée exclusivement par la conception religieuse, ou pour mieux dire sérieuse, de l’existence. […] Cela n’est pas supportable ; désormais il faut classer ainsi : les hommes religieux, prenant la vie au sérieux et croyant à la sainteté des choses ; les hommes frivoles, sans foi, sans sérieux, sans morale.
Si je trouve l’histoire de Poignant un peu plus probante, c’est qu’elle a été racontée par Racine le fils, qui est un témoin plus sérieux que Tallemant des Réaux ; il y a là, évidemment, très peu d’intermédiaires. […] » Ils allèrent derrière le jardin des Chartreux, et alors La Fontaine, prenant un air très sérieux, dit à Poignant : « Mon ami, voilà, il faut nous battre Nous battre Le public exige que nous nous battions Ah ! […] Il dira encore, et c’est peut-être ceci qui est le plus probant, parce que c’est un peu plus sérieux, un peu plus du ton de l’élégie : Que le bon soit toujours camarade du beau ; Dès demain je chercherai femme. […] Il y a eu, pendant la seconde jeunesse de La Fontaine, il y a eu à Château-Thierry, un petit mouvement littéraire qui était plus ou moins ridicule, plus ou moins sérieux, à la tête duquel était Mlle de La Fontaine elle-même. […] Fouquet, pour les raisons que vous savez, pour des raisons très sérieuses, les historiens en sont sûrs, Fouquet tomba, cet homme que nous ne pouvons pas nous empêcher, non seulement de plaindre mais d’aimer ; car il était charmant, Fouquet ; il était tout à fait un Italien, un grand seigneur italien du seizième siècle : il aimait les arts, il aimait les lettres, il aimait les choses somptueuses, il aimait les grandes architectures, les appartements magnifiques, il aimait la conversation des femmes élégantes et distinguées, il aimait la conversation des poètes, tout ce qui était beauté était l’objet des amours et des passions de Fouquet.
Ce fut pour les artistes qui avaient cru au sérieux de cet engagement une déception cruelle ; mais le poète y gagna de voir la grande terre, les grands horizons et les paysages aimés de Virgile. […] Petite de taille, d’un visage régulier avec de beaux yeux bleus, elle avait quelque chose d’angélique et de puritain, un caractère sérieux et ferme, une sensibilité pure et élevée. […] Il était sévère en effet ; il était d’un chrétien qui ne badinait ni avec les choses ni avec les mots ; mais l’impression sur Mme Valmore a surtout été sérieuse, et il me semble qu’elle l’a accepté comme M. […] Sainte-Beuve, le 13 avril 1869 : « … Il ne peut rien y avoir de plus attachant et de plus sérieux que ces lettres qui nous font entrer dans l’intimité d’une existence toute simple, d’une vie qui par là même ressemble à la vie de la plupart.